La fécondité dans les régions à la fin des années quatre-vingt-dix - Davantage de naissances à la campagne
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À la fin des années 90, les zones les plus fécondes de France métropolitaine se situent dans le tiers nord du pays, à l'exclusion de l'Alsace, de la Lorraine, et dans le couloir rhodanien. Après avoir été la plus basse en 1990, la fécondité des femmes vivant en zone rurale redevient la plus élevée.

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Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

N° 963 - AVRIL 2004
PRIX : 2,20€
La fécondité dans les régions
à la fin des années quatre-vingt-dix
Davantage de naissances à la campagne
Fabienne Daguet, division Enquêtes et études démographiques, Insee
la fin des années quatre-vingt-dix, est supérieure à la moyenne déborde sur le
nord de la région Centre et de la Bourgogneles zones les plus fécondes de
ainsi que sur une partie de la Lorraine (carte 1).ÀFrance métropolitaine se situent
Le couloir rhodanien émerge aussi comme une
dans le tiers nord du pays, à l’exclusion
des zones les plus fécondes. En moyenne moins
de l’Alsace et de la Lorraine, et dans le fécond que le nord et le nord-ouest, le nord-est
couloir rhodanien. Depuis les années du pays est un territoire plus contrasté.
soixante, l’opposition nord-sud se main- Dans le quart sud-ouest et le Massif central, le
niveau de la fécondité se situe presque partouttient, mais les écarts de fécondité entre
au-dessous de la moyenne métropolitaine. Ainsi,régions se sont réduits. Le « croissant fer-
15 des 20 départements où la fécondité n’atteint
tile » s’est modifié et englobe maintenant
pas 1,68 enfant par femme s’y concentrent, et
l’Île-de-France. La plus faible fécondité notamment 3 des 4 départements (Haute-
s’est concentrée dans le quart sud-ouest Vienne, Cantal, Haute-Corse et Puy-de-Dôme)
du pays. Après avoir été la plus basse en où elle ne s’élève qu’à 1,5 enfant.
En 1999, dans l’hexagone, la fécondité des1990, la fécondité des femmes vivant en
Françaises s’élève à 1,72 enfant par femmezone rurale redevient la plus élevée. C’est
contre 2,80 pour les étrangères. Dans toutes
dans les centres des grandes aggloméra-
les régions, ces dernières ont une fécondité
tions que les naissances sont les moins plus élevée. Cependant, comme neuf mères
fréquentes et les plus tardives. Quant aux sur dix sont françaises, l’impact de la fécon-
Dom, leur fécondité demeure plus élevée dité étrangère sur le classement des régions
ne peut être que limité. Globalement, il n’y aqu’en métropole, mais diminue.
pas de lien entre la fécondité d’une région et la
fécondité de sa population étrangère ni la part
La fécondité d’une année donnée est résumée de celle-ci dans l’ensemble de la population.
par l’« indicateur conjoncturel de fécondité », Certes, la Seine-Saint-Denis est le départe-
qui, en neutralisant les différences de structure ment de métropole le plus fécond (2,19
par âge, permet de comparer les comporte- enfants par femme) et 35,3 % des enfants y
ments de fécondité de chaque région (Défini- naissent d’une mère étrangère. Mais elle est
tions). Pour la France métropolitaine, cet suivie par la Mayenne (2,11 enfants par
indicateur s’élève à 1,81 enfant par femme en femme) où seulement 2,4 % des nouveau-nés
1999 (Sources). sont dans ce cas.
C’est dans la moitié nord de l’hexagone que se
situent les huit régions les plus fécondes (plus
Les écarts entre les régionsde 1,83 enfant par femme) : elles s’étendent des
Pays de la Loire à la Franche-Comté en se sont réduits
contournant la région Centre et la Bourgogne
par le nord et en excluant la Lorraine et l’Alsace. Dans toutes les régions, la fécondité a diminué
Le Nord - Pas-de-Calais et la Picardie sont en entre 1968 et 1999. La baisse a été d’autant
tête (tableau 1). Dans six départements, la plus soutenue que la fécondité était élevée. En
fécondité atteint ou dépasse 2 enfants par conséquence, les disparités de fécondité ont
femme : la Seine-Saint-Denis, la Mayenne, reculé régulièrement. L’amplitude entre les
l’Aisne, le Pas-de-Calais, l’Eure et le Val-d’Oise. indicateurs conjoncturels de fécondité des cinq
On peut affiner l’analyse au niveau infra-dépar- régions les plus et les moins fécondes s’est
temental en considérant les zones d’emploi réduite : 0,67 enfant par femme en 1968, 0,48
(Définitions). En fait, l’espace où la fécondité en 1975, 0,31 en 1999.
INSEE
PREMIERELa Lorraine et, dans une moindre d’enfants culmine dans le nord de la modéré, bien que celles-ci n’aient pas
mesure, Champagne-Ardenne, Poi- France : en 1954 et 1962, la Picardie été négligeables : en 1999, près d’un
tou-Charentes et la Bretagne sont les était la région la plus féconde de métro- tiers des personnes de 25 à 30 ans
régions où la fécondité a le plus reculé pole ; depuis 1968, c’est le cas du nées en France métropolitaine n’habi-
depuis 1968 (carte 2). Comprise entre Nord - Pas-de-Calais. L’effet des migra- tent pas dans la région où elles sont
30 et 40 % dans la plupart des régions, tions interrégionales est donc resté nées.
la baisse se limite à 14 % en
Île-de-France et à 23 % en Pro- Indicateur conjoncturel de fécondité par zone d’emploi
vence-Alpes-Côte d’Azur (PACA). En (période 1998-2000)
1968, ces deux régions avaient la fécon-
dité la plus faible avec le Limousin . Ce Nombre moyen d’enfants par femme
0,75 à 1,75sont les deux seules où elle s’est accrue
1,75 à 1,86
1,86 à 1,96depuis 1975 : + 0,07 enfant par femme
1,96 à 2,25
en PACA comme en Île-de-France. En
effet, la fécondité des Françaises y a
augmenté, surtout en PACA. En outre, la
fécondité des étrangères n’y a pas
chuté, contrairement à la plupart des
autres régions. En Île-de-France, l’indi-
cateur conjoncturel de fécondité des
étrangères est resté de l’ordre de 3,1
enfants par femme et la part des étran-
gères en âge de procréer s’est accrue
(les naissances de mère étrangère y
sont passées de 18 % en 1975 à 22 %
en 1999).
Sources : état civil, recensements de la population, InseeLe « croissant fertile »
s’est sensiblement modifié
La fécondité selon les régions
Les extrémités de la zone de plus forte
fécondité se sont déplacées. Dans les Indicateur conjoncturel de fécondité
Âge moyen à l'accouchementannées soixante, cette zone s’allongeait (pour une femme)
jusqu’en Poitou-Charentes à l’ouest et 1967-1969 1998-2000 Évolution 1967-1969 1998-2000 Évolution
incluait la Lorraine à l’est. Elle exclut France métropolitaine 2,59 1,81 -0,78 27,3 29,3 2,0
désormais ces deux régions. En outre, Alsace 2,71 1,73 -0,98 27,3 29,0 1,7
Aquitaine 2,44 1,64 -0,80 27,2 29,4 2,2elle intègre maintenant l’Île-de-France,
Auvergne 2,49 1,61 -0,88 27,3 29,1 1,8région la moins féconde avant 1975, et
Bourgogne 2,74 1,75 -0,99 27,2 28,9 1,7
le couloir rhodanien, dont la fécondité
Bretagne 2,93 1,85 -1,08 27,7 29,5 1,8
était au-dessous ou proche de la moyenne Centre 2,73 1,80 -0,93 27,0 29,1 2,1
nationale avant 1982. Le « croissant fer- Champagne-Ardenne 2,94 1,82 -1,12 27,2 28,6 1,4
Corse 2,39 1,61 -0,78 26,9 29,2 2,3tile » est ainsi devenu un « triangle fertile »
Franche-Comté 2,86 1,85 -1,01 27,5 28,9 1,4au cours des années quatre-vingt, pro-
Île-de-France 2,19 1,88 -0,31 27,1 30,2 3,1
longé par le couloir rhodanien.
Languedoc-Roussillon 2,39 1,69 -0,70 27,5 29,3 1,7
Parallèlement, les zones de plus basse Limousin 2,29 1,53 -0,76 26,9 29,1 2,2
fécondité se sont partiellement modifiées. Lorraine 2,86 1,73 -1,13 27,4 28,7 1,4
Midi-Pyrénées 2,33 1,63 -0,70 27,5 29,7 2,3En 1968, elles regroupaient l’Île-de-France
Nord-Pas-de-Calais 3,02 1,96 -1,06 27,3 28,5 1,1et le tiers sud de l’hexagone, notamment le
Basse-Normandie 2,91 1,88 -1,03 27,5 28,8 1,3
Limousin et le pourtour méditerranéen. La
Haute-Normandie 2,87 1,89 -0,98 27,1 28,8 1,6
plus faible fécondité s’est progressivement Pays de la Loire 2,96 1,90 -1,06 27,5 29,2 1,7
concentrée dans le quart sud-ouest et la Picardie 3,01 1,95 -1,06 27,2 28,5 1,3
Poitou-Charentes 2,73 1,72 -1,01 26,9 28,9 2,1Corse.
PACA 2,29 1,77 -0,52 27,2 29,4 2,2Des tendances de fond se sont mainte-
Rhône-Alpes 2,57 1,81 -0,76 27,7 29,5 1,9
nues au fil des décennies. Dans les
Moyenne des 5 régions

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