Le canon de la culture dans l œuvre d Adam Mickiewicz - article ; n°2 ; vol.74, pg 339-352
15 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le canon de la culture dans l'œuvre d'Adam Mickiewicz - article ; n°2 ; vol.74, pg 339-352

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
15 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue des études slaves - Année 2002 - Volume 74 - Numéro 2 - Pages 339-352
Kanon kultury w dziele Mickiewicza
Ze wzgl?du na wag? arcydzie? romantyzmu dla krystalizacji polskiej to?samo?ci, szkic ten tematyzuje utwory Mickiewicza wchodz?ce do kanonu kultury narodowej. Chodzi g?ównie o Konrada Wallenroda, Dziady, Ksi?gi narodu i pielgrzymstwa polskiego i Pana Tadeusza. Wynikaj?cy z nich obraz pa?stwa, narodu i przymierza ludów w specyficzny sposób rozstawia akcenty, waloryzuj?c wspólnot? kultury i literatur? jako podstaw? wi?zi zbiorowej. Jednocze?nie wy?ania si? tam specyficzny stosunek do innych narodów, w pierwszym rz?dzie do Francuzów, Rosjan i ?ydów. Je?li chodzi o wzory osobowe i zwi?zane z tym poj?cia mi?o?ci, heroizmu i religii — s? one silnie zwi?zane z romantycznym kultem nami?tno?ci, zaanga?owania i wcielania idea?ów duchowych w histori?. Charakterystyczny dla tej problematyki jest te? model indywiduacji przez zaanga?owanie w sprawy zbiorowe, przede wszystkim w wymiarze narodowym. Wreszcie stosunek do natury, do kultury i do prawa równie? tworzy konfiguracj? specyficzn? — waloryzuje immanentny wymiar wiary, prowadz?cej do wcielania etycznych warto?ci uniwersalnych w kulturowe wzory. Ko?cowe pytania o sta?? aktualno?? owego paradygmatu to?samo?ci w nowej epoce — si?? rzeczy nie mog? przynie?? odpowiedzi ca?o?ciowej, jedynie hipotezy i sugestie.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2002
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Michel Masowski
Le canon de la culture dans l'œuvre d'Adam Mickiewicz
In: Revue des études slaves, Tome 74, fascicule 2-3, 2002. pp. 339-352.
Kanon kultury w dziele Mickiewicza
Ze względu na wagę arcydzieł romantyzmu dla krystalizacji polskiej tożsamości, szkic ten tematyzuje utwory Mickiewicza
wchodzące do kanonu kultury narodowej. Chodzi głównie o Konrada Wallenroda, Dziady, Księgi narodu i pielgrzymstwa
polskiego i Pana Tadeusza. Wynikający z nich obraz państwa, narodu i przymierza ludów w specyficzny sposób rozstawia
akcenty, waloryzując wspólnotę kultury i literaturę jako podstawę więzi zbiorowej. Jednocześnie wyłania się tam specyficzny
stosunek do innych narodów, w pierwszym rzędzie do Francuzów, Rosjan i Żydów. Jeśli chodzi o wzory osobowe i związane z
tym pojęcia miłości, heroizmu i religii — są one silnie związane z romantycznym kultem namiętności, zaangażowania i wcielania
ideałów duchowych w historię. Charakterystyczny dla tej problematyki jest też model indywiduacji przez zaangażowanie w
sprawy zbiorowe, przede wszystkim w wymiarze narodowym. Wreszcie stosunek do natury, do kultury i do prawa również tworzy
konfigurację specyficzną — waloryzuje immanentny wymiar wiary, prowadzącej do wcielania etycznych wartości uniwersalnych w
kulturowe wzory. Końcowe pytania o stałą aktualność owego paradygmatu tożsamości w nowej epoce — siłą rzeczy nie mogą
przynieść odpowiedzi całościowej, jedynie hipotezy i sugestie.
Citer ce document / Cite this document :
Masłowski Michel. Le canon de la culture dans l'œuvre d'Adam Mickiewicz. In: Revue des études slaves, Tome 74, fascicule 2-
3, 2002. pp. 339-352.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/slave_0080-2557_2002_num_74_2_6803LE CANON DE LA CULTURE
DANS L'ŒUVRE D'ADAM MICKIEWICZ
PAR
MICHEL MASŁOWSKI
L'importance du romantisme pour les pays de l'Europe centrale ne semble
plus à démontrer. Schématiquement : dans les traces de Herder, les peuples des
royaumes historiques de cette région ont découvert leur identité à travers la
langue, le folklore, les mœurs. D'autant plus qu'ils appartenaient pour la plupart
aux Slaves, et donc à la race que le penseur allemand voyait comme celle de
l'avenir. Et que ce soit avec ou contre les Russes, un même modèle d'identité, à
plusieurs variantes, semble être élaboré à cette période1.
Il s'est cristallisé en général autour de la silhouette d'un poète national dont
l'œuvre devenait la référence identitaire. Mickiewicz semble avoir créé le
modèle de barde-prophète, wieszcz, guide spirituel de son peuple. La littérature a
ainsi en grande partie pris la place des institutions politiques inexistantes ou
détournées par les empires russe, autrichien ou ottoman, ainsi que par la Prusse
en ce qui concerne la partie occidentale des terres polonaises. La nation existait
donc en tant que culturelle et non politique. C'est à cette période qu'a eu lieu le
plus grand essor de pratiquement toutes ces cultures. Cela est connu.
L'identité dans une nation culturelle se formait alors non pas en référence à
une citoyenneté, mais par le sentiment d'appartenance à un ensemble symbol
ique de références historiques, de lieux de mémoire, et ď œuvres littéraires qui
fonctionnaient comme les souvenirs-écrans des attitudes et des comportements
culturellement valorisés.
Il s'agissait généralement ď œuvres créées d'emblée pour jouer le rôle des
mythes. Les poètes, et parmi eux Mickiewicz, chef de file du romantisme en
Pologne et vite reconnu comme le plus grand poète slave vivant2, tentaient de
1. Cf. Ch. Delsol, M. Masłowski, J. Nowicki, éd., Mythes et symboles politiques en
Europe centrale, Paris, P.U.F., 2002 ; Fr.-X. Coquin, M. Masłowski, éd., le Verbe et l'His
toire : Mickiewicz, la France et l'Europe, Institut d'études slaves - Maison des sciences de
ľhomme - Unesco, 2002.
2. En tout cas pendant son séjour en exil en Russie en 1924-1929 ; la gloire de
Puškin s'est forgée plus tard, à ce qu'il semble.
Rev. Etud. slaves, Paris, LXXTV/2-3, 2002-2003, p. 339-352. 340 MICHEL MASŁOWSKI
jouer réellement le rôle de prophètes et de guides. Et leurs œuvres ont continué à
exercer ce pouvoir symbolique bien au-delà de leur mort, pratiquement jusqu'à
aujourd'hui. Ce paradigme romantique a-t-il encore un avenir ? La question
reste ouverte.
Essayons d'esquisser ce paradigme, canon de la culture tel qu'il s'est cris
tallisé dans l'œuvre d'Adam Mickiewicz, sur le fond d'autres références identi
taires majeures. À la fin nous reviendrons à la question de l'actualité de ce
modèle et de sa place dans un avenir européen commu.
1. ÉTAT - NATION - PEUPLES
Les romantiques n'aimaient pas les États, ils préféraient les peuples. En se
référant à une tradition idéologique de la Respublica nobiliaire, dans les disputes
idéologiques autour de la nouvelle constitution élaborée pendant l'insurrection
de novembre 1830, on soulignait que c'est la nation qui est l'organisme naturel
dont l'État n'est que l'émanation. L'État surtout non despotique, pour que les
individus puissent s'épanouir. Maurycy Mochnacki, critique littéraire influent et
idéologue de l'insurrection, a même formulé une loi concernant la proportion
inverse de l'État fort et de la nation épanouie culturellement : seul l'État non
opresseur permet à la nation de survivre au travers des vicissitudes de l'Histoire,
tandis qu'un État fort anéantit la vitalité du peuple qui peut alors disparaître.
Joachim Lelewel quant à lui, professeur d'histoire de Mickiewicz à l'université
de Vilna et politicien influent pendant l'insurrection, prônait la supériorité du
républicanisme sur les absolutismes pour la même raison, celle de la partici
pation citoyenne des individus au pouvoir3.
Mickiewicz était sous l'influence des deux hommes et participait à ces dis
cussions, même si en 1830 il se trouvait ailleurs. Dans la situation de la soumis
sion à un État étranger, il insistait surtout sur la force de la nation dont le lien
doit être assuré par la littérature, par « le chant populaire » :
O wieści gminna! ty arko przymierza Ô tradition du peuple, toi, arche d'alliance
Między dawnymi i młodszymi laty: Entre les anciennes et les récentes années !
[...]
O pieśni gminna, ty stoisz na straży [л- • . ]
Narodowego pamiątek kościoła, Ô chant du peuple !, tu tiens la garde
[...] Du sanctuaire national des souvenirs !
Płomień rozgryzie malowane dzieje, [...]
Skarby mieczowi spustoszą złodzieje, La flamme dévorera l'histoire peinte,
Pieśń ujdzie cało... Des brigands armés pilleront les trésors,
Le chant survit...
Konrad Wallenrod, IV, v. 177-178, 183-184, 187-189.
Voici tout un programme de littérature nationale, associé dans ce poème à
un patriotisme de combat : en effet le héros de ce poème, doublement parjure,
car pour sauver sa patrie il a trahi ses nouveaux coreligionnaires, les Chevaliers
teutoniques, finit par se suicider. Konrad Wallenrod a semble-t-il joué un rôle
dans le déclenchement de l'insurrection de 1830 ; c'est par ailleurs l'œuvre pré
férée des jeunes peuples aspirant par tous les moyens possibles à l'indépen-
3. Cf. Ch. Delsol, M. Masłowski, éd., Histoire des idées politiques de l'Europe
centrale, Paris, P.U.F., 1998, chap. III : « La question de l'identité, XVme-XIXe s. ». LE CANON DE LA CULTURE DANS L'ŒUVRE D'ADAM MICKIEWICZ 341
dance : les Ukrainiens, les Slovaques, les Serbes4. Mickiewicz quant à lui, aura
plus tard honte de cette apologie de la trahison que son poème contient ; et dans
la partie III des Aïeux où le même type de patriotisme vengeur apparaît (« ven
geance, vengeance, vengeance contre l'ennemi/ avec Dieu ou même sans
Dieu !... »), il s'en dištancie comme d'une possession diabolique.
Pourtant l'amour et l'idéalisation de son peuple ne s'arrêtent pas là. La
même partie III contient la confession passionnelle de l'amour de son peuple :
Ja kocham cały naród! — objąłem w ramiona
Wszystkie przeszłe i przyszłe jego pokolenia,
Przycisnąłem tu do łona,
Jak przyjaciel, kochanek, małżonek, jak ojciec:
Chcę go dźwignąć, uszczęśliwić,
Chcę nim cały świat zadziwić [...]
J'aime toute une nation ! J'ai embrassé
Toutes les générations passées et futures,
Je les ai serrées en mon sein
Comme un ami, comme un amant, comme un 

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents