La durée de la transformation négative d adjectifs isolés - article ; n°2 ; vol.68, pg 409-419
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La durée de la transformation négative d'adjectifs isolés - article ; n°2 ; vol.68, pg 409-419

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Description

L'année psychologique - Année 1968 - Volume 68 - Numéro 2 - Pages 409-419
Vingt-cinq sujets ont donné par cinq fois les contraires de 25 adjectifs. La durée de la transformation négative est proportionnelle à l'incertitude des réponses, c'est-à-dire à l'information apportée (— p log₂p). Ce résultat, valable au niveau de l'ensemble des mots et des réponses, est aussi vrai au niveau de chaque sujet. Plus un sujet donne de réponses, plus ses latences sont grandes. Cependant, à égalité d'incertitude, les transformations par préfixation semblent un peu plus rapides que les autres. L'incertitude des transformations négatives semble dépendre moins de la fréquence que de la polysémie des adjectifs.
25 subjects have given five times the contrary of 25 adjectives. The duration of the negative transformation is proportional to the uncertainty of responses, i. e. to the information provided (— p log₂p).
This result, valid at the level of the set of words and responses, is also true at the level of every subject. The more replies a subject gives, the greater his latencies. However, when uncertainty is equal, transformations through pre-fixation seem a little faster than the others. The uncertainty of negative transformations seems to depend less on the frequency than on the polysemy of adjectives.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Paul Fraisse
G. Constantial
La durée de la transformation négative d'adjectifs isolés
In: L'année psychologique. 1968 vol. 68, n°2. pp. 409-419.
Résumé
Vingt-cinq sujets ont donné par cinq fois les contraires de 25 adjectifs. La durée de la transformation négative est proportionnelle
à l'incertitude des réponses, c'est-à-dire à l'information apportée (— p logp). Ce résultat, valable au niveau de l'ensemble des
mots et des réponses, est aussi vrai au niveau de chaque sujet. Plus un sujet donne de réponses, plus ses latences sont
grandes. Cependant, à égalité d'incertitude, les transformations par préfixation semblent un peu plus rapides que les autres.
L'incertitude des transformations négatives semble dépendre moins de la fréquence que de la polysémie des adjectifs.
Abstract
25 subjects have given five times the contrary of 25 adjectives. The duration of the negative transformation is proportional to the
uncertainty of responses, i. e. to the information provided (— p logp).
This result, valid at the level of the set of words and responses, is also true at the level of every subject. The more replies a
subject gives, the greater his latencies. However, when uncertainty is equal, transformations through pre-fixation seem a little
faster than the others. The uncertainty of negative transformations seems to depend less on the frequency than on the polysemy
of adjectives.
Citer ce document / Cite this document :
Fraisse Paul, Constantial G. La durée de la transformation négative d'adjectifs isolés. In: L'année psychologique. 1968 vol. 68,
n°2. pp. 409-419.
doi : 10.3406/psy.1968.27624
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1968_num_68_2_27624Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée
de la Sorbonne
associé au C.N.R.S.
LA DURÉE DE LA TRANSFORMATION NÉGATIVE
D'ADJECTIFS ISOLÉS
par Paul Fraisse et Geneviève Constantial
SUMMARY
25 subjects have given five times the contrary of 25 adjectives. The
duration of the negative transformation is proportional to the uncertainty
of responses, i. e. to the information provided ( — p log2p).
This result, valid at the level of the set of words and responses,
is also true at the level of every subject. The more replies a subject gives,
the greater his latencies. However, when uncertainty is equal, trans
formations through pre-fixation seem a little faster than the others. The
uncertainty of negative transformations seems to depend less on the fr
equency than on the polysemy of adjectives.
La latence d'une réaction psychologique est d'autant plus
longue qu'elle correspond à des processus plus complexes. La
théorie de l'information, avec Hick (1952), a particulièrement
permis de découvrir que le temps de réaction était d'autant plus
long que le nombre de réponses possibles était plus grand.
Dans cette perspective, l'un de nous a utilisé la mesure du
temps de réaction verbale pour étudier la durée de lecture et
de dénomination (Fraisse, 1964, 1966 ; Fraisse et al., 1965 ;
Segui et Fraisse, 1968).
Nous avons décidé d'utiliser ce même indice pour explorer
le problème psycholinguistique de la transformation négative au
niveau du lexique. Cette transformation consiste à remplacer un
terme a d'une classe A par un terme a""1 d'une classe A"1, pour
suivre les définitions mêmes de Dubois, Irigaray etMarcie (1965) MÉMOIRES ORIGINAUX 410
dont le travail a inspiré le nôtre. Le lexique d'un sujet est
constitué par le stock de mots qui est à sa disposition. Ceux-ci
ne sont pas indépendants et sont liés par leur appartenance à
plusieurs classes et par la possibilité de passer d'une classe à une
autre par une transformation. L'une d'elles est justement la
négation. D'un point de vue linguistique, on distingue, au niveau
lexical, l'existence de deux modalités de la transformation :
a) La transformation morphématique : un même morphème
est transformé par un préfixe : exemple : pur-impur. In, sous
ses formes, in ou i, est le le plus usuel, mais on distingue
aussi mal-lmé et a ;
b) La transformation lexématique (avec changement de
mots) : exemple : pauvre-riche.
Outre cette distinction morphologique, l'usage et la considé
ration des dictionnaires nous montrent que la classe des contraires
d'un mot dépend de sa polysémie. Celle-ci engendre au niveau
des contraires une série plus ou moins étendue de termes que
l'on peut considérer comme des homonymes. A consulter le
Dictionnaire de la langue française de Paul Robert, les adjectifs
pair et proche n'ont qu'un contraire, connu en a 4, possible 5,
mais clair ou calme en ont de 30 à 40.
Ce sont les contextes qui, dans une certaine mesure, entraî
nent la spécification de l'antonyme ou terme négatif. A ne
considérer que les termes lexicaux isolés, les contextes implicites
liés aux fréquences d'emploi et la facilité des transformations
doivent être déterminants et entraîner la fréquence plus ou moins
grande des différents antonymes.
Ces analyses nous ont conduit à nos hypothèses en limi
tant volontairement, dans un premier temps, notre étude aux
adjectifs :
1° Le temps d'une transformation négative sera d'autant
plus long que, pour un adjectif, le nombre de termes négatifs
employés par les sujets sera plus grand ou, si l'on préfère, que
la contrainte de l'organisation lexicale sera moindre ;
2° Une transformation négative de type morphématique sera
plus rapide que celle de type lexématique.
Cette hypothèse, dérivée de la précédente, relève de la psychol
ogie et de la linguistique. Là où une transformation morphémat
ique est possible, elle est prédominante, sinon univoque et, par
le fait même, il y a moins d'indétermination en général que dans
le cas des réponses lexématiques, plus souvent plurivoques.
D'autre part, l'existence d'un terme d'opposition « marqué » P. FRAISSE ET G. CONSTANTIAL 411
facilite la transformation lexicale. Le mot contraire est alors,
en un sens, plus proche du mot racine que lorsqu'il n'y a pas
de radical commun entre les deux termes de l'opposition.
TECHNIQUE DE INEXPÉRIENCE
a) Le matériel. — Nous avons choisi 30 adjectifs : 11 dont la trans
formation morphématique est possible et 19 dont la transformation est
toujours lexématique. Parmi ces derniers, sur la base d'une préexpérience,
nous avons retenu des adjectifs variés dont les contraires étaient quasi
univoques et d'autres beaucoup plus plurivoques.
La liste des mots se trouve dans le tableau V, p. 414.
Nous avons choisi en principe, comme mot racine, le mot positif
(ou non marqué). Selon Dubois et coll. (1965), il est en général plus
coûteux et plus long de rechercher le terme négatif à partir du terme
positif que l'inverse. Nos résultats devront être interprétés à partir de
ces considérations.
b) La situation expérimentale. — Les mots sont présentés visuell
ement avec un tachistoscope du type Dodge-Gerbrandt. La durée de
visualisation d'un mot est au moins égale au temps de la réponse.
Les 30 mots sont présentés dans un ordre au hasard. La liste complète
est donnée 5 fois de suite, des ordres différents. La consigne est
très simple : « Donnez-moi le plus rapidement possible le contraire de
chaque mot présenté. » La latence de la réponse, ou temps de réaction
verbale, est mesurée par un chronoscope enregistrant la durée qui
s'écoule entre le début de l'illumination du mot au tachistoscope et le
début de la réponse détecté par une clé vocale électronique. Le contenu
des réponses est noté par l'E.
c) Les sujets. — 25 étudiants de lre année de 1er cycle,
volontaires pour cette expérience.
ANALYSE DES RÉSULTATS
1° La latence globale des réponses
La latence moyenne des réponses diminue lorsqu'on passe de
la première à la cinquième présentation de la liste (tableau I).
TABLEAU I
Latence des réponses
4e série 5e série lre série 2e série 3e série
155 es 122 es 109 es 100 es 95 es 412 MEMOIRES ORIGINAUX
Cette diminution s'explique par la familiarité du sujet avec
la tâche et aussi par la plus grande disponibilité des réponses
dans le cas où la même réponse est rép

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