L évolution de l iconographie dans l Église gréco-catholique au XVIIIe siècle, à la lumière des sources écrites - article ; n°2 ; vol.71, pg 225-242
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L'évolution de l'iconographie dans l'Église gréco-catholique au XVIIIe siècle, à la lumière des sources écrites - article ; n°2 ; vol.71, pg 225-242

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Description

Revue des études slaves - Année 1999 - Volume 71 - Numéro 2 - Pages 225-242
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1999
Nombre de lectures 86
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur Waldemar Deluga
Madame Maria Casino-
Minkiewicz
L'évolution de l'iconographie dans l'Église gréco-catholique au
XVIIIe siècle, à la lumière des sources écrites
In: Revue des études slaves, Tome 71, fascicule 2, 1999. pp. 225-242.
Citer ce document / Cite this document :
Deluga Waldemar, Casino-Minkiewicz Maria. L'évolution de l'iconographie dans l'Église gréco-catholique au XVIIIe siècle, à la
lumière des sources écrites. In: Revue des études slaves, Tome 71, fascicule 2, 1999. pp. 225-242.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/slave_0080-2557_1999_num_71_2_6592L'ÉVOLUTION DE L'ICONOGRAPHIE
DANS L'ÉGLISE GRÉCO-CATHOLIQUE AU XVIIP SIÈCLE
À LA LUMIÈRE DES SOURCES ÉCRITES
PAR
WALDEMAR DELUGA
L'art dans tous les milieux d'Europe orientale a subi l'influence des grands
centres artistiques latins. Au XVIIe siècle la culture polonaise et, plus généra
lement, la culture occidentale ont eu un grand rayonnement sur le territoire de
l'Ukraine actuelle. Les^ centres orthodoxes ont pris une part importante aux
transformations dans l'Église gréco-catholique, en tout premier lieu l'Académie
Mohyla et la laure des Grottes à Kiev. Au XVIIe siècle elles ont contribué à
l'expansion de la culture latine en Russie1. Dans cette même période, une émul
ation positive s'est instaurée entre les Églises, favorisant l'éveil intellectuel du
clergé. En particulier, l'Église gréco-catholique a dû faire face à la question de
sa propre identité, essayant de se différencier de l'Église orthodoxe et cherchant
à définir ses rapports avec l'Église romaine. Cette évolution s'observe non
seulement sur l'ancien territoire de la République de Pologne mais aussi en
Hongrie et en Transylvanie, à la suite de l'union d'Ungvár (1697). Le sujet a été
peu abordé, étant donné l'absence d'un inventaire complet des objets d'art et la
méconnaissance des sources écrites. Les recherches en Ukraine n'en sont qu'à
leur phase initiale. En 1995, les colloques organisés par l'Institut de théologie de
L'viv ont donné une impulsion aux travaux sur les changements culturels dans le
contexte des relations entre l'Est et l'Ouest2.
1. S. A. Kisiľ, « Об участии воспитанников Киево-Могиланской Академии в
русско-украинском сотрудничестве в области образования во второй половине XVII-
первой четверти XVIII ст. », in Роль Киево-Могилянської Академії в культурному єднанні
слов'янських народів, Kyjiv, 1988, p. 16-19; cf. A. Jabłonowski, Kijowsko-Mohylańska
Akademia, Kraków, 1901.
2. Історичний контекст, укладення Берестейської унії и перше поунійне поко-
ліннія : матеріали Перших "Берестейських читань" , Львів, Івано-Франківськ, Київ, 1-6
жовтня 1994 p., L'viv, 1995 ; Держава суспільство і Церква в Україні у XVII столітті :
матеряли Других "Берестейських читань" , Львів, Дніпропетровськ, Київ, 1-6 лютого
Rev. Étud. slaves, Paris, LXXI/2, 1999, p. 225-242. 226 WALDEMAR DELUGA
En vertu de l'union des Églises orthodoxe et catholique, décidée lors du
concile de Rorence en 1439, la Pologne était tenue d'observer les principes de la
loi ecclésiastique instituée par Rome pour les Ruthènes. La chute de Constan-
tinople ainsi que l'expansion de Moscou sont à l'origine de la création de la dite
« Province russe », réformée par le pape Calixte III. La Ruthénie gouvernée par
les rois catholiques de Pologne constituait une partie de la nouvelle province,
dont le moine grec Grégoire3 devint le métropolite de jure. L'union florentine
prévoyait pour le christianisme oriental des organisations diocésaines propres,
un rite byzantin à part, dans les langues nationales, ainsi que la conservation de
certaines coutumes et privilèges. L'idée de l'union des Églises en Pologne a été
ressuscitée vers la fin du XVIe siècle, servant de base aux projets de consoli
dation sous le sceptre du souverain catholique. Elle s'opposaitaux influences de
Moscou sur la population orthodoxe des terres orientales. À cette époque-là
commence une activité accrue de l'Église orthodoxe, dont les dirigeants sont
conscients, d'une part, de la concurrence de l'Église catholique et, de l'autre, de
la menace pour l'identité de l'Église résultant du bas niveau intellectuel du
clergé. Le prince Constantin Ostroz'kyj fonde alors une école à Oštrog. À son
initiative fut créée une imprimerie qui édita en 1581 une nouvelle traduction de
la Bible4. Parallèlement avaient lieu d'importants débats sur la possibilité de
déplacer le patriarcat sur le territoire de la Pologne. La littérature polémique
s'est développée dès la fin du XVIe siècle, constituant une part importante de
l'activité littéraire des auteurs tant catholiques qu'orthodoxes. Les textes orig
inaux polonais étaient traduit en langue ruthène, donnant lieu à de longues dis
cussions et à la publication de documents répondant à des reproches mutuels.
Antoine Martel donne une liste précise des textes polémiques imprimés ou
connus par les manuscrits, contenant des débats sur l'interprétation des dogmes,
des sacrements et le sens de la liturgie5. En 1595 l'union des Églises en Pologne
a été confirmée par le pape. Un an après, le synode des évêques ruthènes s'est
1995 p., L'viv, 1996 ; Берестейська уня і українська култура XVII століття : матеряли
Третіх "Берестейських читань" , Львів, Київ, Харків, 20-23 червня 1995 p., L'viv, 1996.
Cf. M. Bendža, Tendencje unijne wzglądem Cerkwi prawosławnej w Rzeczypospolitej w
latach 1674-1686, Warszawa, 1987 ; H. Dylągowa, Unia Brzeska i unici w Królestwie
Polskim, Warszawa, 1989 ; F. E. Sysyn, « The formation of modern Ukrainian religious
culture : the sixteenth and seventeenth centuries », in Church, Nation and State in Russia and
Ukraine, Edmonton, 1990, p. 1-22 ; J. Bardach, « Les relations entre les catholiques et les
orthodoxes dans le grand-duché de Lituanie (fin du XIVe - XVIIe siècle) », in le Origini e lo
Sviluppo délia Christianita slavo-bizantina, Roma = Nuovi studi storici, t. XVII, 1992,
p. 377-392 ; S. Senyk, « Vicissitudes de l'union de Brest au XVIIe siècle », Irenikon, t. LXV,
Chevetogne, 1992, p. 462-487 ; Unia brzeska : geneza, dzieje i konsekwencje w kulturze
narodów słowiańskich, éd. R. Łużny, F. Ziejska, A. Kempinski, Kraków, 1994 ; Quatrième
centenaire du Synode d'union de Brest-Litovsk (1596-1996) : actes du colloque du 17 janvier
1996, Lyon, 1996.
3. O. Halecki, From Florence to Brest (1539-1596), Roma, 1958, p. 83.
4. Sztuka iluminacji i grafiki cerkiewnej : katalog wystawy, Biblioteka Narodowa,
Warszawa, 1996, p. 54, n° 44.
5. A. Martel, la Langue polonaise dans les pays ruthènes : Ukraine et Russie
blanche, 1589-1667, Lille, 1938, p. 138. Cf. K. Kotyns'ka, « Багатомовність полемічної
літератури періоду Берестейскої унії (діалоги 1600-1663 років) », Warszawskie zeszyty
ukrainoznawcze, t. VI- VII, Warszawa, 1998, p. 55-69. L'EGLISE GRECO-CATHOLIQUE AU XVIIIe SIÈCLE 227
réuni à Brest-Litovsk où ceux-ci devaient affirmer l'union sous serment. Il s'agit
d'un événement décisif tant pour les orthodoxes que pour les gréco-catholiques.
Au XVIIe siècle ont paru les premiers documents polémiques sur le décor
des temples. À cette époque, les différences entre le décor des églises gréco-
catholiques et orthodoxes n'étaient pas encore nettes, et ce d'autant moins que
les édifices changeaient fréquemment de juridiction. C'est le cas de Sainte-
Sophie de Kiev qui a été prise par les orthodoxes en 16226. À cette époque
commence un débat sur les icônes entre les catholiques, les gréco-catholiques et
les orthodoxes. Dans l'un de ses ouvrages, Fabien Birkowski donne des conseils
concernant l'aspect des tableaux saints qui « doivent être vénérés7 ». En 1632 le
roi Ladislas IV de la dynastie suédoise Waza charge Pierre Mohyla (Movila)
d'exercer la mission de métropolite de Kiev, ce qui a pronfondément marqué
toute la société orthodoxe. Mohyla obtint le soutien du patriarche de Constan-
tinople, Cyrille Lukaris, et des Cosaques, au nom desquels ľhetman Petražyckyj
a assuré la protection des monastères et des écoles orthodoxes en utilisant
l'armée. Le métropolite a mené

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