La notion de crise est-elle périmée ? - article ; n°4 ; vol.9, pg 612-644
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Description

Revue économique - Année 1958 - Volume 9 - Numéro 4 - Pages 612-644
33 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1958
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

C. Cordebas
La notion de crise est-elle périmée ?
In: Revue économique. Volume 9, n°4, 1958. pp. 612-644.
Citer ce document / Cite this document :
Cordebas C. La notion de crise est-elle périmée ?. In: Revue économique. Volume 9, n°4, 1958. pp. 612-644.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1958_num_9_4_407315NOTION DE CRISE EST-ELLE PERIMEE LA
La science économique contemporaine cherche moins étudier des
mécanismes analyser effet de décisions économiques sur ces méca
nismes décisions qui peuvent traduire un effort aménagement des insti
tutions Or de toutes les décisions économiques les plus importantes con
cernent investissement et la production car elles déterminent le volume
du produit national dans le temps Tant que ces décisions économiques
ont été laissées initiative individuelle leur résultat était assimilable au
fonctionnement un mécanisme hui les décisions
nécessitent une compétence accrue et ont une telle portée elles ne
peuvent laisser Etat indifférent que économie soit capitaliste ou socia
liste industrialisée ou sous-développée Cependant selon les régimes la
coordination des décisions en matière investissement et de production
est plus ou moins achevée Il est généralement admis hui une
part une coordination accentuée telle que la réalise la planification inté
grale de économie empêche la survenance de déséquilibres généralisés
et apparition de crises et autre part que les mécanismes du marché
altérés par intervention de Etat comme ils le sont dans les économies
capitalistes actuelles ne réalisent une coordination imparfaite et laissent
subsister le danger de crises Cependant les économies capitalistes semblent
posséder hui des armes une certaine efficacité pour lutter contre
ces crises Une semblable appréciation de la réalité paraît exacte mais
assez dépourvue de nuances et de précisions Elle témoigne en tous cas
une certaine négligence dans la définition des termes employés et une
regrettable confusion entre amplitude des fluctuations économiques et
existence de celles-ci
existence un équilibre approximatif entre la masse des revenus
distribués et la masse des biens produits est soulignée notamment par
Jean MABCZEWSKI dans le tome II de son ouvrage Planification et Crois
sance des démocraties populaires P.U.F. 1956
Telle semble être en effet attitude prêtée par la presse économique
quotidienne et hebdomadaire aux dirigeants anglo-saxons et américains NOTION DE CRISE 613 LA
II est en effet indiscutable que la planification intégrale supprime les
crises marquées par extension du chômage la baisse des prix de gros
et de détail la chute des niveaux de production et un marasme affectant
tous les secteurs la suite une contagion successive Il est également
tout aussi indiscutable que les pays capitalistes ont acquis une certaine
maîtrise des mesures anticycliques et que on constate depuis la fin de
la deuxième guerre mondiale une atténuation telle dans ampleur et dans
la périodicité des phénomènes cycliques on préfère substituer le mot de
fluctuation celui de cycle et celui de récession celui de
crise les désajustements éprouvés ne gagnant ni tous les secteurs du
pays ni tous les pays voisins et ressemblant davantage des pauses dans
la croissance de véritables crises économiques Cependant il est impli
citement admis
il existe pas de fluctuations économiques dans les économies
planifiées parce que les désajustements ils existent ne peuvent être que
de faible amplitude
que par contre la modération des récessions dans les économies
capitalistes suppose selon les uns une chance qui ne saurait durer et que
ruinera tôt ou tard une crise américaine voire allemande ou suivant les
autres la suppression de toutes fluctuations économiques une conception
aussi tranchée il convient de substituer une étude synthétique de la réali
sation de équilibre selon les régimes économiques qui permettra de tenter
apprécier si la notion même de crise économique est ou non périmée
Car les notions économiques les plus fondamentales sont aussi celles qui
sont les plus controversées ec les plus complexes et les progrès une
science sont jalonnés par abandon et la réintroduction de telles notions
Ce qui est produit pour la notion de valeur risque-t-il de se produire
pour la notion de crise économique
Pour répondre cette question il convient aller du simple au com
plexe Dans une première partie nous verrons que la planification sup
prime effectivement les crises au sens classique du mot mais elle laisse
subsister des fluctuations et dans une seconde partie que le capitalisme lui-
même ne connaît plus de crises mais des récessions qui si on les examine
de plus près ressemblent beaucoup aux désajustements observés dans les
économies planifiées la raison de cette similitude devant être cherchée
dans la transformation des régimes 614 REVUE CONOMIQUE
EQUILIBRE ET PLANIFICATION
La connaissance et étude de économie planiûée dont le fonctionne
ment est très différent de celui des économies du monde occidental est
encore heure actuelle mal intégrée dans ensemble du corps doctrinal
économique de Occident
En effet la planification est condamnée la plupart du temps priori
parce que trop souvent liée un système politique abolition des libertés
asservissement par des méthodes inhumaines des êtres aux uns poursui
vies par les dictatures socialistes ayant révolté les démocraties nous avons
tendance rejeter tout en bloc au nom une échelle de valeurs et un
concept de la liberté qui restent bien que souvent oubliés arrière-plan
de la pensée économique occidentale
La planification étant devenue une réalité économique moderne impos
sible ignorer la tendance actuelle prédominante pour ceux qui se
refusent nier cette existence est en considérer uniquement le côté tech
nique est-à-dire les avantages en tant que mécanisme économique sur
tout en matière équilibre Paradoxalement équilibre et non plus le
profit étant actuellement objectif prédominant de la plupart des écono
mies la situation un capitalisme obstinant nier la planification devient
particulièrement inconfortable Encore serait-il bon de savoir si réellement
le principal avantage de la planification en tant que mécanisme économique
est vraiment équilibre et si dans ce cas la planification est compara
tivement aux systèmes libéraux et au capitalisme le meilleur instrumenc
permettant établir et de maintenir équilibre économique une nation
Or depuis 1953 on ne peut plus affirmer que les régimes planifiés soient
exempts de désajustements graves analogues des crises constatation révo
lutionnaire dont on pas encore suffisamment pris conscience
Le crise de type capitaliste
ne peuvent pas exister en économie planifiée
Bien que les crises aient beaucoup contribué aiguillonner la recherche
économique notamment en remettant en question la loi des débouchés
Voir DüpBiEZ Les Mouvements économiques généraux Louvain
1947 et PAQUET Le Conflit historique entre la loi des débouchés et le
principe de la demande effective Paris Colin 1963 LA NOTION DE CRISE 615
et en orientant les recherches vers la compréhension une évolution dyna
mique elles constituent cependant le plus lourd passif du capitalisme par
la déperdition de forces productives entraînent les fluctuations écono
miques dans un monde où sévit et sévira encore longtemps la rareté La
théorie de la planification ne se fait pas faute insister sur la suppression
radicale des crises et de toutes fluctuations économiques dans une écono
mie où les décisions sont prises au centre et non par intermédiaire du
mécanisme du marché
En effet la survenance une crise classique de type capitaliste semble
inconcevable en économie planifiée quel en soit le mécanisme variable
suivant les auteurs les uns accordant la psychologie une part importante
autres faisant jouer essentiellement la monnaie et le crédit les troisièmes
enfin peut-être les plus séduisants faisant de la crise le point de retour
nement une oscillation dans le rythme toujours irrégulier des investisse
ments La planification détruit ces trois possibilités de désajuscements
Aux explications psycho

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