La géographie historique de la Russie (Moyen Âge, XVIe, XVIIe siècles) dans les fonds des bibliothèques parisiennes - article ; n°4 ; vol.58, pg 693-711
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La géographie historique de la Russie (Moyen Âge, XVIe, XVIIe siècles) dans les fonds des bibliothèques parisiennes - article ; n°4 ; vol.58, pg 693-711

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Description

Revue des études slaves - Année 1986 - Volume 58 - Numéro 4 - Pages 693-711
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Pierre Gonneau
La géographie historique de la Russie (Moyen Âge, XVIe, XVIIe
siècles) dans les fonds des bibliothèques parisiennes
In: Revue des études slaves, Tome 58, Fascicule 4. Tome 58, fascicule 4. pp. 693-711.
Citer ce document / Cite this document :
Gonneau Pierre. La géographie historique de la Russie (Moyen Âge, XVIe, XVIIe siècles) dans les fonds des bibliothèques
parisiennes. In: Revue des études slaves, Tome 58, Fascicule 4. Tome 58, fascicule 4. pp. 693-711.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/slave_0080-2557_1986_num_58_4_5599LE POINT SUR LA QUESTION
LA GEOGRAPHIE HISTORIQUE DE LA RUSSIE
(Moyen Age, XVie, XVIie siècles)
dans, les fonds des bibliothèques parisiennes
PAR
PIERRE GONNEAU
Parcourant les nombreux ouvrages consacrés à l'histoire de l'Europe médiévale
ou moderne, « l'honnête homme » pourrait être tenté d'envisager la Russie d'avant
Pierre le Grand comme une sorte de no man's land échappant aux ensembles
continentaux : si ľ Asie commence bien à l'Oural, l'Europe, elle, s'arrête trop
souvent aux frontières de la Pologne ou à Novgorod1 .
H est vrai que le chercheur entreprenant d'étudier la géographie historique russe
se heurte à une certaine pénurie de documents : il dispose de peu de matériel ré
cent comparable aux cartes, atlas et dictionnaires topographiques publiés pour la
France, encore moins de monographies locales modernes.
Néanmoins, une partie non négligeable des instruments de travail nécessaires à
l'étude de la géographie historique russe se trouve dans de grandes bibliothèques
parisiennes : la Bibliothèque nationale (BN), au Département des imprimés, parfois
à la Réserve ou au Département des cartes et plans, les bibliothèques de la Sor
bonně (BUS), de l'Institut d'études slaves (IES) et de l'Institut national des langues
et civilisations orientales (INALCO)2 .
1. Une analyse détaillée de ce phénomène fournirait la matière d'un article complet. Ci
tons, à titre d'exemple, quelques ouvrages français récents « évacuant » la Russie de l'Europe :
L. Genicot, le XIIIe siècle européen, 2« éd., Paris, 1984 (Nouvelle Clio, XVIII) ;l'Eurasie, XIe-
XIIIe siècles, sous la dir. de G. Duby et R. Mantran, Paris, 1982 (Peuples et civilisations, VI) ;
J. C. Margolin, l'Avènement des temps modernes, 1977 et VIII) ;
Histoire générale de l'Europe, sous la dir. de G. Livet et R. Mousnier, I et II, Paris, 1980, cf.
II, carte p. 15 ; E. Perroy, le Moyen Age, 6e éd., Paris, 1980 (Histoire générale des civilisations,
III), cf. cartes p. 354, 355, 560, 561.
2. Nous ne donnerons dans le texte que les cotes des ouvrages rares, les autres se trouvant
en général dans les quatre établissements cités. En ce qui concerne les ressources des dépôts
d'archives, on se reportera aux travaux de Michel Lesure : « Aperçu sur les fonds russes dans
les archives du ministère des Affaires étrangères français », Cahiers du monde russe et sovié
tique, IV, 1963, p. 312-330 ; « Documents relatifs à l'histoire russe dans les archives du Service
historique de l'armée antérieures à 1914 », ibid., VII, 1966, p. 113-156 ; les Sources de l'his
toire de la Russie aux Archives nationales, Paris - Den Haag, 1970 (Ecole pratique des hautes
études - Sorbonně, VIe section, Etudes sur l'histoire, l'économie et la sociologie des pays
slaves, XV).
Rev. Étud. slaves, Paris, LVIII/4, 1986, p. 693-71 1. 694 P.GONNEAU
Après un bref rappel des caractéristiques de la géographie historique du pays,
nous dresserons un tableau des ressources bibliographiques et cartographiques mises
à la disposition du chercheur par ces institutions.
I. LA GÉOGRAPHIE HISTORIQUE RUSSE.
Sujet délicat en lui-même, relativement peu traité de surcroît, la géographie
historique russe a suscité peu de réflexions de fond, en dehors de l'article de Carsten
Goehrke qui aborde les problèmes de base (méthodologie, définitions...1). Nous
nous bornerons ici à rappeler quelques faits essentiels.
Géophysiquement, la Russie se présente comme une vaste plaine, très largement
boisée jusqu'au début du XXe siècle, arrosée par un dense réseau hydrographique
dont le rôle fut déterminant dans la vie socio-économique du pays. Marais, lacs et
forêts constituèrent longtemps des zones de désert-frontière, lentement réduites
par la colonisation. Celle-ci se développa le long des cours d'eau par lesquels s'effec
tuait l'essentiel des communications, en embarcation ou en traîneau2 . D'innombrab
les cantons, villes et villages portent le nom de la rivière qui les traverse, à l'instar
de Moscou (Moskva) sur la Moskova (Moskva reka).
L'histoire de la Rus' médiévale n'est pas sans similitudes avec celle de la Francia
du haut Moyen Age et de la France capétienne, avec toutefois un important déca
lage chronologique. Dans les deux cas, une période d'unité précaire sous la férule
d'un souverain guerrier est suivie d'une période de morcellement, dû aux partages
successoraux (avec leur cortège de luttes fratricides) et accentué par la pression
d'envahisseurs étrangers. Puis, une réunification s'opère.
Le IXe siècle avait vu apparaître une Francia orientalis et une Francia occiden-
talis ; au XIVe siècle, une Russia orientalis se forme autour du prince de Moscou
qui, à partir de 1485 environ, s'intitule systématiquement « grand-prince de toute
la Russie », cependant que la dynastie lituanienne des descendants de Gedimin
constitue une Russia occidentalis. De même que la Catalogne s'était détachée du
Regnum Francorum, de même, un territoire périphérique, la Galície, perd tout lien
politique avec les autres terres russes. Néanmoins, chacun de ces trois ensembles
continue à porter le nom de Rus' ou Russkaja zemlja3 .
Nous nous limiterons au premier d'entre eux, c'est-à-dire, sommairement, à la
partie européenne du Moskovskoe carstvo du XVIIe siècle ou bien à la même
1. C. Goehrke, « Historische Géographie Russlands : Entwicklung als Fach, Defînitions-
probleme und Darstellungen », Jahrbucher fur Geschichte Osteuropas, XXIII, 1975, p. 381-
418. L'historien soviétique V. K. Jacunskij, auteur de l'article sur la géographie historique de
la Советская историческая энциклопедия (t. VI, 1965, col. 514-517), a défini le champ de
la géographie historique marxiste et retracé l'histoire de la discipline en Russie, cf і Историче
ская география : история ее возникновения и развития в XIV- XVIII в., М., 1955 ;
« Предмет и задачи исторической географии », Историк марксист, V, 1941 ; « как научная дисциплина», Историческая география СССР, М., 1950
(Naučnye sborniki moskovskoga filiala geograflSeskogo obSčestva SSR. Voprosy geografii,
XX), p. 13-41.
2. Cf. W. Vodoff, « Les transports dans la vie économique des grands monastères de Russ
ie du nord-est au XVe siècle », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, LXXXV, 1978,
p. 315-336.
3. Cf. A. Soloviov, « Der Begriff 'Russlanď im Mittelalter », Wiener Archiv fur Geschichte
des Slawentums und Osteuropas, III, 1956 [Studien zur älteren Geschichte Osteuropas, Fest-
schrift fur H. F. Schmid, I] , p. 143-168. LA GÉOGRAPHIE HISTORIQUE DE LA RUSSIE 695
partie, de la R.S.F.S.R. (à l'exclusion de Y oblasť de Kaliningrad, de la façade
occidentale de Y oblasť de Leningrad et des républiques autonomes) et à la frange
nord-est de la R.S.S. d'Ukraine.
On constate d'abord que, d'un point de vue pratique, la géographie russe offre
l'avantage d'être assez conservatrice. On retrouve, à quelques modifications près,
dans les rajony soviétiques les uezdy (districts) de l'époque impériale qui, à leur
tour, reprenaient souvent les limites des unités politiques (udely : principautés
territoriales) ou administratives (stany ou volosti : cantons) médiévales1 . Par
ailleurs, l'urbanisation à grande échelle de la Russie étant, pour l'essentiel, posté
rieure à 1900, voire 1945, il est possible de localiser sur les cartes d'état-major du
XIXe siècle des toponymes médiévaux, même aux environs immédiats de Moscou,
ce qui serait inenvisageable dans le cas de Paris ou de Londres.
Le chercheur doit en revanche se garder de tomber dans certains « pièges géo
gra

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