L hétérogénéité normale des aptitudes - article ; n°1 ; vol.41, pg 1-13
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L'hétérogénéité normale des aptitudes - article ; n°1 ; vol.41, pg 1-13

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Description

L'année psychologique - Année 1940 - Volume 41 - Numéro 1 - Pages 1-13
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1940
Nombre de lectures 7
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Henri Piéron
L'hétérogénéité normale des aptitudes
In: L'année psychologique. 1940 vol. 41-42. pp. 1-13.
Citer ce document / Cite this document :
Piéron Henri. L'hétérogénéité normale des aptitudes. In: L'année psychologique. 1940 vol. 41-42. pp. 1-13.
doi : 10.3406/psy.1940.5873
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1940_num_41_1_5873L'ANNEE PSYCHOLOGIQUE
TOME XLI-XLII
MÉMOIRES ORIGINAUX
L'HÉTÉROGÉNÉITÉ NORMALE DES APTTTUDES
Par Henri Piéron
I. Le problème
Nous avons naturellement tendance à apprécier les indi
vidus globalement, à porter sur eux un jugement simplifié et
économique, à les classer en un ordre hiérarchique uniforme.
Celui qui est supérieur doit ainsi posséder une supériorité
quasi universelle, et le médiocre se montrer tel de façon tout à
fait générale. De cette tendance, de cet état d'esprit, on peut
relever bien des manifestations.
Un bon élève se trouve très généralement surcoté dans '
des épreuves d'un niveau qui se trouvera sous-coté quand il
est atteint par un mauvais élève. Des directeurs et professeurs
d'écoles techniques, consultés sur des ..caractéristiques d'apti
tudes professionnelles, ont maintes fois déclaré que la supér
iorité appartenait aux sujets les plus intelligents, cette ayant un caractère tout à fait général.
. Enfin Th. Simon, que la pratique de l'échelle globale de
développement mental a détourné des différenciations ana
lytiques, a objecté à l'importance que l'on admet de l'orien
tation professionnelle que celle-ci avait peu d'intérêt pour le
plus grand nombre d'enfants qui sont à capacité moyenne et
par conséquent bons à tout.
Cette tendance naturelle trouverait sa justification théo
rique s'il apparaissait que le facteur G de Spearman, cet él
ément commun à toutes les aptitudes, jouait un rôle dominant
permettant d'établir une hiérarchie unique sur la base de cette
« intelligence générale ». Mais les corrélations entre aptitudes,
l'année psychologique, xli-xlii 1 ' MÉMOIRES ORIGInIüX 2
si elles sont \e plus souvent positives, ne sont qu'exception
nellement élevées, et les « saturations » en ce facteur générât
sont presque toujours assez minimes. .
En fait, on a maintes fois montré que des enfants de même-,
niveau mental à l'échelle globale de Binet-Simon se montraient
très différents, parfois même opposés quand on dissociait, au
cours des épreuves, leurs réussites et leurs échecs.
Et la pratique des « profils » a nettement mis en évidence r
des hétérogénéités internes dans les structures de types indi
viduels que l'appréciation globale ne permettrait, pas de
soupçonner.
Mais ces hétérogénéités des « profils » 'ont-elles un carac
tère exceptionnel, ou constituent-elles la règle? Y a-Jt-il, et .
dans quelle proportion, des individus homogènes, aussi bien la supériorité que dans la médiocrité ou l'infériorité ?
Il est assez curieux que le problème n'ait jamais été nettement
posé, à ma connaissance, et qu'aucune recherche n'ait été-
dirigée en ce sens, • '
IL La méthode
II m'a semblé qu'on pouvait utiliser des recherches effec
tuées dans des buts d'application pratique, malgré quelques'
défauts que nous aurons à signaler, pour obtenir quelques «
indications, au moins à titre provisoire, et fixer un ordre de
grandeur pour le taux normal d'hétérogénéité, et une modalité
de distribution des fréquences, avec en particulier le souci de y
déterminer s'il existe ou non des types bien définis caractér
isés par une homogénéité notable ou une hétérogénéité
excessive. .'■
Quatre séries de recherches comprenant application d'un
nombre plus ou moins grand de tests à des groupes plus ou
moins nombreux de sujets ont pu fournir la matière néces
saire : 1° Un groupe de 148 élèves admis à l'ÉcoJe de l'Air de
Versailles effectivement soumis à 25 épreuves, au cours d&
déterminations d'aptitudes à l'aviation au début de la guerre,
par le service psychophysiologique de l'Inspection médico-
physiologique de l'armée de l'Air dont j'avais assumé la direc*
tion, avec la collaboration du Laboratoire Psychotechnique de
la S. N. C. F. à Viroflay (Mlle Weinberg) et du Laboratoire de
Biométrie du Centre National de la Recherche Scientifique.
2° Un groupe de 171 jeunes filles (14 à 16 ans) élèves d'un i
PIÉRON. L'HÉTÉROGÉNÉITÉ NORMALE DES APTITUDES £ É.
Institut professionnel féminin, soumises à *15 épreuve» en vue
d'une détermination d'aptitudes aux carrières des employés de
bureau par le Service des Tests de l'Institut national d'Étude
dtt Travail et d'Orientation professionnelle (Mme H. Piéton).
• 3° Un groupe de 1.274 apprentis de la S. N. C. F. (d'âge
moyen 14 >ans 6 mois, avec extrêmes de 12,1 et 16r7) soumis
à 8 épreuves par le Laboratoire Psychotechnique de Viroflay.
4° Enfin un groupe de 693 écoliers parisiens (d'âge moyen.
12 ans 8 mois) ayant rempli une fiche collective d'intelligence-
générale ayant donné lieu à 5 appréciations quantifiées par les
soins du Service des Tests de l'I. N. E. T. O. P.
Dans tous les cas, la méthode a été la suivante :
Pour chaque épreuve, les résultats ont été traduits en
unités d'écart réduit par la méthode du tétronage (le tétron
étant le quart de la valeur de l'écart étalon, dans la dispersion
' des im niveau, notations supérieur de l'épreuve) ou inférieur : chaque à la individu moyenne est arithmétique ainsi situé à
, du groupe, déjmi par une valeur en tétrons, positive ou négat
ive, la valeur étant nulle quand la notation de sa réussite
. • correspond à la moyenne).
* ' Lorsqu'il y a 25 épreuves, chaque sujet a donc 25 notes r
dont on établit la moyenne, qui lé situe globalement dans le
/ . groupe. Par rapport à cette moyenne on établit la dispersion
dans' la distribution des composantes d'après la moyenne des
écarts de chacune des notes à la note moyenne. Cette variation.
-• moyenne fournit l'indice de dispersion mesurant le taux
d'hétérogénéité des aptitudes de chaque individu '„une homog
énéité parfaite correspondant à l'identité de toutes les nota
tions en tétrons t implique un indice égal à zéro ; lorsque l'in
dice atteint 4 x, la dispersion des réussites particulières pour
un individu donné est égale à l'écart étalon caractérisant la
dispersion des individus dans le groupe. La moyenne de ces
indices d'hérétogénéité pour tous les individus du groupe
donne la valeur normale de l'hétérogénéité dans ce groupe,.,
pour l'ensemble des épreuves, des aptitudes explorées.
Afin de déterminer s'il y a une influence du niveau global
sur l'indice normal d'hétérogénéité, les individus du groupe
ont été divisés en 5 sous-gïoupes,v correspondant aux très
bons (10 %), aux. bons (15 %), aux moyens (50 %), aux.
médiocres (15 %) et aux mauvais (10 %), d'après la réussite
globale.
La répartition des valeurs exprimant, en tétrons, la réus- 4 MÉMOIRES ORIGINAUX
site globale, a naturellement obligé, pour ne pas couper des
ensembles d'individus ayant obtenu une note identique, à ne
fixer Ainsi" les coupures qu'autour des valeurs de 10 %, 15 %, etc.
pour les 1.274 apprentis, le groupe des très bons
(ayant au moins + 2,875 t) est de 132, le groupe des
(de -H 1,50 à + 2,75 t) est de 197, le groupe des moyens
(de — 1,375 à + 1,375 t) de 622, le des, médiocres
(de — 1,50 à — 2,875 t) de 200, et lé groupe des mauvais (au
delà de — 3,0 t) de 123.
On obtient donc 5 indices caractéristiques d'hétérogénéité

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