La photographie au service de l histoire d Afrique : Présentation de documents photographiques conservés à la photothèque de la bibliothèque universitaire d Abidjan. - article ; n°37 ; vol.10, pg 125-143
24 pages
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La photographie au service de l'histoire d'Afrique : Présentation de documents photographiques conservés à la photothèque de la bibliothèque universitaire d'Abidjan. - article ; n°37 ; vol.10, pg 125-143

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Description

Cahiers d'études africaines - Année 1970 - Volume 10 - Numéro 37 - Pages 125-143
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Christian Forlacroix
La photographie au service de l'histoire d'Afrique : Présentation
de documents photographiques conservés à la photothèque de
la bibliothèque universitaire d'Abidjan.
In: Cahiers d'études africaines. Vol. 10 N°37. 1970. pp. 125-143.
Citer ce document / Cite this document :
Forlacroix Christian. La photographie au service de l'histoire d'Afrique : Présentation de documents photographiques conservés
à la photothèque de la bibliothèque universitaire d'Abidjan. In: Cahiers d'études africaines. Vol. 10 N°37. 1970. pp. 125-143.
doi : 10.3406/cea.1970.2846
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cea_0008-0055_1970_num_10_37_2846CHRISTIAN FORLACROIX
La photographie au service de histoire Afrique
Présentation de documents photographiques
conservés la photothèque de la bibliothèque universitaire Abidjan
Les historiens utilisent peu les documents photographiques si ce
est pour ajouter une illustration leurs travaux Cela tient sans doute
ce que la photographie utilisable seulement pour la période contem
poraine ne fait que compléter une masse autres documents autres
sources auxquels les historiens sont plus habitués La photographie
apporte en général un témoignage supplémentaire très partiel et
souvent cause des intentions des photographes pas aussi objectif
on pourrait espérer de cette technique qui devrait fournir presque
par définition des documents dépourvus de toute subjectivité
Pour histoire africaine cependant la photographie présente un
très grand intérêt étant donné la rareté ou absence autres sources
information La tradition orale en effet pour importante elle soit
ne donne que peu indications sur la vie quotidienne comme toute
histoire conservée par la mémoire elle garde un aspect épopée elle
retient essentiellement extraordinaire les aspects glorieux ou catas
trophiques des événements Bien sûr historien peut en déduire une
partie de la civilisation et des genres de vie Mais il lui manque toute
une série de documents courants en Europe comme les lettres per
sonnelles les comptes les inventaires les romans les dessins et
autres sources où on peut tirer des renseignements sur la vie quo
tidienne une époque précise De plus il reste en Europe de multiples
objets et des constructions qui témoignent également de la vie passée
En Afrique les sont très fragiles la modernisation en
cours qui se fait très vite entraîne parfois la destruction systématique
de habitat traditionnel et le remplacement des objets courants par
des objets importation ou inspiration européenne
historien désirant retrouver les aspects matériels et quotidiens
de la civilisation africaine traditionnelle ne dispose donc essentielle
ment que des descriptions faites par des voyageurs ou des travaux
ethnologues professionnels ou amateurs Un souci de conservation CHRISTIAN FORLACROIX
CARTE Trajet suivi par la mission Binger et Monnier PHOTOGRAPHIE AU SERVICE DE HISTOIRE AFRIQUE 127 LA
des objets traditionnels commence seulement apparaître en Côte
Ivoire par exemple les associations historiens et les services officiels
de ducation nationale joignent leurs efforts pour encourager les
jeunes générations conserver ces témoignages de leur passé
ces documents le témoignage photographique quand il existe
apporte un précieux complément information car il montre des
détails matériels compris ceux qui ont pu échapper la description
des voyageurs qui se sont en général intéressés ce qui leur paraissait
le plus étranger selon leurs sensations personnelles ou des catégories
précises et limitées de faits selon leur mission ou leur goût Un bon
exemple de ce témoignage photographique de sa valeur historique
peut être donné par la série des photographies prises par Marcel
Monnier dans la Côte Ivoire naissante
Issu une famille industriels du Jura Marcel Monnier1 avait été
pris de la nevre aventures et de découvertes qui animait beaucoup
de ses contemporains Abandonnant les entreprises familiales il avait
fait une exploration du cours de Amazone Ce voyage et la relation
il en avait publiée avaient fait connaître dans les milieux intéressés
par les voyages et les explorations Le journal Le Temps se était
attaché comme collaborateur habituel
Il ne semble pas que Marcel Monnier ait été particulièrement attiré
par Afrique mais il rencontra Paris en 1891 Binger qui venait de
réussir la grande exploration de la boucle du Niger de Bamako
Grand-Bassam en passant par le pays Mossi Kong Bondoukou Binger
préparait un nouveau départ dans cette région de Afrique pour
consolider les résultats obtenus il proposa Monnier de accompagner
Monnier chercha se rendre utile expédition projetée Il décida
en être historiographe en accompagnant ses notes un reportage
photographique qui serait le premier dans intérieur de Afrique
occidentale Il était pas très au courant de cette technique relative
ment nouvelle mais il se prépara avec tout le sérieux et la minutie
un professionnel Son voyage en Amazonie lui avait donné expé
rience des longues randonnées dans les pays difficiles parcourir des
climats équatoriaux Binger le chef de la mission avait un grand
souci du détail et était très habitué aux longues missions dans les pays
africains Il connaissait déjà pour avoir traversé une fois le pays qui
allait être parcouru Les efforts convergents de ces deux hommes
expliquent que la préparation du matériel ait été très soignée ce qui
permis obtenir excellents résultats
La Compagnie Fran aise de Photographie de Paris fourni le
Nous tenons exprimer nos très vifs remerciements au professeur et
Madame A.-M Monnier qui ont bien voulu nous parler de Marcel Monnier
et nous ont grandement facilité la consultation de ses collections 128 CHRISTIAN FORLACROIX
matériel un petit appareil chambre métallique baptisé photosphère
Il permettait impressionner des plaques de très faibles dimensions
cm sur i2 cm Ces plaques au gélatino-bromure étaient suffisam
ment sensibles pour photographier des personnages en mouvement
pas trop rapide cependant car sur certaines photos des personnages
sont flous Vers 1890 la photographie était déjà bien connue et large
ment utilisée mais encombrement du matériel et la fragilité des
plaques rendaient encore le reportage extérieur délicat Marcel Monnier
donc tenté et réussi une opération difficile qui consistait transporter
tout un matériel fragile travers les multiples difficultés du parcours
la barre abord il fallut franchir plusieurs fois Grand-Bassam
et Assinie en baleinières ou en pirogues puis les longs trajets sur les
sentiers mal tracés ou inexistants de la forêt les passages périlleux
sur les rapides du et comme fond de tableau permanent les
80 ou 90 humidité relative qui pendant les neuf mois que expé
dition passé en Côte Ivoire ont dû poser un délicat problème de
conservation des plaques vierges ou impressionnées Ceux qui font
hui de la photographie en zone equatoriale savent combien
il est difficile de conserver en bon état le matériel et les photos dans
des conditions techniques pourtant bien meilleures
Le reportage photographique de Marcel Monnier incontestable
ment un caractère narratif il été voulu par son auteur pour raconter
son voyage Mais ce caractère se retrouve surtout dans la sélection et
la publication des photos dans La France Noire1 qui est un récit de
expédition Pour cet ouvrage Marcel Monnier et son éditeur ont
recherché des photos caractéristiques exotiques ce choix apporte
rait un témoignage limité et quelque peu subjectif Mais Monnier
pu faire tirer agrandir et présenter au public dans une exposition
qui eut lieu cole des Beaux-Arts Paris en décembre 1892
sept cent soixante-sept photos choisies pour leurs qualités techniques2
est donc au moins un millier de plaques que le photographe avait dû
essayer impressionner au cours du voyage pour que la sélection des
photos présentables atteigne encore ce chiffre Il semble donc que
pendant expédition Marcel Monnier ait rempli consciencieusement la
mission il était donnée de photographier le plus possible tout ce
il voyait pour compléter la documentation scientifique accumulée
par Binger et ses compagnons
Cependant malgré sa bonne volonté Monnier dû se soumettre
aux impératifs techniques dus aux limites de son matériel Son matériel
était relativ

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