L enseignement du premier et du second degré en Tunisie - article ; n°1 ; vol.26, pg 149-180
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L'enseignement du premier et du second degré en Tunisie - article ; n°1 ; vol.26, pg 149-180

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Description

Population - Année 1971 - Volume 26 - Numéro 1 - Pages 149-180
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 50
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Chadli Tarifa
L'enseignement du premier et du second degré en Tunisie
In: Population, 26e année, n°1, 1971 pp. 149-180.
Citer ce document / Cite this document :
Tarifa Chadli. L'enseignement du premier et du second degré en Tunisie. In: Population, 26e année, n°1, 1971 pp. 149-180.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1971_hos_26_1_4974DU 1er ET DU 2e DEGRÉ L'ENSEIGNEMENT
EN TUNISIE
Au lendemain de l'Indépendance, conscient de la situation précaire dans laquelle se trouvait le pays en matière d'éducation, le gouvernement s'est fixé comme premier objectif le développement de l'enseignement et la formation des cadres nationaux. Les moyens financiers accordés dénotent l'intérêt qu'il leur attache. La part du Département de l'Éducation nationale dans le budget de fonctionnement de l'Etat dépasse 25 %; en 1967, le budget du secrétariat d'État à l'Éducation nationale s'élevait à 34,1 millions de dinars ^
sur un total de 105 millions, soit 32 %. Par rapport au produit intérieur brut ce total représente plus de 3 %.
Pour l'année 1967, la part des dépenses réservées à l'enseignement s'élève
à 6,7 % du produit intérieur brut (39,8 millions de dinars sur un total de 582,6 millions).
Dès son arrivée au pouvoir, le président Bourguiba a mis l'accent sur la
nécessité de réexaminer de fond en comble, sous tous les aspects, les problèmes de l'enseignement, tant du point de vue de l'organisation, que du point de vue des programmes, pour permettre un développement en harmonie avec les exigences du pays.
Toutefois, la concrétisation des objectifs à atteindre n'était pas facile en raison des structures, des programmes et de la situation de l'enseignement
héritée du protectorat.
I. — L'ENSEIGNEMENT SOUS LE PROTECTORAT
Sous le protectorat, l'enseignement était dispensé dans des établissements de types totalement différents, tant pour le primaire que le secondaire et les programmes variaient selon le type.
Enseignement primaire. Il y avait au moins quatre types d'établissements :
— les écoles françaises, qui constituaient le noyau moderne de l'enseignement et dont les programmes étaient calqués sur ceux de la métropole. Elles groupaient presqu'exclusivement les enfants des Européens installés en Tun
isie;
Un dinar tunisien vaut un peu plus de 10 francs français (en janvier 1971), L'ENSEIGNEMENT DU 1er ET DU 2e DEGRÉ EN TUNISIE 150
— les écoles franco-arabes : parallèlement au type d'école précédent, la direction de l'Instruction publique a créé des écoles dites franco-arabes, où une place très réduite était réservée à l'enseignement de la langue arabe;
— les écoles coraniques modernes : juxtaposées aux deux premiers types
d'écoles, les écoles modernes avaient des programmes conçus et réalisés par des nationaux. L'enseignement de l'arabe y avait une importance prédominante ;
— les Kottabs : archaïque et désuet, ce dernier type d'école continuait à subsister, bien que ne répondant plus aux principes les plus élémentaires de la pédagogie et de l'hygiène.
Dans l'enseignement secondaire, même complexité de structures :
— des lycées et collèges de type français ;
— des ou sections, qui dispensaient un enseignement dit « sadikien ou tunisien ». Les programmes étaient identiques à ceux des lycées français, mais une place relativement importante était réservée à l'étude de la langue
arabe;
— la grande mosquée de la Zeïtouna dispensait un enseignement traditionnel religieux.
Malgré la diversité des types d'établissements dans ce pays, qui ne comptait guère plus de 3 millions et demi d'habitants, l'enseignement était réservé à la population européenne et à une partie limitée de la population tunisienne citadine. Le reste du pays était abandonné à une ignorance quasi totale. Déjà dans le primaire, la scolarisation ne touchait qu'une faible proportion de la population.
Voici le nombre d'élèves inscrits dans les écoles primaires publiques ou privées, de 1942-1943 à 1957-1958 (voir aussi graphique 1) :
Tableau I. — Effectifs de l'enseignement primaire
de 1942-1943 À 1959-1960
Variations Variations Années Effectifs Années Effectifs en % en %
1942-1943 83 409 1951-1952 170 655 7,3 81 678 12,6 1943-1944 1952-1953 193 919 13,6 1944-1945 85 193 16,5 1953-1954 214 684 10,7 1945-1946 108 126 13,6 1954-1955 233 298 8,7 1946-1947 116 056 7,3 1955-1956 251 312 7,7 1947-1948 125 384 8,0 1956-1957 270 631 7,7 134 205 7,0 1948-1949 1957-1958 303 106 12,0 1949-1950 145 062 8,1 1958-1959 352 71 3 16,4 1950-1951 158 977 9,6 1959-1960 390 150 10,6 DU 1er ET DU 2e DEGRÉ EN TUNISIE 151 L'ENSEIGNEMENT
Effectifs en milliers
00571 10 90 —
80 —
70 —
60 — f 50 — • 40 —
30 —
20 —
•iinlir i mini
Figure 1. — Évolution 43 42- des effectifs 50- Sl de l'enseignement 5 56 5- 61 60- primaire 66 65- depuis 69- 71 1942-1943
En 1942-1943, 83 409 élèves seulement étaient inscrits dans les écoles primaires; après une légère baisse en 1943-1944 due à la guerre, le nombre d'élèves a augmenté graduellement jusqu'à 116 056 en 1946-1947. Sur ce total, seulement 69 722 élèves étaient musulmans, soit environ 60 %. Ce pourcentage était loin du pourcentage réel de la population musulmane dans le pays (90 %). D'après le recensement de la de novembre 1946, la Tunisie comptait 3.230 952 habitants dont 2 919 860 musulmans (2 852 978 Tunisiens et 86 882 Algériens, Libyens et Marocains), et 311 092 Européens.
Au cours de cette année, le taux de scolarisation, calculé en rapportant le nombre d'élèves inscrits au nombre d'enfants d'âge scolaire, ne dépassait guère 10 % pour la population tunisienne, contre 84 % pour la population européenne; il était encore plus faible en milieu rural.
De 1946-1947 à l'Indépendance, le rythme de progrès de l'enseignement primaire s'est légèrement amélioré tout en restant à un niveau qui ne pouvait que perpétuer le retard de la scolarisation, compte tenu de la croissance démographique. Au cours de cette période, l'accroissement moyen des effectifs, d'une année à l'autre, a été environ de 10 000 jusqu'à 1951-1952, puis de 20 000 élèves.
En 1955-1956, le nombre d'élèves inscrits était 241422 dont 209 438 relevaient des établissements du ministère de l'Éducation nationale.
Le taux de scolarisation était encore faible surtout en milieu rural et pour les filles : 30 % seulement des enfants en âge d'aller à l'école étaient inscrits.
Jusqu'en 1957-1958, il existait encore une délégation où pas une seule fille n'était scolarisée. Pour cette année, le nombre de filles inscrites dans les écoles primaires était 82 314, sur un total de 266 288, soit 30 %. Le taux de scolarisation était 23 % contre 42 % pour les garçons. L'ENSEIGNEMENT DU 1er ET DU 2e DEGRÉ EN TUNISIE 152
Tableau IL — Taux de scolarisation
Années Taux Années Taux
% %
1946-1947 10 1955-1956 29 21 1956-1957 32 1952-1953] 1953-1954 25 1957-1958 33 1954-1955 27 1958-1959 37
Ce retard de la scolarisation variait sensiblement selon les régions. Si, dans la région tunisoise, le taux de scolarisation s'élevait en 1957-1958 à 54 %, il n'était que 9 % dans la région de Kasserine et aux environs de 15 % dans tout le nord-ouest du pays (Béja, Jendouba, le Kef).
D'ailleurs, ce retard très marqué se reflète nettement dans l'analphabétisme. En effet, d'après le recensement du 1er février 1956, soit quelques semaines avant l'accession du pays à l'indépendance, le taux d'analphabétisme était 84,7 % parmi la population musulmane. Il était encore beaucoup plus élevé pour les femmes que pour les hommes (respectivement 96 % et 74,5 %). Calculé pour chaque groupe d'âges, il atteignait un niveau élevé, même pour les personnes âgées de 10 à 14 ans (73,4 %); pour les personnes des groupes d'âges élevés, il était de 99 %.
Enseignement du second degré. Il ne groupait, en 1946-1947, que quelque 12 390 élèves, auxquels il conviendrait d'ajouter les effectifs des établissements relevant de la grande mosquée. Sur ce total, 4 067 seulement étaient Tunisiens musulmans, mais la plupart étaient inscrits dans les centres de formation professionnelle et les sections d'apprentissage. Dans l'enseignement secondaire proprement dit, on ne comptait que 1 6

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