La mortalité en France - article ; n°3 ; vol.2, pg 203-218
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Description

Espace, populations, sociétés - Année 1984 - Volume 2 - Numéro 3 - Pages 203-218
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Pierre-Jean Thumerelle
La mortalité en France
In: Espace, populations, sociétés, 1984-3. La mortalité adulte dans les pays industrialisés. pp. 203-218.
Citer ce document / Cite this document :
Thumerelle Pierre-Jean. La mortalité en France. In: Espace, populations, sociétés, 1984-3. La mortalité adulte dans les pays
industrialisés. pp. 203-218.
doi : 10.3406/espos.1984.990
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/espos_0755-7809_1984_num_2_3_990ESPACE POPULATIONS SOCIÉTÉS 1984-111 pp 203-218
Dossier pédagogique:
THUMERELLE Université Pierre-Jean de Lille I
LA MORTALITE EN FRANCE
avec la collaboration de D. Noin, Université de Paris I
Illustrations: V. Delannoy et V. Houillon, Université de Lille I 204 ESPACE POPULATIONS SOCIÉTÉS 1984-III
L'ensemble des documents rassemblés dans ce dossier donne une vue d'ensemble de
la mortalité de la population française. Les tableaux et figures qui accompagnent les arti
cles de ce numéro d'« Espace-Populations-Sociétés» consacré à la mortalité viennent tou
tefois utilement compléter ce dossier, soit au niveau de l'information générale (cf. l'article
de J. Vallin), soit au niveau de traits particuliers (cf. les articles de A. Barré, J. Duchêne,
J. Surault, etc.).
I. L'allongement de la durée de la vie
L'évolution récente, voire très récente, de la mortalité a été privilégiée, ce qui a amené
à focaliser l'attention sur la mortalité adulte dont les transformations sont maintenant plus
déterminantes que celles de la infantile dans les modifications de la durée moyenne
de vie.
Durée de vie en années
80
1850 1900 1950
Ann
Fig 1. Evolution de l'espérance de vie depuis 1830 ESPACE POPULATIONS SOCIÉTÉS 1984-111 205
Le premier graphe (fig. 1) retrace néanmoins, en introduction, l'évolution de la mort
alité sur le long terme, pour faire mieux ressortir les changements dans l'incidence de la
mort. Les gains en espérance de vie à la naissance ont été constants depuis le début du
XIXe siècle, en dehors des deux replis tragiques correspondant aux deux guerres mondial
es. Les rythmes de croissance n'ont cependant pas été les mêmes tout au long de la période :
lents jusque vers 1890, rapides de 1890 à 1950, ralentis depuis. A noter que l'écart entre
les espérances de vie des hommes et des femmes s'est lui aussi régulièrement accusé au
fur et à mesure que la mortalité régressait et que les effets du recul de la mortalité aux
âges avancés s'additionnaient, puis tendaient à se substituer aux effets du recul de la mort
alité infantile, comme le démontre la courbe d'évolution de l'espérance de vie à 60 ans.
Mesurée en termes de taux bruts de mortalité (fig. 2), l'amélioration de la durée de
vie est moins sensible, masquée par les modifications de la structure par âge et son vieilli
ssement régulier qui maintiennent à un niveau quasi permanent le nombre des décès. L'usage
de taux comparatifs (utilisation d'une structure par âge stabilisée) permet d'éliminer les
effets du changement structurel et de mettre en évidence la réalité du recul de la morbidité.
Taux pour 1OOO
16
15 -
Taux comparatif (répartition par 14- age de la population observée en 1978)
Taux comparatif(répartition par 9 - age de la population observée en 1950)
8 -
7 -
sources
INED
1950 1960 1980
Années
Fig 2. Taux observé et taux comparatifs de mortalité depuis 1950
II. Une mortalité reportée sur des âges de plus en plus élevés
Bien que l'on ait choisi de privilégier l'étude de la mortalité aux âges adultes, il conven
ait de laisser une certaine place à la mortalité infantile dans le tableau général de la mort
alité en France qui est le but de ce dossier. Descendue à un niveau très bas, la mortalité
infantile continue son mouvement séculaire de régression (fig. 3), à peine plus lent, en terme
de coefficient de pente, qu'au lendemain de la dernière guerre, mais avec une incidence
de plus en plus faible sur l'évolution de l'espérance de vie à la naissance, compte tenu de QwtiMit (p«ur 1000)
tallt» lnlantlla<0- Décès das moins d'un an pour 1000 nés vivants
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225-
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Fig 3. La mortalité infantile depuis 1810 Fig 4. Evolution de la mortalité en bas âge ESPACE POPULATIONS SOCIÉTÉS 1984-IH 207
la faiblesse des variations en valeur absolue. La figure 4 révèle une modification des com
posantes par âge de la mortalité infantile qui n'est pas encore bien perçue par le public.
L'éradication progressive des causes de mortalité exogène des nourrissons avait fait port
er, au cours des années 50 à 70, l'essentiel de la responsabilité de la mortalité infantile
sur les causes endogènes de décès. L'essentiel des décès d'enfants survenait pendant la
période néo-natale (moins de 28 jours) et surtout néo-natale précoce (moins de 18 jours).
On constate aujourd'hui que le recul de ces formes de mortalité et leur plafonnement à
un niveau très bas réduit fortement la spécificité de la période néo-natale et qu'à la con
centration de la mortalité infantile sur les premières semaines de la vie a succédé un certain
étalement sur les premiers mois de vie, et que l'évolution de la mortalité infantile se rap
proche peu à peu de celle de la mortalité de l'ensemble des enfants de moins de 5 ans.
Le minimum de la mortalité continue toutefois à se situer entre 10 et 14 ans, à un
niveau de plus en plus bas. Si on exclut les fluctuations annuelles pour n'observer que les
situations dans quelques périodes-tests très éloignées les uns des autres (fig. 5), on peut
généraliser ce phénomène de recul à chacune des classes d'âges, mais avec des vitesses de
décroissance différentielles selon l'âge et le sexe. Il est évident qu'entre le début du siècle
et aujourd'hui, c'est au niveau des jeunes âges et âges adultes encore jeunes (moins de
40 ans) qu'il faut rechercher l'explication majeure du recul de la mortalité. Plus récem
ment on constate à l'inverse que les changements dans la mortalité entre 20 et 34 ans et
aux âges plus avancés déterminent bien davantage l'évolution.
Les courbes de survivants permettent d'apprécier l'effet de cette modification de l'inc
idence de la mortalité en termes de superposition de générations et de transformation de
la vision de la vie et de la mort (fig. 6). Pour le sexe féminin on compte près de 75 % de
survivantes à 75 ans aujourd'hui, contre à peine plus de 25 °7o il y a seulement 50 ans.
III. Un recul quasi général des taux de mortalité par cause de décès
Le déplacement de la morbidité en direction des grands âges résulte d'une améliora
tion des conditions de survie à tous les âges.
En dehors des tumeurs qui continuent bon an mal an à provoquer le décès de 3 per
sonnes sur 1 .000 chaque année (soit près du tiers des décès), toutes les causes de décès voient
leur incidence régresser (fig. 7), même l'alcoolisme et les morts violentes qui avaient vu
leur importance gonfler dans les années 50.
Le rôle de chacune des causes de décès est fortement différentiel selon l'âge des vict
imes et la structure par âge de la population soumise à risque intervient donc dans la déter
mination des taux de mortalité selon la cause de décès. Plus une population sera jeune,
plus la mortalité par accidents sera importante, plus une population sera vieillie, plus les
maladies de l'appareil circulatoire interviendront comme cause de décès.
Les graphes de la figure 8 mettent bien en lumière la variabilité des causes de décès
selon l'âge, mais aussi selon le sexe, variabilité que le mode de représentation choisi ici

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