La constitution de la famille en France depuis 1946 - article ; n°4 ; vol.41, pg 721-747
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Description

Population - Année 1986 - Volume 41 - Numéro 4 - Pages 721-747
Blayo Chantai. — La constitution de la famille en France depuis 1946. Le rajeunissement de l'âge au mariage des femmes à la fin des années cinquante et au début des années soixante, la venue plus fréquente des premières naissances et celle moins fréquente et plus rapide des naissances de rang 3 et plus ont non seulement masqué jusqu'en 1965 l'amorce de la réduction de la taille de la famille mais contribué à une augmentation trompeuse des indices annuels de fécondité. Quand les naissances de 1er et 2e rang cessent d'augmenter, la disparition progressive des naissances de rang élevé n'est plus compensée et on assiste à une baisse rapide des indices, accentuée après 1970 par une diminution des premières naissances et un allongement des intervalles intergénésiques. Ces naissances différées seront récupérées entre 1976 et 1980. Le niveau de la fécondité générale est en 1983-1984 légèrement inférieur à celui de 1976 et celui de la fécondité légitime un peu supérieur en raison de la baisse des mariages que ne compense pas l'augmentation des naissances illégitimes, pourtant très sensible, liée à l'augmentation de la proportion de femmes non mariées à tous les âges et à la baisse des conceptions prénuptiales. 90 % des couples devraient avoir au moins un enfant, 70 % un second et 30 % un troisième pour que la fécondité soit de 2 enfants par couple. Si l'infécondité volontaire se maintient à son niveau actuel, cette moyenne ne serait conservée que si près de 40 % des couples avaient au moins 3 enfants.
Blayo Chantai. — The French Family since 1946. Earlier marriages of women during the fifties and sixties, more frequent first births, less frequent and more closely spaced births of third and higher orders, not only concealed the tendency toward a reduction in family size, but contributed to a misleading rise in annual total fertility rates. When the rates of first and second births stopped rising, the gradual disappearance of larger families was no longer compensated and there was a sharp fall in rates, accentuated after 1970 by a decrease in the rate of first births and an increase in the interval between successive births. These postponed births finally occurred between 1976 and 1980. The total fertility rate in 1983-84 was slightly lower than in 1976 and the total marital fertility rate slightly higher, because of the decline in marriages which was not compensated by the rise in numbers of illegitimate births, due to an increase in the proportion of unmarried women of all ages and decrease in pre-marital conceptions. A total fertility of two children per couple implies that 90 % of couples should have a first birth, 70% a second and 30% a third. If voluntary childlessness remains at present levels, this average will only be achieved if close to 40 % of the couples have at least 3 children.
Blayo Chantai. — La constitution de la familia en Francia a partir de 1946. A fines de la década de 1950 y comienzos de la de 1960, la disminución de la edad al casarse de las mujeres junto con una mayor frecuencia de los primeros nacimientos y una frecuencia menor pero más rápida de los nacimientos de rango tercero o más, ocultó hasta 1965 el comienzo de la disminución del tamafio de la familia e indujo a un engaňoso aumento de los indices anuales de fecundidad. La contención del aumento de los nacimientos de primer y segundo orden no compensé más la reducción progresiva de los nacimentos de rango más elevado, hecho que provocó una rápida disminución de los indices de fecundidad. Esta tendencia se vió acentuada después de 1970 por la menor frecuencia de nacimientos de primer rango y por la prolongación de los intervalos intergenésicos. Pero entre 1976 y 1980 estos nacimentos postergados fueron recuperados. En 1983-1984 el nivel de la fecundidad general es ligeramente inferior y el de la fecundidad légitima un poco superior, al de 1976. Este hecho se explica porque la disminución de los matrimonios no esta compensado por el sensible aumento de los nacimientos ilegitimos, asociados a un aumento de la proporción de mujeres no casadas en todas las edades y a una disminución de las concepeiones pre-nupciales. Para que la fecundidad sea de 2 hijos por pareja, 90 % de las parejas deberian tener por lo menos un hijo, 70 % un segundo hijo y 30 % un tercer hijo. Pero para alcanzar esta fecundidad de 2 hijos por mujer, si se mantiene la infecundidad voluntaria a su nivel actual, aproximadamente un 40 % de las parejas deberian tener por lo menos 3 hijos.
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Chantal Blayo
La constitution de la famille en France depuis 1946
In: Population, 41e année, n°4-5, 1986 pp. 721-747.
Citer ce document / Cite this document :
Blayo Chantal. La constitution de la famille en France depuis 1946. In: Population, 41e année, n°4-5, 1986 pp. 721-747.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1986_num_41_4_17703Résumé
Blayo Chantai. — La constitution de la famille en France depuis 1946. Le rajeunissement de l'âge au
mariage des femmes à la fin des années cinquante et au début des années soixante, la venue plus
fréquente des premières naissances et celle moins fréquente et plus rapide des naissances de rang 3
et plus ont non seulement masqué jusqu'en 1965 l'amorce de la réduction de la taille de la famille mais
contribué à une augmentation trompeuse des indices annuels de fécondité. Quand les naissances de
1er et 2e rang cessent d'augmenter, la disparition progressive des naissances de rang élevé n'est plus
compensée et on assiste à une baisse rapide des indices, accentuée après 1970 par une diminution
des premières naissances et un allongement des intervalles intergénésiques. Ces naissances différées
seront récupérées entre 1976 et 1980. Le niveau de la fécondité générale est en 1983-1984 légèrement
inférieur à celui de 1976 et celui de la fécondité légitime un peu supérieur en raison de la baisse des
mariages que ne compense pas l'augmentation des naissances illégitimes, pourtant très sensible, liée à
l'augmentation de la proportion de femmes non mariées à tous les âges et à la baisse des conceptions
prénuptiales. 90 % des couples devraient avoir au moins un enfant, 70 % un second et 30 % un
troisième pour que la fécondité soit de 2 enfants par couple. Si l'infécondité volontaire se maintient à
son niveau actuel, cette moyenne ne serait conservée que si près de 40 % des couples avaient au
moins 3 enfants.
Abstract
Blayo Chantai. — The French Family since 1946. Earlier marriages of women during the fifties and
sixties, more frequent first births, less frequent and more closely spaced births of third and higher
orders, not only concealed the tendency toward a reduction in family size, but contributed to a
misleading rise in annual total fertility rates. When the rates of first and second births stopped rising, the
gradual disappearance of larger families was no longer compensated and there was a sharp fall in
rates, accentuated after 1970 by a decrease in the rate of first births and an increase in the interval
between successive births. These postponed births finally occurred between 1976 and 1980. The total
fertility rate in 1983-84 was slightly lower than in 1976 and the total marital fertility rate slightly higher,
because of the decline in marriages which was not compensated by the rise in numbers of illegitimate
births, due to an increase in the proportion of unmarried women of all ages and decrease in pre-marital
conceptions. A total fertility of two children per couple implies that 90 % of couples should have a first
birth, 70% a second and 30% a third. If voluntary childlessness remains at present levels, this average
will only be achieved if close to 40 % of the couples have at least 3 children.
Resumen
Blayo Chantai. — La constitution de la familia en Francia a partir de 1946. A fines de la década de 1950
y comienzos de la de 1960, la disminución de la edad al casarse de las mujeres junto con una mayor
frecuencia de los primeros nacimientos y una frecuencia menor pero más rápida de los nacimientos de
rango tercero o más, ocultó hasta 1965 el comienzo de la disminución del tamafio de la familia e indujo
a un engaňoso aumento de los indices anuales de fecundidad. La contención del aumento de los
nacimientos de primer y segundo orden no compensé más la reducción progresiva de los nacimentos
de rango más elevado, hecho que provocó una rápida disminución de los indices de fecundidad. Esta
tendencia se vió acentuada después de 1970 por la menor frecuencia de nacimientos de primer rango y
por la prolongación de los intervalos intergenésicos. Pero entre 1976 y 1980 estos nacimentos
postergados fueron recuperados. En 1983-1984 el nivel de la fecundidad general es ligeramente
inferior y el de la fecundidad légitima un poco superior, al de 1976. Este hecho se explica porque la
disminución de los matrimonios no esta compensado por el sensible aumento de los nacimientos
ilegitimos, asociados a un aumento de la proporción de mujeres no casadas en todas las edades y a
una disminución de las concepeiones pre-nupciales. Para que la fecundidad sea de 2 hijos por pareja,
90 % de las parejas deberian tener por lo menos un hijo, 70 % un segundo hijo y 30 % un tercer hijo.
Pero para alcanzar esta fecundidad de 2 hijos por mujer, si se mantiene la infecundidad voluntaria a su
nivel actual, aproximadamente un 40 % de las parejas deberian tener por lo menos 3 hijos.CONSTITUTION DE LA FAMILLE LA
EN FRANCE DEPUIS 1946
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La natalité et la fécondité générale Au lendemain de la seconde
guerre mondiale la natalité re
trouve presque son niveau du début du siècle avec 840 000 naissances et
un taux brut de 20,9 p. 1000, la fécondité générale (que mesure la somme
des naissances réduites (l)) dépasse la valeur atteinte en 1900 (3,0 enfants
par femme en 1946 contre 2,8), alors qu'à la veille du conflit les indices
de natalité et de fécondité étaient les plus bas jamais enregistrés en France
(si l'on excepte la période 1914-1918).
* F. Munôz-Perez, « L'évolution de la fécondité dans les pays industrialisés »,
Population, 3, 1982, 483-512.
*** ** C. INED. Blayo, « Fécondité des mariages de 1946 à 1964 en France », Population, 4,
1968, 649-738.
C. Blayo, « La baisse de la fécondité française », Population, 3, 1972, 471-490.
C. « La population de la France : natalité, fécondité », Population, n°
spécial, 1974, 51-80.
C) Somme annuelle des taux de fécondité générale par âge.
Population, 4-5, 1986, 721-748 722 LA CONSTITUTION DE LA FAMILLE
Le nombre de naissances vivantes et la somme des naissances
réduites suivent, de 1946 à 1964, des évolutions parallèles, en baisse puis
en hausse, comme on peut le voir sur la figure 1, tandis que le taux brut
baisse régulièrement en raison de la proportion grandissante des moins de
20 ans dans la population.
La fécondité générale baisse ensuite très rapidement mais le nombre
des naissances reste stable jusqu'en 1972, les générations nombreuses
d'après-guerre arrivant alors à l'âge fécond. Ce nombre oscille entre
860 000 et 880 000 entre 1964 et 1972 alors que la somme des naissances
réduites passe de 2,9 à 2,4 enfants par femme.
La baisse de la fécondité générale se poursuit et s'accentue après 1972
et si la structure par âge de la population féminine n'empêche plus les
naissances de diminuer, elle est encore assez favorable à la natalité pour
freiner leur baisse jusqu'en 1976, date à laquelle on atteint le niveau de
fécondité le plus faible observé en France en période de paix (1,83 enfant
par femme). Les trois indices suivent ensuite des évolutions semblables
(légère reprise jusqu'en 1980-1981, puis nouvelle baisse) (figure 1).
Si le calcul de la somme des naissances réduites permet de s'af
franchir des effets de structure, cet indice reste sous la dépendance de
plusieurs autres facteurs qu

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