La situation démographique au Québec – Bilan 2006. La migration interne de 55 à 65 ans au cours

Isq / Louis Duchesne

Description

La migration interne de 55 à 65 ans au cours de la décennie 1995-2005par Chantal Girarda présente analyse vise à décrire quelques aspects de ministratif tient à jour la liste des bénéfi ciaires admissibles la migration interne des Québécois entre les âges de aux différents programmes de la RAMQ. Depuis quelques L55 et de 65 ans au cours de la dernière décennie, en années, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) en fait insistant sur les effets que peuvent avoir ces déplacements sur une utilisation secondaire dans le cadre d’analyses portant la répartition de ces personnes entre les régions du Québec notamment sur la migration interne.et entre les milieux urbain et rural.Le FIPA est une source de données démographiques fort intéressante car il s’agit d’un fi chier exhaustif (plus de Population et période à l’étude 99 % des résidents permanents du Québec y sont inscrits) et continuellement mis à jour, tant en ce qui a trait à l’admis-Pour étudier la migration interne à l’âge de la retraite, sibilité d’un bénéfi ciaire qu’à son adresse de résidence. Au on a choisi de suivre la cohorte qui est passée de 55 à 65 ans er1 juillet de chaque année, un extrait du FIPA, épuré de toute entre 1995 et 2005. Tout au long du texte, nous parlerons identifi cation explicite, est acheminé à l’ISQ par la RAMQ et de « la » cohorte bien qu’en fait, trois années de naissance er permet la production de statistiques annuelles sur la migra-aient été retenues, soit les cohortes ...

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Extrait

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une utilisation secondaire dans le cadre d’analyses portant notamment sur la migration interne. Le FIPA est une source de données démographiques fort intéressante car il s’agit d’un fichier exhaustif (plus de 99 % des résidents permanents du Québec y sont inscrits) et continuellement mis à jour, tant en ce qui a trait à l’admis- sibilité d’un bénéficiaire qu’à son adresse de résidence. Au 1 er juillet de chaque année, un extrait du FIPA, épuré de toute identification explicite, est acheminé à l’ISQ par la RAMQ et permet la production de statistiques annuelles sur la migra- tion interne. Aux fins de la présente étude, tous les extraits ont été juxtaposés, rendant possible une reconstitution de trajectoires migratoires internes à partir des changements d’adresse enregistrés par la RAMQ. Découpage géographique Aux fins de la présente analyse, le Québec a été partagé en deux selon le type de milieu, c’est-à-dire une portion ur- baine et une portion rurale. Ce sont les concepts de région métropolitaine de recensement (RMR) et d’agglomération de recensement (AR), établis par Statistique Canada pour le Recensement de 2001, qui servent à délimiter la portion urbaine. Ces deux concepts réfèrent à des territoires déli- mités autour de noyaux urbains – d’au moins 100 000 habi- tants pour une RMR et entre 10 000 et 100 000 pour une AR – auxquels s’ajoutent les municipalités voisines largement intégrées économiquement et socialement à ces noyaux.

par Chantal Girard

L l a a   p m ré ig s r e a n ti t o e n a i n n a t l e y r s n e e v  i d se e  s à   Q dé u c é r b ir é e c  o q i u s e e lq nt u r e e s   l a e s s p â e g c e ts s   d d e e   insistant sur les effets que peuvent avoir ces déplacements sur la répartition de ces personnes entre les régions du Québec et entre les milieux urbain et rural. Population et période à l’étude Pour étudier la migration interne à l’âge de la retraite, on a choisi de suivre la cohorte qui est passée de 55 à 65 ans entre 1995 et 2005. Tout au long du texte, nous parlerons de « la » cohorte bien qu’en fait, trois années de naissance  aient été retenues, soit les cohortes nées entre le 1 er juillet 1938 et le 30 juin 1941. Les membres de ces cohortes étaient âgés de 54 à 56 ans au 1 er juillet 1995 et de 64 à 66 ans au 1 er juillet 2005. Pour simplifier, nous utiliserons respectivement 55 et 65 ans pour y référer. Des quelque 222 000 membres de la cohorte présents au départ en 1995, près de 18 000 étaient décédés en 2005 (8 %), environ 4 000 résidaient à l’extérieur du Québec (2 %) et quelque 11 000 autres présentaient des données incomplètes pour l’une ou l’autre des années à l’étude (5 %). L’analyse porte donc sur 189 444 personnes présentes au Québec toutes les années de 1995 à 2005, soit 85 % de l’effectif de la cohorte initiale. Source des données Les données analysées ici sont toutes tirées du Fichier d’inscription des personnes assurées (FIPA) de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ). Ce fichier ad-

La migration interne de 55 à 65 ans au cours de la décennie 1995-2005

  La situation démographique au Québec Bilan 2006 À l’extérieur des RMR et des AR, les régions ruraLl e s edté lmesé nagements à l’intérieur d’une UG ne sont p petites villes (RRPV) composent la portion rurale.en compte. En outre, précisons que les résultats pré Ces mêmes critères ont servi à scinder les  n r ’ é in g t i è o g n r s  ent pas les mouvements migratoires interprov administratives selon le type de milieu. Des 1 ou  é i g n i t o e n r s n , a   tionaux. 7 r r 1 u 3 r   a c l o e,  m M pt o e nt n r t  é à a   l  l e a t     f L o a is v   a u l  n s e o  p t  o e rt n i t o iè n  re ur m b e a n in t  e u   r e b t  ai u n n e e s L , i a s t t u a e t   n r d d e e i s s     sigles n que le Nord-du-Québec et la région Gaspésie–Îles-d AR e   -la- Agglomération de recensement Madeleine sont entièrement rurales. Dans ce derni F e IP r A     cas, Fichier d’inscription des personnes assurées une exception a cependant été faite à la règle. En ef R f M et R ,   bien Région métropolitaine de recensement e l’assurance maladie du bec l q e u s ’  l e i ll m e i   t c e o s  m d’ p u t n e  e e  A nv R i   r ( o c n el   l 3 e    d % e     d C e a  s m e p s  b r e é ll s t i o d n a ,  n p ts ri   n v c i i v p a a n R R l t R A e P M d m V Q a   e   n n s t     R R é é g g i i e o   n d s rurales et petites villes  Qué située au Nouveau-Brunswick), la région Gaspésie–Î U le G s   -de- Unité géographique la-Madeleine a été considérée comme entièrement rurale car l’effectif est trop faible pour permettre la production de données distinctes statistiquement valables. La superposition des découpages par région administrative et par t À y   p 6 e 5     d a e n m s, i   - une personne sur sept habite lieu génère 30 unités géographiques distinctes, 1 u 5 n u e r   b u a n i i n t e é s     gé hique différente de et 15 rurales. Ces unités géographiques seront désignées ograp par l’abréviation UG. celle qu’elle habitait à 55 ans Ainsi, dans le cadre de cette étude, une migration L   e e   s t t a   bleau 1.1 permet d’estimer, de deux mani dé nie par un changement de région administra l ti é v g e è   r o e u  m u e n t différentes, l’intensité de la migration i changement de type de milieu ou encore les deux e   n à t   r l e a   l f e oi s s   . â   ges de 55 et de 65 ans. Tableau 1.1 Nombre de changements d'unité géographique (UG) de 1995 à 2005 et comparaison de l'UG en 1995 et en 200 pour l'ensemble du Québec et selon le type de milieu en 1995, cohorte des 54-56 ans en 1995  Type de milieu en 1995  Ensemble du Québec Portion urbaine (AR-RMR) Portion rurale (RRP  n % n % n % Total de la cohorte 189 444 100,0 146 900 100,0 42 544 100        De 1995 à 2005 Aucun changement de UG 158 792 83,8 123 592 84,1 35 200 Au moins un changement de UG 30 652 16,2 23 308 15,9 7 344  1 changement 21 811 11,5 16 591 11,3 5 220 12,  2 changements 6 508 3,4 4 984 3,4 1 524 3,6  3 changements et plus 2 333 1,2 1 733 1,2 600 1 1995 et 2005 seulement Même UG 163 555 86,3 127 247 86,6 36 308 85,3  Aucun changement de UG 158 792 83,8 123 592 84,1 35 200  Retour 4 763 2,5 3 655 2,5 1 108 2,6 Autre UG 25 889 13,7 19 653 13,4 6 236 14,7  Autre région, même milieu 12 119 6,4 11 204 7,6 915  Autre région, autre milieu 7 512 4,0 5 320 3,6 2 192  Même région, autre milieu 6 258 3,3 3 129 2,1 3 129 Source : Institut de la statistique du Québec, exploitation du FIPA de la RAMQ.

  La migration interne de 55 à 65 ans au cours de la décennie 1995-2 Dans un premier temps, on a analysé les tradj e cst oriurreasu x est plutôt de demeurer dans la même r migratoires pour toutes les années allant de 199m5 aài s2 d0e0 5c. hanger de milieu (7,4 %). Si on ajoute les r Cette façon de faire permet d’établir qu’entre 55 qetu i 6c5h an sg,ent à la fois de région et de milieu (5,2 %), 83,8 % des membres de la cohorte ont résidé dansc loan cmlêurmee  qu’une très large part des ruraux qui mi UG tout au long de la période, alors que 16,2 % o(n1t 2m,6i gr%é  sur 14,7 %) se dirige vers le milieu urbain. au moins une fois. Les personnes qui ont changé d’UG E   s u t n -c e  e à dire que la migration à l’âge de la retrait seule fois comptent pour 11,5 %, celles qui l’ont  r f i a s i e t     l d e  e m u i x l   ieu urbain? Pas du tout. Bien qu’ils ne repré fois, pour 3,4 %, tandis que seulement 1,2 % se  q s u o e n   t  5, d 7 é   - % de leur groupe de départ (3,6 % + 2,1 %),  placées trois fois et plus au cours de ces 10 anné u e r s b .  ains de la cohorte à l’étude qui ont choisi une régio Dans la seconde partie du tableau, on a plutoôut   cuonem -petite ville sont environ 8 400, alors que les 1 paré les UG de résidence uniquement au début edte  àr ular au nx   qui ont choisi un milieu urbain (5,2 % + 7, de la période, soit en 1995 et en 2005. On constantee  saolnotr sq ue 5 300. Les régions rurales et les petites  que 86,3 % des personnes à l’étude vivent à 65 saonrtse dnta ndso nc nettement gagnantes de ces échanges,  la même UG qu’à 55 ans et que 13,7 % vivent draengsi sturnaen t un gain de plus de 3 100 personnes (tablea UG différente. La différence de 2,5 points de pouErcne rnatpapgoer tant ce solde aux populations de chacun de avec les résultats précédents est imputable aux mdieg rmainlites uq uein  début de période, on obtient un gain n sont de retour à 65 ans dans l’UG qu’ils habitaient7 ,à4  5%5   apnosu.r  les RRPV alors que les AR-RMR enregist Autrement dit, 16,2 % des membres de la cohoprltuet ôot nut ne perte nette de 2,1 %. changé au moins une fois d’unité géographique de rési À d   e la n   c s e u   ite de cette redistribution, la proportion  entre 55 et 65 ans mais, en tenant compte des migration de retour, c’est 13,7 % qui habitent à 65 ans u c n m o e a h   j o u o r r n t i i t e t a   é i r   r é e s ,  id m a a n i t s     d di a m n i s n   u u e n   e d   e A   R 7 - 7 R ,5 M   R %     d à e  5 m 5 e   u a r n e s     l à a   r 7 g 5 e ,9 géographique différente de celle qu’ils habitaient 6   5 à     a 5 n 5 s   . L n a s   , p   roportion vivant en RRPV augmente de 2 soit une personne sur sept. à 24,1 %. Dans ce contexte, il est apparu pertinent de comparer seulement les unités géographiques de résidence au début et à la n de la période étudiée, soit en 1995 et T e a n bl   e 2 a 0 u 0 1 5 .2 , de manière à mieux dégager les mouvements a B y il a a n n t m u ig n r e a   toire de la cohorte selon le type de milieu, incidence sur la distribution de la cohorte sur le 1 t 9 e 9 r 5 ri -t 2 o 0 ir 0 e 5   , cohorte des 54-56 ans en 1995 québécois à 65 ans. C’est ce qui est fait dans tou   s les autres Unité Type de milieu tableaux de ce chapitre.    Portion urbaine Portion rurale L’avantage est aux régions rurales et aux  (AR-RMR) (RRPV) petites villes, même si on les quitte plus Population en 1995 n 146 900 42 544 La propension à vivre dans une unité géogr P a ar p t h e i n q   u 1 e 9   95 % 77,5 22,5     différente à 65 ans est un peu plus élevée chez S le or s t   a m nt e s m- n 8 449 5 321 bres de la cohorte à l’étude qui habitent une RRP E V n   t à r   a 5 n 5 t   s a   ns n 5 321 8 449 (14,7 %) que chez ceux qui proviennent d’une A So R l - d R e MR n -3 128 3 128 (13,4 %). En outre, il existe des différences en ce T q a u x i   d a é t c r e a n i n t al net % -2,1 7,4 à la destination choisie par ceux qui sont partis. Population en 2005 n 143 772 45 672 Ainsi, le premier choix des urbains qui migrent P   a c rt o   n en s   i 2 s 0 t 0 e 5 % 75,9 24,1 à changer de région sans changer de type de milie N u ot ( e 7 : , L 6 e   ta % u ) x ,     est calculé sur la population en début de période. c’est-à-dire qu’ils demeurent des urbains. Le prem So i u e r r c   e c : h I o n i s x ti   tut de la statistique du Québec, exploitation du FIPA de la