La Champagne-Ardenne reste perdante au jeu des migrations
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Comme les autres régions du nord, la Champagne-Ardenne est moins attractive que les régions du sud et celles de l'ouest de la France. Entre les deux recensements de 1990 et 1999, le solde migratoire de la région s'avère déficitaire de 41 000 personnes. Ce phénomène n'est toutefois pas nouveau. Cela fait près de soixante-dix ans qu'en Champagne-Ardenne, exception faite de la période allant de 1962 à 1968, les départs sont plus nombreux que les arrivées. Aujourd'hui, si la région souffre encore d'un manque d'attractivité, la situation s'est toutefois légèrement améliorée. Entre 1990 et 1999, la Champagne-Ardenne n'a certes pas attiré davantage de nouveaux habitants que par le passé mais elle en a vu moins partir. Si l'on ne retient que les mouvements internes à la région, les champardennais sont en moyenne moins mobiles que l'ensemble des résidents de France métropolitaine. En Champagne-Ardenne comme en France, la mobilité résidentielle des habitants baisse régulièrement depuis le milieu des années soixante-dix alors qu'elle avait fortement augmenté entre 1954 et 1975. Cette tendance ne s'est pas démentie entre 1990 et 1999. Dans la région, cette évolution concerne surtout les déplacements de « courte distance » tandis que les migrations « longue distance » sont légèrement en hausse.

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Langue Français

Extrait

Nº 30 - Mars 2002 - Prix : 2,20€
Recensement de la population de 1999
L a région reste perdante au jeu des migrations
Même si elles sont loin d’être majoritaires, les migrations Où sont donc partis les champardennais ?
interrégionales permettent de caractériser l’attractivité des
régions. L’exploitation des résultats du dernier recensement
Si les comportements migratoires se modifient au fil des ans,de la population a montré une nette opposition entre celles
les tendances lourdes persistent. Ainsi, la proximité géogra-du nord du pays, de la Basse-Normandie à la Franche-Comté,
phique demeure une caractéristique dominante des échan-dont le solde migratoire est déficitaire, et celles du sud et de
ges de population entre les régions. L’analyse conjointe del’ouest plus attractives. La Champagne-Ardenne appartient à
l’intensité des flux et des soldes migratoires permet d’identi-la première catégorie. Entre 1990 et 1999, près de 116 000
fier trois grandes catégories de régions au regard de leurspersonnes venues d’autres régions s’y sont installées pendant
échanges avec la Champagne-Ardenne. La première ras-que 157 000 faisaient le trajet inverse. Au total, les seuls
semble celles avec lesquelles les brassages de populationéchanges entre la région et le reste de la métropole font appa-
sont particulièrement importants. Il s’agit de six régions géo-raître un déficit de quelques 41 000 personnes. Ce phéno-
graphiquement voisines de la Champagne-Ardenne : la Pi-mène n’est toutefois pas nouveau. En effet, cela fait près de
cardie, le Nord-Pas-de-Calais, l’Île-de-France, lasoixante-dix ans qu’en Champagne-Ardenne, les départs
Franche-Comté, la Lorraine et la Bourgogne. Sept nouveauxsont plus nombreux que les arrivées. Seule la période allant
arrivants sur dix viennent en effet, de l’une de ces régions etde 1962 à 1968 a fait exception, la région ayant bénéficié,
comme le reste de l’hexagone, du retour des rapatriés
Taux annuels d’entrées et de sortiesd’Algérie. Ce bref regain d’attractivité n’a d’ailleurs concerné
de Champagne-Ardenne entre 1968 et 1999que les seuls départements de l’Aube et de la Marne. Depuis,
les mouvements de population ont systématiquement été dé-
favorables à chacun des quatre départements champarden- Pour 10 000
nais, les déficits les plus forts concernant les Ardennes et la 250
Haute-Marne.
Aujourd’hui, si la région souffre encore d’un manque d’at- 200
tractivité qui lui a d’ailleurs valu de perdre de la population
150par rapport à 1990, la situation s’est toutefois légèrement
améliorée. Entre 1990 et 1999, la Champagne-Ardenne n’a
100certes pas attiré davantage de nouveaux habitants que par le
passé mais elle en a vu moins partir. Le taux annuel d’entrées
50dans la région s’établit désormais à +1,4% par an, soit sensi-
blement le même taux annuel qu’en 1990, tandis que le taux
0
des départs a diminué de 0,06 point sur la même période
1968-1975 1975-1982 1982-1990 1990-1999
(1,69% en 1999 contre 1,75% en 1990). Comparé à la
moyenne nationale, les entrées demeurent légèrement infé- Arrivants Sortants
rieures au taux national moyen (1,6%) tandis que le taux an-
Source : INSEE - Recensements de la populationnuel de départs reste beaucoup plus élevé.
INSEE Flash Champagne-Ardennemoins de 40 ans. Les Hauts-Marnais maisEchanges migratoires de la Champagne-Ardenne avec les autres régions
aussi les Aubois sont également fortementmétropolitaines entre 1990 et 1999
attirés par la Bourgogne. Ainsi, entre 1990 et
1999, parmi les 10 000 ChampardennaisNORD-PAS-
DE-CALAIS partis s’y installer trois sur quatre résidaient
dans l’un de ces deux départements.
HAUTE- PICARDIE La Champagne-Ardenne comme la grande
NORMANDIE
majorité des régions de France métropoli-
CHAMPAGNE- taine connaît le phénomène de l’héliotro-BASSE- ARDENNEILE-DE-NORMANDIE ALSACE pisme : les échanges avec les régions du SudLORRAINEFRANCE
Soldes migratoires et en particulier avec celles du Sud-Est sont
BRETAGNE Déficitaires intenses, très déséquilibrés et très déficitai-
Excédentaires
PAYS DE res pour la Champagne-Ardenne. Les ré-
LA LOIRE CENTRE
FRANCHE-BOURGOGNE 7 000 gions de Provence-Alpes-Côte-d’Azur, de
COMTE
1 700 Rhône-Alpes, du Languedoc-Roussillon, de
400 Midi-Pyrénées, de l’Aquitaine et du Poi-
POITOU- Intensité tou-Charentes ont effectivement été les des-
CHARENTES des flux migratoiresLIMOUSIN tinations privilégiées des Champardennais
RHONE-ALPES Peu intenses
AUVERGNE au cours de la dernière décennie. En
Intenses revanche, peu d’habitants de ces régions ont
Très intenses fait le trajet inverse. Cependant, entre 1990
AQUITAINE
PROVENCE- et 1999, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et
MIDI-PYRENEES ALPES- Rhône-Alpes ont perdu de leur attractivité
COTE D'AZUR
passée : les départs vers ces régions ayant étéLANGUEDOC-
ROUSSILLON moins massifs qu’au cours des années
quatre-vingt.
CORSE© INSEE - IGN 2002 Les régions restantes composent un troi-
sième groupe qui se caractérise par des
échanges globalement moins intenses avecSource : INSEE - Recensements de la population
la Champagne-Ardenne mais en hausse par
rapport à 1990. Quasiment équilibrés avec
la Haute-Normandie, la Basse-Normandie,plus de la moitié des émigrants champardennais s’y sont ins-
le Limousin et l’Auvergne, l’Alsace, le Centre, les Pays de latallés entre 1990 et 1999. Seule la Picardie permet à la
Loire et la Bretagne sont quant à elles légèrement excédentai-Champagne-Ardenne de dégager un excédent migratoire
res par rapport à la Champagne-Ardenne.élevé tandis que les échanges sont quasi-équilibrés avec
l’Îe-de-France, le Nord-Pas-de-Calais et la Franche-Comté.
Enfin, ils sont déséquilibrés et déficitaires avec la Lorraine et Des échanges déficitaires à tous les âges
la Bourgogne.
Avec plus de 31 000 départs et 30 000 arrivées en neuf ans,
La région se caractérise par un solde migratoire déficitaire àl’Île-de-France arrive toujours en tête au jeu des échanges de
tous les âges sauf aux plus avancés, les pertes de populationpopulation avec la Champagne-Ardenne. Si la région
les plus importantes se situant entre 15 et 34 ans avec uncontinue de jouer son rôle de « pompe aspirante » auprès des
maximum entre 25 et 29 ans. Les migrations interrégionalesChampardennais, en particulier auprès des jeunes, la situa-
des jeunes adultes âgés de 25 à 29 ans sont effectivementtion s’avère toutefois moins défavorable qu’en 1990. Ce phé-
plus intenses qu’aux autres âges. Elles jouent donc un rôle es-nomène n’est pas unique puisque toutes les régions
sentiel dans l’évolution de l’attractivité générale d’une ré-de France métropolitaine ont connu la même évolution au
gion. La majorité des jeunes migrants sont des actifs en quêtecours de la dernière décennie. Toutefois, le solde quasiment
d’un premier emploi ou des étudiants. La proximité des pôlesnul observé entre la Champagne-Ardenne et l’Île-de-France
universitaires nancéens et surtout franciliens explique la fuite(-924 personnes) tranche avec le fort déficit enregistré entre
des plus jeunes vers ces régions. Par ailleurs, l’Île-de-France1982 et 1990 (-7 100 personnes). Cette évolution est la
semble être le tremplin idéal pour entrer dans la vie active.conséquence de deux mouvements conjoints : augmentation
Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-d’Azur dégagent undu nombre de Franciliens arrivés dans la région au cours des
solde migratoire défavorable à la Champagne-Ardenne àannées quatre-vingt-dix et diminution importante des dé-
tous les âges avec une légère aggravation autour de 25-29parts. En 1999, 5% des Aubois arrivaient d’Île-de-France,
ans. La Picardie, en revanche, offre à la région l’essentiel del’Aube dégageant même un excédent migratoire avec cette
ses jeunes migrants.région limitrophe.
D’un département à l’autre, les résultats sont toutefois con-Avec plus de 18 000 départs en neuf ans, soit 2 600 person-
trastés. Si la Marne affiche un solde

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