IV Les troubles du langage chez l enfant - article ; n°2 ; vol.53, pg 503-516
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Description

L'année psychologique - Année 1953 - Volume 53 - Numéro 2 - Pages 503-516
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1953
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Nadine Galifret-Granjon
IV Les troubles du langage chez l'enfant
In: L'année psychologique. 1953 vol. 53, n°2. pp. 503-516.
Citer ce document / Cite this document :
Galifret-Granjon Nadine. IV Les troubles du langage chez l'enfant. In: L'année psychologique. 1953 vol. 53, n°2. pp. 503-516.
doi : 10.3406/psy.1953.30121
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1953_num_53_2_30121IV
LES TROUBLES DU LANGAGE CHEZ L'ENFANT
par N. Galifret-Granjon
1° Troubles du langage oral.
a) de V « expression » verbale.
Nous n'abordons pas, dans ce chapitre, le bégaiement, qui mérite
à lui seul une rubrique spéciale.
Pour les autres troubles de la parole parlée, les travaux de
Mme Borel-Maisonny apportent, ces dernières années, dans la litt
érature de langue française, une revue extrêmement claire et complète
de toute la variété des troubles, classés en deux grandes catégories :
ceux liés aux malformations des organes de la phonation, et ceux
liés aux insuffisances auditives.
Pour les premiers (1), après avoir résumé les conditions mécaniques
de la parole normale, Mme Borel propose une classification faite
d'après les altérations fonctionnelles de la parole que les différentes
anomalies déterminent.
Il y a tout d'abord Y insuffisance vélaire, avec comme troubles
phonétiques caractéristiques le ronflement nasal surajouté aux bruits
de certaines consonnes, ou le coup de glotte compensateur pour les
constrictives, et le souffle rauque pour les occlusives. Il y a les mal
formations de la voûte palatine : ogivale, étroite, perforée, ou avec des
saillies. Les malformations de V arcade. L'implantation anormale des
dents, l'irrégularité de l'arcade et les anomalies de l'articulé sont
moins responsables qu'on ne dit habituellement, elles sont surtout
inesthétiques. En revanche, une brèche de l'arcade associée à sa forme
irrégulière cause toujours des troubles phonétiques. \J endognathisme
supérieur, ou bec de lièvre, est le plus connu. Mais l'endognathisme
inférieur n'est pas moins grave pour la prononciation. Il y a encore
les malformations des lèvres, la lèvre supérieure pouvant être soit trop
courte, soit trop longue; et surtout la paralysie labiale, qui peut
avoir diverses causes, et qui n'est pas susceptible de rééducation.
Enfin une disproportion des cavités nasales, buccales et pharyngées REVUES CRITIQUES 504
peut provoquer des troubles du timbre de la voix : nasonnement appel
é rhinolalie ouverte; insuffisance de nasalité appelée rhinolabie
fermée, ou voix étouffée.
En résumé « les anomalies bucco-pharyngées qui altèrent le plus
la parole sont celles qui intéressent le voile. Hormis le cas de para
lysie associée du voile, de la langue et des lèvres, il est possible, soit
chirurgicalement, soit grâce à l'orthodontie, à la prothèse et à la
rééducation de la parole, d'améliorer la phonation ou de la corriger
complètement. Il y a intérêt à coordonner ces divers actes, par une
collaboration du chirurgien, du prothésiste, et du rééducateur, celui-ci
indiquant ce qu'il souhaite, et ceux-là ce qu'ils peuvent ».
Cet article est présenté avec 23 figures des organes phonateurs
dans les différents cas étudiés.
Pour les troubles de la parole liés aux troubles de l'audition
Mme Borel nous apporte encore (2) une publication du plus grand
intérêt. Quoique essentiellement orientée en vue de la rééducation,
sa classification est extrêmement intéressante pour le psychologue :
en effet selon l'âge auquel survient la perte auditive (et naturell
ement aussi, selon son importance) les troubles dans le domaine de
l'expression verbale ne seront pas aussi graves. Si l'enfant est en
pleine possession de la langue, c'est-à-dire en moyenne s'il a plus de
7 ans (d'âge mental), ce qui est le plus touché est tout d'abord l'a
ppétence un langage, et l'expressivité rythmo-mélodique. L'enfant
devient taciturne. Quand il parle, sa parole est monotone, la préci
sion rythmique, due aux accents de durée et d'intensité, s'altère.
Puis l'articulation s'altère. Les premiers phonèmes atteints sont les
phonèmes soufflés; puis les voyelles dont l'articulation réclame des
attitudes voisines, deviennent imprécises. Les restes auditifs doivent
évidemment être utilisés au maximum pour la rééducation.
Si V enfant na quune connaissance insuffisante de la langue (avant
7 ans d'âge mental environ), et si la perte auditive est totale, l'ave
nir de l'enfant devient celui du sourd-muet. Mais si la perte auditive
n'est que partielle, les facteurs psychologiques seront de première
importance : l'hospitalisme à ce moment-là peut avoir des consé
quences catastrophiques. Le niveau mental, et le niveau atteint sur
le plan linguistique sont très importants. Si l'enfant n'a pas atteint
la notion de la personne grammaticale, de la traduction du temps
dans le verbe, ou l'emploi des termes abstraits concernant l'espace
et le temps, l'évolution se fera difficilement. Le langage d'un enfant
devenu sourd non seulement ne progresse pas mais régresse. Tout
s'altère, la détérioration est d'abord linguistique, puis phonétique.
Si l'enfant sait lire, il y a grand intérêt à lui enseigner l'écriture
phonétique. S'il ne sait pas lire, il faut au plus vite lui apprendre
(à partir de 5 ans) avec l'écriture phonétique également pour com
mencer, à quoi l'on juxtapose aussitôt que possible l'écriture ortho
graphique. GALIFRET-GRANJON. LES TROUBLES DU LANGAGE 505 N.
II y a naturellement le plus grand intérêt à dépister très tôt les
hypoacousies, qui risquent de créer non seulement des altérations
de la parole, mais aussi de graves perturbations affectives.
Quand la baisse d'audition est légère (moins de 50 décibels sur
toutes les fréquences) ou quand il y a une perte élective dans cer
taines zones de fréquence, le trouble passe souvent inaperçu : mélodie
et rythme sont justes. Mais il y a altération de certaines formes arti-
culatoires. Si la perte est dans les graves (fréquence de 100 à 500
par exemple), l'enfant altère les voyelles. Si la perte est dans les
aigus (au-delà de 2.000) il toutes les consonnes qui ne sont pas
discernables à la vue seule, et quelques voyelles.
Avant 3 ans, il est impossible de rééduquer l'enfant en dehors
du milieu familial, mais on doit donner des conseils aux parents
dont l'attention peut avoir un rôle capital dans l'évolution globale
de l'enfant. Entre 4 et 5 ans, les progrès sont parfois d'une grande
rapidité quand l'enfant apprend à la fois à lire et à parler. Le but
essentiel poursuivi par Mme Borel est que le demi-sourd arrive à
s'intégrer dans un milieu pédagogique normal dès que son langage
est suffisamment constitué.
Pour la rééducation de ces enfants, hypoacousiques ou tout à fait
sourds, Mme Borel apporte encore une contribution capitale. Elle
propose une écriture phonétique et symbolique spécialement adap
tée (5) et une amélioration technique considérable de la méthode de
rééducation utilisant l'oscilloscopie.
L'utilisation de l'oscillographe cathodique en clinique phonéti
que (3) n'est plus limitée à l'analyse des insuffisances de la parole,
mais devient un moyen de faire prendre conscience de l'émission
sonore et de toutes ses nuances, aux jeunes enfants privés d'au
dition ou hypoacousiques. Mais pour que l'utilisation en soit pos
sible, il fallut construire un « phonaudioscope », fruit de la collabo
ration du rééducateur et de l'ingénieur (4). Très vite, grâce aux
images de l'écran cathodique l'enfant découvre la voix et reproduit à
volonté les sons, ajustant peu à peu ses mécanismes pour arriver à
ce que la courbe qu'il provoque en parlant ressemble exactement à
celle provoquée par l'éducateur. L'intensité et la durée sont les
premiers aspects qu'il réussit à reproduire, ensuite vient le timbre.
La rééducation se fait naturellement comme d'habitude à l'aide
de sensations tactiles (sur le larynx) et d'&#

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