La perception du mouvement résultat d un trouble de la localisation ? - article ; n°1 ; vol.45, pg 156-170
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Description

L'année psychologique - Année 1944 - Volume 45 - Numéro 1 - Pages 156-170
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1944
Nombre de lectures 5
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

V. Fellenius
La perception du mouvement résultat d'un trouble de la
localisation ?
In: L'année psychologique. 1944 vol. 45-46. pp. 156-170.
Citer ce document / Cite this document :
Fellenius V. La perception du mouvement résultat d'un trouble de la localisation ?. In: L'année psychologique. 1944 vol. 45-46.
pp. 156-170.
doi : 10.3406/psy.1944.8160
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1944_num_45_1_8160de Psychologie et de Pédagogie de l'Université de Stockholm) (Institut
X
LA PERCEPTION DU MOUVEMENT
RESULTAT D'UN TROUBLE DE LA LOCALISATION ?
par V. Fellenius
Un neurologue allemand, P. Christian, a procédé il y a
quelques années à la Clinique Ludolf-Krehl de Heidelberg à
d'intéressantes expériences1. Le sujet est placé dans un fauteuil
pivotant. A environ 1 m. 50 juste devant lui et à la hauteur de
sa tête se trouve une source lumineuse fixée au fauteuil et
entraînée ainsi dans tous les mouvements de celui-ci. Mais le
sujet ne connaît pas ce dispositif : à son entrée dans la salle
d'expériences, il porte sur les yeux un bandeau qu'on enlève
seulement après avoir plongé la pièce dans l'obscurité. Tout
d'abord la source lumineuse est éteinte. Puis le fauteuil est
animé d'un mouvement très lent de rotation qui s'accélère
de 1/6 à 1/3 de degré à la seconde. Le sujet n'a nullement
conscience de cette rotation. D'après la plupart des recherches,
le seuil de la perception de la rotation pour un sujet en position
verticale est normalement supérieur à une accélération de
1° par seconde, soit -une accélération trois fois plus forte que
celle appliquée dans cette expérience. Le fauteuil étant en
rotation, on allume la source lumineuse entraînée dans le
mouvement : immédiatement le sujet voit nettement celle-ci
se déplacer latéralement dans la direction du mouvement réel
de rotation. En d'autres termes, il voit la source lumineuse se
déplacer du plan médian vers la droite ou vers la gauche, bien
qu'en réalité il ne se produise aucune modification de l'angle
relatif.
Pour Christian lui-même, le principal intérêt de cette
1. P. Christian. Wirklichkeit und Erscheinung in der Wahrnehmung
von Bewegung. Z. /. Sinnesphysiologie, 68, p. 151 (1940). Avant Christian,
Kleint a décrit une expérience analogue dans une étude sur la perception
i isolée » de mouvement (Z. f. Psychologie, 143, p. 289). FELLENIUS. LA PERCEPTION DU MOUVEMENT 157 V.
expérience résidait dans le fait qu'« une excitation vestibulaire
sub-liminale atteint la conscience dans un domaine sensible
tout à fait différent », (le domaine optique). Que de faibles
excitations vestibulaires, produites par rotation, par des agents
électriques ou caloriques, ne se traduisent très souvent à la
conscience par une transformation optique que sous forme de
mouvements» apparents, est après les recherches de Kleint,
de Gertz, Fischer, Vogel et de beaucoup d'autres, un fait trop
bien établi pour qu'on s'en étonne. Il y a d'ailleurs une
manière très simple de s'en convaincre1 : si, les yeux fermés,
on pivote rapidement de quelques tours sur le sol et si l'on
attend le moment où l'image consécutive négative ne puisse
plus être perçue somatiquement, on éprouve nettement en
ouvrant à nouveau les yeux, l'impression que les objets situés
dans la pièce continuent encore pendant quelques instants à
se déplacer dans la direction de la rotation. Nous ne nous
attarderons pas aux spéculations gratuites et mêlées d'absurd
ités par lesquelles Christian, en adhérant partiellement à la
théorie de la perception de von Weizäcker, essaie d'expliquer
les résultats de ses expériences. Ils ont été sévèrement cri
tiqués, spécialement par W. Metzger2.
Selon nous l'intérêt de cette expérience réside dans l'is
olement et le renforcement qu'elle a réalisés ties mouvements
apparents d'origine vestibulaire et dans le fait qu'elle permet
ainsi une étude plus systématique et plus-quantitative de cer
taines questions discutées concernant leur production, mais
nous sommes obligés de constater le caractère fragmentaire et
le manque de précision des indications fournies par Christian
sur la vitesse et la direction du mouvement apparent de la
source lumineuse.
Nous avons refait l'expérience de Christian à l'occasion de
certaines recherches effectuées récemment à l'Institut de
Psychologie de l'Université de Stockholm sur les troubles dits
« toniques » de l'orientation et de la localisation. J'ai pu me
servir d'un dispositif qui, grâce au simple procédé d'accélé
ration en chute verticale, permet d'obtenir une accélération de
1. Il nous paraît illogique et inexact de parler ici, comme Je font
Christian et d'autres auteurs, d'un abaissement du seuil (Ausserordentliche
Verfeinerung der Beivegungsschwelte ), étant donné que les sensations spé
cifiques de rotation ne sont pas affectées dans ce cas par les impressions
optiques.
2. W. Metzger. ?ur anschaulichen Repräsentation von Rotations
vorgängen. Z. /. PsyckoL, 68 (1940), p. 261. 158 MÉMOIRES ORIGINAUX ^
rotation déterminée d'avance et très régulière, laquelle cons
titue un facteur assez important quand on veut travailler sur
des excitations vestibulaires très faibles, comme c'est le cas
dans notre expérience. Dans les grandes lignes, nos expériences
ont confirmé les résultats obtenus par Christian.
1. L'illusion optique de mouvement se produit déjà avec
un surcroît d'accélération de 1/4 à 1/2° par seconde, alors que
le sujet a constamment l'impression d'être parfaitement
immobile ;
2. Le mouvement apparent se rattache directement aux
excitations vestibulaires :
a) L'impression de mouvement ne se produit pas immé
diatement après la mise en mouvement (si la source lumi
neuse est allumée dès le début), mais seulement après un cer
tain temps de latence, variant en raison inverse de l'intensité
de l'accélération ;
b) Si le mouvement est uniforme (vitesse constante de
rotation) il ne se produit pas de mouvement apparent ;
c) Si l'on ralentit la vitesse de rotation, le point lumineux
se déplace en sens inverse et si l'on arrête la rotation, il se
produit des images consécutives nettes et le mouvement
apparent du point lumineux présente une phase initiale accé
lérée. Dans certains cas, on a pu également observer des
images consécutives secondaires et même tertiaires.
Cependant Christian s'exprime d'une manière étonnam
ment vague au sujet de la direction dans laquelle se déplace
le point lumineux. Tantôt il déclare que le sujet voit le point
lumineux se déplacer dans la direction et à la vitesse qui co
rrespondent exactement à ses propres mouvements, tantôt il
constate que souvent le point se déplace « très nettement » en
sens inverse de la rotation réelle. On peut certainement
ramener ces contradictions à la diversité des indications
données par les sujets. Nos expériences ont, sur ce point,
donné les résultats suivants : 1) Quand nous avons accéléré
la rotation de 0,50 à 1° à la seconde, les sujets ont tous et
toujours vu le point lumineux se déplacer dans la direction
réelle de rotation (12 sujets soumis chacun à 8 expériences de
rotation, dont 4 à gauche et 4 à droite) à condition de n'avoir
pas immédiatement avant l'expérience été soumis à des exci
tations vestibulaires trop fortes (cf. plus bas) ; 2) Dans les cas
de faible accélération, c'est-à-dire à la limite du « seuil
optique », les sujets ont pu noter parfois des impressions FELLENIUS. — LA. PERCEPTION DU MOUVEMENT 159 V.
motrices divergentes, mais ont indiqué en même temps que
ces impressions étaient très vagues et très instables. Nous
pensons que les contradictions notées dans les résultats de
Christian sont dues à des irrégularités techniques dans la
production de l'excitation. Étant donne l'extrême sensibilité
qui nous semble caractériser la réaction optique, d'infimes
variations produites -par hasa

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