La mortalité maternelle en France au XVIIIe siècle - article ; n°6 ; vol.38, pg 975-994
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Description

Population - Année 1983 - Volume 38 - Numéro 6 - Pages 975-994
Gutierrez Hector et Houdaille Jacques. — La mortalité maternelle en France au XVIII siècle. La reconstitution des familles faite pour les 39 villages de l'échantillon nominatif de l'enquête de l'INED sur la population française de 1700 à 1829 permet d'étudier l'importance, les variations régionales et l'évolution de la mortalité maternelle. Ont été considérés comme décès maternels tous ceux survenus dans les deux mois qui suivirent une naissance. Une correction a dû être faite pour tenir compte du sous-enregistrement probable des ondoyés décédés, c'est-à-dire des enfants dont le baptême n'a pas été enregistré parce qu'il s'agissait d'un enfant mort-né ou qui ne vécut que très peu de temps. La mortalité maternelle peut ainsi être estimée à 11,5 pour 1000 naissances. Elle aurait un peu baissé au cours des 130 années étudiées et aurait beaucoup varié d'une région à l'autre.
Gutierrez Hector and Houdaille Jacques. — Maternal Mortality in France During the 18th Century. A family reconstitution study for 39 villages in the nominal sample of the study carried out by IN ED into the development of the French population between 1700 and 1829 makes it possible to study the extent, regional fluctuations and development of maternal mortality. All deaths of women which occurred within two months of their giving birth were considered to be maternal deaths. An allowance needed to be made for the understatement of births of children who were baptized privately and did not appear in the baptismal register, either because they were stillborn or lived for only a very short time. It is estimated that maternal mortality was 11.5 per 1000 births. There is evidence for a decline during the 130 years studied and it is clear that there were considerable differences between different regions.
Gutierrez Hector y Houdaille Jacques. — La mortalidad materna en Francia en el siglo XVIII. La encuesta del INED sobre la población de Francia en el siglo XVIII (1700-1829), comprende en su parte nominativa 39 comunas rurales. El método de reconstitución de familias permite obtener, a partir de los datos de esta muestra, información sobre la mortalidad materna, para estudiar su importancia, sus variaciones régionales y su evolución. Se ha definido como muertes maternas todas las defunciones de mujeres ocurridas durante el parto o en los dos meses siguientes al nacimiento de un hijo. Se estimé la omisión de las defunciones de madrés en los casos en que el hijo nace muerto o fallece poco tiempo después de nacer. Se propuso un método para corregir esta omisión. La tasa de mortalidad materna obtenida para el conjunto del periodo es de 11,5 p. 1000 nacimientos. Se observé un descenso de esta mortalidad en el curso de los 130 aňos que comprende el estudio y se constataron variaciones régionales importantes.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 157
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Hector Gutierrez
Jacques Houdaille
La mortalité maternelle en France au XVIIIe siècle
In: Population, 38e année, n°6, 1983 pp. 975-994.
Citer ce document / Cite this document :
Gutierrez Hector, Houdaille Jacques. La mortalité maternelle en France au XVIIIe siècle. In: Population, 38e année, n°6, 1983
pp. 975-994.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1983_num_38_6_17819Résumé
Gutierrez Hector et Houdaille Jacques. — La mortalité maternelle en France au XVIII siècle. La
reconstitution des familles faite pour les 39 villages de l'échantillon nominatif de l'enquête de l'INED sur
la population française de 1700 à 1829 permet d'étudier l'importance, les variations régionales et
l'évolution de la mortalité maternelle. Ont été considérés comme décès maternels tous ceux survenus
dans les deux mois qui suivirent une naissance. Une correction a dû être faite pour tenir compte du
sous-enregistrement probable des ondoyés décédés, c'est-à-dire des enfants dont le baptême n'a pas
été enregistré parce qu'il s'agissait d'un enfant mort-né ou qui ne vécut que très peu de temps. La
mortalité maternelle peut ainsi être estimée à 11,5 pour 1000 naissances. Elle aurait un peu baissé au
cours des 130 années étudiées et aurait beaucoup varié d'une région à l'autre.
Abstract
Gutierrez Hector and Houdaille Jacques. — Maternal Mortality in France During the 18th Century. A
family reconstitution study for 39 villages in the nominal sample of the study carried out by IN ED into
the development of the French population between 1700 and 1829 makes it possible to study the
extent, regional fluctuations and development of maternal mortality. All deaths of women which occurred
within two months of their giving birth were considered to be maternal deaths. An allowance needed to
be made for the understatement of births of children who were baptized privately and did not appear in
the baptismal register, either because they were stillborn or lived for only a very short time. It is
estimated that maternal mortality was 11.5 per 1000 births. There is evidence for a decline during the
130 years studied and it is clear that there were considerable differences between different regions.
Resumen
Gutierrez Hector y Houdaille Jacques. — La mortalidad materna en Francia en el siglo XVIII. La
encuesta del INED sobre la población de Francia en el siglo XVIII (1700-1829), comprende en su parte
nominativa 39 comunas rurales. El método de reconstitución de familias permite obtener, a partir de los
datos de esta muestra, información sobre la mortalidad materna, para estudiar su importancia, sus
variaciones régionales y su evolución. Se ha definido como muertes maternas todas las defunciones de
mujeres ocurridas durante el parto o en los dos meses siguientes al nacimiento de un hijo. Se estimé la
omisión de las defunciones de madrés en los casos en que el hijo nace muerto o fallece poco tiempo
después de nacer. Se propuso un método para corregir esta omisión. La tasa de mortalidad materna
obtenida para el conjunto del periodo es de 11,5 p. 1000 nacimientos. Se observé un descenso de esta
mortalidad en el curso de los 130 aňos que comprende el estudio y se constataron variaciones
régionales importantes.MORTALITE MATERNELLE LA
EN FRANCE AU XVIIIe SIÈCLE
le par mérite les La partisans médicalisation de faire d'un pratiquement retour de l'accouchement à la disparaître « nature », le souvent a risque cependant dénoncée de décéeu
der pour les mères à la naissance de leurs enfants. On oublie
en effet que le risque de mourir en couches a été divisé par
70 entre le xvine siècle et l'époque actuelle *. Hector Gutier
rez ** et Jacques Houdaille ***, en reconstituant la « mort
alité maternelle » dans les 39 villages de la grande enquête
sur la France ancienne réalisée par Louis Henry **** mont
rent en effet l'ampleur du fléau, mais aussi l'inégalité des
risques selon les régions et selon les âges.
Actuellement la « mort maternelle » se définit comme le décès d'une
femme survenu au cours de la grossesse ou dans un délai de 42 jours
après sa terminaison, quelle qu'en soit la durée ou la localisation, pour
une cause quelconque déterminée ou aggravée par la grossesse ou les
soins qu'elle a motivés, mais ni accidentelle, ni fortuite... » [1].
Dans les pays industrialisés, la mortalité maternelle est devenue un
phénomène extrêmement rare. Sur les quelque cinq cents milliers de décès
qui surviennent chaque année en France, la statistique médicale des
causes de décès n'enregistre qu'une centaine de morts maternelles [2].
Le taux de mortalité maternelle représente le nombre de décès liés à
la maternité (accouchements et complications de la grossesse, de l'acco
uchement et des suites de couches) pour 100 000 naissances vivantes. Mais
pour le passé, étant donné les chiffres élevés de décès maternels, il suffit
de donner ces taux pour 1 000 naissances vivantes.
*** Pour Chargé une de femme recherche à partir à l'INED. de 15 ans.
*** Maître de à
**** Numéro spécial : Démographie historique, Population, 1975.
Population, 6, 1983, 975-994. 976 LA MORTALITÉ MATERNELLE
Dans les dernières décennies, la baisse de la mortalité maternelle
a été spectaculaire en France. Les taux ont été les suivants :
Périodes Taux (p. 100 000)
1947-1948 85,5
56,3 1957-1958
1967-1968 30,5
1975-1977 16,3
Source : Voir [3] et [4].
En allait-il de même sous l'Ancien Régime ?
L'évaluation directe de l'incidence de la mortalité par suite de
couches, indépendamment des épidémies qui affectaient aussi les mères
dans les mois suivant l'accouchement, est pratiquement impossible pour
le passé, en l'absence des statistiques des causes médicales de décès.
« Pour le passé, la succession rapide des grossesses implique une
mortalité accrue durant la période féconde, mais la mesure de la part
réelle des décès par suite de l'accouchement, de celle qui résulte de malad
ies infectieuses, reste problématique. En effet, les deux événements
peuvent être concomitants, mais sans liens réels. Ainsi, la possibilité de
connaître l'ensemble des décès d'origine obstétricale est exclue... » [5].
La méthode de reconstitution de familles, à partir des registres
paroissiaux, permet de contourner cette difficulté. En étudiant la mortal
ité féminine dans les mois suivant les couches on peut, en effet, se faire
une idée de la mortalité maternelle sous l'Ancien Régime.
La reconstitution de familles de l'enquête de l'INED sur la popul
ation rurale de la France, de 1700 à 1829, nous fournit des données
sur une population non sélectionnée, et permet d'étudier la mortalité des
mères dans les mois qui suivent la naissance d'un enfant, selon diffé
rentes caractéristiques démographiques. Cette enquête porte sur 39 vi
llages tirés au hasard et répartis dans toute la France. Les résultats sont
donc à peu près représentatifs de la France rurale ancienne.
L'hypothèse consiste à considérer comme mortes en couches les
femmes décédées dans un certain délai, après l'accouchement. Comme
beaucoup d'autres auteurs, nous avons retenu ici un délai de 60 jours (1).
<x> Alain Bideau [5] considère comme liés à la maternité tous les décès qui
surviennent moins de 60 jours après un accouchement.
S. Peller [6] a compté comme morts en couches, celles qui survenaient dans
les deux mois qui suivaient une naissance et a étudié cette question à partir de
généalogies de familles souveraines.
Voir suite de la note page ci-contre. FRANCE AU XVIIIe SIÈCLE 977 EN
Les fiches de famille II y a deux premières catégories de fiches de
famille suivant que la date de mariage est
connue (fiches M) ou inconnue (fiches E); puis deux autres catégories
suivant qu'il y a une fin d'observation (fiches F, fermées) ou qu'il n'y en
a pas (fiches O, ouvertes). Par combinaison, on a quatre grandes caté
gories de fiches : MF (fiches M, fermées), MO (fiches M, ouvertes). EF
(fiches E, fermées) et EO (fiches E, ouvertes) <2).
Dans notre enquête nous avons observé 1 347 décès mate

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