La maternité à 40 ans ou plus en Bourgogne

Denis Quénelle

Description

Femmes actives ou mères de familles nombreuses, habitant pour la plupart en ville, elles choisissent d'avoir un enfant à 40 ans ou plus.

Sujets

• INSEE
• Natalité
• Fécondité
• Femme
• Population
• Démographie
• Société
• AGE
• Enfants
• Sociologie, société et politique

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• Langue: Français

Extrait

INSEE N°73 - Août 2000BOURGOGNE
La maternité à 40 ans ou plus en Bourgogne
Femmes actives ou mères de familles nombreuses,
habitant pour la plupart en ville,
elles choisissent d’avoir un enfant à 40 ans ou plus.
rolongeant leurs études, soucieu- d’un siècle et demi sur trois facteurs : la progrès de la médecine néonatalePses de leur carrière et maîtrisant raréfaction des familles nombreuses, expliquent également la croissance
leur fécondité, les femmes ont la diminution de l’âge moyen des des dernières années.
leurs enfants de plus en plus tard. Ain- mères et la meilleure maîtrise de leur
fécondité par les femmes. La reprisesi, en Bourgogne, l’âge moyen à la ma- Des évolutions liées aux
ternité est de 28 ans environ. De plus récente, lente mais apparemment
en plus rares avant 20 ans, les nais- durable, s’explique principalement par mutations de la société
sances augmentent ensuite fortement un recul progressif de l’âge à la mater-
avec l’âge de la mère jusqu’à 27 ans nité. Le nombre de naissances des La hausse des maternités à 40 ans
(elles sont alors de 1 500 par an) puis femmes de moins de 26 ans a en effet ou plus s’est accompagnée d’une
diminuent rapidement. Avec 131 en- fortement baissé depuis le début des mutation de leurs caractéristiques
fants pour 1 000 femmes, la tranche années 80. Le nombre croissant de depuis 1975. C e s changements
d’âge des 25-30 ans apparaît donc la femmes quadragénaires (nées dans ont de fait accompagné les évolu-
plus féconde. l’immédiat après-guerre) et les tions de la société française.
1,75 % des naissances en Forte progression depuis le début des années 80
Bourgogne
Part des naissances des mères de 40 ans ou plus dans l'ensemble des naissances (%)
3
Les enfants nés de femmes âgées
de 40 ans ou plus ne représentent que France
1,75 % de l’ensemble des naissances
2,5
bourguignonnes entre 1994 et 1997,
soit 311 naissances par an. Ce taux
s’élève à 2,6 % pour l’ensemble de la
2France. Si cette proportion demeure
faible, elle est en constante augmenta-
tion depuis le début des années 80,
passant de 0,7 % en 1982 à 1,9 % en
1,5
1997 en Bourgogne. Sur la même
période, le taux de fécondité des Bourgogne
femmes de 40 à 50 ans est passé de 2
1à 2,9 enfants pour 1 000 femmes.
Cette augmentation des maternités
tardives marque la fin d’une longue
ème
période de baisse, amorcée au 18 0,5
siècle et particulièrement marquée
1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997
dans la décennie 70. Cette chute a
Source : INSEE - État Civil.
essentiellement reposé pendant plusINSEE N°73 - Août 2000BOURGOGNE
De nombreuses maternités entre 23 et 32 ans
L’accroissement du travail féminin,
donnée majeure de l’évolution sociale Répartition des naissances entre 1994 et 1997 selon l'âge de la mère (%)
10des trente dernières années, explique
en grande partie que les mères sans
activité professionnelle ne représentent Bourgogne
8que 45,1 % des maternités tardives sur la
période 1995-1997 contre 48,2 % entre
1989 et 1991.
France
De même, le déclin du modèle de la 6
famille nombreuse au profit d’une
cellule familiale à un ou deux enfants
4s’est traduit par une augmentation de la
part des premiers-nés dans l’ensemble
des naissances de mères quadragénai-
res. Celle-ci a doublé depuis 1975, 2
passant de 11 % à 22 %. A l’inverse, la
part des nouveaux-nés issus de familles
nombreuses, de six enfants ou plus, est 0
passée de 37 % à moins de 10 %. 45 5015 20 25 30 35 40
Le développement des unions
Source : INSEE - État Civil.libres a entraîné une forte croissance
des naissances hors mariage. Peu
fréquentes en 1975, elles ne représen- mamans. Ainsi, la part des premiers et résultent en effet de deux types de
taient alors que 10 % des maternités deuxièmes enfants est moindre. Par comportement différents : constitution
tardives en Bourgogne. Elles concernent ailleurs, une femme n’ayant pas d’activité d’une cellule familiale à un ou deux
désormais 38 % des accouchements professionnelle ou exerçant une enfants par des femmes exerçant une
de mères de 40 ans ou plus. profession libérale ou de cadre choisira activité professionnelle d’une part,
davantage de mettre au monde un fondation d’une famille nombreuse par
enfant à 40 ans ou plus. A l’inverse, le des mères au foyer d’autre part.Un profil différent
nombre d’employées et, dans une
de celui des autres mères moindre mesure, d’ouvrières est Femmes actives ou
proportionnellement plus élevé avant
En Bourgogne, les mères quadra- mères au foyer40 ans.
génaires ont des caractéristiques Ce constat global doit cependant
différentes de celles de l’ensemble des En Bourgogne, 47 % des enfantsêtre nuancé. Les maternités tardives
nés de femmes mariées de 40 ans ou
plus sont des aînés ou des seconds.
Davantage de femmes sans activité professionnelle en Bourgogne, La constitution de la cellule familiale
moins de professions intermédiaires et d’employées est ici décalée dans le temps et inter-
vient après plusieurs années d’activitéRépartition des naissances tardives en fonction
de la catégorie socio-professionnelle de la mère (en %) professionnelle de la mère. Les fem-
mes actives de 40 ans ou plus sont
Bourgogne France
donc proportionnellement plus nom-
Moyenne Moyenne Moyenne Moyenne breuses à mettre au monde un pre-
95-97 89-91 95-97 89-91 mier ou un deuxième enfant. Ainsi, les
professions intermédiaires représen-Agriculteurs exploitants, artisans,
tent 25 % de ces naissances (contre
commerçants et chefs d'entreprise 2,6 2,2 2,5 3,1
seulement 16 % pour l’ensemble des
Professions libérales, cadres et maternités tardives), les employées
professions intellectuelles supérieures 6,5 5,5 8,8 7,1 28 % (contre 24 %) et les professions
supérieures 8 % (contre 6 %). Par ail-Professions intermédiaires 16,7 18,8 19,5 18,0
leurs, les premières ou les secondes
Employés 24,0 19,5 25,8 22,2
naissances sont issues pour la plupart
Ouvriers 5,1 5,8 4,7 4,2 d’unions récentes, notamment du fait
Sans activité professionnelle 45,1 48,2 38,7 45,3 du développement des deuxièmes
unions. Le mariage et la naissance duTotal 100 100 100 100
premier enfant sont fortement liés.
Ainsi, 54 % des premiers nés provien-
Sources : INSEE - État Civil - Recensement de la population de 1990. nent de couples mariés dans les deux
La maternité à 40 ans ou plus en Bourgogne 2INSEE N°73 - Août 2000BOURGOGNE
ers èmes
Moins de 1 et 2 enfants parmi les maternités tardives
Répartition des naissances en fonction du rang de l’enfant, naissances hors mariage exclues, moyenne 94 - 97
Ensemble des maternités Maternités à 40 ans ou plus
Cinquième
(1,3 %)
Sixième
ou plusQuatrième
(1,1 %)(3,6 %) Sixième
ou plusTroisième
(18,7 %)(13,8 %) Premier
(30,2 %)
CinquièmePremier
(8,4 %)(45,7 %)
Quatrième
Deuxième (11,2 %) Deuxième(34,4 %)
(16,4 %)
Troisième
(15,1 %)
Source : INSEE - État Civil.
années précédentes. De même, 48 % activité professionnelle mettent en effet de femmes décalant l’âge de leur
des parents dont l’enfant est le second au monde 53 % des enfants de rang première maternité.
se sont unis entre la deuxième et la élevé. Les ouvrières sont également
sixième années précédant la proportionnellement nombreuses (6 %), Moins de naissances parminaissance. contrairement aux professions inter-
Le désir de fonder une famille médiaires (11 %) et aux professions les femmes françaises
nombreuse explique également une supérieures (4 %). La majeure partie
part importante des maternités à 40 ans des mères qui fondent une famille En Bourgogne, la part des femmes
ou plus. Ainsi, parmi les enfants issus nombreuse se sont mariées jeunes, de nationalité française parmi les mères
de couples mariés, 11,2 % sont les qua- sans doute dans les années ayant de 40 ans ou plus est en constante
trièmes de la famille, 8,4 % les cinquièmes précédé la naissance de leur premier augmentation depuis le milieu des
et 18,7 % appartienne