La théorie dynamique de la vision des couleurs - article ; n°1 ; vol.24, pg 26-69
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Description

L'année psychologique - Année 1923 - Volume 24 - Numéro 1 - Pages 26-69
44 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1923
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Guillaume Forster
II. La théorie dynamique de la vision des couleurs
In: L'année psychologique. 1923 vol. 24. pp. 26-69.
Citer ce document / Cite this document :
Forster Guillaume. II. La théorie dynamique de la vision des couleurs. In: L'année psychologique. 1923 vol. 24. pp. 26-69.
doi : 10.3406/psy.1923.4486
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1923_num_24_1_4486II
LA THÉORIE DYNAMIQUE DE LA VISION
DES COULEURS*
Par le D* Guillaume Forster.
Directeur de l'Institut Psychotechnique de Prague.
I. — L'APPAREIL CHROMO-SENSITIF
1° L'espace et les couleurs. La vue nous donne des sensations
de deux espèces : les sensations de l'espace et les de
couleur. Dans la vision objective elles sont unies en ma »eul
contenu, on voit les objets différemment colorés.
Mais nos images déjà peuvent être sans couleur ; il n'y a pas
là de composante chromatique ; l'appareil de sensibilité chro
matique étant mis hors d'action, celui de spatiale
agit isolément. Ce sera notre tâche de trouver non seulement
l'organisation de chacun de ces appareils en lui-même, mai»
surtout leur mode d'action synergique et la manière dont le
fonctionnement de l'un influence le fonctionnement de l'autre.
L'organisation de l'appareil de sensibilité spatiale est connue
dans ses grandes lignes : chaque élément sensoriel de la surface
rétinienne est en connexion, au moyen d'une fibre traversant
la couche centrale, avec la zone motrice, et son excitation peut
provoquer un mouvement adapté au point de l'espace, où est
localisée la source du stimulus lumineux : connaître l'espace
veut dire savoir réagir à ses parties.
2° Le sens chromatique nous donne des sensations différentes.
Nous supposons qu'une sorte spécifique de l'action nerveuse,
c'est-à-dire un processus physiologique spécifique, répond à
chaque sensation colorée. La spécificité des actions nerveuses
peut, ou bien être liée à ce fait qu'elles ont lieu dans des élé- LA THEORIE DYNAMIQUE DE LA VISION DES COULEURS 27 FORSTER.
ments différents (neurones, fibres, organes, substances), ou
bien se rattacher à une certaine particularité de l'action phy
siologique qui se passe au même centre nerveux.
4° La base nerveuse des processus chromatiques. La théorie
de Hering suppose l'existence de trois substances nerveuses
avec deux sortes de processus physiologiques dans chacune.
Helmholtz a prétendu que chaque fibre conductrice du nerf
visuel est composée de trois fibres distinctes, sensibles à des
sortes différentes de lumière monochromatique excitant l'él
ément correspondant de la rétine.
3° La localisation des sensations colorées. Cette supposition
<iorrespond à l'expérience brute : on voit vraiment toutes les
trois couleurs fondamentales à chaque endroit de la rétine, les
sensations colorées sont localisées dans le champ visuel.
5° L'identité des sensations colorées évoquées sur des endroits
différents de la rétine. En opposition avec cette existence de la
localisation des sensations colorées, se trouve le fait que l'on
reconnaît comme identique n'importe quelle couleur sentie sur
les endroits différents de la rétine. On pourrait alors signaler
le phénomène que les processus qui se développent dans les
différents centres nerveux donnent naissance à la même sen
sation.
Même si l'on voulait accepter cette conséquence, qui est
«n contradiction avec les thèses fondamentales du parallélisme
psycho-physique, on serait placé devant le fait incontestable,
qu'on donne à chacune de ces sensations de la même couleur,
qui ont lieu dans les différentes fibres nerveuses, le même nom,
<ï'est-à-dire qu'elles produisent la même réaction.
Si nous voulons tenir compte des principes fondamentaux
de la dynamique nerveuse, nous sommes forcés d'accepter, que
toutes les fibres isochromatiques, faisant partie de différentes
fibres conductrices du nerf visuel, convergent dans certains
centres synthétiques, d'où est provoquée la réaction motrice â
la sensation de la même couleur.
L'enchaînement fonctionnel, la coopération dynamique des
éléments isochromatiques, c'est, à mon avis, la condition néces
saire de l'élaboration intellectuelle des sensations colorées.
6° Une seule substance monochromatique répond à la sensation
de la même couleur. Mais n'est-il pas possible d'aller plus loin,
d'admettre que la sensation de chaque couleur fondamentale,
perçue dans n'importe quel endroit de la rétine, a son siège dans
un seul centre du système nerveux qui, transmettant son activité 28 MÉMOIRES ORIGINAUX
aux différentes fibres du nerf visuel, donne ainsi naissance à la
sensation de la même couleur sur les différentes parties de la
rétine ?
C'est la première supposition et la supposition fondamentale
de ma théorie. Il n'est pas possible de la déduire de n'importe
quel autre principe général, même de la justifier par une
constatation anatomique. Ce qui lui donne sa valeur et ce qui
la rend bien-fondée, c'est qu'en l'acceptant on peut expliquer
des phénomènes qui n'ont pu être expliqués par aucune théorie
d'une manière satisfaisante, ou dont l'explication s'appuie sur
des suppositions dont la fausseté est facile à démontrer.
7° Où naît la sensation visuelle ? Dans l'organe périphérique,
dans l'écorce cérébrale, ou dans un relai de transmission du
tractus visuel, conduisant de la rétine aux hémisphères cér
ébraux ?
Faisons la supposition la plus générale, que tout le réflexe
nerveux, provoqué par une excitation extérieure, forme le
substratum de la perception, que chaque modification dans la
partie afférente, centrale, et efférente, de ce réflexe est sentie
comme un changement dans le contenu conscient de la sensa
tion.
Si l'on suit la voie par laquelle l'impulsion rétinienne est
conduite vers les parties centrales de l'organe nerveux, on voit
que cette voie est composée de plusieurs ganglions, superposés
à différents niveaux, qui jouent le rôle de relais de transmission.
C'est là que les fibres du nerf visuel transmettent l'excitation
aux centres supérieurs, et qu'à ces fibres se relient des voies de
distribution, conduisant l'influx nerveux dans les différentes
parties motrices.
Par conséquent, l'excitation rétinienne n'est pas conduite
directement vers l'écorce cérébrale, mais elle est transportée
successivement d'une couche de neurones vers une autre ; et
c'est pendant cette marche discontinue de V excitation, que se passent
les modifications dont il résulte que les processus nerveux, après
avoir atteint Vécorce cérébrale, diffèrent de V excitation lumineuse
à la rétine.
Le processus qui est à la base des perceptions colorées con
siste justement dans un changement de l'excitation périphé
rique dans les différents relais de transmission de la voie op
tique. C'est là la seconde supposition de ma théorie. Dans le
présent travail, je veux étudier ces modifications de l'excitation
périphérique en vue des changements de l'impulsion lumineuse, .
FORSTER. LA THEORIE DYNAMIQUE DE LA VISION DES COULEURS 29
constatée objectivement, dans les phénomènes colorés subjectifs.
La voie, par laquelle je cherche à arriver à la solution de ce
problème, n'est pas nouvelle. Von Kries et Ebbinghaus affirment
qu'il faut distinguer deux étapes du processus visuel : le pro
cessus photochimique dans la rétine et l'excitation nerveuse
dans les zones supérieures. Les deux stades ne correspondent
pas nécessairement : E. R. Jaensch aussi doit être nommé
parmi les représentants de cette théorie de zones (Zonentheorie).
L'idée est bien exprimée par Ch. S. Myers : « L'expérience
prouve de plus en plus, que la sensation, avant d'avoir atteint
son développement complet, subit un processus d'élaboration
compliquée, dont on ignore complètement les détails jusqu'à
présent. Cette élaboration a lieu sans doute à différentes étapes,
sur le

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