La sensation tonale exige-t-elle une excitation de l oreille par plusieurs périodes vibratoires, une seule période, ou une fraction de période - article ; n°1 ; vol.24, pg 151-170
21 pages
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La sensation tonale exige-t-elle une excitation de l'oreille par plusieurs périodes vibratoires, une seule période, ou une fraction de période - article ; n°1 ; vol.24, pg 151-170

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Description

L'année psychologique - Année 1923 - Volume 24 - Numéro 1 - Pages 151-170
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1923
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

P. Kucharski
VIII. La sensation tonale exige-t-elle une excitation de l'oreille
par plusieurs périodes vibratoires, une seule période, ou une
fraction de période
In: L'année psychologique. 1923 vol. 24. pp. 151-170.
Citer ce document / Cite this document :
Kucharski P. VIII. La sensation tonale exige-t-elle une excitation de l'oreille par plusieurs périodes vibratoires, une seule
période, ou une fraction de période. In: L'année psychologique. 1923 vol. 24. pp. 151-170.
doi : 10.3406/psy.1923.4513
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1923_num_24_1_4513VIII
LA SENSATION TONALE EXIGE-T ELLE
UNE EXCITATION DE L'OREILLE PAR PLUSIEURS
PERIODES VIBRATOIRES, UNE SEULE PÉRIODE
OU UNE FRACTION DE PÉRIODE ?
Travail des Laboratoires de Physiologie de la Sorbonne
et de Physiologie des Sensations du Collège de France.
Par Paul Kucharski.
Depuis fort longtemps les physiciens et les physiologistes se
sont préoccupés de la question de savoir quel est le nombre
minimum de vibrations nécessaire pour produire une sensa
tion de hauteur musicale, suffisant, par conséquent, pour
reconnaître un son. Ce fut le célèbre physicien Savart qui
chercha le premier à résoudre cette question (1830) 1. En
utilisant une roue tournante munie de dents dont on pouvait
changer le nombre, il crut pouvoir affirmer que deux vibra
tions complètes suffisent pour donner une sensation auditive
ayant la qualité de hauteur. Cependant sa tentative resta
isolée pendant de longues années. Ce n'est que dans la seconde
moitié du xixe siècle que plusieurs expérimentateurs reprirent
l'étude de ce problème en s'inspirant des hypothèses fournies
par deux sciences nouvelles, la psycho-physique et la psychol
ogie physiologique. L'importance énorme que l'école de Wundt
avait attachée à la détermination de seuils de durée (Zeitsch
welle) de diverses catégories de sensations eut pour effet de
provoquer une série de recherches visant à déterminer ce seuil
pour les sensations auditives. Aussi est-ce à l'époque où l'école
psychologique de Leipzig exerçait le plus d'influence que
furent publiés les mémoires relatifs à notre sujet, émanant de
Mach 2, d'Exner 3, d'Abraham et de Briihl * et de quelques
1. Ann. de chim. et de physique, 44, 388, 1830.
2. Lotos, 23, 146, 1876.
3 Pflügers Arch , 13, 232, 1876.
4 Zeitschrift f. Psychol. u. Physiol, d. Sinnesorg , 18, 177, 1898. 152 MÉMOIRES ORIGINAUX
autres investigateurs K En partant du postulat de seuil de
durée et en utilisant des méthodes variées, ces auteurs abou
tirent toutefois à des résultats assez discordants pour que la
nécessité de nouvelles vérifications se fit sentir. Ce sont
2 et Abraham (1920) 3 qui, suivant l'ordre Stefanini (1917)
chronologique, ont contribué les derniers, à l'étude du problème
du nombre minimum de vibrations nécessaire pour reconnaître
les sons.
Il serait, évidemment, oiseux de décrire toutes les recherches
que nous venons de mentionner. Néanmoins il nous paraît
indispensable de résumer sous quelques chefs, les résultats
acquis jusqu'aujourd'hui et d'exposer brièvement l'état actuel
du problème.
Or, les résultats obtenus par les différents auteurs peuvent
s'exprimer sous forme de trois thèses principales :
1° Le nombre minimum de vibrations nécessaire pour
avoir la sensation de hauteur du son, loin d'être constant,
croît avec la fréquence vibratoire ; cela impliquerait qu'il
pourrait y avoir une constante de durée nécessaire pour la r
econnaissance des sons. (Villari et Marangoni, 1868 *, Gianfran-
ceschi, 1914 •.)
2° Ce nombre est constant, suivant certaines détermina
tions faites à des époques différentes et serait égal à 2. [Savart
(1830), Pfaundler (1878), Abraham et Brühl (1898, loc. cit.),
Stefanini (1917).]
3° II suffirait d'une seule vibration pour engendrer une sen
sation auditive ayant la qualité de hauteur [Abraham (1920)]
et même d'une fraction de vibration complète [Cross et Maltby,
(1891) 6J.
Comme nous venons de le dire, c'est à Stefanini et à Abraham
qu'on doit les plus récentes déterminations de la valeur numér
ique en question. Ainsi nous faudra-t-il tout d'abord exami
ner de plus près les méthodes que ces auteurs ont employées
au cours de leurs recherches, aussi bien que la manière dont
ils ont interprété les résultats acquis. Nous exposerons ensuite
1. Pfaundler, Oppel, Kohlrausch, R. Schulze, Herroun et Yeo, Max Meyer,
Götz, Martius ; on trouvera des indications bibliographiques complètes dans
le Handbuch der Physiologie des Menschen de Nagel, 1905, t. III, p. 500-504"
2. Il nuovo Cimento, 1917, vol. XIII.
3. Zeitschrift f. die Physiol. der Sinnesorg., 1920.
4. Il Nuovo 28 (2), I, 382-398.
5. Atti délia reale Ac. dei Lincei, 1914, vol. XIII, p. 704 (classe di scienze
fisiche)...
6. Proceedings of the Amer. Acad., Boston, 19, 222-225, 1891. KUCHARSK1. LA SENSATION TONALE, ETC. 153
une des recherches plus anciennes, celle de Cross et Maltby,
qui s'impose à l'attention par les résultats exceptionnels qu'elle
a fournis.
Stefanini chercha à résoudre le problème, en ayant recours
à diverses techniques expérimentales, mais c'est surtout le
téléphone qui lui servit de source sonore. Suivant un résumé
fait par lui-même, les méthodes qu'il avait mises en œuvre
consistèrent essentiellement : 1° à interrompre pendant des
durées exactement mesurables au moyen d'interrupteur à
pendule, le circuit d'un téléphone qui émettait des sons divers ;
2° à produire un nombre limité d'oscillations dans un téléphone
au moyen d'un alternateur pendulaire électromagnétique ;
3° à guider vers l'oreille, pendant des temps limités, le son d'un
téléphone ou d'un électrodiapason, au moyen d'un tube os
cillant, porté par un pendule, ou bien encore à interrompre le
son avec un diaphragme fixé, lui aussi, à un pendule. — Sans
entrer dans le détail de ces différentes techniques, il importe
d'ajouter que le courant variable employé par Stefanini était
engendré, soit par le fonctionnement d'un alternateur pendul
aire, de son invention, soit en interrompant à l'aide d'un
électrodiapason un courant continu, en sorte que c'était dans
les deux cas un courant contenant des harmoniques qui activait
le téléphone.
En cherchant à déterminer, pour des fréquences variées, le
nombre minimum de vibrations, il parvint toutefois à des ré
sultats différents, suivant le procédé employé. Mais, pour com
prendre la signification des valeurs numériques qu'il a obtenues,
il est indispensable de tenir compte de la conception du son
qui a servi de point de départ à sa recherche.
Le nom de son ne désigne, pour Stefanini, que des sensations
à caractère nettement musical, en d'autres termes, des sensa
tions identiques à celles que produisent les instruments de
musique. Aussi, dans la mesure où elles perdent ce caractère
musical, les sensations cessent d'être de véritables sons, même
si elles conservent la qualité de hauteur, « la tonalità » suivant
l'expression de Stefanini.
Or, cette manière de voir nous paraît inadmissible. On ne sau-^
rait, en effet, la soutenir : 1° parce qu'elle ne tient pass compj
de la hauteur comme caractère spécifique des sons ; 2° pa/
28> rue Serpenfe!
?5006 PARIS y1 ,-j 154 MÉMOIRES ORIGINAUX
qu'elle implique comme caractère distinctif de la sensation,
tonale, la « sonorité » : Encore aurait-il fallu que l'auteur s'ex
pliquât mieux sur le sens qu'il donne à ce terme. Les personnes
douées pour la musique définissent — il est vrai — les sons
produits par divers instruments, ainsi que par la voix humaine
comme étant plus ou moins sonores, mais de là, il y a loin à
admettre que la sonorité constitue une qualité spécifique des
sensations tonales. Il n'est pas difficile, par ailleurs, de se
convaincre que ce sont les instruments dont les vibrations
s'amortissent lentement qui, la plupart du temps, sont qualifiés
de sonores, tandis que les à amortissement rapide,
manquent généralement de cet attribut. Ainsi, à la rigueur

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