La mise en commun des revenus dans les couples
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En 2010, parmi les couples qui vivent ensemble depuis au moins un an et dont au moins un des conjoints est actif, près des deux tiers déclarent mettre leurs revenus intégralement en commun. Les autres se répartissent à peu près également entre ceux qui déclarent mettre en commun seulement une partie de leurs revenus et ceux qui déclarent les séparer totalement. Ces modes d’organisation sont stables : 90 % des couples ont toujours appliqué le même. Les conjoints se consultent plus souvent pour leurs dépenses personnelles lorsqu’ils mettent tous les revenus en commun. La mise en commun totale apparaît plus fréquente quand les couples sont mariés ou ont des enfants et, nécessairement, quand l’un des partenaires est inactif. Elle l’est moins lorsqu’il ne s’agit pas d’une première union ou quand le niveau de diplôme des partenaires ou leur niveau de vie sont élevés. Une enquête nouvelle sur l'organisation interne des ménages Mise en commun des revenus : un peu, beaucoup ou pas du tout ! Le principe d’organisation des revenus : stable dans le temps et plutôt « spontané » Revenus partiellement mis en commun ou séparés : des arrangements pour les dépenses collectives Les dépenses personnelles : souvent l’objet d’une concertation La mise en commun totale des revenus : plus répandue entre époux ou si le couple a des enfants moins fréquente dans les familles recomposées Dans les couples bi-actifs, lorsque le diplôme ou le niveau de vie sont élevés, la mise en commun totale est moins fréquente

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Nombre de lectures 48
Langue Français

Extrait

N° 1409 - JUILLET 2012
La mise en commun des revenus
dans les couples
Sophie Ponthieux, division Conditions de vie des ménages, Insee
n 2010, parmi les couples qui Mise en commun des revenus :
vivent ensemble depuis au moins un peu, beaucoup… ou pas du tout !Eun an et dont au moins un des
Les études sociologiques montrent combien
conjoints est actif, près des deux tiers les pratiques des couples pour l’organisation
déclarent mettre leurs revenus intégrale- de leurs revenus sont variées et parfois
ment en commun. Les autres se répartis- complexes, le long d’un continuum allant de la
mise en commun totale à la séparation totale :sent à peu près également entre ceux qui
les revenus peuvent être plus ou moins mutua-déclarent mettre en commun seulement
lisés mais aussi totalement séparés. Lorsque
une partie de leurs revenus et ceux qui
les revenus sont mis en commun,
déclarent les séparer totalement. Ces les deux partenaires utilisent cet « argent du
modes d’organisation sont stables : 90 % ménage » aussi bien pour les dépenses collec-
des couples ont toujours appliqué le tives (loyer, courses quotidiennes, dépenses
pour les enfants, etc.) que pour leursmême. Les conjoints se consultent plus
personnelles, quelle que soit leur contributionsouvent pour leurs dépenses personnel-
respective. Lorsque la mise en commun est
les lorsqu’ils mettent tous les revenus en
partielle, chacun des conjoints alimente une
commun. La mise en commun totale « caisse » destinée aux dépenses collectives
apparaît plus fréquente quand les mais conserve le reste de son revenu pour ses
couples sont mariés ou ont des enfants dépenses personnelles. Dans cette organisa-
tion, qui suppose que chacun ait un revenu,et, nécessairement, quand l’un des parte-
l’argent mis en commun est destiné à desnaires est inactif. Elle l’est moins lorsqu’il
usages précis définis au préalable. Enfin, les
ne s’agit pas d’une première union ou
partenaires peuvent maintenir leurs revenus
quand le niveau de diplôme des partenai- totalement séparés, adoptant alors divers
res ou leur niveau de vie sont élevés. arrangements pour les dépenses communes.
En 2010, 64 % des couples de l’échantillon
déclaraient s’organiser selon le principe de la
De nombreux aspects de l’activité économique mise en commun totale, 18 % selon celui de la
et domestique des ménages sont de mieux en
mieux connus grâce aux enquêtes sur les
Organisation des revenus dans lesbudgets, les revenus et les conditions de vie,
couples actifsles patrimoines ou les usages du temps. Mais
Séparationl’information statistique reste lacunaire sur l’or-
18 %
ganisation des revenus (définitions) au sein
des ménages. Les revenus sont-ils effective-
ment mis en commun, comme le postule l’ap-
proche traditionnelle du ménage ? L’enquête
Emploi du temps 2010 comporte un module
spécifique destiné à améliorer la connaissance
Mise en commun
des comportements économiques des partielle
18 %couples, en particulier le partage des ressour-
ces entre les conjoints et les décisions en
matière de dépenses. Ce module concerne les
couples cohabitant depuis au moins un an et
dont au moins l’un des conjoints était actif
Mise en commun
c’est-à-dire ayant un emploi ou étant au totale
64 %chômage au moment de l’enquête (source),
Champ : couples dont au moins un des conjoints est actif.soit près de la moitié des couples résidant en
Source : Insee, enquête Emploi du temps 2010, module "Décisions
France. dans les couples".
INSEE
PREMIEREmise en commun partielle et 18 % décla- répartissent les dépenses par domaine,Revenus partiellement
raient maintenir leurs revenus totale- par exemple l’un prenant en charge lemis en commun ou séparés :
ment séparés (graphique 1). loyer et l’autre le reste des dépensesdes arrangements
courantes. Restent environ 12 % des
pour les dépenses collectives
couples qui semblent ne suivre aucuneLe principe d’organisation
Dans les couples qui mettent leurs reve- de ces trois logiques.
des revenus :
nus totalement en commun, la question
stable dans le temps de la répartition des dépenses collectives
et plutôt « spontané » Les dépenses personnelles :ne se pose pas. Mais lorsque les revenus
sont partiellement ou totalement séparés, souvent l’objet d’une
Le principe d’organisation des revenus
les conjoints doivent s’entendre sur leurs concertationapparaît stable : 90 % des couples
contributions respectives à la caisse
enquêtés indiquent qu’ils n’en ont jamais
commune ou sur le partage des dépen- Lorsque les revenus sont totalement mis
changé. Lorsqu’ils sont interrogés sur la
ses : montant égal ou différent, proportion en commun, la question des limites de
façon dont ils ont adopté leur organisa-
du revenu égale ou progressive, spéciali- l’utilisation de « l’argent du ménage »
tion actuelle, 72 % des couples décla-
sation d’un conjoint dans certaines pourrait se poser. Mais la grande majo-
rant mettre en commun tous leurs
dépenses, partage pour moitié-moitié, rité de ces couples (79 %) déclarent
revenus et 65 % de ceux ayant à l’in-
prise en charge à tour de rôle ou autres n’avoir pas institué de limite, ni
verse opté pour une séparation totale
calculs, les arrangements possibles sont ensemble ni individuellement. Les
indiquent que cela s’est mis en place
très variés. autres se partagent, inégalement, entre
sans qu’ils y aient vraiment réfléchi. Les
Cependant, trois logiques se dégagent : ceux où les deux conjoints (interrogés
couples qui mettent en commun partiel-
une logique de redistribution, une logique séparément) ont indiqué s’appliquer
lement leurs revenus déclarent en
d’égalité de contribution, ou une personnellement une limite (3 %), et
revanche plus souvent avoir adopté ce
de partage par type de dépenses ceux où seul l’un des conjoints déclarait
système après avoir étudié diverses
(graphique 3). La moitié des couples qui s’être donné une limite ; dans ce cas,
possibilités (32 %) ou du fait d’un évène-
ne mettent pas tous les revenus en c’est deux fois plus souvent la femme
ment particulier (21 %), par exemple à
commun suivent une logique de redistri- (12 %) que l’homme (6 %). Malgré cela,
l’arrivée d’un enfant, ou lors de l’achat
bution : les conjoints contribuent propor- lorsqu’ils font des dépenses pour
d’un logement (graphique 2). Parmi ces
tionnellement à leurs revenus personnels, eux-mêmes, la majorité des conjoints se
derniers, la proportion de ceux qui disent
donc celui qui a les revenus les plus consultent au préalable, notamment s’ils
n’avoir jamais changé de système est
élevés contribue plus aux dépenses considèrent qu’il s’agit d’une grosse
également un peu plus faible qu’en
collectives - voire, les prend intégralement dépense et ce, quel que soit le mode
moyenne.
en charge dans 13 % des cas. Dans la général d’organisation de leurs revenus.
logique de l’égalité, chaque partenaire Ils déclarent toutefois plus souvent se
contribue pour un même montant aux consulter « toujours » quand les revenus
Choix du système dépenses collectives ; cet arrangement sont totalement mis en commun. Indé-
en % prévaut pour 21 % des couples qui ne pendamment du mode d’organisation
80 mettent pas tous les revenus en des revenus, les hommes semblent plus
commun. Enfin, 16 % des conjoints se souvent demandeurs que les femmes :
près de 40 % déclarent discuter toujours
60 de leurs achats avec leur conjointe,
Arrangements pour les dépenses contre 20 % des femmes, et seuls 12 %
collectives des hommes déclarent ne jamais
consulter leur partenaire quand c’est le40
cas de 20 % des femmes (graphique 4).
20 Égalité
La mise en commun totalede contribution
21 % des revenus : plus répandue
Redistribution0 entre époux ou si le couple
51 %Miseencommun Miseencommun Spécialisation a des enfants…totale partielle Séparation par domaine
16 %
spontané discussion évènement
Les rares études statistiques sur l’orga-
Lecture : parmi les couples qui mettent les revenus totale- Autres nisation des revenus dans les couples,
me

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