La condition sociale des affranchis privés au Ier siècle après J.-C. - article ; n°5 ; vol.50, pg 1011-1043
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Annales. Histoire, Sciences Sociales - Année 1995 - Volume 50 - Numéro 5 - Pages 1011-1043
The Social Condition of Private Freedmen in the 1st century A.D. LOS. Under the High Roman Empire in Italy what place did freedmen occupy and in particular, the elite freedmen with respect to the hierarchy of ingénus (free-born citizens). This question has given rise to several models of which those of Veyne and Alfödi. Literary texts provide an indication of everyday life. Funeral inscrip- lions attest that the 1st century. A.D mixed marriages between freedmen and ingénus were not uncommon. On the tablets found at Pompei, the order of witnesses' names enables us to study precisely the prestige of certain freedmen and the limits of this prestige. After the 2nd century A.D this prestige as well as the influence of the freedmen most certainly declined.
33 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 44
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Andrzej o
Xavier Chantry
La condition sociale des affranchis privés au Ier siècle après J.-
C.
In: Annales. Histoire, Sciences Sociales. 50e année, N. 5, 1995. pp. 1011-1043.
Abstract
The Social Condition of Private Freedmen in the 1st century A.D.
Under the High Roman Empire in Italy what place did freedmen occupy and in particular, the elite freedmen with respect to the
hierarchy of "ingénus" (free-born citizens). This question has given rise to several models of which those of Veyne and Alfödi.
Literary texts provide an indication of everyday life. Funeral inscrip- lions attest that the 1st century A.D. mixed marriages
between freedmen and "ingénus" were not uncommon. On the tablets found at Pompei, the order of witnesses' names enables
us to study precisely the prestige of certain freedmen and the limits of this prestige. After the 2nd century A.D. this prestige as
well as the influence of the freedmen most certainly declined.
Citer ce document / Cite this document :
Łoś Andrzej, Chantry Xavier. La condition sociale des affranchis privés au Ier siècle après J.-C. In: Annales. Histoire, Sciences
Sociales. 50e année, N. 5, 1995. pp. 1011-1043.
doi : 10.3406/ahess.1995.279416
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1995_num_50_5_279416LA CONDITION SOCIALE DES AFFRANCHIS PRIVES
AU 1er SI CLE APR J.-C
Andrzej
Arms écrit il une dizaine années que les grands affran
chis dans les hiérarchies municipales étaient plutôt côté de aristocratie
municipale au-dessous elle Selon lui la structure sociale du monde
romain se présentait davantage comme un continuum que comme une
hiérarchie La thèse du chercheur américain pas fait long feu2
Arms pourtant eu le mérite indubitable essayer de renouveler les
recherches sur les affranchis romains Le milieu des anciens esclaves comme
celui des ingénus était fort hiérarchisé On peut les représenter graphique
ment sous forme de deux pyramides dont les sommets sont occupés par les
élites Si on essayait de dessiner axe vertical de la hiérarchie sociale et de
situer nos deux pyramides sur celui-ci tout le monde admettrait que la
figure représentant les hommes de naissance libre doit se situer un niveau
considérablement plus élevé que celle qui représente les affranchis Mais il
serait beaucoup plus difficile de déterminer quel niveau de la première
pyramide on doit placer le sommet de la seconde On pourrait dire en sim
plifiant que tout le problème de la condition sociale des affranchis trouve
rait sa solution dans la réponse cette question
Le milieu de Trima Icion mythe et réalité
La place du citoyen romain dans la société dépendait de la dignitas
Celle-ci était déterminée par trois facteurs origine familiale et géogra-
exprime ici ma reconnaissance Jean Andreau qui depuis quelques années indul
gence de témoigner de intérêt pour mes recherches sur les affranchis et encouragé
écrire cet article Je tiens remercier aussi MM Kotula et Kolendo pour leurs précieuses
suggestions Les erreurs et les fautes qui subsistent ne relèvent bien entendu que de auteur
ARMS 1981 148
Voir par exemple la critique de ANDREAU 1985 375 ss
ion
Annales HSS septembre-octobre 1995 no pp 1011-1043 ANTIQUE ECONOMIE
phique le richesse et les mérites personnels3 En rapport étroit avec la digni-
tas se trouvaient le rang est-à-dire appartenance un ordre ordo qui
déterminait la possibilité de participer la vie politique et le statut Ceux-ci
étaient en quelque sorte les deux aspects de la dignitas Le rang réglait tous
les comportements du Romain dans la vie publique tandis que le statut se
manifestait dans sa vie privée La place où on asseyait au théâtre ou
table lors des repas officiels dépendait du rang le statut quant lui déci
dait du nombre de participants la cérémonie de salutatio du nombre de
gens présents aux cérémonies enterrement de la place occupée table
pendant les repas privés du statut matrimonial etc.4
être social des affranchis était compliqué Il est pas possible de le
définir en se servant de la notion Ordo parce on réserve généralement
ce terme aux sénateurs et chevaliers éventuellement aussi aux décurions
toutefois certains ouvrages font remarquer que pour les Romains Vordo
avait plusieurs sens5 Qui plus est on peut trouver dans les sources des
exemples emploi de expression ordo libertinorum pour désigner tous les
affranchis6 Il est certain que compris dans ce sens le terme àOrdo plus
rien de commun avec la dignitas Il en va par contre tout autrement pour
expression ordo augustalium également attestée par les sources7 Les
augustales représentaient élite des anciens esclaves En signe de reconnais
sance pour leur générosité il était pas rare que on attribue diverses sortes
de privilèges tels que le droit occuper une place honneur au théâtre ou
amphithéâtre bisellium) les marques extérieures du décurionat orna
menta decurionalia) ou le droit de construire un tombeau sur un terrain
appartenant la cité Ces privilèges élevaient les augustales dans la vie
publique non seulement au-dessus des affranchis moyens mais aussi au-
dessus des plébéiens ingénus8
NicoLET 1984 15 ss
Cf GARNSEY SALLER 1987 121 ss
NICOLET 1984 passim
TLL 961 23-24
1892 120 CIL 4760
Voir VEYNE 1961 229 ANDREAU 1974 204 ss DUTHOY 1974
ARMS 1981 pp 121-148 La prééminence sociale des augustales est attestée une
manière convaincante par le témoignage une tablette Herculanum ARRANGIO Ruiz
PUGLIESE CARATELLI Tabulae Herculanenses La Parola del passato 1955 pp 460-466
sur ce document voir aussi ARRANGIO-RUIZ Lo status di Venidio Ennico ercolanese
dans Droits de antiquité et sociologie juridique Mélanges Lévy-Bruhl Paris 1953 pp 9-24
Il découle du texte du document un Venidius Ennychus été accusé par un magistrat
municipal de ne pas avoir le ius honorum proposé son adversaire de
choisir un disceptator arbitre parmi les dix décurions et augustales il lui présentait Le dis-
ceptator attesterait que se Ennychus honoris ius emere La solution de la controverse sug
gérée par accusé prouve que les augustales étaient considérées avec les décurions comme les
plus dignes de confiance parmi les citoyens Herculanum Aussi une inscription CIL 1881
de Misene et non de Pouzzoles prouve-t-elle que les augustales occupaient dans la société
municipale une position bien plus élevée que la plupart des ingénus Nous apprenons du texte
de inscription un curator augustalium Licinius Primitivus distribua une somme argent
parmi les citoyens de Misene Il accorda 12 sesterces aux decuriones aux augustales aux
ingenui et veterani et aux mun cipes Le schéma de la distribution montre clairement que les
augustales jouissaient de plus grand prestige que la majorité des citoyens de naissance libre de
Misene
1012 LA CONDITION SOCIALE DES AFFRANCHIS
Le statut était une catégorie moins précise que le rang et par conséquent
plus difficile définir Comme nous avons déjà rappelé est dans la vie
privée il se manifestait Il était beaucoup plus que le rang déterminé par
la situation financière la richesse était une condition suffisante pour avoir
beaucoup de clients mais en soi elle octroyait aucun droit exercer une
charge publique Les recherches sur le statut des affranchis se heurtent de
sérieux obstacles La difficulté majeure réside dans le manque informa
tions sur des cérémonies de la vie privée des anciens esclaves telles que les
salutationes présentées par des clients des patrons ayant le statut affran
chis ou les pompes funéraires des libertini On trouve la seule allusion la
cérémonie de funérailles des anciens esclaves dans la Cena Trimalchionis Le
maître du banquet avoué aux convives il désirait avoir des obsèques
grandioses ego gloriosus volo afferri ut totus mihi populus bene imprecetur9
Les mots totus populus suggèrent que Trimalcion espérait que de nombreux
habitants de la ville où il vivait participeraient son enterrement Les fastes
du convoi funéraire prouveraient sans nul doute que le défunt jouissait un
grand respect Mais outre le nombre de participants la position que ceux-ci
occupaient dans la société comptait aussi Il était donc pas indifférent pour
Trimalcion de savoir si dans son futur convoi funèbre il aurait presque
que des affranchis comme son banquet ou si un plus large éventail de la
société locale serait représenté Ainsi il est difficile de donner une réponse
univoque nos questions sur la base de la lectur

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