La  connaissance récente de la population des trois pays du Maghreb - article ; n°4 ; vol.32, pg 992-1004
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Description

Population - Année 1977 - Volume 32 - Numéro 4 - Pages 992-1004
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 9
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

F Pradel De Lamaze
La connaissance récente de la population des trois pays du
Maghreb
In: Population, 32e année, n°4-5, 1977 pp. 992-1004.
Citer ce document / Cite this document :
Pradel De Lamaze F. La connaissance récente de la population des trois pays du Maghreb. In: Population, 32e année, n°4-5,
1977 pp. 992-1004.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1977_num_32_4_16609992 NOTES ET DOCUMENTS
et des doutes sur le retour rapide à la fertilité. L'avis de l'OMS est encore
réservé. On estime cependant que la diffusion l'emportera, sauf dans le cas
où une preuve serait donnée d'une action favorable sur le cancer.
En tout état de cause est apparue l'impossibilité d'exclure, en fait,
toute expérience sur les hommes. Celles qui sont faites sur des animaux
peuvent donner de fortes probabilités, mais jamais de certitude.
Alfred Sauvy
LA CONNAISSANCE RÉCENTE
DE LA POPULATION DES TROIS PAYS DU MAGHREB
Situés au cœur du Maghreb et représentant une part im
portante du monde arabe, le Maroc, l'Algérie et la Tunisie
forment, au point de vue démographique, un ensemble d'une
grande cohérence. M. François Prádel de Lamaze, Chargé
de mission à I' IN SEE, a participé en Algérie et au Maroc
à plusieurs travaux démographiques récents. Il s'est efforcé
dans cet article de résumer l'évolution, à travers les vicissitudes
de l'histoire contemporaine, du peuplement de ces pays.
De très importants changements De la colonisation romaine à l'indé-
en une décennie (1954-1964). pendance politique, le Maroc,
gérie et la Tunisie ont vécu, avec
d'importantes nuances, des histoires assez voisines. Des conditions géogra
phiques comparables, un mode de vie semblable, dans un même contexte
religieux et linguistique, ont contribué à donner aux populations maghrébines
des caractères communs :
— population très jeune,
— en accroissement rapide,
— à dominante rurale.
L'histoire récente, marquée par l'accession à l'indépendance a entraîné
de profondes modifications du peuplement. A la fin du xix" siècle et au
début du xxe siècle en effet, ces trois pays avaient connu une forte immig
ration : à la veille de l'indépendance, la population « européenne » repré
sentait en Algérie environ 1 1 % de la population, en Tunisie 7 % et au
Maroc 4,5 %. Cette population immigrée se distinguait nettement de la
population « musulmane » par son mode de vie (en particulier forte pro
portion dans les villes), ses structures démographiques (population plus âgée)
et son mode d'évolution (mouvement naturel relativement faible, mouvements
migratoires importants). L'indépendance a entraîné le départ d'une grande
partie de cette population européenne. L'Algérie a ainsi perdu environ
800 000 personnes au cours de la seule année 1962, tandis qu'en une
dizaine d'années le Maroc perdait 350 000 personnes et la Tunisie 250 000. ET DOCUMENTS 993 NOTES
La guerre d'Algérie a eu aussi d'autres conséquences démographiques
importantes : accroissement de la mortalité à tous âges, déficit des naissances,
mouvements massifs de population. L'armée française a imposé des grou
pements de populations traditionnellement éparses. La guerre et la répression
ont, d'autre part, poussé une partie de la population à s'exiler aux confins
du Maroc ou de la Tunisie.
A partir des années 1964-1965, ces grands mouvements migratoires ont
été pratiquement arrêtés, les situations politiques et économiques des pays
intéressés ayant atteint une certaine stabilité. Il reste cependant des séquelles
de ces bouleversements, dont la plus importante est sans doute l'implantation
d'une population de tradition rurale dans les villes désertées par les Européens.
La période coloniale a par ailleurs créé une longue habitude d'émigration
vers la France des travailleurs de ces pays. Cette émigration a souvent un
caractère temporaire et se traduit donc par de nombreux départs et de
nombreux retours. Ces mouvements sont par nature fortement liés à la
situation conjoncturelle, essentiellement en matière d'emploi, des pays de
départ et d'arrivée. A la suite de l'indépendance, le nombre de départs a
généralement diminué tandis que celui des retours s'accroissait, et par ailleurs,
le mouvement s'est diversifié, la France restant le pays d'accueil privilégié,
mais d'autres pays européens (Allemagne, Belgique, Italie) faisant aussi
appel à la main-d'œuvre maghrébine. Sujette à de fortes variations dans le
temps, la population « résidant à l'étranger » des pays du Maghreb représente
1 à 2 millions de personnes actuellement, après avoir connu un accrois
sement très important de 1920 à 1950 environ, puis s'être stabilisée avant de
décroître lentement.
Les données statistiques disponibles. La connaissance de la population
du Maghreb est fragmentaire :
l'état civil et une série de recensements d'inégale qualité permettent de
remonter au début du xx" siècle. Les sources de données statistiques se
présentent en effet de la façon suivante.
a) Etat civil.
Dans chacun des trois pays, la puissance coloniale a tenté d'établir un
état civil gratuit et obligatoire, dès la fin du xixe siècle. Généralement, cet
état civil a fonctionné, au cours de l'ère coloniale, de façon parfaitement
satisfaisante pour les populations françaises, et à peu près convenablement
pour les populations européennes d'autres origines. L'implantation dans le
milieu musulman a pour sa part connu des fortunes diverses, généralement
elle a été médiocre au cours de cette période. Les raisons de cet état de fait
sont à peu près les mêmes dans les trois pays :
— sous-administration du milieu rural;
— faible intérêt porté par l'administration à cette institution;
— manque d'information de la population.
Outre une couverture insuffisante des événements d'état civil, les
enregistrements étaient souvent d'une qualité douteuse : retards, confusions,
transpositions d'événements, etc. 994 NOTES ET DOCUMENTS
Des actes d'état civil de cette période, qui s'est étendue jusque vers les
années 50, il est difficile de faire un usage statistique (1). Il arrive cependant
qu'en certains endroits, et pendant des périodes plus ou moins longues, on
puisse disposer de bons registres.
Après l'indépendance, les nouveaux gouvernements se sont efforcés de
sauver ce qui pouvait l'être de cette institution. Dans les trois pays l'obl
igation de déclaration des événements d'état civil a été maintenue et l'admi
nistration a fait de son mieux pour que ce principe puisse être respecté.
L'essentiel de l'effort en cours porte sur l'information, puisqu'il semble
bien que ce soit là la cause du sous-enregistrement : ignorant qu'un évé
nement doit être déclaré, et n'en voyant pas l'utilité, la majeure partie de
la population n'y pense même pas. Ces efforts ont dans la plupart des cas
porté leurs fruits et la couverture comme la qualité des registres d'état
civil a été considérablement améliorée dans les dernières années. Cette source
reste cependant insuffisante pour des études démographiques à l'échelle
nationale, d'une part parce qu'il reste des améliorations à apporter, d'autre
part parce que sa généralisation, lorsqu'elle est acquise, est encore trop
récente.
Dans une première approche, on peut aujourd'hui estimer la couverture
des événements d'état civil par l'enregistrement officiel à environ 80 % en
Algérie et Tunisie, moins de 50 % au Maroc. Dans le détail, les naissances
sont beaucoup mieux couvertes (voisines de l'exhaustivité dans les villes)
que les décès, les événements concernant les garçons sont mieux connus que
ceux concernant les filles et, généralement, les centres urbains ont un meilleur
enregistrement que le milieu rural.
b) Recensements.
Dans chacun des trois pays du Maghreb s'est établie une tradition de
recens

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