LE CHEVALIER DE MONHOUDOU (1750-1826) Soldat, poète, et ...
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LE CHEVALIER DE MONHOUDOU (1750-1826) Soldat, poète, et ...

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LE CHEVALIER DE MONHOUDOU (1750-1826)
Soldat, poète, et journaliste A l'ombre de Corneille et de Fontenelle
par Joël Grouas
Secrétaire de la société historique et archéologique du
MAINE
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Premier journaliste politique de la Sarthe,FrançoisGeorges Le Bouyer de Saint-Gervais, ditle Chevalier de Monhoudou,grandit dans une famille du Saosnois, d'ancienne noblesse confirmée par la Cour des Aides de Normandie et le Bureau des Finances de la Généralité de Tours. D'authentique et ancienne noblesse Les Le Bouyer, originaires du Cotentin, entrèrent dans l'histoire régionale à la cour ducale d'Alençon. Raoul Le Bouyer y était en 1419 secrétaire du duc Jean II, compagnon d'armes de Jeanne d'Arc. Au siècle suivant Nicolas Le Bouyer, gentilhomme de la Chambre du duc, devenait conseiller en l'Échiquier d'Alençon. Il épousa en 1548 la fille d'une nourrice et femme de chambre de Jeanne d'Albret future reine de Navarre. Leur fils Nicolas, receveur principal et trésorier du duc, siégeait à la tête du présidial d'Alençon en 1586. De son mariage deux ans plus tard avec Marthe Durand de Pizieux naquirent Isaïe que nous retrouverons, Marie et Pierre. Pierre Le Bouyer, écuyer, seigneur de Saint-Gervais, du Chenay, du Marga, de Bretoncelles, gentilhomme ordinaire de la Chambre du roi Louis XIII, conseiller du roi en ses conseils, chevalier de l'Ordre de Saint-Michel, succéda d'abord à son père au présidial d'Alençon. Son mariage en 1624 à Claire Catinat, nièce du célèbre maréchal de France, lui apporta la charge de lieutenant général civil et criminel de Mortagne. Il fut maintenu en noblesse en juin 1634. L'aîné de leurs douze enfants, Julien Le Bouyer, arriva dans le Saosnois en épousant en 1656 Geneviève de Jouin, héritière de la terre deCourbomer.il avait cessé son office deEn mai 1667, lieutenant général du bailliage du Perche. Appelé à l'arrière ban du Maine, il servit dans l'armée de Turenne en 1674, et mourut à Monhoudou en 1678. A son fils Jean Baptiste, chevalier de Monhoudou, il faut rendre justice d'avoir fondé dans son testament une petite école à Monhoudou au début du XVIIIe siècle. Il resta trois enfants vivants de son mariage avec Elisabeth de Melland François Augustin, Françoise Charlotte et Charles Jean François. Ce dernier continuant la lignée à Courbomer, épousa Marie Maheust. Ils furent les parents d'Alexandre Jean Baptiste père du chevalier. (1) A cette terre était depuis longtemps annexée la seigneurie de la paroisse de Monhoudou. (2) Il ne faut pas confondre ce premier chevalier de Monhoudou évoqué par André Bouton(Le Maine, histoire économique et sociale, XVIIe et XVIII, siècles, p.152 et 153) avec Georges qui était son arrière petit fils.
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Les armes trouvées à Courbomer à sa mort laissent à penser qu'Alexandre Jean Baptiste Le Bouyer de Saint Gervais en exerça le métier. La publication des bans de mariage dans la paroisse de Belle Ile en Mer ferait même supposer qu'il fut marin. La mère de Georges Le Bouyer,HélèneFrançoise de Baigneux, appartenait à une famille d'ancienne noblesse d'épée installée dans le Maine au début du XIVè siècle. Jean de la Teillaye, écuyer, sieur de Baigneux, était devenu seigneur de Courcival par mariage en 1428. La famille bâtit un hôtel au Mans au XVIIè siècle., 3, rue du Petit Saint Pierre. Françoise de Baigneux, issue de la branche des seigneurs de Saint Mars de Locquenay était orpheline d'Antoine de Baigneux, ancien capitaine dans le régiment de Royal Infanterie. Sa mère, Hélène Moreau, résidait à Saint Vincent des Prés, quand Françoise avant son mariage vivait chez Guillaume Charles de la Valette, avocat au Parlement demeurant ordinairement à Paris, rue des Poitevins en la paroisse Saint-André-des-Arts, avec son épouse Elizabeth Louise Drouin d'Aubigny. Monsieur de la Valette, d'une famille de baillis du Saosnois, seigneur de Biards, Commerveil, Saint-Rémy-des-Monts, et autres lieux, faisait de longs séjours en son château de Biards, qui pourtant proche du bourg de Commerveil, dépendait de la paroisse de Courgains. Distrait ou trompé par le décalage de génération, le curé de Courgains le donnait pour l'oncle de Françoise de Baigneux quand il était en réalité son cousin germain, fils de Charles Lefebvre de la Valette et de Marie Madeleine de Baigneux. Son mariage fit revenir Françoise de Baigneux dans le Saosnois, la rapprochant de sa mère et de sa sur Marie, qui avec Charles Hébert, son bourgeois de mari, sieur d'Islette, vivait à Saint-Rémy-du-Plain. Françoise de Baigneux, séjournant ainsi au château de Biards en janvier 1747, en profitait pour acheter quelques héritages à Saint-Vincent-des-Prés. C'est aussi à Biards qu'eurent lieu ses fiançailles avec Alexandre Le Bouyer puis la signature du contrat de mariage le 16) août 1747, et enfin le mariage dans la chapelle du château, le 18 septembre'. Le jeune ménage allait vivre au logis de Courbomer avec la mère d'Alexandre, veuve depuis cinq ans. Le manoir conservait un caractère moyenâgeux avec ses murs de fortification, ses larges douves remplies d'eau, envasées, qu'enjambait un pont-levis. Des grilles fortes garnissaient les croisées "vitrées de panneaux de plomb" (sic). Des tourelles en cul-de-lampe défendaient les angles de (3) Voir ci-après le tableau généalogique sommaire.
Courbomer, à Monhoudou
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sa façade sud. A l'arrière subsistaient une prison et son cachot. Une ancienne chapelle près le pignon ouest du logis s'adossait à une vieille tour encore garnie de créneaux. Dans cette chapelle bâtie un bon siècle plus tôt, ornée de fresques représentant notamment Saint-Hélier patron céphalophore de la paroisse, le curé ne disait plus la messe hebdomadaire. Déjà désaffectée elle servait de remise à des objets aussi divers que pressoir, auges à piler les fruits, échelle, broies à chanvre, cuve, fûts etc... A proximité un corps de bâtiment abritait remise, écurie, étable, chambre des domestiques, et toits à porcs. A l'écart se dressait le colombier déjà converti en étable. Des ponts jetés au dessus des douves permettaient d'accéder au jardin. Un vivier, un grand bois, la métairie de la Basse-Cour complétaient le domaine principal. Au rez-de-chaussée le logis renfermait une grande salle, une chambre et des pièces de service : cuisine, cellier, office, petite cave. Du vestibule, un escalier à vis en pierre logé dans la tour ronde de la façade septentrionale conduisait à l'étage distribué de cinq chambres et de deux petits cabinets. Alexandre Le Bouyer et son épouse ne s'installèrent pas immédiatement dans ce logis et c'est à Paris que leur premier enfant,Charles FrançoisAlexandre, vint au monde le 10 mai 1748. Le seigneur de Monhoudou était assurément à Courbomer en août 1749' et c'est dans la demeure ancestrale que naquitFrançoisChevalier de Monhoudou, le 24 février 1750. BaptiséGeorges, notre le jour même il reçut pour parrain François Le Boucher, seigneur de la Fontaine, conseiller du roy, lieutenant général au siège royal de Fresnay-le-Vicomte, époux de Françoise Charlotte Le Bouyer, grand-tante de l'enfant, et pour marraine sa grand-mère Marie Maheust. Françoise de Baigneux ramenait de Paris le goût des demeures confortables. Le couple s'employa à meubler agréablement l'austère logis en achetant de nombreux meubles à la succession de M. de la Valette. La maison s'embellit de tapisseries de perroquet et de verdure, de tableaux. Le mobilier s'enrichissait de nombreux fauteuils, dont certains attendaient d'être montés. La vaisselle et l'argenterie étaient abondantes. La bibliothèque se limitait à trente deux volumes de différents auteurs, auxquels le notaire Malé trouvera peu d'intérêt. Un billard, divers jeux de société, un violon, les armes de chasse apportaient quelques divertissements indispensables à la vie à la campagne. Mais Alexandre Jean Baptiste Le Bouyer tomba gravement malade. Les soins et les (4) Le 18 août 1749 il nommait François Alexandre Grouas troisième fils de son fermier de la Basse-Cour.
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