La mesure de la mortalité infantile. II. Les causes de décès - article ; n°3 ; vol.6, pg 459-480
23 pages
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La mesure de la mortalité infantile. II. Les causes de décès - article ; n°3 ; vol.6, pg 459-480

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Description

Population - Année 1951 - Volume 6 - Numéro 3 - Pages 459-480
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1951
Nombre de lectures 47
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean Bourgeois-Pichat
La mesure de la mortalité infantile. II. Les causes de décès
In: Population, 6e année, n°3, 1951 pp. 459-480.
Citer ce document / Cite this document :
Bourgeois-Pichat Jean. La mesure de la mortalité infantile. II. Les causes de décès. In: Population, 6e année, n°3, 1951 pp.
459-480.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1951_num_6_3_2559LA MESURE
DE LA MORTALITÉ
INFANTILE
IL LES CAUSES DE DÉCÈS
Nous avons étudié dans un précédent article (1) les problèmes
que pose la mesure de la mortalité infantile. Nous avons
montré la nécessité de distinguer parmi les décès de moins
d'un an, d'une part, ceux qui sont dus à des facteurs antérieurs
à la naissance ou tenant à la naissance elle-même, et d'autre part,
ceux qui dépendent du milieu où vit l'enfant. Les premiers cons
tituent la mortalité « endogène » et les seconds la mortalité « exo
gène». Celle-ci cède plus facilement que l'autre, de telle sorte
qu'elle est, en certains pays, presque en voie de disparition. L'autre
est plus rebelle. Il est donc essentiel — et de plus en plus essentiel
— de les distinguer.
Deux procédés permettent d'opérer cette distinction : la statis
tique des causes de décès, et la méthode biométrique (2).
La première serait la plus indiquée si le diagnostic des causes
de décès était toujours fait convenablement. Il n'en est malheu
reusement pas ainsi et la seconde prend alors toute son importance.
• Nous voudrions exposer ici quelques-unes de ses applications.
L'étude sera divisée en deux parties. La première sera réservée
à la mortalité endogène et la seconde à la mortalité exogène. Cette
dernière comprendra à son tour deux subdivisions traitant respec
tivement de la mortalité infectieuse et de la alimentaire.
(1) La mesure de la mortalité infantile. I. Principes et méthodes. Population
1951, n° 2, pp. 233 et suivantes.
(2) Voir l'article cité ci-dessus ainsi que la Revue Internationale de Statis
tique 1950, 1/2. I
1
460 LA MESURE DE LA MORTALITÉ INFANTILE
Première partie
LA MORTALITE ENDOGENE
Commençons par les pays disposant de bonnes statistiques de
causes de décès : très peu de causes non déclarées ou mal définies,
forte proportion de bulletins indiquant les causes multiples des
décès, et enfin sélection de la cause principale du décès, suivant
des règles précises et bien appliquées. L'Angleterre et le Pays de
Galles nous serviront d'exemple.
La mortalité endogène On trouvera sur le graphique
en Angleterre et au Pays de Galles. n° 1, pour chaque année depuis
1920, le taux de mortalité infant
ile endogène mesuré à l'aide des statistiques de causes de décès
(courbe I) et à l'aide de la méthode biométrique (courbe II). L'écart
entre les deux séries est important, surtout au début. Les causes
endogènes sont en effet souvent des causes secondaires et l'on doit
s'attendre à leur voir imputer des décès dus en réalité à des causes
exogènes. Autrement dit, à la mortalité endogène véritable se sur
ajoute, dans les statistiques de causes de décès, une mortalité
endogène « apparente », de même nature que la mortalité exogène
et dont elle suit les variations.
Mortohté iDOur I 000 net vivontsl Mortalita (pour > 000 nés vvantsi
40,
1ПЕ0 i6i 51
20
I Statist ques des causes de décès brutes
bis Statistiques des causes de décès corr gees
II Méthode biomet'que
_ ill Prémotur Te ef débilite congé" fo'e
(statistiques de causes de deces brutes )
IHbs P'ématu'te e1 deb He congén taie
(statist ques de causes de deces corrigées)
IV V ces de со"'огтацоп et maladies pan cuiiéres a Ю " еШзпсе
1920 1930 1940 1950 1920 1930
Gbaphique n° 1. — E\olution de la mortalité infantile endogène en Angleterre
et au Pavs de Galles I
1
i
i
,
i
i
LA MESURE DE LA MORTALITÉ INFANTILE 461
Le graphique n° 2 précise ces indications, il met en évidence
une corrélation très forte entre les variations de la mortalité exo
gène biométrique et les variations de l'écart des deux mesures de
la mortalité endogène. Tout se passe comme si 18 % des décès
exogènes étaient attribués à une cause endogène (1).
tco't ipou' 000 nes vivantsi Ecart ipour 000 nés vcvamsl 20 ,20
Cof'eiofiort dons espace
Choque po "< co"espond о un Comte
ipenode i°44 i°46i
10 Montgomery
163 51
20 30 40 50 60 10
Mortalité exogène biomé'rique ipour i 000 nés vivants]
Ecart (pour I 000 né» vivants) Ecart [pour 000 nés
20| 20
Correlation dons le tempt
Choque point correspond à une année
(Ensemble du Pays)
30 40 50 60
Mortalité exogène biométrique
Ipour 000 nés vivants)
Graphique n° 2. — Angleterre et Pays de Galles. Corrélation entre la mortalité infantile
exogène biométrique et l'écart (A-a) entre la mortalité infantile endogène des stati
stiques de causes de décès A et la mortalité infantile endogène biométrique a.
Le taux endogène rectifié, que permet de calculer ce pourcent
age, coïncide presque exactement avec le taux donné par la
méthode biométrique (courbe I bis du graphique n° 1).
Précisons le mécanisme de l'erreur de classement : les statis
tiques de causes de décès distinguent parmi les causes endogènes,
quatre grands groupes : débilité congénitale, prématurité, vices de
conformation congénitaux, maladies particulières à la première
enfance.
Pour les deux derniers, le diagnostic étant relativement facile,
il ne doit pas y avoir beaucoup d'erreurs de classement; mais il
n'en est pas de même pour les deux premiers. Débilité congénitale
et prématurité sont des causes très visibles qu'un médecin doit être
tenté d'invoquer, alors qu'il devrait chercher une cause exogène.
(1) De 1936 à 1946 un pourcentage de 22 % rend mieux compte du phé
nomène. 462 LA MESURE DE LA MORTALITÉ INFANTILE
Tout concourt à provoquer l'erreur. Le médecin y verra une raison
de son insuccès et les parents une consolation en ayant le sentiment
« qu'il n'y avait rien à faire ». Le graphique n° 1 montre bien cette
disparité des causes de mortalité endogène. Pour les vices de confor
mation et les maladies de la première enfance (courbe IV), les
statistiques de causes de décès ne mettent en évidence aucune
amélioration sensible depuis trente ans (1), si ce n'est une très
légère baisse pour les toutes récentes années. Pour la prématurité
et la débilité congénitale au contraire (courbe III), on observe une
diminution constante qui suit de très près l'évolution de la mortal
ité exogène biométrique. C'est donc bien sur ce groupe que porte
l'erreur de classement, et l'on doit calculer un taux rectifié de
mortalité par prématurité ou débilité congénitale en retranchant,
des décès inscrits à ces rubriques dans les statistiques de causes
de décès, 18 % des décès exogènes déterminés par la méthode bi
ométrique ou, si l'on préfère, 22 % des décès exogènes figurant dans
les statistiques de causes de décès. La courbe III bis du graphique
n° 1 a été tracée de cette façon.
Les variations dans l'espace suivent les mêmes lois que les
variations dans le temps, avec un peu plus de dispersion. La partie
supérieure du graphique n° 2 se rapporte à la période 1944-1946.
A part les trois comtés de Radnor, Montgomery et Pembroke, la
mortalité endogène est en moyenne surestimée d'une quantité égale
à 22 % de la mortalité endogène biométrique. Les trois comtés mis
à part paraissent nettement anormaux.
La mortalité endogène en France. L'excellente qualité des statis
tiques de causes de décès an
glaises nous a permis de raccorder assez facilement les deux
me

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