Intégration ou désintégration économique dans l ex-URSS - article ; n°3 ; vol.45, pg 575-588
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Intégration ou désintégration économique dans l'ex-URSS - article ; n°3 ; vol.45, pg 575-588

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Revue économique - Année 1994 - Volume 45 - Numéro 3 - Pages 575-588
Economic integration or disintegration in the former Soviet Union.
The paper describes the evolution of the monetary system and the trade agreements and policies of the New Independent States since the fall of the Soviet Union. It questions the economic causes of the process of disintegration by reference to the theory of commercial and monetary zones. It concludes that there are no economic grounds for the mainte­nance of an economie and monetary union in the FSU region.
Nous decrivons l'evolution du systeme monetaire et des accords et politiques commerciales dans les Etats de l'ex-URSS. Nous examinons les causes economiques du proces- sus de désintégration constaté en nous référant aux théories des zones commerciales et monétaires. Il apparaît finalement qu'il n'y a pas de motif économique qui conduise à maintenir une union économique et monétaire dans la région de l'ex-URSS.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Gérard Duchêne
Intégration ou désintégration économique dans l'ex-URSS
In: Revue économique. Volume 45, n°3, 1994. pp. 575-588.
Abstract
Economic integration or disintegration in the former Soviet Union.
The paper describes the evolution of the monetary system and the trade agreements and policies of the New Independent States
since the fall of the Soviet Union. It questions the economic causes of the process of disintegration by reference to the theory of
commercial and monetary zones. It concludes that there are no economic grounds for the mainte-nance of an economie and
monetary union in the FSU region.
Nous decrivons l'evolution du systeme monetaire et des accords et politiques commerciales dans les Etats de l'ex-URSS. Nous
examinons les causes economiques du proces- sus de désintégration constaté en nous référant aux théories des zones
commerciales et monétaires. Il apparaît finalement qu'il n'y a pas de motif économique qui conduise à maintenir une union
économique et monétaire dans la région de l'ex-URSS.
Citer ce document / Cite this document :
Duchêne Gérard. Intégration ou désintégration économique dans l'ex-URSS. In: Revue économique. Volume 45, n°3, 1994. pp.
575-588.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1994_num_45_3_409548Intégration ou désintégration
économique dans F ex-URSS
Gérard Duchêne *
INTRODUCTION
En 1990, l'URSS pouvait apparaître comme un ensemble économique et
monétaire intégré, avec des interdépendances commerciales très fortes entre les
républiques et une monnaie unique. De 1990 à 1993, le commerce intra-régio-
nal s'est contracté des deux tiers en termes réels (alors que la production baissait
d'un tiers ; voir Duchêne [1993a]). En décembre 1993, tous les États de l'ex-
URSS (dans la suite du texte EEU) à l'exception du Tadjikistan disposent d'une
monnaie indépendante. Pourtant, au cours de cette période de désintégration
accélérée, les EEU n'ont eu de cesse de négocier, soit dans le cadre unitaire de
l'ancienne URSS, soit dans le cadre multilatéral de la CEI, sur les moyens de
préserver leurs liens économiques traditionnels (Duchêne [1993b]). À plusieurs
reprises, des mesures favorisant l'intégration commerciale ou monétaire ont été
prises. Encore au début de 1994, tous les pays de la CEI s'efforcent de donner
un contenu détaillé à un accord cadre multilatéral (déjà signé) portant création
d'une Union économique et monétaire.
L'objectif de cet article est — tout en rappelant l'évolution du système monét
aire et du régime commercial de l' ex-URSS — de déterminer si le mouvement
constaté de désintégration peut, comme le souhaitent les dirigeants de la CEI,
être inversé. Un mouvement de ré-intégration économique pourrait, en effet,
être amorcé si la précédente répondait principalement à une logi
que politique et non économique. Nous proposons donc d'analyser, avec les
mêmes instruments que ceux qui sont utilisés pour l'évaluation des ensembles
régionaux occidentaux (par exemple, Policy [1992]) les facteurs économiques
de l'intégration des EEU, en nous demandant si l' ex-URSS constitue une zone
monétaire optimale, puis si elle constitue une zone commerciale possible.
* Cette contribution repose sur le travail du groupe consultatif AGIR (Advisory
Group on Interstate Relations) du Service européen d'expertise financé par le pr
ogramme TACIS de l'union européenne. L'auteur, qui reste seul responsable des erreurs
contenues dans ce texte, tient à remercier tout particulièrement Daniel Gros et Oleg Vyu-
gin du groupe AGIR, ainsi que Jacques Sapir, Claudia Senik-Leygonie, Michel Rainelli
et Jacques Melitz pour leurs commentaires sur une première version de ce texte.
575
Revue économique — N° 3, mai 1994, p. 575-588. Revue économique
L'EX-URSS EST-ELLE UNE ZONE MONÉTAIRE OPTIMALE ?
Le système monétaire de l'ex-URSS est passé avant décembre 1993, date à
laquelle chaque État de l'ex-URSS (EEU), à l'exception du Tadjikistan, dispose
d'une monnaie indépendante, par trois grandes phases au cours desquelles ont
été prises des mesures contradictoires favorisant les unes le maintien d'une
monnaie commune, les autres l'émergence de monnaies nationales. La théorie
de l'intégration monétaire permettra ensuite de porter un diagnostic sur cette
évolution.
L'évolution monétaire de l'ex-URSS après la rupture
Dans un premier temps, le « rouble soviétique » est resté la monnaie com
mune des EEU à la fois sous sa forme fiduciaire (réservée aux ménages) et sous
sa forme scripturale (réservée aux entreprises) ; dans un second temps, seule la
forme fiduciaire est restée commune, les roubles scripturaux devenant
inconvertibles ; enfin, dans un troisième temps, la Russie a tenté d'imposer le
« rouble russe » comme monnaie unique, sans toutefois y parvenir.
La période de la zone rouble (octobre 1991 -juillet 1992)
Paradoxalement, la seule modification apportée par la disparition de l'URSS
au système monétaire ancien a été que les Banques centrales des EEU (apparues
à l'automne 1991) pouvaient ouvrir (au ministère des Finances local, aux ban
ques commerciales locales, voire aux entreprises) des crédits en roubles. Dans
cette « zone rouble » qui venait de se créer, le billet soviétique dont la Banque
centrale de Russie (BCR) s'était arrogé le monopole de l'émission circulait par
tout, et la monnaie scripturale était totalement transférable d'une République à
l'autre sans restrictions, au taux fixe de un pour un.
Pour autant, ce régime de la monnaie unique n'a guère eu sur les relations
entre les EEU les effets escomptés, puisque cette période est dominée par des
problèmes de paiements insurmontables, concernant autant la monnaie fidu
ciaire (retards dans le versement des salaires, désignés par l'expression imagée
de « pénurie de billets ») que la monnaie scripturale (développement spectacul
aire des arriérés de paiements entre entreprises).
Dans un contexte d'absence de centre d'émission unique, les Banques cen
trales des EEU avaient une incitation à ouvrir autant de crédit que possible, pour
donner aux entreprises des possibilités d'importation en provenance d'autres
EEU, tout en «exportant l'inflation» vers l'ensemble de la zone rouble. Au
cours de la période, il fut impossible de trouver une organisation commune des
modalités de la création monétaire.
Les crédits destinés à financer les déficits publics débouchaient, pour leur
part, rapidement sur un besoin de billets, qui a obligé les Banques centrales des
EEU soit à se retourner vers la BCR, soit à introduire des monnaies fiduciaires
de substitution. L'Ukraine a introduit de tels substituts dès janvier 1992 « pour
576 Gérard Duchêne
se protéger de la hausse des prix en Russie », officiellement au taux de 1 pour 1,
mais leur émission massive a immédiatement fait disparaître le rouble-billet de
la circulation (la parité effective n'a pu être maintenue). Les autres EEU ont
opté, au premier semestre 1992, pour le maintien du « rouble soviétique », par
fois accompagné de substituts partiels à parité effective, ce qui a conduit à une
décote (non officielle) du scriptural par rapport au cash qui a varié dans une
fourchette de 30 à 50 % environ (contre 10 % environ en Russie à cette époque,
et une sur-cote en Ukraine).
Un tel arrangement monétaire, évidemment très inflationniste, ne pouvait
être longtemps toléré par la Russie, compte tenu de la politique de stabilisation
que ce pays souhaitait mener.
La zone rouble réduite au fiduciaire et l'inconvertibilité des roubles
scripturaux (juillet 1992-juillet 1993)
À partir du 1er juillet 1992, la BCR imposa unilatéralement des restrictions
sur les paiements en provenance de la zone rouble, en introduisant le système
dit des « comptes de correspondant » (Gros [1993]). Tous les paiements entre
les EEU et la Russie devaient transiter par des comptes ouverts à la BCR par
chaque Banque centrale des EEU, et ces devaient respecter une
contrainte d'équilib

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