L  « Enclos de l or ». Fabre d Olivet et l écriture de la langue maternelle - article ; n°34 ; vol.11, pg 3-30
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L' « Enclos de l'or ». Fabre d'Olivet et l'écriture de la langue maternelle - article ; n°34 ; vol.11, pg 3-30

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Description

Romantisme - Année 1981 - Volume 11 - Numéro 34 - Pages 3-30
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Philippe Gardy
L' « Enclos de l'or ». Fabre d'Olivet et l'écriture de la langue
maternelle
In: Romantisme, 1981, n°34. pp. 3-30.
Citer ce document / Cite this document :
Gardy Philippe. L' « Enclos de l'or ». Fabre d'Olivet et l'écriture de la langue maternelle. In: Romantisme, 1981, n°34. pp. 3-30.
doi : 10.3406/roman.1981.4522
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/roman_0048-8593_1981_num_11_34_4522Philippe GARDY
L'« Enclos de l'or »
Fabre d 'Olivet et l'écriture de la langue maternelle
Etrange destin que celui de l'œuvre d'Antoine Fabre d'Olivet :
reçue très diversement du vivant de son auteur (1), demeurée pour
partie inédite jusqu'à aujourd'hui (2), revendiquée de façon sélective
par tels ou tels (les occultistes, les artisans de la renaissance culturelle
occitane du XIXème siècle, autour du Félibrige), elle paraît avoir le
plus souvent été considérée comme un ensemble hétéroclite, à l'inté
rieur duquel voisinaient, dans un beau désordre, les fruits d'une ima
gination trop fertile, incapable de se discipliner et de trouver son ori
ginalité propre. Les travaux de Léon Cellier et, plus latéralement, de
Robert Lafont, ont permis de corriger, dans une certaine mesure,
cette impression, en faisant ressortir ce que l'œuvre du « théosophe
de Ganges », ainsi que le surnommèrent certains de ses disciples, pouv
ait apporter de profondément neuf, par delà les apparences (3). Para
doxalement, ainsi, les textes de Fabre d'Olivet restent à Ure non plus
seulement, comme on avait eu tendance à le faire trop souvent, à la fa
çon de témoignages ou de compilations rassemblés à la hâte, mais dans
le droit fil de leur écriture, afin de découvrir, chemin faisant, les ques
tions qui les traversent, autour desquelles s'organisent les principes fon
dateurs d'une réflexion longuement mûrie.
1. Sur la vie et l'œuvre de Fabre d'Olivet, on consultera l'ouvrage déjà ancien
mais très documenté de Léon Cellier, Fabre d'Olivet, contribution à l'étude des
aspects religieux du romantisme, Paris, Nizet, 1953.
2. Ainsi les Souvenirs de Fabre d'Olivet n'ont été publiés que très récemment
{Mes Souvenirs, introduction et notes de G. Tappa et Cl. Boumendil, coll. Bélisane,
Nice, 1977), alors même que La Langue d'oc rétablie dans ses principes constitutifs,
théoriques et pratiques, l'on peut considérer comme le « grand œuvre » de
Fabre, demeure encore à l'état de manuscrit.
3. Léon Cellier, Fabre d'Olivet..., ouvr. cité ; Robert Lafont, « La conception
de la langue occitane chez Fabre d'Olivet », Actes du IVème Congrès de Langue et
littérature d'oc et d'études franco-provençales, Avignon, 1964 ; « Fabre d'Olivet,
l'Ossian d'Occitanie », communication au colloque sur le romantisme européen,
Leeuvarden, avril 1981. On consultera également : Léon Cellier, article « Fabre
d'Olivet », Dictionnaire des lettres françaises - le dix-neuvième siècle, Paris, Fayard,
1971, I, p. 382-383 ; Charles Camproux, Histoire de la littérature occitane, Paris,
Payot, 1953 (rééd. 1971), p. 137-140 ; Fausta Garavini, La Letteratura occitanica
moderna, Milano/Firenze, Sansoni Accademia, p. 93-94 ; Robert Lafont et Christian
Anatole, Nouvelle histoire de la littérature occitane, Paris, PUF, 1970, II, p. 516-
520. 4 Philippe Gardy
Les lectures de Fabre d'Olivet généralement proposées sont, nous
l'avons dit, sélectives ; elles séparent, en particulier, le Fabre d'Olivet
« occultiste » (4) du Fabre d'Olivet « occitaniste », et laissent de côté
de nombreux textes considérés comme inclassables. Une telle vision de
l'œuvre, malgré les services qu'elle peut rendre, semble extrêmement ré
ductrice, parce qu'elle interdit de saisir la trajectoire globale d'une r
echerche dont la distribution chronologique même révêle pourtant la
continuité fondamentale. En apparence, les deux volumes du Trouba
dour, poésies occitaniques du XHIème siècle publiés à Paris en 1 803 et
1804 (5) constituent une pièce relativement négligeable par rapport à
l'ensemble des textes publiés par Fabre d'Olivet entre 1790 et 1824,
lorsqu'il fait paraître, sous le titre d'Histoire philosophique du genre
humain son ouvrage De l'état social de l'homme ; ou vues philosophi
ques sur l'histoire du genre humain, déjà exprimé deux ans plus tôt (6) ;
ces deux volumes, jamais réédités contrairement à la plupart des autres
œuvres (7), peuvent être considérés comme centraux : autour d'eux la
pensée de Fabre se développe et se singularise, tant et si bien qu'il est
possible de parcourir la plupart, sinon tous ses grands textes à la lumière
du Troubadour qui, loin de constituer un accident, une digression sans
lendemains, fait plutôt figure d'entreprise modèle, jamais abandonnée,
toujours reprise, approfondie, parce qu'elle est tout à la fois intime
ment liée à l'histoire personnelle de Fabre d'Olivet et qu'elle s'inscrit
au cœur même de sa « recherche ».
La langue comme scène des origines
Le Troubadour, on le sait, occupe une place tout à fait particuliè
re dans la carrière littéraire de Fabre d'Olivet : il s'agit d'une mystifica
tion, à l'image des poésies d'Ossian de Macpherson (8). Mystification
qui permet à Fabre de publier successivement un long poème en cinq
chants, présenté comme une traduction d'un original occitan, Les
Amours de Rose et de Ponce deMeyrueis (p. 1-152), et accompagné de
notes nombreuses et souvent très détaillées ; quatre poèmes en version
bilingue, occitane et française : La Poudestad de Diû (La Puissance divi
ne, p. 153-170), Cant rouyaû, al prouz é noble roumiû de Provença
(Chant royal au preux et noble pèlerin de Provence, p. 171-180), La
4. L'importance de l'œuvre de Fabre d'Olivet dans la littérature occitane est
mise en évidence à la fin du XIXème siècle par Frédéric Donnadieu {Fabre d'Ouli-
vet, discours tengut davant la Cour d'Amour de Vercant lou V de juillet 1886,
Imprimerie centrale du Midi, 1886 ;et surtout le chapitre initial de Les Précurseurs
des félibres, 1800-1835, Paris, Quantin, 1888 ; rééd. C.P.M., Raphèle-les-Arles,
1980). Mais cette reconnaissance, contrairement à celle du Fabre d'Olivet occultist
e, n'aboutit pas à une remise en circulation progressive de l'œuvre.
5. Le Troubadour, poésies occitaniques du XlIIe siècle ; traduites et publiées
par Fabre d'Olivet, Paris, Henrichs et Renouard, 1803-1804.
6. De l'État social de 1Ъотте ; ou vues philosophiques sur l'histoire du gen
re humain, Paris, Brière, deux vol., 1822 ; Histoire philosophique du genre humain,
Paris, Brière, deux vol., 1 824.
7. A l'exception de certaines pièces, comme La Pichota masca, republiées à la
fin du XIXème siècle par A. Roque-Ferrier dans YArmanac Mount-Pelieirenc.
8. Mais Fabre d'Olivet prend un soin extrême à préciser, dans les divers
textes introductifs du Troubadour, ce qui sépare les pièces qu'il publie de celles
naguère proposées par Macpherson. L '«Enclos de l 'or» 5
rena, pastourela bouscageyra (La dispute au bocage, églogue, p. 181-
200), Lou retour d'Elys en ProvençaiLe retour d'Elyz en Provence,
p. 201-219). Ces textes, qui constituent le premier volume du Trouba
dour, sont précédés d'une longue dédicace, en prose mêlée de vers,
« A ma Mère » (p. I-XI), d'une introduction, faite de « réflexions sur
les manuscrits d'où les poésies occitaniques sont tirées » (p. I-XXVI),
enfin d'une « Dissertation sur la langue occitanique et sur les ouvrages
des Troubadours » (p. XXVI-LXVIII). Le deuxième volume contient
quant à lui une Cour d'Amours en trois parties (« chansons et jeux » ;
« tensons et sirventes » ; « les tournois et les arrêts d'amours », p. 3-
2 1 6), en français pour l'essentiel ; trois Epîtres amoureuses (que s'adres
sent Phaon et Sapho, p. 123-208), en versions française et occitane,
comme toutes les autres pièces qui complètent le volume : quatre poè
mes sur Lai sazou

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