- La détérioration mentale pathologique. Sa mesure et sa nature - article ; n°1 ; vol.47, pg 156-172
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Description

L'année psychologique - Année 1946 - Volume 47 - Numéro 1 - Pages 156-172
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1946
Nombre de lectures 58
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre Pichot
IX. - La détérioration mentale pathologique. Sa mesure et sa
nature
In: L'année psychologique. 1946 vol. 47-48. pp. 156-172.
Citer ce document / Cite this document :
Pichot Pierre. IX. - La détérioration mentale pathologique. Sa mesure et sa nature. In: L'année psychologique. 1946 vol. 47-48.
pp. 156-172.
doi : 10.3406/psy.1946.8285
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1946_num_47_1_8285IX
Clinique des Maladies mentales et de l'Encéphale
de la Faculté de Médecine de Paris.
(Prof. J. Delay.)
LA DÉTÉRIORATION MENTALE PATHOLOGIQUE
SA MESURE ET SA NATURE
par Pierre Pichot
Chef de Clinique. psychiatrique.
1. GÉNÉRALITÉS.
Le terme de « détérioration mentale » est dû à Kraepelin.
Kraepelin distinguait en effet la démence, perte permanente et
irréversible des capacités intellectuelles et la détérioration,
diminution progressive de refficienoP. Depuis cette date, des
opinions divergentes ont été exprimées, à la fois sur le terme
qui devait servir pour définir un. tel concept et sur le contenu
même de ce concept. Plusieurs psychologues ont proposé le
nom de « régression, intellectuelle » et, en 1944, Hunt et Coffer,
dans un important travail, celui de « déficit psychologique ».
Les critiques de Hunt et Coffer sur leurs prédécesseurs sont
sans doute pertinentes. Il conviendrait de laisser à détério
ration le sens que lui a donné Kraepelin, c'est-à-dire un sens
impliquant une certaine évolution et non seulement un stade
d'une évolution. Régression d'autre part entraîne l'adhésion à
une hypothèse du mécanisme de formation du déficit. Il est
indiscutable que ces remarques sont justes. Cependant, la plu
part des travaux consacrés au problème continuent à traiter
de la détérioration mentale, et nous pensons qu'il est inutile
de modifier une terminologie consacrée par l'usage, à condition
de préciser son contenu. PICHOT. LA DÉTÉRIORATION MENTALE PATHOLOGIQUE 157 P.
Depuis Krapelin, les définitions données ont sensiblement
varié. En 1930, Harriett Babcock, à qui on doit le travail inau
gural sur le sujet (1), écrivait : « Par détérioration mentale nous
désignons un affaiblissement du fonctionnement mental (an
impairment of mental functioning), sans prendre en considéra
tion ses causes éventuelles, qu'elles soient psychogènes ou phy-
siogènes et son évolution, qu'elle soit permanente ou tempor
aire. » En 1946, David Shakow a donné une définition beau
coup plus précise : « La détérioration mentale est constituée
par un fonctionnement se situant à un niveau inférieur aux
possibilités maxima du sujet. Cette baisse de niveau est due
à un affaiblissement global de l'organisme plus qu'à des
facteurs temporaires ou extrinsèques, tels que maladie physi
que passagère, fatigue, perturbation émotionnelle ou de mauv
aises conditions extérieures. »
II nous semble que le point de vue le plus sain ait été exprimé
par Hunt et Coffer qui, gardant volontairement une certaine
imprécision, se bornent à déclarer : « Lorsqu'un sujet placé
dans une situation définie a une efficience inférieure à celle
qu'il devrait avoir si l'on se réfère soit à des individus analogues,
soit à son comportement antérieur, on dit que ce sujet a un
déficit intellectuel. » C'est à cette dernière définition que nous
arrêterons.
La mesure de la détérioration mentale est une des tâches
'•fondamentales que doivent assumer les tests mentaux en psy
chiatrie. Il faut cependant reconnaître que, malgré sa simplicité
apparente, elle offre de grandes difficultés. Ces difficultés sont
au nombre de trois :
a) La nature du test utilisé pour mesurer l'efficience actuelle
du sujet. — Le problème est immense, puisqu'il revient à la
discussion classique de la mesure de l'intelligence des adultes.
Aussi n'est-il pas étonnant de voir s'affronter, dans la «mesure
de la détérioration mentale, les tests basés sur des critères de
validité empiriques, tels que les échelles dérivées du Binet-
Simon, les tests basés sur l'analyse factorielle, tels que les
Progressive Matrices 1938, ou des tests à validation a prioristes
par des théories psychologiques particulières, tels que la théorie
de la pensée catégorielle de Goldstein. D'autre part, on voit
s'opposer la conception d'une intelligence globale (soit étaBlie
empiriquement, soit basée sur l'analyse factorielle) et la concep
tion d'une fonction intellectuelle résultante de facteurs indé
pendants. La mesure de la détérioration mentale telle que nous •
.
MÉMOIRE» ORIGINAUX ,, 158
l'exposerons suppose, sans que les auteurs aient souvent expli
citement formulé le postulat, que l'on admette un facteur intel
lectuel unique. L'attitude opposée ne permet de mesurer que
des « scatter vocabulaires » suivant la technique utilisée par
Rapaport (2).
b) L'appréciation du niveau antérieur du sujet — La détério
ration mentale ne peut être mesurée par une épreuve unique,
mais par une différence entre l'efficience passée et l'efficience
actuelle. Quelles sont les méthodes sur lesquelles nous puissions ■
nous appuyer pour la mesure de passée?
1. La «méthode longitudinale » est théoriquement la seule
parfaite. Elle consiste à posséder une mesure faite avant l'appa
rition de la détérioration, et de comparer cette mesure avec un
résultat actuel obtenu avec le même instrument psychomét
rique. En pratique, il est exceptionnel que la méthode longi
tudinale soit applicable. Sans doute, à mesure que l'utilisation
des tests mentaux dans les écoles, l'armée ou les organismes
sociaux ira s'étendant, elle deviendra plus facile, mais à
l'heure actuelle c'est un cas d'exception.
2. La « méthode indirecte » a été souvent utilisée dans des tr
avaux théoriques portant sur des groupes homogènes de sujets.
Elle mesure indirectement le niveau. intellectuel passé du sujet
par sa réussite scolaire ou sociale. Elle est donc assez approxi
mative, elle reste valable à condition d'opérer sur des groupes,
mais pour le diagnostic individuel elle ne peut offrir de bases
sûres.
3. La méthode de Babock, qui fait l'objet de notre étude, est
une solution élégante au problème apparamment insoluble que
nous avons exposé. Elle consiste à utiliser pour la mesure de
l'efficience antérieure un test de vocabulaire, en s'appuyant sur
les deux postulats suivants : «
— Les tests dejvocabulaire constituent une bonne mesure de
l'intelligence.
— Les tests de vocabulaire « résistent » à la détérioration
mentale pathologique. Nous discuterons la valeur de ces deux
postulats et des critiques qu'ils ont soulevées.
c) La détérioration mentale physiologique. — Nous proposons
d'appliquer ce terme à un fait actuellement établi de façon indis
cutable : la baisse de l'efficience chez les adultes normaux avec
les progrès de l'âge. Cette détérioration physiologique n'atteint
pas également tous les tests d'efficience et il semble qu'elle
obéisse aux mêmes lois que la pathologique, res» PICHOT. tÀ DETERIORATION MENTALE PATHOLOGIQUE P.
pectant les tests de vocabulaire. On pourra donc, pour la mesure
de la détérioration pathologique, poser l'équation suivante :
Détérioration __ Détérioration Détérioration ~
pathologique psychométrique physiologique
En pratique le problème se ramène à l'utilisation de tests
d'efficience ayant un étalonnage par âges chronologiques.
2. Les postulats de Babcock.
Le premier postulat de Babcock est le suivant : les tests de
vocabulaire mesurent bien l'intelligence.
C'est là une notion très ancienne bien que longtemps méconn
ue. Dès 1916, Terman (3), introduisant dans sa révision Stan
ford de l'échelle Binet-Simon un test de vocabulaire, constatait
qu'il avait une corrélation de .91 avec l'ensemble de l'échelle.
En 1918, dans une discussion avec Kohs (4), il montrait que les-
deux objection

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