L éducation au Mexique, d après Jaime Torres-Bodet - article ; n°15 ; vol.4, pg 483-486
5 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'éducation au Mexique, d'après Jaime Torres-Bodet - article ; n°15 ; vol.4, pg 483-486

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
5 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Tiers-Monde - Année 1963 - Volume 4 - Numéro 15 - Pages 483-486
4 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 22
Langue Français

Extrait

IEDES
L'éducation au Mexique, d'après Jaime Torres-Bodet
In: Tiers-Monde. 1963, tome 4 n°15. pp. 483-486.
Citer ce document / Cite this document :
IEDES. L'éducation au Mexique, d'après Jaime Torres-Bodet. In: Tiers-Monde. 1963, tome 4 n°15. pp. 483-486.
doi : 10.3406/tiers.1963.1353
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1963_num_4_15_1353L'EDUCATION AU MEXIQUE
d'après Jaime Torres Bodet
II est d'un intérêt majeur pour le progrès des peuples de l'Amérique latine d'assurer leur
développement économique grâce à l'éducation et en même temps puisqu'il s'agit de processus
complémentaire, d'assurer le développement de leurs systèmes d'éducation moyennant une
planification rationnelle, bien faite et équilibrée.
Cette planification suppose la coopération internationale. Or, en ce qui concerne l'éducation,
la coopération internationale doit s'orienter principalement dans deux directions : la première
implique l'utilisation de services communs de renseignements et d'une volontaire consul
tation technique. Je ne pense pas seulement aux services que les pays de l'Amérique pourraient
se rendre entre eux, sur leur demande, pour l'exécution d'activités éducatives qu'ils auraient
eux-mêmes approuvées, mais aussi à l'aide que les organismes internationaux
donner à ceux qui l'auraient demandée, en accord avec le plan établi.
La deuxième voie suppose la constitution de fonds afin de permettre aux pays à budgets
fragiles, de supporter pendant la période d'expansion l'augmentation des dépenses exigée
par les constructions d'écoles, de laboratoires et d'ateliers, l'acquisition d'équipement pour le
travail scolaire, et d'autres investissements amortissables.
Les nations qui se sont unies en vue du progrès peuvent se mettre d'accord d'une façon
générale sur certains projets d'éducation, comme l'ont fait les pays latino-américains sur le
« Projet principal de l'U.N.E.S.C.O. » concernant l'enseignement primaire. Mais dans la
mise en œuvre de chaque programme, il importe au plus haut point, pour le succès de l'en
semble, que chaque pays maintienne son originalité propre et la liberté créatrice de sa culture.
Le principal mérite d'un bon enseignement est fondé sur son authenticité. Personne ne
peut nous sauver de nous-mêmes, sinon nous-mêmes parce que, comme l'avait dit un écrivain
de notre continent ; « Toute éducation est une édification intérieure, un travail fait par soi-
même sur soi-même. Les matériaux peuvent provenir du dehors, mais le travail jamais. »
L'éducation nationale est un tout. En conséquence, et si importantes que soient les priorités
que le développement économique justifie, l'attention prêtée à un système quelconque ne devra
pas contrecarrer les aspirations propres à chaque communauté. Voici quelques exemples pour
mieux expliquer cette pensée :
La mécanisation des procédés agricoles et l'industrialisation des ressources naturelles, si
nécessaires à beaucoup des pays d'Amérique latine exige un appui spécial pour la formation
des cadres techniques.
Il conviendra donc de donner une priorité importante à cette formation. Mais nous ne
pourrons pas ignorer que toute promotion dans le personnel des cadres techniques exigera
parallèlement un plus grand effort en ce qui concerne l'éducation primaire et l'éducation
extra-scolaire des illettrés ; surtout dans les États qui, comme le Mexique, doivent fournir une
aide importante à de nombreux et de précieux noyaux de la population rurale. Il serait ant
iéconomique de ne pas consacrer à la formation des cadres techniques un soin tout spécial.
Mais il serait anti-démocratique — et inhumain — d'oublier les masses.
L'éducation primaire gratuite est toujours la base irremplaçable de toute structure natio
nale conçue pour le progrès.
483 TIERS MONDE
Au Mexique, nous sommes en train d'appliquer un plan d'extension et d'amélioration
de l'enseignement primaire dans tout le pays. Ses résultats ont été, jusqu'à maintenant, très
encourageants. Grâce à la construction de n 800 classes et la nomination de 15 600 nouveaux
maîtres, nous avons obtenu l'augmentation des inscriptions, dans le domaine des écoles
fédérales, de plus d'un million d'élèves pendant les derniers 39 mois (1). Le délai fixé pour la
réalisation du plan s'achèvera en 1970 ; et nous avons la certitude que, dans plusieurs régions,
il sera terminé avant la fin de cette année. En d'autres régions plus isolées et qui ont une popul
ation dispersée en petites communes de peu d'habitants, l'action du plan devra inévitablement
se révéler plus lente.
La proportion d'analphabètes (de 6 ans et plus) qui était de 66,59 % en I93° a été de
37»78 % en i960. La diminution est remarquable, non seulement en soi, mais aussi par rapport
à la population du pays qui était de 16 552 722 en 1930 et de 34 923 129 en i960. L'exécution
du plan de onze années et les campagnes extra-scolaires que nous sommes en train de mener
réduiront la proportion d'analphabètes ; mais le fait qu'elle soit encore aussi élevée témoigne
de la grandeur de l'effort qui doit être encore réalisé.
En outre, dès que nous admettons la nécessité de donner l'enseignement primaire à tous,
les conséquences de ce principe s'imposent à nous avec précision, parce que dans le monde
moderne la formation que donne l'enseignement primaire est indispensable mais elle n'est
pas capable d'assurer par elle seule le développement économique d'un pays. Il est urgent de
développer l'enseignement secondaire, et pas seulement en accord avec sa forme traditionnelle
qui prétendait conduire, d'une façon générale, les enseignants jusqu'aux portes de l'Université,
mais en accord avec des plans et des programmes, qui, pour être plus souples, sont plus réa
listes : ils allient la pratique à la formation culturelle.
Nous nous rappellerons le xxe siècle sans aucun doute, comme le siècle qui a démocratisé
l'enseignement secondaire et ouvert à la fois les portes de l'enseignement supérieur à beaucoup
d'étudiants, non grâce à leurs ressources, mais grâce à leur mérite.
En Amérique latine, l'intérêt naturel qui a été donné à primaire ne nous a
pas encore permis d'offrir à la jeunesse des chances suffisantes d'éducation1 aux niveaux
secondaire et supérieur.
Nous devrons développer le système correspondant jusqu'à ce qu'U soit capable de
satisfaire la demande réelle, non seulement par rapport aux aptitudes des candidats, mais aussi
par rapport aux besoins sociaux des peuples qui exigent une main-d'œuvre de plus en plus
qualifiée et plus de techniciens compétents.
Pour plusieurs causes parmi lesquelles on ne peut ignorer l'attrait exercé sur les adolescents
par les carrières libérales, il y a eu un nombre prédominant d'étudiants allant vers les établi
ssements secondaires considérés comme la voie d'accès à l'Université. Nous croyons qu'il
convient de modifier ce déséquilibre notoire, moyennant une orientation adéquate des
vocations.
Au Mexique (où grâce à un grand effort budgétaire que l'on peut évaluer à plus de
250 millions de « pesos » (2), nous avons pu augmenter à partir de 1958 d'environ 62 % la
totalité de la population scolaire qui fréquente les écoles fédérales du premier cycle d'ense
ignement secondaire), des 374 000 étudiants inscrits l'année dernière dans l'enseignement
secondaire près de 79 % avaient été immatriculés dans des établissements du second degré
ou d'initiation universitaire, et un peu plus de 21 % dans des d'enseignement
industriel, commercial, de pré-apprentissage et d'autre nature.
Pour améliorer dans sa structure et son rendement l'organisation de l'enseignement
secondaire, nous avons entrepris la réforme des plans et des programmes en rendant plus
(1) Cette information correspond au 6 mars 1962.
(2) Un peso mexicain représente environ 0,40 F.
484 DOCUMENTATION
pratique et plus actif l'enseignement, en réduisant à six, pour chaque degré, le nombre des
matières enseignées ; en renforçant l'attention portée à celles qui peuvent contribuer à la
formation chez les étudiants d'habitudes de clarté, de rigueur et de libre examen ; en rendant
plus vivante l'éducation civique et en complétant le temps consacré

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents