La complexité des impressions de mouvement consécutives d ordre visuel - article ; n°1 ; vol.32, pg 150-163
15 pages
Français

La complexité des impressions de mouvement consécutives d'ordre visuel - article ; n°1 ; vol.32, pg 150-163

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
15 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1931 - Volume 32 - Numéro 1 - Pages 150-163
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1931
Nombre de lectures 71
Langue Français

Extrait

G. Durup
VI. La complexité des impressions de mouvement consécutives
d'ordre visuel
In: L'année psychologique. 1931 vol. 32. pp. 150-163.
Citer ce document / Cite this document :
Durup G. VI. La complexité des impressions de mouvement consécutives d'ordre visuel. In: L'année psychologique. 1931 vol.
32. pp. 150-163.
doi : 10.3406/psy.1931.5031
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1931_num_32_1_5031(Travail du Laboratoire de Physiologie des Sensations
du Collège de France)
VI
LA COMPLEXITÉ DES IMPRESSIONS DE MOUVEMENT
CONSÉCUTIVES D'ORDRE VISUEL
RECHERCHES SUR LES TROIS SORTES DE MOUVEMENTS
CONSÉCUTIFS : DU CHAMP, PROJETÉ ET RÉTINIEN
Par G. Durup
INTRODUCTION
Dans un premier mémoire (An. Ps., 1928), j'ai exposé l'e
nsemble de la question du mouvement consécutif, données expé
rimentales et théories. Hunter (41 et 42) x concluait à 3 facteurs
importants : musculaire, rétinien, central — le 1er étant une
tension (eye-muscle strain) dans le sens du M. G., le 2e un flux
d'images subjectives (streaming phenomenon) et le 3e des
processus « associatifs » ou « interprétatifs » favorisant plus
ou moins l'intégration du phénomène rétinien dans la percep
tion du M. G.
Mes expériences vinrent à l'appui de cette théorie mixte.
Elles mettaient en opposition 2 sortes de MC. Le MC projeté,
obtenu après fixation stable d'une surface mobile à raies fort
ement contrastées, est intense, surtout au début, mais on peut
contrôler l'immobilité des objets regardés en vision directe,
comme si le mouvement (observable yeux fermés) glissait sur la
surface de l'objet. Le MC du champ, obtenu après observation
1. Les nos 1 à 56 correspondent à la bibliographie qui suit mon premier
article (1928) ; pour les n°» 57 à 65, voir à la fin du présent mémoire. — COMPLEXITÉ DES IMPRESSIONS DE MOUVEMENT 151 DÜRUP.
libre (donc avec nystagmus) d'une surface mobile légèrement
réglée au crayon, est une impression de mouvement faible,
même au début, mais qui anime toujours le corps même des
objets regardés, par exemple un point ressortant nettement
sur le fond (59, p. 24-28).
Je concluais : « Le MG projeté, que l'on peut dissocier des
objets, s'observe quand les processus rétiniens sont rendus pré
pondérants ; le MG du champ apparaît dans le cas contraire.
Or la perception du MG projeté est justement explicable a
priori par un phénomène rétinien, alors qu'un processus neuro-
musculaire ou central ne peut provoquer MG (jlu champ »
(p. 25) et : dans les expériences habituelles, « c'est surtout le
MG projeté qui détermine l'intensité et l'étendue de l'impress
ion, soit après fixation ferme, soit après nystagmus » (p. 39).
Je n'étais donc en désaccord avee Hunter que sur 2 points ;
1° Je n'attribuais qu'une faible importance au MG du
champ dans les expériences des auteurs (avec stries contrast
ées), même s'il y avait eu nystagmus (Rappelons qu« dans le
cas de la spirale de Plateau, Hunter admet que le MÇ est d'ori
gine surtout rétinienne.)
2° Tout en reconnaissant le caractère spécial de ce MG du
champ x, seul capable d'entraîner malgré l'effort de contrôle
un objet à contours nets regardé directement, et de parfaire la
ressemblance entre le MG et la perception d'un déplacement
réel, je réservais la question de l'origine du MG « du champ ».
Pour Hunter, un phénomène musculaire intervient nette
ment dans des conditions favorables. Je n'ai pu reproduire
certaines de ses expériences, et j'ai indiqué que les autres
n'exigent pas une explication musculaire. J'ai aussi critiqué
sa théorie d'une tension négative (59, p. 41-44).
Cependant je n'acceptais pas la conclusion de Cords (55),
qui oppose à toute théorie musculaire les vieux arguments
réfutés par Hunter et pense que le processus du MG est pure
ment localisé dans la région rétinienne excitée (un mouvement
d'oeil pouvant d'ailleurs être provoqué secondairement). S'il
est vrai qu'aucune expérience n'a montré directement une
influence musculaire, rien ne permet non plus de nier une telle
action, que tant d'expériences rendent vraisemblable 2.
1. Ce MG, bien que très lent, est aussi durable que le MC projeté.
2. Sturm (65, p. 269) déclare ses résultats « incompatible with a retina
theory » 1 152 MÉMOIRES ORIGINAUX
Les discussions, qui durent depuis 80 ans *, prouvent la
complexité et la diversité des expériences invoquées, ainsi que
la difficulté du problème. Aussi je terminais mon mémoire
par cette suggestion : « les expériences, dont si peu sont con
cluantes, seraient bien plus fécondes si elles éprouvaient au
préalable, séparément, chacun des 2 facteurs. » J'approuvais
notamment la méthode proposée par Hunter pour les phéno-
nomènes rétiniens : projeter le flux consécutif sur un fond uni,
noir ou blanc.
Depuis, j'ai eu connaissance de deux travaux consacrés au
MG, celui de Frieda Fuchs (58) et celui de Marthe Sturm (65).
Le premier rapporte de très nombreuses expériences, compli
quées, pittoresques, où le MC était observé sur divers dessins
ou objets. Le second concerne l'expérience de Hunter où la
direction du MC paraissait dépendre de la direction apparente
du mouvement primaire (laquelle est oblique par rapport au réel quand le champ environnant est strié oblique
ment) ; Sturm, ayant varié méthodiquement les expériences,
montre la complexité des faits et y ajoute son interprétation.
Toutes ces expériences compliquées, qui dépendent autant
des stimuli actuels que des processus consécutifs, viennent
illustrer abondamment mon exposé du rôle des facteurs cen
traux, mais elles n'apprennent pas grand'chose, et je n'ai rien
à ajouter à ce que j'écrivais alors (p. 54).
Je conclu ais : « Plus on compliquera les conditions expériment
ales, plus la perception variera avec les sujets et pour chaque
sujet... ».J'ai expérimenté depuis avec 3 entraînés, obser
vant dans l'obscurité complète, après fixation d'un point immob
ile posé sur les stries en mouvement uniforme. Dans ces condi
tions, les plus simples possibles, le MC rétinien, qui est le phé
nomène prépondérant, s'est montré si complexe, et si variable
à tous les points de vue — en fonction notamment de la vitesse
primaire, des sujets, et chez le même sujet — que je pourrai
seulement rapporter des résultats généraux, grossiers, espérant
reprendre l'analyse précise de ces faits fondamentaux, avec
un contrôle rigoureux de toutes les conditions physiques et
une meilleure méthode d'emploi des sujets.
Seule la connaissance exacte, pour telles d'excitation
1. En 1852, Lotze admettait le mouvement d'œil supposé par Purkinje
(1825), à condition qu'il y ait eu fixation libre de la surface mobile, donc
nystagmus. En 1856 et 1860, Oppel étendait aussi à ce cas l'explication
psychologique de Lotze pour le MG qui suit une fixation stable, etc.. — COMPLEXITÉ £>ES IMPRESSIONS DE MOUVEMENT 153 DURU11.
bien définies, du MC rétinien permettrait d'étudier le jeu de la
perception du MC global quand on observe, après une excita
tion identique, un fond ou des objets.
Mon premier but était de réaliser les meilleures conditions
d'observation d'un pur MG rétinien et d'un pur MG du champ.
Le premier cas est le moins difficile : on observera dans l'obscur
ité ; toutefois le MG rétinien, flux localisé dans l'image consé
cutive de la surface excitatrice, n'est pas forcément pur de toute
influence musculaire puisque dans l'obscurité une IC se
met en général en mouvement, poursuivie par l'œil, et tout
moyen de contrôler cette action risque d'influer sur le M G.
Quant au MG du champ, il s'est montré très difficile à provo
quer sans phénomènes rétiniens. J'exposerai dans le § 1 mes
essais pour produire un MG d'origine non rétinienne. Dans le
§ 2, je rapporterai des expériences quantitatives sur le MG
rétinien et le MG projeté ; elles forment un premier essai
d'un

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents