L action motrice bilatérale de chaque hémisphère cérébral - article ; n°1 ; vol.11, pg 434-445
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L'action motrice bilatérale de chaque hémisphère cérébral - article ; n°1 ; vol.11, pg 434-445

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Description

L'année psychologique - Année 1904 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 434-445
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1904
Nombre de lectures 19
Langue Français

Extrait

J. Grasset
L'action motrice bilatérale de chaque hémisphère cérébral
In: L'année psychologique. 1904 vol. 11. pp. 434-445.
Citer ce document / Cite this document :
Grasset J. L'action motrice bilatérale de chaque hémisphère cérébral. In: L'année psychologique. 1904 vol. 11. pp. 434-445.
doi : 10.3406/psy.1904.3682
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1904_num_11_1_3682V
Physiopathologie clinique des centres nerveux.
L'ACTION MOTRICE BILATÉRALE
DE CHAQUE HÉMISPHÈRE CÉRÉBRAL
Depuis Galien, on sait que les lésions d'un hémisphère ont un
effet croisé; l'action motrice de chaque hémisphère est unilatérale
et croisée; l'hémiplégie indique une lésion dans l'hémisphère
opposé.
Les faits exceptionnels sont très rares. On les explique classiqu
ement par des anomalies dans l'entrecroisement des pyramides ou
mieux par d'autres lésions passées inaperçues. Les lésions ménin
gées peuvent plus facilement entraîner une hémiplégie directe.
Bochefontaine et Duret l'ont démontré expérimentalement; certains
faits* cliniques s'expliquent ainsi.
Donc l'opinion acceptée revient toujours à l'action motrice uni
latérale et croisée de chaque hémisphère.
Des observations anatomocliniques récentes obligent à modifier
cette manière de voir et à admettre que, du moins dans un assez
grand nombre de cas, chaque hémisphère cérébral a une action
motrice sur les deux cotés du corps.
Les faits à l'appui de cette manière de voir peuvent se grouper
sous trois chefs principaux : 1° les faits relatifs à l'oculomotricité ;
2° les faits relatifs aux mouvements bilatéraux synergiques; 3° les
faits relatifs aux membres.
I
FAITS RELATIFS A L'OGULOMOTRICITÉ
i. Mouvements de latéralité, oculogyrie, à droite et à gauche, des
deux yeux.
Physiologiquement, nous ne pouvons jamais, par ordre cortical,
contracter un droit externe seul ou les deux droits externes à la
fois; toujours au contraire et très facilement nous contractons
ensemble le droit externe d'un œil et le droit interne de l'autre. La
physiologie fait donc prévoir que de chaque hémisphère partent,
non les nerfs moteurs de l'œil opposé, mais les nerfs moteurs des
deux yeux dans le même sens, à droite ou à gauche ; chaque hémi
sphère donnerait naissance à un hémioculomoteur, gyrateur des GRASSET. — L'ACTION MOTRICE BILATÉRALE 435 J.
deux yeux du côté opposé. C'est à dire que de l'hémisphère droit
partirait le lévogyre des deux yeux et de l'hémisphère gauche par
tirait le dextrogyre des yeux, de même que de l'hémisphère
droit part l'hémioptique gauche, qui voit dans la moitié gauche du
champ visuel des deux yeux, et de l'hémisphère gauche part l'h
émioptique droit, qui voit dans la moitié droite du champ visuel des
deux yeux. Ce que j'exprime synthétiquement en disant que chaque
hémisphère voit et regarde du côté opposé avec les deux yeux.
Voilà ce que la physiologie fait prévoir; mais c'est la clinique qui
le démontre.
La clinique fournit trois groupes de documents à l'appui de cette
manière de voir : d° les déviations conjuguées convulsives des deux
yeux; 2° les déviations paralytiques des deux yeux; 3° les paralysies
de la latéralité sans déviation, à droite ou à gauche, ou des deux
côtés.
Ces deux derniers ordres de faits diffèrent l'un de l'autre en
ceci que, dans les premiers, le tonus est perdu dans les muscles
paralysés et alors, par le tonus persistant du côté sain, il y a, au
repos, déviation des deux yeux vers le côté sain ; dans les seconds,
au contraire, le tonus est conservé du côté paralysé, il n'y a pas de
déviation *.
Dans cette dernière catégorie rentrent les faits récemment
observés par Brissaud et Péchin (Société de neurologie, 2 juin 1904)
sous le nom d'hémiplégie oculaire.
Les faits anatomocliniques de ces divers groupes permettent non
seulement de démontrer l'existence des hémioculomoteurs, mais
encore de décrire leur trajet, depuis l'écorce jusqu'à leur division
périphérique.
a. Pour le centre cortical, on peut discuter son siège, mais non
son existence.
Landouzy2 et moi3 (chacun de notre côté) le placions En 1879,
sur le lobule pariétal inférieur. Picot4, Henschen3, Wernicke6,
Personali 7 ont publié des faits à l'appui de cette manière de voir
que confirment aussi certaines expériences physiologiques (Ferrier,
Munk).
Appliquant les idées de Joanny Roux 8, je crois aujourd'hui qu'il
y a deux centres corticaux pour l'hémioculomoteur : un centre
1. Voir les objections faites à cette manière de voir par Bard (Semaine
médicale. 13 janvier et 4 mai 1904), et ma réponse (Société de neurologie,
7 juillet 1904).
2. Landouzy. Progrès médical, septembre 1879.
3. Montpellier médical, juin 1879.
4. Picot, Clinique médicale, 1892, 2° série.
5. Henschen Cit. Charcot et Pitres. Les centres moteurs corticaux chez
l'homme. Bibliothèque Gharcot-Debove, 1895, p. 140.
6. Wernicke, Archiv fur Psychiatrie und Nervenkrankheiten, 18S9,
t. XX, p. 243.
7. Personali. Riforma médica, juin 1899 (Gazette hebdomadaire de
médecine et de chirurgie, 1899, p. 826).
8. Joanny Roux, Archives de Neurologie, 1899. REVUES GENERALES 436
sensoriomoteur rétrorolandique dans le lobule pariétal inférieur et
un centre sensitivomoteur au pied de la deuxième frontale (Ferrier,
Pick, Schaeffer et Mott, Beevor et Horsley i, Herver2, Touche3,
Bechterew 4).
b. Pour le centre ovale, j'avais déjà réuni en 1878 les faits de Dus-
saussay, Charcot et Pitres, Berdinel et Delotte, Beurmann. Les cas
de Prévost et de Touche 3 semblent indiquer que l'hémioculomo-
teur évite la capsule interne et passe en dehors du corps optostrié.
Cette localisation n'est pas contredite par les faits de déviation, en
sens opposé, delà tête et des yeux publiés par moi (Semaine médicale,
18 mai 1904) et par Roussy et Gauckler (Société de neurologie,
9 juillet 1904).
c. Dans le pédoncule, d' Astros (Revue de médecine, 1894) a conclu
d'une étude très consciencieuse que l'hémioculomoteur ne passe
pas par les faisceaux de l'étage inférieur (faisceau pyramidal, etc.),
mais est compris dans les faisceaux de l'étage supérieur (faisceaux
de la calotte) : faits de Prévost et de Poumeau.
d. On peut cliniquement déterminer le lieu où les deux hémiocu-
lornoteurs s'entrecroisent sur la ligne médiane (au haut de la protu
bérance) par les faits que j'ai réunis (Société de neurologie, 5 juil
let 1900) sous le nom de type Foville de paralysie alterne-
Dans trois cas (Desnos, Fereol, Rickards) l'hémioculomoteur seul
était déjà entrecroisé, le facial et les nerfs des membres ne l'étant
pas : il y avait paralysie des membres et de la face d'un côté, de
l'oculôgyre de l'autre.
Dans neuf cas (Foville, Broadbent, Hallopeau, Parinaud, Bristowe,
Jolly, Raymond) semblables au mien, l'hémioculomoteur et le facial
étaient déjà entrecroisés, les nerfs des membres ne l'étant pas : il
y avait paralysie des membres d'un côté, du facial et de l'oculôgyre
de l'autre.
Donc, l'hémioculomoteur traverse la ligne médiane avant le
facial.
e. Enfin, après l'entrecroisement, l'hémioculomoteur aboutit,
toujours dans la protubérance, à une région que Parinaud (Société
de neurologie, 7 juin 1900) appelle supranucléaire, au-dessous de
laquelle il se divise pour envoyer un nerf au droit externe du même
côté et un nerf au droit interne de l'autre.
C'est Parinaud qui a, le premier, décrit (Archives de Neurologie,
1883, t. V, p. 145), ces paralysies de la latéralité des yeux d'origine
iaésocéphalique. Foville fils (1858) avait soupçonné leur lésion pr©-
tubérantielle et Féréol l'a démontrée. Parinaud joint à ses faits
personnels des faits deQuioc (Lyon médical, 1881), Garel (Revue men-
1. Voir Jules Soüry, Le

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