L apprentissage latent - article ; n°1 ; vol.52, pg 147-176
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L'apprentissage latent - article ; n°1 ; vol.52, pg 147-176

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Description

L'année psychologique - Année 1952 - Volume 52 - Numéro 1 - Pages 147-176
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1952
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Madeleine Jampolsky
V. L'apprentissage latent
In: L'année psychologique. 1952 vol. 52, n°1. pp. 147-176.
Citer ce document / Cite this document :
Jampolsky Madeleine. V. L'apprentissage latent. In: L'année psychologique. 1952 vol. 52, n°1. pp. 147-176.
doi : 10.3406/psy.1952.8613
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1952_num_52_1_8613V
L'APPRENTISSAGE LATENT
pap Madeleine Jampoesky *
Sous divers titres: « apprentissage latent », « apprentissage accïs-
dentel » (incidental learning), « apprentissage non instrumenta!^
« apprentissage avec un; besoin; inapproprié »', nous trouvons dans
les revues américaines des expériences réalisées dans des condî^
tions analogues et dont les variables sont les mêmes. D'autre*
auteurs préfèrent décrire explicitement leurs conditions d'expérience,
sans situer leur étude dans une catégorie déterminée, par exemple :
« apprentissage par des rats assoiffés d'abord, et ensuite affamés,
d'un« réponse qui procure de la nourriture » (ou, beaucoup ph»
rarement, l'inverse).
La variété de ce vocabulaire marque le souci de précision des
auteurs, et les aspects un peu différents sous« lesquels ils abordent
un des problèmes cruciaux de la controverse : l'opposition entre
la théorie du renforcement et la théorie cognitive de l'apprentissage;
mais elle souligne aussi l'existence, en ce domaine, d'une certaine
confusion.
Nous savons que, précisément, à L'origine de la théorie cognitive
de Tolman, il y a les expériences,- publiées par BLodgett en 1929,
à propos desquelles il crée le terme « apprentissage latent » :
II fait courir des rats, privés de nourriture, dans des labyrinthes à plu
sieurs sections. Tous les groupes sont soumis aux mêmes essais d'entraîne
ment, mais, alors que le groupe de contrôle trouve de la nourriture dans
le compartiment-but, les expérimentaux ne trouvent rien dans te
labyrinthe. L'E. constate que l'introduction d'une récompense nourriture
au 7e essai pour l'un des groupes expérimentaux, et au 3e pour l'autre, pro
voque une amélioration brutale de la réussite. Il conclut que des rats non
récompensés apprennent, mais que cet apprentissage ne se manifeste qu'an
moment où une récompense est introduite; on peut donc le nommer apprent
issage latent.
* Peu après avoir remis cet article Madeleine Jampolsky a trouvé une
mort tragique dans, un accident, laissant un vide, affreux dans l'équique
de V Année Psycholag,ique.. 148 REVUES CRITIQUES
Les expériences publiées l'année suivante par Tolman et Honzik
(29, 30) complètent cette étude :
Ils font courir 4 groupes de rats dans un labyrinthe en T à 14 unités, une
fois par jour pendant 17 jours :
Le 1er groupe est affamé et trouve sa nourriture dans le compartiment-but
du labyrinthe (groupe H R) 1;
Le 2e groupe est affamé mais ne trouve pas de nourriture dans le laby
rinthe (HNR);
Le 3e groupe est « peu affamé 2 » et trouve sa nourriture dans le labyrinthe
(LHR);
Le 4e groupe est peu affamé et ne trouve pas de nourriture dans le laby
rinthe (LHNR).
Les auteurs constatent, pour les 4 groupes, une diminution des erreurs au
cours de l'entraînement, avec des différences significatives entre tous les
groupes, sauf LHR et HNR.
Dans une autre expérience utilisant le même labyrinthe, les E. font courir
2 groupes de rats, une fois par jour pendant 22 jours. Le 1er groupe, affamé,
trouve de la nourriture dans le labyrinthe du 1er au 10e jour et ne trouve
plus de nourriture à partir du 11e jour. Le second groupe, affamé, ne
pas de du 1er au 10e jour, mais en trouve au but du labyrinthe à
partir du 11e jour.
Ils constatent une baisse de la réussite pour le 1er groupe au moment de
la suppression de la récompense, et une augmentation pour le second, au
moment de son introduction.
Ces faits ont engagé Tolman à proposer une théorie « cognitive »
de l'apprentissage, selon laquelle l'apprentissage est l'association
de deux patterns stimuli dont l'un peut être considéré comme un
« signe » et l'autre comme « la chose signifiée », ou mieux l'établiss
ement de « schémas cognitifs du milieu environnant » (« cognitive
maps »). La présence d'un « renforcement » n'est pas une condition
nécessaire à l'établissement de ce type de relations entre des par
ties du champ environnant. Mais alors que Tolman ne nie pas
qu'un renforcement, non nécessaire, puisse faciliter cette associa
tion, d'autres théoriciens, Hull en particulier, estiment que tout
apprentissage exige la présence d'un renforcement de l'associa
tion stimulus-réponse requise, c'est-à-dire que l'arrivée de la
bonne réponse soit suivie de la satisfaction d'un besoin ou celle de
la mauvaise réponse d'une punition. Les expériences dites d' « ap
prentissage latent » n'ont pas cessé d'être refaites et réinterprétées
par les uns et les autres : du point de vue cognitif, il s'agit de
1. Les lettres H, R, LH, NR, signifient Hungry, Reward, Less hungry,
Non-reward.
2. Les animaux de ce groupe reçoivent quotidiennement une quantité
suffisante de nourriture (ils prennent du poids au cours de l'entraînement,
alors que ceux des deux groupes précédents maigrissent), mais ils sont
nourris, uniquement à la fin de leur course dans le labyrinthe; ils n'ont donc
pas mangé depuis 24 heures environ quand ils sont mis dans le labyrinthe à
l'essai suivant. Les groupes qui ne sont pas nourris le
reçoivent leur nourriture de 3 et 4 heures avant leur essai. JAMPOLSKY. ^APPRENTISSAGE LATENT 149 MADELEINE
montrer l'existence d'un apprentissage et l'absence de renforce
ment; pour les théoriciens du renforcement, il s'agit de montrer,
dans chaque cas où un est effectivement décelable,
qu'un renforcement, même secondaire, a lieu.
Dès cette époque, Tolman et Honzik envisagent donc toutes les
possibilités : présence ou absence de récompense, faim intense ou
légère 1. Or, il est frappant de remarquer que, des deux études
théoriques qui, en 1950, envisagent le problème qui nous intéresse
et se proposent d'établir une classification des expériences anté
rieures, celle de Maltzman (17) consacrée à « l'apprentissage avec
un besoin inapproprié » (« under an irrelevant need »), passe pure
ment et simplement sous silence la catégorie correspondant aux
expériences de Blodgett : Maltzman, à la suite de Spence, limite
son intérêt aux expériences où l'animal pendant l'entraînement est
mis en présence d'un objet neutre, qui deviendra, au moment du
test, une récompense permettant d'assouvir le besoin en jeu. Et
la seconde étude, celle de Seward, Levy et Handlon (20), fait bien
des expériences de ce type une catégorie d'apprentissage latent,
mais qu'elle distingue très justement de ce qui est défini comme
1' « apprentissage accidentel 2 » et qui retient tout l'intérêt des
auteurs. A leur sens, en effet, l'existence d'un apprentissage latent
dans les conditions de Blodgett est définitivement prouvée et ne
pose pas les mêmes problèmes que l'existence d'un apprentissage
accidentel. Ils estiment que c'est, abusés par une ressemblance
superficielle entre les expériences d'apprentissage latent de ce type
(celles de Blodgett en particulier) et les expériences consacrées à
l'examen d'un apprentissage avec un besoin inapproprié, que les
théoriciens du renforcement ont fait l'erreur de considérer l'échec
de ces dernières expériences comme une preuve cruciale contre la
théorie cognitive.
Mais examinons les classifications que ces auteurs nous offrent.
Les expériences envisagées concernent, pour la plupart, des rats
placés dans un labyrinthe à point de choix unique.
Maltzman distingue deux types :
1° Les animaux sont dans un état de besoin, ils trouvent dans
le labyrinthe une récompense appropriée a ce besoin et une récom
pense pour laquelle ils sont rassasiés, mais susceptible de réduire
le besoin auquel ils seront soumis au moment du test.
1. En réalité, les rats « peu affamés » de Tolman et Honzik (LH) sont,
semble-t

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