L intérêt central pour le local. Analyse des politiques socio-préventives en France entre 1981 et 1986 - article ; n°3 ; vol.12, pg 237-267
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L'intérêt central pour le local. Analyse des politiques socio-préventives en France entre 1981 et 1986 - article ; n°3 ; vol.12, pg 237-267

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Déviance et société - Année 1988 - Volume 12 - Numéro 3 - Pages 237-267
Positions of central institutions involved in social prevention policies between 1981 and 1986 were organized in two ways: an institutional block was oriented toward delinquency management, whereas the other aimed at reforming modes of sociability and administrative operations through policies relating to urban renovation and insertion of youth. At the origin of this partition, various works on salaried middle-class as well as the French political and administrative system lead to two types of causes which are historically linked: the penetration of an ideological trend within the central State, and the restructuration of peripherical power in favour of large municipalities.
Les positions relatives qu'occupaient les institutions centrales engagées dans les politiques socio-préventives entre 1981 et 1986 s'organisaient en deux blocs: un bloc institutionnel orienté vers la gestion de la délinquance, un bloc visant la réforme des modes de sociabilité et des fonctionnements administratifs à travers les politiques de rénovation urbaine et d'insertion des jeunes. A l'origine de cette partition, divers travaux sur les couches moyennes salariées et le système politico-administratif français amènent à placer deux types de causalité historiquement liés: la pénétration d'un courant idéologique au sein de l'Etat central et la restructuration du pouvoir périphérique en faveur des grandes municipalités.
Die Stellungen, die die mit der sozial-präventiven Politik befassten zentralen Einrichtungen zwischen 1981 und 1986 eingenommen haben, waren in zwei Lager unterteilt: ein institutionelles Lager, das auf die Verwaltung der Straffälligkeit gerichtet war, und ein Lager, das auf dir Reform der Arten des Zusammenlebens und der Verwaltungsabläufe durch eine Politik der Stadterneuerung und der Jugendaufnahme gerichtet war. Als Ursprung dieser Teilung weisen verschiedene Arbeiten über die mittberen lohnziehenden Schichten und das politisch-administrative System in Frankreich zwei geschichtlich verbundene Kausalitàtstypen aus: das Eindringen einer ideologischen Strömung in den Schoß des Zentralstaats und die Neustrukturierung der Randgewalten zugunsten der großen Städte.
De justitie's, die de centrale instellingen die betrokken waren tussen 1981 en 1986 met het sociaal-preventiebeleid innemen, vallen in twee groepen uiteen: een institutioneel blok gericht of delikwentiebeleid en een blok dat erof dat erof gericht was de jongeren te socialiseren bij middel van urbanisatieprojec- ten. Déze verdeelheid gaat terug of diverse studies over de en het franse admi- nistratief en beleidsapparaat brengen er ons twee types van causaliteit die his- torisch met elkaar verbonden zijn. Namelijk de invloed van een idealogische stroming binnen de centrale Staat en de herstructurering van bijkomstige macht ten gunste van de grote lokaliteiten.
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Gérard Chevalier
L'intérêt central pour le local. Analyse des politiques socio-
préventives en France entre 1981 et 1986
In: Déviance et société. 1988 - Vol. 12 - N°3. pp. 237-267.
Citer ce document / Cite this document :
Chevalier Gérard. L'intérêt central pour le local. Analyse des politiques socio-préventives en France entre 1981 et 1986. In:
Déviance et société. 1988 - Vol. 12 - N°3. pp. 237-267.
doi : 10.3406/ds.1988.1542
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ds_0378-7931_1988_num_12_3_1542Abstract
Positions of central institutions involved in social prevention policies between 1981 and 1986 were
organized in two ways: an institutional block was oriented toward delinquency management, whereas
the other aimed at reforming modes of sociability and administrative operations through policies relating
to urban renovation and insertion of youth. At the origin of this partition, various works on salaried
middle-class as well as the French political and administrative system lead to two types of causes which
are historically linked: the penetration of an ideological trend within the central State, and the
restructuration of peripherical power in favour of large municipalities.
Résumé
Les positions relatives qu'occupaient les institutions centrales engagées dans les politiques socio-
préventives entre 1981 et 1986 s'organisaient en deux blocs: un bloc institutionnel orienté vers la
gestion de la délinquance, un bloc visant la réforme des modes de sociabilité et des fonctionnements
administratifs à travers les politiques de rénovation urbaine et d'insertion des jeunes. A l'origine de cette
partition, divers travaux sur les couches moyennes salariées et le système politico-administratif français
amènent à placer deux types de causalité historiquement liés: la pénétration d'un courant idéologique
au sein de l'Etat central et la restructuration du pouvoir périphérique en faveur des grandes
municipalités.
Zusammenfassung
Die Stellungen, die die mit der sozial-präventiven Politik befassten zentralen Einrichtungen zwischen
1981 und 1986 eingenommen haben, waren in zwei Lager unterteilt: ein institutionelles Lager, das auf
die Verwaltung der Straffälligkeit gerichtet war, und ein Lager, das auf dir Reform der Arten des
Zusammenlebens und der Verwaltungsabläufe durch eine Politik der Stadterneuerung und der
Jugendaufnahme gerichtet war. Als Ursprung dieser Teilung weisen verschiedene Arbeiten über die
mittberen lohnziehenden Schichten und das politisch-administrative System in Frankreich zwei
geschichtlich verbundene Kausalitàtstypen aus: das Eindringen einer ideologischen Strömung in den
Schoß des Zentralstaats und die Neustrukturierung der Randgewalten zugunsten der großen Städte.
De justitie's, die de centrale instellingen die betrokken waren tussen 1981 en 1986 met het sociaal-
preventiebeleid innemen, vallen in twee groepen uiteen: een institutioneel blok gericht of
delikwentiebeleid en een blok dat erof dat erof gericht was de jongeren te socialiseren bij middel van
urbanisatieprojec- ten. Déze verdeelheid gaat terug of diverse studies over de en het franse admi-
nistratief en beleidsapparaat brengen er ons twee types van causaliteit die his- torisch met elkaar
verbonden zijn. Namelijk de invloed van een idealogische stroming binnen de centrale Staat en de
herstructurering van bijkomstige macht ten gunste van de grote lokaliteiten.Déviance et Société, 1988, Vol. 12, No 3, pp. 237-267
L'INTÉRÊT CENTRAL POUR LE LCDCAL
ANALYSE DES POLITIQUES SOCIO-PRÉVENTIVES
EN FRANCE ENTRE 1981 ET 1986
G. CHEVALIER*
Durant les mois qui précédèrent les élections présidentielles de mai 1981, le
débat sur la délinquance et le sentiment d'insécurité s'inscrivit dans un context
e politique dominé par une forte polarisation droite-gauche. Le vote de la loi
Sécurité et Liberté au début de la campagne (le 2 février 1981) attisa les polé
miques engagées dès la session parlementaire du printemps 1980 et l'alte
rnance politique leur apporta une nouvelle vigueur. En contradiction avec les
options préventives affirmées par la majorité, la loi Peyrefitte devait
être abrogée. Les événements survenus à Vénissieux (Rhône) durant l'été 1981
fournirent à l'opposition l'occasion de renforcer ses critiques et stimulèrent les
initiatives ministérielles. Avec le Plan Avenir Jeune (août 1981) débuta la série
des programmes socio-préventifs: — Loisirs Quotidiens des Jeunes (octobre
1981), programme 16-18 ans (mars 1982), Opérations d'Eté (1982), etc. — qui
allaient conférer sa nouvelles physionomie à ce secteur d'intervention étatique
durant la période 1981-1986. Engagée sous le signe de la mobilisation inter
institutionnelle et du redéploiement des moyens, cette recomposition se con
crétisa notamment par la création de trois dispositifs appuyés sur les collectivi
tés locales: l'un spécifiquement orienté vers la prévention de la délinquance —
Conseil National de Prévention de la Délinquance — , les deux autres partici
pant latéralement à cette mission — Délégation Interministérielle pour l'Inser
tion Sociale et Professionnelle des Jeunes en Difficultés, Commission Natio
nale pour le Développement Social des Quartiers.
La recherche1 dont cet article rapporte les principaux résultats fut menée à
contre-courant. Dans l'esprit des lois de décentralisation, la mise en œuvre de
tous les programmes et dispositifs évoqués fut confiée aux collectivités locales.
Corrélativement, les travaux sociologiques accomplis durant cette période se
sont attachés à décrire les politiques municipales, les relations entre administ
rations territoriales, l'incidence des nouvelles politiques sur les modèles pro
fessionnels des travailleurs sociaux, etc. Primitivement envisagée comme une
investigation aux niveaux central et local, l'analyse des politiques socio-
C.E.S.D.I.P.-C.N.R.S., Paris.
G. CHEVALIER, L'intérêt centrai pour le local. Analyse des politiques socio-préventives
entre 1981 et 1986, Paris, C.E.S.D.I.P., 1987, coll. «Déviance et contrôle social», n° 45.
237 préventives présentée ici s'est progressivement appliquée à rechercher à partir
de l'Etat central, les origines de ce «localisme» socio-préventif dont les pro
blématiques de recherche portaient la marque. Toutefois, cette première rup
ture en appelait une seconde. A l'idéologie du local s'articulait en effet une
représentation de l'action étatique comme redéfinition participative de la divi
sion sectorielle. La trans versalité, l'action globale et la mobilisation inter
ministérielle furent partout revendiquées et recherchées par l'implication
financière et décisionnelle d'un grand nombre d'administrations centrales
dans les différents dispositifs. Cependant, cette image officielle décourageait
toute analyse. En annuler l'effet de méconnaissance supposait de lui opposer
une construction théorique susceptible de faire apparaître l'organisation réelle
de ce secteur, afin d'identifier les forces sociales dont les politiques analysées
constituaient l'expression institutionnelle. La notion de champ permit de don
ner forme à cette intention, autant en raison des résultats qu'elle a apportés,
en particulier dans le domaine de la production symbolique, qu'en raison de la
latitude d'emploi dont elle a fait l'objet.
A cet égard, on peut noter la coexistence, dans l'œuvre de P. Bourdieu,
d'une théorie opératoire et d'une acception large. Ensemble structuré de posi
tions occupées par des groupes et des instances en concurrence, système de
relations impliquant un principe de légitimité et des enjeux spécifiques (par
exemple dans le champ littéraire, le champ religieux, etc.), la notion s'appli
que aussi à des aspects de la réalité sociale auxquelles les propriétés des
champs spécialisés — en particulier l'existence d'une forme de capital spécifi
que — ne s'ajustent pas spontanément (e.g. champ social, champ du pouvoir,
champ des fractions de la classe dominante). Mais, comme le souligne P.
Bourdieu dans son dernier ouvrage, le caractère «ouvert» de cette notion est
sans doute le meilleur garant de sa fécondité2.
Appliquée dans sa forme minimale (c'est-à-dire comme ensemble structuré
de positions) à un secteur d'intervention étatique, elle définit une perspective
d&

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