La dislocation de la famille en Pologne : le problème du divorce - article ; n°4 ; vol.16, pg 147-157
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Description

Revue d’études comparatives Est-Ouest - Année 1985 - Volume 16 - Numéro 4 - Pages 147-157
The Problem of Divorce and the Break-up of the Family in Poland.
The present study examines the problem of divorce, the social situation of divorced couples and their children. Research is facilitated by the fact that, in Poland, divorce, in its juridical aspect as the legalization of the break-up of a family, figures as a social statistic. It is for this reason that this essentially statistical study covers the period 1960-1982 and draws mainly on official data.
The writer considers the question of whether divorce is a liberating factor or a social disorder, and goes on to look at the development of divorce in the period under discussion, its demographic aspects (variations of age, sex, place of domicile, social status of those involved), and finally reflects on the causes of divorce as shown in the statistics, which do not always correspond to the real reasons for the break-up of a marriage.
La présente étude est consacrée à l'analyse du phénomène du divorce, de la situation sociale des couples divorcés et de leurs enfants. La recherche est facilitée par le fait qu'en Pologne le divorce en tant que légalisation juridique de la désintégration d'une famille est un objet de la statistique sociale. C'est pourquoi cette étude, essentiel- lement statistique, couvre la période 1960-1982 et utilise principalement les données officielles.
Après s'être demandé si le divorce est une libération ou le signe d'une pathologie sociale, l'auteur examine l'évolution des divorces au cours de la période considérée, leurs conditionnements démographiques (variations en fonction de l'âge, du sexe, du lieu d'habitation et du statut social des époux) et s'interroge pour terminer sur les causes des divorces d'après la statistique qui ne correspondent pas toujours aux véritables raisons de la désintégration du mariage.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 25
Langue Français

Extrait

Ewa Les
La dislocation de la famille en Pologne : le problème du divorce
In: Revue d’études comparatives Est-Ouest. Volume 16, 1985, N°4. pp. 147-157.
Abstract
The Problem of Divorce and the Break-up of the Family in Poland.
The present study examines the problem of divorce, the social situation of divorced couples and their children. Research is
facilitated by the fact that, in Poland, divorce, in its juridical aspect as the legalization of the break-up of a family, figures as a
social statistic. It is for this reason that this essentially statistical study covers the period 1960-1982 and draws mainly on official
data.
The writer considers the question of whether divorce is a liberating factor or a social disorder, and goes on to look at the
development of divorce in the period under discussion, its demographic aspects (variations of age, sex, place of domicile, social
status of those involved), and finally reflects on the causes of divorce as shown in the statistics, which do not always correspond
to the real reasons for the break-up of a marriage.
Résumé
La présente étude est consacrée à l'analyse du phénomène du divorce, de la situation sociale des couples divorcés et de leurs
enfants. La recherche est facilitée par le fait qu'en Pologne le divorce en tant que légalisation juridique de la désintégration d'une
famille est un objet de la statistique sociale. C'est pourquoi cette étude, essentiel- lement statistique, couvre la période 1960-
1982 et utilise principalement les données officielles.
Après s'être demandé si le divorce est une libération ou le signe d'une pathologie sociale, l'auteur examine l'évolution des
divorces au cours de la période considérée, leurs conditionnements démographiques (variations en fonction de l'âge, du sexe, du
lieu d'habitation et du statut social des époux) et s'interroge pour terminer sur les causes des divorces d'après la statistique qui
ne correspondent pas toujours aux véritables raisons de la désintégration du mariage.
Citer ce document / Cite this document :
Les Ewa. La dislocation de la famille en Pologne : le problème du divorce. In: Revue d’études comparatives Est-Ouest. Volume
16, 1985, N°4. pp. 147-157.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_1985_num_16_4_2585La dislocation de la famille
en Pologne : le problème du divorce
Ewa LES*
INTRODUCTION
La présente étude est consacrée à l'analyse du phénomène du divorce, de
la situation sociale des couples divorcés et de leurs enfants. La recherche
est facilitée par le fait qu'en Pologne le divorce en tant que légalisation
j'uridique de la désintégration d'une famille est un obj'et de la statistique
sociale. Des cartes individuelles de divorce sont obligatoires, comprenant
des informations relatives aux époux divorcés et à leurs enfants mineurs.
Elles ont été créées en 1960. C'est pourquoi cette étude, essentiellement
statistique, couvre la période 1960-1982 et utilise principalement les
données de l'Office central de la statistique (GUS).
I. LE DIVORCE, UNE PATHOLOGIE OU UNE LIBÉRATION ?
Les spécialistes présentent des interprétations différentes de ce phéno
mène social qu'est devenu le divorce. H. Bogacka et A. Sobieszak y voient
l'intensité du processus de désintégration de la famille '. Par contre, pour
A. Dodziuk-Litynska et D. Markowska, le nombre annuel des divorces
constitue une des mesures de la stabilité des mariages2. M. Jarosz,
W. Stojanowska, E. Widel traitent le divorce comme la meilleure solution
* Institut de Politique sociale, Université de Varsovie.
1. A. Sobieszak, H. Bogacka, Rozwody w Polsce w latach 1950-1974 w swietle badan
statystycznych (Les divorces en Pologne dans les années à la lumière des
études statistiques), Wybrane zagadnienia patologii rodziny, G.U.S., Warszawa, 1975.
2. A. Dodziuk-Litynska, D. Markowska, Wspafczesna rodzina w Polsce (La famille
contemporaine en Pologne), Warszawa, 1975.
147 Ewa Les
dans le cas d'une dissociation de la famille3. De pareilles différences
d'opinion se dessinent aussi quand il s'agit de regarder le divorce comme
symptôme d'une pathologie sociale. Pour A. Kojder, M. Jarosz et d'autres,
le divorce n'est pas un phénomène de pathologie sociale au sens strict du
mot, mais il a une influence sur l'étiologie de maintes déviations individuell
es et collectives ; il reflète le dysfonctionnement plus général des relations
sociales4. De plus, selon eux, le nombre croissant de divorces ne témoigne
pas d'une désorganisation de la vie familiale5. Ainsi, A. Kojder attribue cet
accroissement dans les villes à des changements qui se produisent à
l'échelle de la société toute entière sous l'influence des migrations, de la
mobilité sociale, de la laïcisation de la société, de la facilité à obtenir le
divorce6. Un point de vue analogue a été admis à la conférence de
l'Association internationale de la Sécurité sociale. On y a montré qu'à
l'heure actuelle le divorce constitue une expression de changements
durables dans l'idéologie du mariage et de la famille, mais sans caractère
pathologique 7.
II. LA DYNAMIQUE DES DIVORCES
Évolution du divorce (1960-1982)
Sur 1 000 mariages Total
Années TOTAL Villes Campagne sur 10 000 personnes
Total Villes Campagne âgées de 20 ans et plus
1960 14 828 12 368 2 397 60,7 99,9 19,9 8,4
1970 34 574 29 594 4 927 201,7 123,3 36,9 16,8
41298 34 748 191,4 1975 6 435 124,8 43,1 18,4
1976 38 040 32 070 5 861 116,4 175,4 40,7 16,7
1977 43 186 36 777 6 398 132,4 198,3 45,3 18,6
35 764 152,4 1978 30 198 5 467 109,3 42,4 15,1
1979 40 322 34 308 5 900 126,4 176,9 47,2 16,9
1980 39 833 33 868 5 862 129,6 180,8 48,8 16,5
1981 40 226 34 303 5 803 124,7 174,8 45,9
1982 46 720 39 568 7016 148,0 207,1 56,2 18,9
3. M. Jarosz, Problemy dezorganizacji rodziny (Les problèmes de la désorganisation de
la famille), PWN, Warszawa, 1979 ; W. Stojanowska, Prawne aspekty patologii rodziny
(Les aspects juridiques de la pathologie de la famille), Problemy Rodziny, 1980, 2 ;
E. Widek, Realizacja roi rodzicielskich przez rodzicow rozwiedzionych wychowujacych dzieci
w wieku przedszkolnym (La réalisation des rôles de maternité et de paternité par les
parents divorcés élevant des enfants à l'âge de l'école maternelle), Problemy Rodziny,
1980, 2.
4. A. Kojder, Badania nad patologia spoteczna w Polsce (Les études sur la pathologie
sociale en Pologne), Zagadnienia patologii spolecznej, 1976.
5. Ibid.
6. Ibid.
7. Rozwodyjako problem spoteczny — Informacja na temat konferencji Miedzynarodo-
wego Stowarzyszenia Zabezpieczenia Spotecznego (Les divorces en tant que problème
social — Information sur la conférence de l'Association internationale de l'Assurance
sociale), Polityka Spoleczna, 1983, 4.
148 Le divorce en Pologne
Les années 1960-1980 ont été caractérisées par la croissance continue du
nombre des divorces. Celui-ci a triplé, avec trois années exceptionnelles
1976, 1978, 1980. L'appréciation de la dynamique des divorces n'a de sens
que rapportée à l'accroissement de la population et surtout de la populat
ion en âge normal de se marier, c'est-à-dire à partir de 20 ans. Or, les deux
coefficients ont augmenté. En vingt années, l'indice des divorces pour
1 000 habitants a doublé (de 0,5 à 1,1) ; de même l'indice pour 1 000 per
sonnes en âge de se marier est passé de 0,84 à 1,65. Cette période connaît
un accroissement du divorce en chiffres absolus et relatifs. Rappelons
qu'en 1980, le taux de divorces pour 1 000 habitants était de 1,12, contre 2,2
en Tchécoslovaquie, 2,5 en Hongrie et 5,3 aux États-Unis.
Pourtant, le divorce ne reflète pas pleinement la désintégration en cours
de la famille. Comme on le sait, le nombre des divorces décidés dans une
année constitue seulement un certain pourcentage des familles effectiv
ement désintégrées. Des intentions de séparation sont ajournées, surtout par
égard à la situation des enfants mineurs. Par exemple, en 1982, on a adressé
aux tribunaux 93 741 actions en divorce tandis que seulement 49,8 % ont
obtenu une décision positive. Pourtant, l'ajournement n'a pas toujours
constitué la meilleure protection légale, comme le souligne J. Kowalski.
Plus de 90 % des couples, après l'ajournement, ne renouent pas de relations
conjugales8. Selon M. Jarosz utilisant les données du Ministère de la
Justice, 5 %

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