L influence de quelques poisons nerveux sur le travail - article ; n°1 ; vol.8, pg 151-184
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L'influence de quelques poisons nerveux sur le travail - article ; n°1 ; vol.8, pg 151-184

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Description

L'année psychologique - Année 1901 - Volume 8 - Numéro 1 - Pages 151-184
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1901
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Ch. Féré
L'influence de quelques poisons nerveux sur le travail
In: L'année psychologique. 1901 vol. 8. pp. 151-184.
Citer ce document / Cite this document :
Féré Ch. L'influence de quelques poisons nerveux sur le travail. In: L'année psychologique. 1901 vol. 8. pp. 151-184.
doi : 10.3406/psy.1901.3310
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1901_num_8_1_3310IV
L'INFLUENCE DE QUELQUES POISONS NERVEUX
SUR LE TRAVAIL
Les excitations sensorielles peuvent, suivant leur intensité,
mettre. en disponibilité une quantité variable d'énergie potent
ielle utilisable en travail volontaire, plus ou moins rapidement
suivi de fatigue selon l'intensité et la brusquerie de la décharge.
Les excitations très fortes peuvent provoquer une fatigue imméd
iate. De ce que la fatigue qui apparaît consécutivement à un
travail intense est d'autant plus rapide que l'excitation. a été
plus forte, on est porté à conclure que la fatigue immédiate tient
aune excitation très forte qui a provoqué des décharges vers
d'autres organes que ceux de la motilité volontaire, et qu'il
s'agit aussi d'une impotence par excès d'activité.
Les poisons nerveux dont l'action paralysante rapide est sur
tout frappante paraissent agir sans excitation préalable et on
leur accorde même encore une action spéciale inconnue dans
son essence1. Cependant les poisons nerveux agissent à la
manière des agents extérieurs capables de modifier l'organisme
en l'excitant où en le fatiguant suivant la dose employée. Les
poisons nerveux obéissent à la loi indiquée par Cl. Bernard : le
poison qui abolit les propriétés d'un organe commence par les
exalter. La pratique médicale des anesthésiques fournit des
illustrations à cette loi particulièrement en ce qui concerne
l'éther et le chloroforme.
• On peut expérimentalement se rendre compte que, dans l'ac
tion d'un bon nombre de poisons nerveux, la dépression est
corrélative d'une excitation préalable, ou que l'excitation
entraîne. une dépression consécutive, ou que les effets peuvent
être renversés suivant la dose.
Les expériences ont été faites, en général, à plusieurs jours
de distance et toujours à la même heure sur le même sujet,
(l'auteur). On s'est servi de l'ergographe de Mosso comme
précédemment, en procédant par séries de 4 ergogrammes
1. J. Joteyko, Excitabilité et fatigue (Extrait de la Revue de l'Université
de Bruxelles, novembre 1901, p. 7). MÉMOIRES OKÏGINALX 152
séparés par des intervalles de 1 minute ; les séries séparées
elles-mêmes par des repos de 5 minutes. C'est le médius droit
qui travaille en soulevant chaque seconde un poids de 3 kil
ogrammes.
En général, le premier ergogramme pris le matin après un
repos complet, dans les conditions ordinaires de nos expériences,
donne une hauteur totale de 3,10 à 3,20, le second une hauteur
de 1,60 à 1,70, le troisième une hauteur de 1,40 à 1,50, le qua
trième une hauteur de 1,20 à 1,30. Dans la dernière expérience
faite sans intervention, la première série avait donné un travail
total de 22kg,62 qui a été pris comme terme de comparaison.
Le travail de neuf séries consécutives de la main droite donne,
en général, un travail de 143 à 150 kilogrammètres et la der
nière de ces séries donne un travail qui réalise encore alla
12 kilogrammètres, c'est-à-dire à environ 50 0/0 du travail de
la première série. La décroissance se fait assez régulièrement
[fig- *)•
L'action stimulante primitive des anesthésiques se montrera
bien dans les expériences suivantes :
Expérience I. — Au début du travail, injection sous-cu
tanée d'un centimètre cube d'éther sulfurique au bras gauche.
NOMBRE TRAVAIL HAUTEUR RAPPORT HAUTEUR
des en moyenne du travail totale
soulèvements kilogrammètres au travail normal (en centimètres) (en mètres)
(22,62)
lle SÉRIE
4,19 3,21 76 9,63
4,17 2,14 51 6,42
2,29 53 6,87 4,32
4,13 1,78 43 5,34
28,26 124,93
2e SÉRIE
4,28 107 12,84 4,00
2,28 59 6,84 3,86
2,14 55 6,42 3,89
2,06 53 6,18 3,88
142,71 32,28
3e SÉRIE
107 4,45 13,35 4,10
2,21 57 6,63 3,87
2,25 60 6,75 3,75
52 0,26 4,0t 2,09
33,00 . 145,8 FÉRÉ. INFLUENCE DE POISONS SUR LE TRAVAIL 15 CH.
HAUTEUR NOMBRE TRAVAIL HAUTEUR RAPPORT
totale des en moyenne du travail
(on mètres) soulèvements kilogrammètres (en centimètres) au travail normal
4e SÉRIE
4,21 2,53 60 7,59
2,73 - 4,13 0,91 22
2,25 4,16 0,75 18
1,68 0,56 15 3,73
14,25 62,99
5e Skrie
4,36 33 4,32 1,44
3,33 3,96 1,11 28
2,73 3,95 0,91 23
1,77 3,68 0,59 16
12,15 53,71
6e Skrie
4,29 1,43 32 4,46
3,21 3,82 1,07 28
2,52 21 4,00 0,84
, 1,20 3,63 H 0,40
11,22 49,60
7e Skrie
.4,26 4,30 1,42 33
2,94 0.98 23 4,26
2,34 4,10 0,78 19
1,98 3,88 0,66 17
11,52 50,92
8e Skrie
31 4,08 4,38 1,36
23 2,85 4,13 0,95
22 2,76 4,18 0,92 0,73'
2,19 4,05 "18
11,88 52,51
9° Série
30 84 4 ,26 1,28 3,
0,97 22 2 91 4 ,40
0,86 20 58 4 ,30 2 2?
18 25 4 ,16 0,75
,58 51,19 11,
Travail total : ,14 (/So. 166, 2). MÉMOIRES ORIGINAUX 154
L'action stimulante de l'ëther injecté sous la peau est à la fois
rapide et durable. L'augmentation du travail se manifeste dès
le 2e ergogramme de la lre série et, à la fin de l'expérience, le
travail est encore normal. Le travail total des 9 séries est supé
rieur à la normale. L'absorption est, du reste, très rapide à
Fig. 1. Fig. 2. Fig. 3. Fig. 4.
Fig. 1. — Diagramme du travail ergographique en 9 séries à l'état normal. 2. — Représentation du même travail sous l'influence de l'injection
de 1 centimètre cube d'éther.
Fig. 3. — du même travail sous de l'inhalation
d'éther.
Fro. 4. — Représentation du même travail sous rinlluence de
de chloroforme.
fin du 1er ergogramme, c'est-à-dire 1 minute environ après l'i
njection, l'exhalation pulmonaire donnait déjà l'odeur et la saveur
caractéristiques et l'odeur persistait encore 60 heures après
l'injection. ■
.
FÉRÉ. INFLUENCE DE POISONS SUR LE TRAVAIL 155 CH.
Expékience II. — Au début du travail, inhalation de 1 cen
timètre cube d'étlier sulfurique tenu dans une éprouvette de
2 centimètres de diamètre, à l'orifice nasal jusqu'à la fin de
l'expérience, [/evaporation était complète, mais l'odeur pers
istait.
HAUTEUR NOMBRE TRAVAIL HAUTEUR RAPPORT
totale des en moyenne du travail
(en mètres) soulèvements kilogrammètres (en centimètres) au travail normal
lie Série
9,81 4,24 3,27 77
6,66 4,18 2,22 53
52 6,60 4,23 2,20
49 6,21 4,22 2,07
129,44 29,28
2° SÉRIE
4,29 101 12,87 4,24
3,08 77 9,24 4,00
3,05 80 9,15 3,81
2,67 70 8,01
39,27 173,60
3e Série
6,04 162 18,12 3,72
3,50 92 10,50 3,80
3,15 9,45 3,50 87 90 3,02 9,06 3,47
47,13 208,35
4e Série
2,18 57 6,54 3,82
1,79 45 5,37 3,97
1,81 43 5,43 4,20
1,68 43 5,04 3,90
22,38 98,93
5e Série
2,04 34 6,12 3,77
1,73 47 5,19 3,68
1,30 29 3,90 4,48
1,12 24 3,36 4,66
18,57 82,09 56 MÉMOIRES OIUGINAUX
HAUTEUR NOMBRE TRAVAIL HAUTEUR RAPPORT
totale des en moyenne du travail
(en mètres) soulèvements kilogrammètres (en centimètres) au travail normal
6e Skr iE
1,60 35 4,80 4,57
1,33 30 3,99 4,33
1,12 26 3,36 4,30
1,14 26 3,42 4,39
15,57 68,63
7° SÉRIE
3,66 4,35 1,22 28
2,91 4,21 0,97 23
4,25 0,68 16 2,04
4,26 0,64 15 1,92
10,53 46,55
8e Série
4,51 1,40 31 4,20
1,04 25 3,12 4,14
2,79 4,22 0,93 22
4,00 0.84 21 2,52
12,63 55,83
9e Skrte
1,29 30 3,87 4,30
1,00 24 3,00 4,16
0,87 20 2,61 4,35
0,85 20 2,55 4,25
12,03 53,18
Travail total : 207,39 {fin. 3).
La même dose d'éther inhalé produit une excitation plus
forte, sans amener une fatigue plus profonde dans des exercices
comparables. La quantité d'éther absorbée a sûrement été moins
grande dans le cas de l'inhalation où une partie des vapeurs n

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