La mobilité résidentielle des jeunes
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Au cours de la période 1990-1999, la majorité des jeunes âgés de 19 ans à 24 ans en 1999 a changé de résidence. Plus de la moitié des déplacements se sont produits à l'intérieur du même département, le plus souvent vers une autre commune. Un quart de ces jeunes migrants ont suivi leurs familles. Les autres ont pris leur indépendance pour poursuivre des études dans un centre urbain plus important, pour vivre en couple ou encore pour obtenir une première embauche. L'environnement familial et culturel du jeune conditionne en partie les modalités de son départ.

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Langue Français

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Profil couleur : Profil d’imprimante CMJN gØnØrique
Composite 150 lpp 45 degrØs
Logement 6
La mobilité résidentielle des jeunes
Christine Couet*
Au cours de la période 1990-1999, la majorité des jeunes âgés
de 19 ans à 24 ans en 1999 a changé de résidence. Plus de la moitié
des déplacements se sont produits à l’intérieur du même
département, le plus souvent vers une autre commune.
Un quart de ces jeunes migrants ont suivi leurs familles.
Les autres ont pris leur indépendance pour poursuivre des études
dans un centre urbain plus important, pour vivre en couple
ou encore pour obtenir une première embauche.
L’environnement familial et culturel du jeune conditionne
en partie les modalités de son départ.
hez les jeunes, un chan- Certains traits relatifs à l’indi- La majorité des jeunes
gement de résidence est vidu (sexe, âge,…) et à son en- a déménagé entre 1990C souvent le signe du dé- vironnement social (type de et 1999, plus d’un tiers
but de l’autonomie. Mais si famille, niveau d’études,…)
d’entre eux a fondé
quittersafamille est,àlafin prédisposent à la mobilité.
une famillede l’adolescence, un comporte- Suivant la cause du déplace-
ment quasiment inéluctable, ment – études, suivi familial,
tous ne vont pas le faire au travail, passage à la vie de Parmi lesjeunesâgésde10 à
même âge, ni pour les mêmes couple –, un type de mobilité 15 ans en 1990, 57 % ont changé
raisons, ni oser un égal éloi- prédomine, auquel correspond au moins une fois de logement
gnement. un profil spécifique de jeunes. entre 1990 et 1999 (encadré 1 et
* Christine Couet appartient à la division Enquêtes et études démographiques de l’Insee.
Données sociales - La société française 495 édition 2006
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6 Logement
figure 1). Cette mobilité va du Champagne-Ardennes, Bour- sont déplacés ont souvent adopté
simple changement de logement gogne) ou du centre de la France un nouveau mode de cohabita-
dans la même commune (12 %), (Limousin, Auvergne) ; ils s’ins- tion : 37 % vivent en 1999 en de-
au déménagement dans une tallent en Île-de-France et dans le hors d’un cadre familial, c’est-
autre commune du même dépar- Sud (Midi-Pyrénées, Languedoc- à-dire seuls, hors famille dans
tement (21 %) ou à l’installation Roussillon, Provence - Alpes - un ménage de plusieurs person-
dans un autre département de la Côte d’Azur) (Baccaïni, 2005). nesouencollectivité;35 %ont
région (10 %) jusqu’au transfert fondéleurproprefamille ;les
vers une nouvelle région (14 %). La quasi-totalité (95 %) de ceux 28 % restants continuent à vivre
Dans ce cas, les jeunes quittent qui n’ont pas bougé est restée dans leur famille d’origine. La
surtout des régions contiguës à dans sa cellule familiale d’ori- mobilité des jeunes qui ont fon-
l’Île-de-France (Centre, Picardie, gine. En revanche, ceux qui se dé leur propre famille est le plus
souvent circonscrite à leur dé-
partement de provenance. La
distance moyenne parcourue
Encadré 1 n’excède guère 100 kilomètres.
Le rayon de déplacement estL’échantillon démographique permanent
plus grand (150 kilomètres) pour
L’étude s’appuie sur l’échantillon Grâce à son suivi individuel, l’EDP ceux qui choisissent d’organiser
démographique permanent (EDP). est également en mesure d’éclairer
leur vie, au moins provisoire-Il s’agit d’un panel d’individus au la situation individuelle des jeunes
ment,endehorsd’uncadre fa-1/100 qui rassemble les renseigne- avant la migration, notamment
ments recueillis sur ces personnes, leur environnement sociodémogra- milial.
lors des recensements de la popu- phique (situation familiale, carac-
lation (1968, 1975, 1982, 1990 et téristiques sociales des parents,…)
Le type d’activité exercée par le
1999) et à l’occasion de l’enregis- dont la connaissance est essentielle
jeune en 1999 est de faible in-trement d’acte d’état civil (bulletins pour l’étude de leur mobilité rési-
de naissance, mariage, décès, etc.). dentielle. fluence sur sa mobilité (fi-
Il permet de suivre environ gure 1) : on dénombre un peu
900 000 personnes au cours du Au début de la vie adulte, la mobili- plus d’actifs ayant un emploi
temps. té géographique est très étroitement
parmi ceux qui ont déménagéassociée aux mobilités profession-
que parmi les sédentaires (46 %Dans l’étude des migrations, l’EDP nelles et familiales. L’utilisation de
apporte une connaissance plus l’EDP est particulièrement ap- contre 43 %), un peu moins de
fiable de la localisation passée des propriée à l’étude de la mobilité ré- chômeurs (12 % contre 15 %) et
individus : elle ne repose pas sur la sidentielle desjeunesdansla
d’étudiants (37 % contre 40 %).
seule déclaration des individus lors mesure où l’échantillon couvre à la
Ces faibles écarts accréditentd’un recensement mais sur l’en- fois les mutations géographiques
chaînement des observations de mais aussi leurs changements d’acti- l’idée que la mobilité est moins
leurs lieux de résidence aux diffé- vité et de mode de vie. un préalable à l’entrée dans la vie
rents recensements. active qu’à la recherche de nou-
Toutefois, ce panel n’offre pas un
vellesformesdecohabitationL’article s’intéresse aux jeunes suivi en continu. L’information y
(Dormont et Dufour-Kippelen,gens de 10 à 15 ans à la date du re- est saisie à des dates précises : aux
censement de 1990 qui vivent au recensements de la population ou 2000).
sein d’une famille bi- ou monopa- à l’occasion d’événements démo-
rentale et que l’on retrouve 9 ans graphiques majeurs. Par exemple,
plus tard au recensement de 1999, l’échantillon enregistre un change-
âgés de 19 à 24 ans. Ils sont plus ment de résidence entre deux re-
de 47 000 dans l’échantillon démo- censements, mais il ne permet pas L’attraction des centres
graphique permanent (l’EDP). de le dater précisément ni d’affir-
départementauxmer si aucun autre déménagement
L’échantillon suit cette cohorte de n’a eu lieu sur la période. Il en est et régionaux
jeunes sachant qu’entre-temps, de même des changements d’acti- sur les jeunes en quête
plus de 10 % d’entre eux ont migré vité ou de mode de cohabitation.
hors de métropole ou ont échappé L’EDP éclaire peu sur la chrono- de formation et d’emploi
pour diverses raisons au recense- logie fine des événements et sur les
ment et moins de 0,5 % sont décé- liens de causalité qui les unissent.
Dans leur mouvement, les jeu-
dés. Au final, près de 42 000 jeunes Bien qu’incomplète, cette source
nes sont à la recherche d’agglo-présents sur le territoire métropo- restetout demêmeessentielle
litain en 1990 sont recensés de pour la connaissance des migra- mérations très urbanisées : la
nouveau en 1999. tions intérieures. part desjeunesinstallésdans
desunitésurbainesdeplusde
Données sociales - La société française 496 édition 2006
022.ps
N:\H256\STE\K3WCPB\_DONNEES\DS2006\022\022.vp
mardi 21 mars 2006 11:03:53Profil couleur : Profil d’imprimante CMJN gØnØrique
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Logement 6
100 000 habitants passe de 41 % taille intermédiaire, alors que Un enchevêtrement
à 54 % entre 1990 et 1999. La la stabilité semble plutôt carac- de facteurs
progression est encore plus tériser les jeunes des unités ur-
sociodémographiques
marquée, allant de 34 % à 61 %, baines de grande taille, surtout
participe à la mobilitéparmi les jeunes qui changent de en matière de déménagement
commune (figure 2). lointain (au-delà du départe-
ment) (figure 3). Les jeunes Globalement, les départs se font
Lesjeunes«déjà installésdans des zones urbaines sensibles progressivement, à un rythme
la grande ville » en 1990 ont (Zus) changent plutôt de loge- de plus en plus sou

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