La police des mineurs: Manchester à la fin du XIXe et au début du XXe siècle - article ; n°1 ; vol.18, pg 31-42
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Déviance et société - Année 1994 - Volume 18 - Numéro 1 - Pages 31-42
Cet article discute le programme victorien et édouardien pour discipliner et réformer les jeunes et sa poursuite dans l'immédiate après-guerre. La recherche a porté sur Manchester. Elle souligne l'intrication des services publics et privés, ceux-ci jouant un rôle moteur. Une relation de coopération entre les institutions charitables et les services répressifs constitue un aspect d'une totalité basée sur le besoin ressenti de former et de discipliner ceux des enfants des plus basses couches de la classe ouvrière, qui passaient leur temps dans la rue, pour travailler ou pour se distraire.
The paper discusses the Victorian and Edwardian programme for juvenile discipline and reform and its early post-war continuation in Britain, taking Manchester as the focus of the research. The emphasis is on the way in which the work of private and public agencies interlocked in this field, with the private charities providing the lead. A cooperative relationship between philanthropic and corrective agencies formed part of a totality based on the perceived need for the training and disciplining of those children from the lower ranks of the working class who spent their time in the streets, whether for work of leisure.
Die vorliegende Abhandlung greift viktorianische Vorstellungen sowie solche der Zeit von Edward II. zur disziplinierung und Resozialisierung jugendlicher Straftater auf und erortert im ubrigen auch das Wiederaufleben dieser Vorstellungen in der unmittelbaren Nachkriegszeit. Die Untersuchung konzentriert sich auf Manchester. Sie unterstreicht die Zusammenhänge zwischen öffentlichen und privaten Jugendhilfeeinrichtungen, wobei die privaten Trager die treibende Kraft darstellen. Eine kooperative Verbindung zwischen gemeinnutzigen Einrichtungen und repressiven Institutionen stellt ein Element aus einem Gesamtzusammenhang dar, der auf der Perzeption beruht, es sei not wendig, solche Kinder aus den niedrigsten Segmenten der Arbeiterklasse zu erziehen und zu disziplinieren, die auf der Straße leben, sei es, um dort zu arbeiten, sei es, um dort die Freizeit zu verbringen.
Dit artikel behandelt het Victoriaans en Eduardiaans programma om jonge- ren te disciplineren en te hervormen en de manier waarop deze trend zich door- zette in de onmiddellijke naoorlogse période. Het onderzoek heeft betrekking op Manchester. De nadruk wordt gelegd op de wijze waarop openbare en private diensten verweren waren en hoe deze private instellingen de drijvende kracht waren achter deze hele evolutie. Een relatie van samenwerking tussen liefdadi- gheiddsinstellingen en repressieve diensten maakte deel uit van een geheel dat gebaseerd was op de vermeende nood aan training en disciplinering van die kinderen uit de lagere rangen van de arbeidersklasse die hun tijd doorbrachten op straat, zowel om te werken als om zich te vermaken.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 41
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Barbara Weinberger
La police des mineurs: Manchester à la fin du XIXe et au début
du XXe siècle
In: Déviance et société. 1994 - Vol. 18 - N°1. pp. 31-42.
Citer ce document / Cite this document :
Weinberger Barbara. La police des mineurs: Manchester à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. In: Déviance et société.
1994 - Vol. 18 - N°1. pp. 31-42.
doi : 10.3406/ds.1994.1324
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ds_0378-7931_1994_num_18_1_1324Résumé
Cet article discute le programme victorien et édouardien pour discipliner et réformer les jeunes et sa
poursuite dans l'immédiate après-guerre. La recherche a porté sur Manchester. Elle souligne l'intrication
des services publics et privés, ceux-ci jouant un rôle moteur. Une relation de coopération entre les
institutions charitables et les services répressifs constitue un aspect d'une totalité basée sur le besoin
ressenti de former et de discipliner ceux des enfants des plus basses couches de la classe ouvrière, qui
passaient leur temps dans la rue, pour travailler ou pour se distraire.
Abstract
The paper discusses the Victorian and Edwardian programme for juvenile discipline and reform and its
early post-war continuation in Britain, taking Manchester as the focus of the research. The emphasis is
on the way in which the work of private and public agencies interlocked in this field, with the private
charities providing the lead. A cooperative relationship between philanthropic and corrective agencies
formed part of a totality based on the perceived need for the training and disciplining of those children
from the lower ranks of the working class who spent their time in the streets, whether for work of leisure.
Zusammenfassung
Die vorliegende Abhandlung greift viktorianische Vorstellungen sowie solche der Zeit von Edward II. zur
disziplinierung und Resozialisierung jugendlicher Straftater auf und erortert im ubrigen auch das
Wiederaufleben dieser Vorstellungen in der unmittelbaren Nachkriegszeit. Die Untersuchung
konzentriert sich auf Manchester. Sie unterstreicht die Zusammenhänge zwischen öffentlichen und
privaten Jugendhilfeeinrichtungen, wobei die privaten Trager die treibende Kraft darstellen. Eine
kooperative Verbindung zwischen gemeinnutzigen Einrichtungen und repressiven Institutionen stellt ein
Element aus einem Gesamtzusammenhang dar, der auf der Perzeption beruht, es sei not wendig,
solche Kinder aus den niedrigsten Segmenten der Arbeiterklasse zu erziehen und zu disziplinieren, die
auf der Straße leben, sei es, um dort zu arbeiten, sei es, um dort die Freizeit zu verbringen.
Dit artikel behandelt het Victoriaans en Eduardiaans programma om jonge- ren te disciplineren en te
hervormen en de manier waarop deze trend zich door- zette in de onmiddellijke naoorlogse période. Het
onderzoek heeft betrekking op Manchester. De nadruk wordt gelegd op de wijze waarop openbare en
private diensten verweren waren en hoe deze private instellingen de drijvende kracht waren achter deze
hele evolutie. Een relatie van samenwerking tussen liefdadi- gheiddsinstellingen en repressieve
diensten maakte deel uit van een geheel dat gebaseerd was op de vermeende nood aan training en
disciplinering van die kinderen uit de lagere rangen van de arbeidersklasse die hun tijd doorbrachten op
straat, zowel om te werken als om zich te vermaken.Déviance et Société, 1994, Vol. 18, No 1, pp. 31-42
LA POLICE DES MINEURS : MANCHESTER À LA FIN
DU XIXe ET AU DÉBUT DU XXs SIÈCLE
B.WEINBERGER*
Evangélistes, philanthropes, pédagogues et libéraux progressistes furent à la
fin du XIXe siècle les protagonistes les plus en vue du débat sur l'intégration de la
grande masse de la classe ouvrière dans la cité. Toutes sortes de réformateurs
issus des classes moyennes souhaitaient, apparemment, renouer des relations
avec la classe ouvrière et lui faire accepter une nouvelle morale - d'inspiration
bourgeoise1. Le profond clivage de classe des débuts de l'ère victorienne avait
suscité chez les classes moyennes, une fois passées les grandes confrontations
sociales des années 1840 et les vives tensions économiques des années 1860, un
profond désir de combler le fossé. A la guerre de classe devaient succéder la
négociation et le compromis, ainsi qu'en témoigne la légalisation des syndicats et
l'élargissement de leurs droits. L'harmonie sociale remplacerait les antagonismes
de classe et la philanthropie et la réforme morale serviraient de ciment à
l'ensemble.
Dans ce débat, l'attention accordée aux activités et au comportement des
mineurs, non seulement accompagne mais à bien des égards supplante, l'intérêt
porté à la population adulte des quartiers pauvres des villes britanniques. Le pré
sent article s'attache à mettre en évidence certains des processus en jeu à partir
du cas de Manchester ; mais à la différence de la plupart des travaux traitant de
cette question, il insiste sur la place accordée aux mineurs dans l'entreprise réfor
miste bourgeoise. Dans leur étude du remaniement des relations entre les classes
qui intervient à la fin du XIXe siècle, les historiens ont sous-estimé le rôle des
jeunes en tant qu'expression de ces nouvelles relations. Or, il est manifeste que le
désir d'obtenir des jeunes un certain type de comportement constitue un élément
essentiel du programme réformiste. A partir de V Education Act de 1870, la dis
cussion sur la relation entre l'école et l'emploi rétribué et sur le contrôle des loi
sirs offrit aux réformateurs un terrain sur lequel agir afin de pousser à l'instaura
tion des relations de dépendance et d'autorité qu'ils préconisaient. Si les
réformistes ont consacré aux jeunes une si grande part de leurs efforts, c'est ju
stement parce qu'ils voyaient en eux le champ d'application idéal du type de rela
tions entre les classes qu'ils appelaient de leurs vœux.
* University of Warwick ; traduit par Daniel Blanchard.
1 Stedman Jones, 1974.
31 dans la seconde moitié du XIXe siècle que l'intérêt pour les enfants des C'est
rues a pris de l'ampleur. La jeunesse se retrouva au centre de toutes sortes de
préoccupations morales et juridiques, et en particulier les jeunes délinquants,
parce qu'ils représentaient à la fois une génération criminelle en germe et la part
ie des classes inférieures la plus susceptible d'être amendée et réformée. D'une
façon générale, ce fut là un terrain dans lequel l'initiative privée précéda l'inte
rvention publique et resta fort en avance sur elle, en ce temps qu'on a pu appeler
Vâge héroïque de la charité. Ce furent des organismes privés qui dans une large
mesure définirent les tâches et fournirent le personnel des premières institutions
chargées de la prévention de la délinquance juvénile et du suivi des délinquants
mineurs. Les responsables hommes et femmes de ces organismes devinrent les
experts reconnus qu'on appela à témoigner devant les commissions d'enquête
parlementaires et dont les magistrats et les conseillers municipaux sollicitaient
l'opinion. Les établissements qu'ils mirent sur pied, depuis les foyers jusqu'aux
clubs de jeunes, concrétisèrent un effort considérable pour surveiller, influencer
et diriger l'existence des adolescents des centres-villes. Mais la puissance
publique s'impliqua également. A partir des années 1870, avec l'instauration de
l'enseignement obligatoire et la réglementation de la vente dans la rue par les
mineurs, l'Etat, incarné par les fonctionnaires chargés de veiller à la fréquentat
ion scolaire et les policiers, joignit ainsi ses efforts à ceux des organismes privés
pour encadrer la présence des mineurs dans les rues. Ce qui est remarquable
c'est l'étendue de la coopération qui s'établit entre ces organismes divers. Les
bénévoles cherchèrent très vite du côté de l'Etat de quoi combler les inévitables
lacunes des dispositifs de prévention et de soutien qu'ils offraient tandis que les
organismes publics empruntaient souvent aux premiers leurs points de vue et
leurs critères. Cette coopération se traduisit par le fait que les magistrats
confiaient des mineurs aux soins de foyers charitables plutôt que de leur infliger
une peine ; la police informait les préposés à la fréquentation scolaire de cas
requérant leur attention et les seconds remettaient à la police des mineurs qui
avaient contrevenu à la réglementation locale en vigueur. En somme, tous ces
organismes à vocati

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