La démographie bretonne depuis deux siècles (Octant Analyse n° 9)
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La population bretonne a augmenté de 66 % en deux siècles. Très forte dans le Finistère au XIXe siècle, la croissance s'est ensuite concentrée sur le littoral sud et dans les agglomérations, en particulier celle de Rennes. Ces mutations démographiques ont accompagné les transformations de l'économie régionale : essor de la pêche et du tourisme, recul de l'agriculture. Mais les communes profitent aussi de la croissance lorsqu'elles sont chefs-lieux, que ce soit de canton, d'arrondissement ou de département. Les infrastructures contribuent également à modifier la répartition du peuplement au profit des territoires les mieux équipés.

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Langue Français

Extrait

INSEE BRETAGNE
Octant Analyse
Numéro 9 - Novembre 2010Population
Démographie
La démographie bretonne depuis deux siècles
La population bretonne a augmenté de 66 % en deux siècles. Très forte
edans le Finistère au XIX siècle, la croissance s’est ensuite concentrée
sur le littoral sud et dans les agglomérations, en particulier celle de Rennes.
Ces mutations démographiques ont accompagné les transformations
de l’économie régionale : essor de la pêche et du tourisme, recul de l’agriculture.
Mais les communes profitent aussi de la croissance lorsqu’elles sont chefs-lieux,
que ce soit de canton, d’arrondissement ou de département. Les infrastructures
contribuent également à modifier la répartition du peuplement au profit des
territoires les mieux équipés.
La Bretagne comptait 1 883 000 habitants en 1806. plus peuplé et le plus dynamique de Bretagne. Mais très
Jusqu’à la première guerre mondiale, sa population a rapidement, la croissance démographique s’essouffle.
augmenté régulièrement, et presque aussi fortement Sa population culmine à 645 000 habitants en 1866,
qu’au niveau national. Ensuite, elle a progressé beau- avant de diminuer de façon quasi continue. À l’inverse,
coup moins vite que celle de la France. La Bretagne met l’évolution démographique du Morbihan est moindre
plus de 60 ans pour retrouver son niveau de population jusqu’en 1872, puis s’accélère, surtout après la se-
de 1911, alors que France entière, 20 ont suffi. Depuis conde guerre mondiale, pour rattraper la moyenne ré-
1911, la population régionale a ainsi progressé d’un cin- gionale. L’évolution démographique de l’Ille-et-Vilaine,
quième, alors que la population métropolitaine augmen- proche de celles du Morbihan avant 1872 et des Côtes-
tait de moitié. Au total, la population bretonne a aug- d’Armor après, grimpe en flèche après 1962 et rattrape
menté de 66 % en 2 siècles. Cette croissance a été ainsi celle du Finistère.
èredeux fois moins forte que celle de la France Après la 1 guerre mondiale jusqu’en 1946, la popula-
métropolitaine. tion baisse dans le Finistère et le Morbihan, et même
jusqu’en 1962 dans les Côtes-d’Armor. En Ille-et-
Vilaine en revanche, l’année 1921 constitue un pointLes tendances démographiques
bas, comme au niveau national. L’emploi non agricole ydes départements bretons s’inversent
a progressé bien plus vite que dans le reste de la région,
èreJusqu’à la 1 guerre mondiale, le Finistère connaît une multiplié par 2,7 en un siècle. Pourtant, c’est dans ce
croissance démographique bien plus importante que la département que la surface agricole et le nombre d’ex-
Bretagne et la France. Il devient le département breton ploitations ont le moins diminué au cours du dernier
ele plus peuplé : 810 000 personnes y habitent en 1911. demi-siècle. Ce fort dynamisme au XX siècle lui permet
eAu début du XIX siècle, le département des Côtes- de devenir plus peuplé que le Finistère dans les années
d’Armor (Côtes-du-Nord jusqu’en 1990) est à la fois le 1990.eUne progression importante de la population du Finistère et de l'Ille-et-Vilaine À la fin du XVIII siècle, les 5 principales villes
Évolution de la population des départements bretons (base 100 en 1801) de Bretagne sont Brest, puis Rennes, Lo-
230 rient, Saint-Malo et Morlaix. Les campagnes
220 aussi sont très peuplées, plus densément
210 que dans le reste de la France. La région est
200 prospère ; elle bénéficie du commerce mari-
190 time, de la pêche, de l’agriculture et de l’in-
180 dustrie textile. Durant la première moitié du
e170 XIX siècle, la population augmente donc
160 dans quasiment tous les cantons, mais de fa-
150 çon plus marquée dans l’ouest de la région,
140 sur le littoral comme dans les terres. À l’est,
130 seuls les cantons de Cancale, Rennes, Fou-
120 gères et du Grand-Fougeray ont un dyna-
110 misme comparable.
100
Entre 1846 et 1872, la population baisse
90
dans de nombreux cantons d’Ille-et-Vilaine et1801 1820 1839 1858 1877 1896 1915 1934 1953 1972 1991 2007
du littoral, de la pointe Saint-Matthieu à l’em-
Côtes-d'Amor Finistère Ille-et-Vilaine Morbihan Bretagne France métropolitaine bouchure de la Vilaine. Mais quelques terri-
toires profitent d’une économie locale alorsSource : Insee, recensements de population
florissante. Les cantons d’Uzel et de Quintin
Évolution de la population bretonne par département sur deux siècles bénéficient de l’activité du lin. Le canton de
(en milliers d'habitants)
Guémené est également en pleine crois-
sance grâce aux tanneries. Les Forges desFrance
Année Côtes-d'Armor Finistère Ille-et-Vilaine Morbihan Bretagne
métropolitaine Salles dynamisent le canton de Gouarec.
Dans le canton de Maël-Carhaix, les ardoi-1806 519,6 451,7 508,3 403,0 1 882,6 28 000,0
sières attirent de la main-d’œuvre.1846 629,0 604,2 562,9 471,5 2 267,6 35 401,8
e1872 621,9 643,2 589,7 490,3 2 345,1 37 652,7 De la fin du XIX siècle à la première guerre
1911 605,5 809,8 608,1 578,4 2 601,8 41 479,0 mondiale, la croissance se répartit très iné-
1946 527,0 724,7 578,2 506,9 2 336,8 40 503,0 galement. Le quart sud-ouest est particuliè-
1975 525,6 804,1 702,2 563,6 2 595,4 52 655,9 rement dynamique, tant sur la côte, de
2007 576,0 885,9 955,8 702,5 3 120,3 61 795,2 Douarnenez à Quiberon, que dans les terres
Source : Insee, recensements de population jusqu’à Carhaix. Les premiers bénéficient de
l’essor de la pêche côtière et de l’industrie deMême si le nombre de Costarmoricains aug- désormais à nouveau légèrement supérieur
la conserve, les seconds des industries ar-mente à nouveau depuis 1962, le départe- au niveau national.
doisières, minières, des forges, de l’agricul-ment n’a jamais retrouvé son niveau de po- Mais les échanges migratoires ont contribué
e ture et de la conserve de légumes. Pendantpulation du XIX siècle. Dépassé par le à ralentir la croissance démographique. Le
ce temps, la population des cantons du nordFinistère en 1866, l’Ille-et-Vilaine en 1891 et solde migratoire régional a souvent été néga-
et de l’est de la région stagne, voire baisse.eenfin le Morbihan en 1954, il est désormais le tif au XIX siècle. Le déficit annuel était supé-
L’ère moderne marque déjà le territoire : tan-département le moins peuplé de la région. La rieur à 10 000 personnes par an au cours de
dis que les campagnes commencent leur dé-ebaisse de l’emploi agricole a été un peu la première moitié du XX siècle. Ensuite, le
clin, les cantons urbains émergent. À Dinardmoins forte dans les Côtes-d’Armor que dans déclin de l’emploi agricole sous l’effet de la
et Quiberon, le tourisme balnéaire démarre.le reste de la région ; c’est dans ce départe- mécanisation a renforcé les départs de la ré-
ment que les emplois, agricoles ou non, sont gion. Après 1945, le phénomène s’accélère
La pêche et le tourismeles moins nombreux en Bretagne. et le secteur perd 16 000 emplois par an pen-
dynamisent le littoralLes populations du Finistère et de l’Ille-et- dant 30 ans. Au total, 9 sur 10 ont
Vilaine ont le plus progressé en deux siècles : disparu dans l’agriculture en 100 ans. C'est en 1921 que les effets démographiques
èrerespectivement 96 % et 88 %, contre 11 % sévères de la 1 guerre mondiale se mesu-Dans le même temps, les activités non agri-
dans les Côtes-d’Armor. rent. La chute du nombre d'habitants touchecoles stagnent à 500 000 emplois durant
tout le territoire.l’entre-deux-guerres, ce qui est moins qu’en
La démographie bretonne 1906. Ce n’est qu’à partir des années Durant l’entre-deux-guerres, la densification
a souffert de l’exode rural soixante, avec le développement industriel, urbaine se poursuit. Dans le centre de la Bre-
Le principal moteur de la croissance démo- que l’emploi commence à croître régulière- tagne, en revanche, la population diminue
graphique régionale venait de la fécondité, ment jusqu’à aujourd’hui. Plus de 1,2 million fortement ; les ardoisières ferment, la circula-
plus élevée que dans le reste de la France. de salariés résident désormais en Bretagne. tio

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