IX Études sur la fatigue auditive - article ; n°1 ; vol.43, pg 265-298
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Description

L'année psychologique - Année 1942 - Volume 43 - Numéro 1 - Pages 265-298
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1942
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

R. Causse
P. Chavasse
IX Études sur la fatigue auditive
In: L'année psychologique. 1942 vol. 43-44. pp. 265-298.
Citer ce document / Cite this document :
Causse R., Chavasse P. IX Études sur la fatigue auditive. In: L'année psychologique. 1942 vol. 43-44. pp. 265-298.
doi : 10.3406/psy.1942.7879
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1942_num_43_1_7879IX
ÉTUDES SUR LA FATIGUE AUDITIVE
Par
R. Gaussé, et P. Chavasse,
Directeur du Laboratoire Ingénieur en Chef
cVOlologie Expérimentale des Télécommunications
École Pratique des Hautes Études
Paris
(Centre National d'Etudes des Télécommunications)
La fatigue auditive peut se définir comme la diminution
passagère de sensibilité de la fonction de l'audition sous l'i
nfluence d'une excitation sonore. Chacun de ces termes demande
à être précisé. Le caractère transitoire de la diminution de sen
sibilité dont l'oreille est affectée, marque une différence
importante entre la fatigue, et la surdité par traumatisme
sonore, que les auteurs américains appellent surdité par st
imulation. Cette différence n'est-elle que de degré, et ne faut-il
pas plutôt assimiler l'un à l'autre les deux phénomènes ?
C'est une question qui peut être discutée, d'autant mieux que
de la réponse dépend le sens même que l'on attribue au terme
de fatigue. Quand on parle de fatigue auditive, on ajoute
généralement que ce phénomène est lié à l'action d'un son
intense et prolongé. Or, précisément, les recherches dont le
détail figure dans le présent travail montrent que la durée
et l'intensité nécessaires pour faire apparaître la diminution
de sensibilité auditive se situent parfaitement dans les
limites d'un stimulus usuel, physiologique. Il serait donc
incorrect de faire figurer dans la définition de la fatigue une
notion susceptible d'en altérer la signification. On remarquera
enfin que le terme de « sensibilité » dont la variation négative
témoigne du phénomène de fatigue, est volontairement
imprécis. C'est que l'on peut en effet étudier la fatigue sur
n'importe laquelle des propriétés de la fonction auditive :
l'ingéniosité des expérimentateurs et les raffinements dé la 266 MÉMOIRES ORIGINAUX
technique étendent sans cesse le domaine où peut s'étudier
■et se mesurer la fatigue auditive.
Peu de sujets, dans le domaine de la recherche psychos
ensorielle, ont été aussi explorés que celui-ci. On en conçoit
sans peine les raisons, surtout si l'on se souvient du rôle que
la théorie de Helmhoitz a joué et joue encore en acoustique
physiologique. Selon cette théorie qui ne vise à rien d'autre
qu'à fournir une explication du fait incontesté que l'oreille
analyse en ses éléments sonores, simples, sinusoïdaux, tout
phénomène sonore, aussi complexe soit-il, l'analyse tonale ne
peut avoir lieu que dans la cochlée, ce qui implique pour cet
organe des différenciations locales, permettant à la perception
de fréquences différentes de s'effectuer en des régions di
fférentes et bien déterminées, quel que soit d'ailleurs le méca
nisme qui assure cette réception sélective. C'est la théorie
spatiale, toujours en conflit avec les multiples théories plus
ou moins dérivées de celle dite du téléphone. Or, la fatigue
auditive permet d'approcher ce problème de manière tout à
fait physiologique. Il faut en outre remarquer que la fatigue
constitue en soi un phénomène d'une grande importance
par sa généralité, et que la possibilité de faire varier la sensi
bilité auditive offre également, au simple point de vue tech
nique, de larges possibilités expérimentales.
La première indication relative à la fatigue auditive semble
avoir été fournie par Dove en 1857, de manière fort ingénieuse.
Cet auteur présentait simultanément devant chaque oreille
deux diapasons identiques, dont la mise en vibration était
exactement synchronisée. L'un de ces diapasons pivotait
sur son axe, l'autre était immobile. Le son du diapason immob
ile paraissait toujours plus faible que celui du tour
nant. Depuis cette époque, de multiples recherches ont été
poursuivies qu'on peut, suivant leurs modalités, grouper en
un certain nombre de chapitres.
Le plus grand nombre peut-être ont étudié quelle était
l'influence sur la valeur du seuil d'une fatigue préalable. C'est
la méthode d'abord mise en œuvre par Urbantschich (1881).
D'autres, se fondant sur l'influence de l'intensité en tant que
facteur déterminant de la localisation sonore dans l'espace,
ont cherché à influencer la latéralisation par une fatigue
monoauriculaire. Sylvanus Thompson et, simultanément,
Urbantschich, ont publié sur ce sujet les observations ini
tiales (1881). Au lieu de s'en tenir à la détermination du seuil ET CHAVASSE. ÉTUDES SUR LA FATIGUE AUDITIVE 267 ■CAUSSE
avant et après fatigue, on peut, dans les mêmes conditions,
rechercher les modifications éventuellement subies dans l'a
ppréciation subjective du volume sonore. On sait quelle est
la signification de ces appréciations subjectives qui, rapport
ées comme terme de comparaison à la fréquence 1.000 p/s,
ont permis l'établissement des courbes dites d'égales sensations
sonores (Fletcher et Munson) et l'adoption d'une échelle
subjective des intensités, graduée en phones. Que deviennent
ces égalisations élémentaires après action fatigante d'un son ?
Un son périodiquement interrompu, si la fréquence d'i
nterruption augmente, cesse, à partir d'une certaine périodic
ité, de paraître discontinu : il y a fusion. On peut donc là
encore rechercher sur cette propriété mesurable de l'oreille,
quelle que soit d'ailleurs la signification exacte de l'expé
rience, si le seuil de fusion est modifié par la fatigue.
Tout autre est le problème que certains ont abordé à la
suite de Rayleigh (1882), en recherchant si les sons les plus
aigus, situés à la limite de perception, ne disparaissent pas
comme conséquence de la fatigue. Enfin, on sait que, lorsque
l'intensité d'un son va croissant, la sensation d'abord pure
ment acoustique, atteint bientôt une qualité douloureuse,
au delà de laquelle il n'y a plus de notion d'accroissement
d'intensité. C'est le seuil de la douleur. Ce seuil est-il influencé
par la fatigue, comme l'est l'autre seuil, celui de la sensation,
c'est encore un autre secteur où s'est portée l'attention de
ceux qui étudient la fatigue (Helsmortel, 1929).
Dans toutes les recherches dont il vient d'être question,
ce sont les méthodes usuelles psycho-sensorielles qui ont été
mises en œuvre. Un nombre plus ou moins important de
sujets ont été soumis aux épreuves, et. leurs réponses, subjec
tives évidemment, ont permis d'énoncer des conclusions. Mais
l'expérimentation offre la possibilité de faire des consta
tations objectives qui ne sont pas nécessairement superpo-
sables aux réponses subjectives, et qui font néanmoins partie
du syndrome au même titre que ces dernières. Par exemple,
on peut observer l'influence d'un son de fatigue sur la contrac
tion des muscles ossiculaires, soit chez l'homme, soit chez
l'animal ; on peut aussi et surtout mettre à profit l'action
microphonique de la cochlée, ou les courants d'action du nerf
auditif, ou les potentiels centraux et corticaux, pour objecti
ver l'action de la fatigue.
On voit combien est vaste l'activité expérimentale en ce 268 MÉMOIRES ORIGINAUX
domaine, cependant limité. Parmi tant de recherches, il faut
évidemment accorder une place prépondérante à celles qui
ont été faites depuis l'avènement et avec les techniques de
l'électro-acoustique. Ce n'est qu'à partir de cette date que
les phénomènes ont pu être mesurés, et par suite comparés,
Pattie, en 1927, a inauguré ainsi la série des travaux modernes
sur la fatigue auditive.
Le bilan global de toutes ces recherches ne semble pas>
facile à établir. « Au lieu de r&#

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