La continuité des foires et la naissance des villes - article ; n°3 ; vol.28, pg 711-734
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Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1973 - Volume 28 - Numéro 3 - Pages 711-734
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Michael Mitterauer
La continuité des foires et la naissance des villes
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 28e année, N. 3, 1973. pp. 711-734.
Citer ce document / Cite this document :
Mitterauer Michael. La continuité des foires et la naissance des villes. In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 28e
année, N. 3, 1973. pp. 711-734.
doi : 10.3406/ahess.1973.293376
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1973_num_28_3_293376DÉBATS ET COMBATS
La continuité des foires
et la naissance des villes
périodiques des Moyen souvent ces Anne « Du foires En villes. problème Lombard- içyo, Age. négligés et Elle le gaulois Elle développement les montrait de J ourdan la au Annales concluait continuité et profit les les y liens foires attirait (n° des à urbain une : 4, profonds éléments Y qu'on pp. l'attention a-t-il dépendance et 1121-1142) à une voit une qui économiques, protohistoire évolution sur apparaître unirent de les cause publiaient éléments les continue dans premiers dans à urbaine effet religieux l'étude les un dans entre rassemblements textes en article de les la France et la manifesttenue sociaux, au intitulé genèse haut ? de ».
ations humaines depuis la Gaule indépendante jusqu'à l'époque mérovingienne
et carolingienne, les normes de la civilisation romaine ne s' étant surimposées un
temps aux habitudes des populations que pour s'évanouir à l'arrivée des Barbares.
Reprenant chaque point de cet exposé le Dr Michael Mitterauer , professeur
à l'Université de Vienne, adopte aujourd'hui une position contraire. Tout en
reconnaissant qu'une certaine continuité est incontestable entre les réunions
périodiques de la protohistoire et celles du Moyen Age, il refuse d'admettre que
les foires aient pu contribuer en quoi que ce soit à la naissance des villes médiév
ales : seul le marché permanent (der stándige Marktverkehr) qui s'installe
près du siège de l'autorité (Herrschaftssitz), lieu de défense et de refuge, de
protection et de justice, doit être considéré comme le point de départ du développe
ment urbain médiéval *.
La question des débuts de la ville européenne continue à exercer une
fascination particulière et toujours renouvelée. Aucun thème de l'histoire du
haut Moyen Age n'a engagé autant de chercheurs à adopter une prise de position
fondamentale, n'a fait surgir de théories, n'a suscité autant de contro
verses. Ce phénomène exprime certainement plus que le seul engouement pour
* Faute de place nous avons été obligés de remplacer (v. pp. 729-730) une partie de
l'argumentation par son bref résumé. On trouvera un complément d'information en se
reportant aux travaux antérieurement publiés par l'auteur et cités en note.
711 ET COMBATS DÉBATS
une discipline hautement spécialisée. Il y aurait une étude intéressante à faire
pour savoir comment les différentes générations de chercheurs ont renouvelé
le problème des débuts de l'histoire urbaine d'après les tendances de leur
époque, dans quelle mesure leurs interprétations du moment se trouvent liées
à des formes spécifiques de conscience sociale. Fondation seigneuriale ou initia
tive de la libre entreprise des marchands, aboutissement d'antiques traditions
ou création de toutes pièces, résultat d'influences extérieures ou produit
d'éléments locaux, — le fait de mettre l'accent sur l'un ou l'autre de ces facteurs
témoigne des rapports multiples existant avec les courants intellectuels domi
nants et de l'optique propre à chaque époque.
Le problème des origines urbaines offre donc toujours un champ d'intérêt
de premier plan. La pauvreté de la période considérée en témoignages écrits
ne représente certainement pas un obstacle pour une étude de cette nature.
Sous ce rapport l'histoire de la recherche a montré que toute question vivante
ouvre de nouvelles perspectives de travail, alors même que les sources de base
paraissent avoir été épuisées. Les principes et les méthodes employés pour
éclairer les débuts de l'histoire urbaine n'ont cessé de s'étendre de façon surpre
nante. Car, indépendamment de la découverte de nouvelles sources, telles
qu'a pu en fournir en abondance l'archéologie médiévale, ce sont le plus
souvent des faits et des manifestations connus depuis longtemps qui, ordonnés
suivant une nouvelle approche, mènent à une interprétation renouvelée et
entraînent des conclusions inattendues. Toutes les fois qu'on a eu l'impression
que quelque chose de définitif avait été dit sur les origines du phénomène urbain
européen, on s'est soudain trouvé devant un nouveau commencement.
C'est une telle approche, peu tentée jusqu'à présent, qui se trouve au centre
d'une étude originale et brillante d'Anne Lombard- Jourdan, « Y a-t-il une
protohistoire urbaine en France ? », étude publiée par les Annales E.S.C.
en 1970, avec une invite à la discussion. L'interrogation posée retient déjà par
elle-même l'attention. Des considérations nouvelles sur les débuts du dévelop
pement urbain en France méritent de susciter l'intérêt, même en dehors de
l'espace géographique considéré : là où il s'agit des origines de la ville française,
il s'agit aussi de celles de la ville européenne.
Le phénomène particulier sur lequel A. Lombard- Jourdan construit sa
thèse : la continuité des foires depuis l'époque celtique jusque bien avant dans
le Moyen Age et encore largement au-delà le plus souvent, peut aussi être
étendu à l'espace européen. Les foires jouaient dans la vie économique des
oppida de la Gaule préromaine un rôle extrêmement important. Le plus souvent
elles étaient en liaison avec des réunions cultuelles. Après la conquête de la
Gaule, la célébration des fêtes religieuses fut à peine entravée par l'influence
de la romanisation qui ne progressait que lentement. Même après l'abandon
de nombreux oppida et la création de civitates romaines, elles continuèrent
souvent de se tenir aux lieux habituels et aux dates traditionnelles. Au moment
de la chute de l'Empire romain ces traditions préromaines reprirent de l'impor
tance. L'Église chrétienne, comme on l'a souvent souligné, tint compte de ces
traditions païennes, érigea des églises sur l'emplacement des sanctuaires cel
tiques et reprit pour ses fêtes les dates des anciennes assemblées cultuelles.
712 MITTERAUER FOIRES ET VILLES M.
En liaison avec ces fêtes religieuses resurgirent aussi les foires, qui les accompag
naient depuis l'époque celtique.
C'est sur cette continuité des foires que se fonde A. Lombard-Jourdan pour
faire procéder la ville médiévale en droite ligne des assemblées périodiques
de l'époque préromaine. Comme à la belle époque des oppida celtiques, des
rendez-vous marchands, tenus à dates fixes, auraient suffi au haut Moyen Age
à satisfaire les besoins de la population d'alentour. Cependant, peu à peu, de
périodique le marché serait devenu permanent ; la durée de chaque marché se
serait prolongée, leur nombre se serait multiplié. Phénomènes complémentaires
de cette évolution, dont il faut tenir compte : l'édification d'auberges pour les
marchands qui accouraient toujours plus nombreux aux lieux des foires,
l'établissement de commerces de première nécessité, et bientôt aussi de métiers
spécialisés ; l'aménagement de halles pour les marchands étrangers et finalement
l'installation de commerçants sur l'emplacement même du marché. Ainsi, du
champ de foire non habité serait sorti l'établissement d'un marché permanent.
Peu importe donc que des lieux fortifiés, qu'un château se soient trouvés sur
l'emplacement primitif ou à côté des antiques civitates. Ce ne serait en tout
cas qu'un élément secondaire en comparaison de l'existence de marchés qui
remontaient à des temps reculés. De même les débuts du mouvement communal,
dans les villes ainsi apparues et parvenues à leur entier d&#

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