L existence de facilitation non-sommative démontrée par l égalisation hétérochrone de plages lumineuses - article ; n°1 ; vol.45, pg 43-56
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L'existence de facilitation non-sommative démontrée par l'égalisation hétérochrone de plages lumineuses - article ; n°1 ; vol.45, pg 43-56

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Description

L'année psychologique - Année 1944 - Volume 45 - Numéro 1 - Pages 43-56
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1944
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

J. Segal
L'existence de facilitation non-sommative démontrée par
l'égalisation hétérochrone de plages lumineuses
In: L'année psychologique. 1944 vol. 45-46. pp. 43-56.
Citer ce document / Cite this document :
Segal J. L'existence de facilitation non-sommative démontrée par l'égalisation hétérochrone de plages lumineuses. In: L'année
psychologique. 1944 vol. 45-46. pp. 43-56.
doi : 10.3406/psy.1944.8154
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1944_num_45_1_8154(Collège de France, Laboratoire de Physiologie des Sensations)
IV
L'EXISTENCE DE FACILITATION NON-SOMMATIVE
DÉMONTRÉE PAR L'ÉGALISATION HETEROCHRONE
DE PLAGES LUMINEUSES
par J. Segal
La distinction entre les termes sommation et facilitation ne
se fait pas toujours avec la précision désirable. Ils désignent
pourtant deux types de phénomènes de nature absolument
différente. La sommation est un processus accumulatif. Nous
la rencontrons partout où, après l'application d'un stimulus,
l'énergie apportée ne se dissipe pas immédiatement mais laisse
un résidu auquel peut s'ajouter l'apport énergétique d'un nou
veau stimulus. Gela peut être le cas d'une excitation chimique,
où la dissipation des molécules excitantes, en solution dans
les muqueuses sensorielles, ne se fait que progressivement,
c'est le cas des excitations algiques, où le stimulus détermine
des lésions à réparation lente. Ce même principe a été invoqué
pour expliquer les variations de l'intensité d'un son en fonc
tion de sa durée par des auteurs qui admettent l'existence d'une
résonance vibratoire dans l'oreille interne, permettant, grâce
à l'amortissement imparfait de la membrane basilaire, l'a
ccumulation de l'énergie cinétique.
On est en droit d'étendre la notion de sommation aux cas
où le stimulus se dissipe immédiatement, mais laisse une trace
de son passage sous la forme de modifications physiologiques
des éléments excités. Ainsi, l'accumulation de produits photo-
lytiques dans les cônes et les bâtonnets de la rétine, soutenue
par de nombreux chercheurs, fait appel à une telle notion de
sommation d'effets secondaires. En généralisant ce principe,
on peut l'appliquer aussi à l'excitation électrique d'une fibre
nerveuse où le passage d'un courant bref détermine une dépol
arisation d'une certaine durée sur laquelle peut se greffer une
dépolarisation déterminée par un stimulus ultérieur. L'effet
d'un influx nerveux dans une synapse itérative pourrait s'ex- 44 MÉMOIHES ORIGINAUX
pliquer toujours d'après le même principe "d'accumulation
d'effets physiologiques.
On voit que la sommation est une fonction essentiellement
passive. Aucune notion d'une modification de l'élément exci
table sous l'action du stimulus n'intervient dans sa définition.
On l'a parfois illustrée à l'aide d'un modèle hydraulique cons
titué par un récipient avec une large tubulure d'arrivée et un
tube d'écoulement de faible diamètre. Il est évident que les dif
férentes conditions de remplissage permettent d'atteindre plus
ou moins facilement un niveau requis, sans qu'on soit obligé
d'envisager un changement des caractéristiques du récipient.
La facilitation, par contre, fait justement appel aux modif
ications du récepteur sous l'action du stimulus. Or, si nous
connaissons de telles modifications dans le sens d'une réduction
de la sensibilité, qui se manifestent par des états réfractaires,
des inhibitions ou des adaptations (2, 3, 4), c'est essentiellement
par raisonnement et sans preuves expérimentales à l'appui. que
nous avons été amenés à postuler l'existence d'une phase de faci
litation, précédant la phase d'inhibition, celle-ci démontrée
expérimentalement. On ne peut pas invoquer comme preuve
d'une facilitation l'existence d'une phase super-normale dans la
réponse de neurones excités (par exemple Bartley, 1), car il est
permis de la considérer aussi bien comme une phase normale,
suivie d'une phase infranormale, déterminée par inhibition. ,
Ainsi, une démonstration de l'existence effective d'un pro
cessus de facilitation, ne serait-ce que pour un cas particulier,
présente un intérêt théorique considérable. Mais l'état de nos
connaissances aussi bien que l'insuffisance de nos techniques
actuelles ne permettent pas de faire une distinction nette entre
l'augmentation de l'efficience d'un stimulus par addition pas
sive de ses effets et d'un phénomène semblable déterminé par
la sensibilisation de l'élément excité. Il fallait donc créer des
conditions où l'effet de facilitation dépasserait toates les
mesures que pourrait donner, dans le meilleur cas, une addi
tion passive. Celle-ci donne lieu à une intégration plus ou
moins complète des stimuli qui peut aller, ^théoriquement,
jusqu'à une intégration totale. Mais si, en augmentant par
exemple la durée d'un stimulus lumineux, on percevait une
plage plus brillante que ne donnerait une augmentation de
l'intensité dans les mêmes proportions, une accumulation,
même intégrale, des effets d'excitation ne saurait rendre
compte du phénomène, et il faudrait attribuer cette exaltation .1. SEGAL. — L'EXISTENCE DE FACILITATION NON-SOMM ATIVE 45
de l'efficience du stimulus à une augmentation de la sensibilité
d'un élément quelconque de la voie sensorielle, c'est-à-dirp
à une manifestation inconstestable de la facilitation.
Le dépouillement systématique des travaux des auteurs
antérieurs, traitant l'efficience de stimuli en fonction du temps,
a permis de relever dans deux ouvrages des indices d'un tel
phénomène. Tous les deux concernent le domaine de la vision.
Stainton (11) étudie la brillance apparente d'une plage lumi
neuse en fonction de la durée et de l'intensité du stimulus.
Aux stimuli brefs, inférieurs à une cinquantaine de millise
condes, la brillance apparente augmente rapidement en fonc
tion du temps, par endroits même plus que ne le
permettrait une intégration totale de l'énergie stimulante.
L'effet est peu marqué, n'intéresse que de petites fractions
des courbes, et nous l'avons considéré surtout comme un encou
ragement de continuer les recherches plutôt qu'une démonst
ration probante de la justesse de notre hypothèse de travail.
Une publication de Durup et Fessard (5) donnait des indi
cations plus significatives. Ces deux auteurs ont étudié, en
fonction de la durée du stimulus, l'intensité que doit avoir une
plage lumineuse pour donner une sensation de brillance déter
minée. Une intégration totale de l'énergie s'exprimerait par la
constance de la valeur d'énergie nécessaire au maintien d'une
brillance apparente égale. Voici une fraction des résultats de
ces auteurs pour un des sujets :
TABLEAU I
Energie lumineuse nécessaire
pour maintenir un niveau constant de brillance, apparente.
(D'après Durup et Fessard, 5.)
Intensité Energie Temps en ms en millibougies i x t
14,4 3,75 54
17,7 3,42 60,5
20,8 3,12 65
24,4 2,85 69,5
26,6 2,60 69
30,1 2,36 71
32,3 2,15 69,5
37,6 74 1,97 1,80- 42,1 76
66,5 1,50 100
88,6 1,30 115
128,5 1,24 159 46 MÉMOIRES ORIGINAUX
On voit qu'entre 14,4 et 24,4 ms, l'énergie requise aug
mente régulièrement, que l'utilisation du stimulus primaire
n'est donc pas intégrale dans cette région. Par la suite, les
valeurs sont sensiblement constantes jusqu'à 32,3 ms, pour
augmenter de nouveau aux durées plus élevées. Or, si l'int
égration de l'énergie lumineuse n'est pas totale aux stimuli
brefs, les conditions doivent devenir encore plus défavorables
à mesure que s'allongent les temps. Si, néanmoins, les valeurs
de ixt redeviennent constantes, c'est que la mauvaise util
isation de l'énergie est compensée par un changement dans la
réceptivité de l'appareil nerveux, ce qui est l'essence même de
la facilitation.
Bien entendu, ce travail est loin d'être probant, mais,
pris ensemble avec celui de Stainton, ils constitue un séri

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