Le cofinancement - article ; n°6 ; vol.29, pg 1043-1050
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Description

Revue économique - Année 1978 - Volume 29 - Numéro 6 - Pages 1043-1050
COFINANCING
The word « cofinancing » means any arrangement by which resources lent by the World Bank (or any other multilateral institution) are associated with resources provided by other foreign sources, in order to finance a development project. Parties involved in a cofinancing opération may be public institutions (mainly governments) ; export credit institutions, or private sources. Cofinancing schemes are mostly significant when private sources are involved. The suppliers of funds take advantage from the Bank's expertise : information on the project and the host country, and guarantees as the cross-default-clause. This allows them to grant more favourable condition to the borrower. Moreover, the cofinancing leads to generating additional flows of aid, which would have not been brought to life in the absence of the above-mentioned advantages.
The cofinancing scheme, however, is not entirely free from some drawbacks : it may lead the World Bank to perform a role of surveillance which is not among its basic assigments. On the other hand, the cofinancing may generate some frustration among the less developed countries which are very keen on establishing their own creditworthiness and gaining direct access to international financial markets.
Le terme cofinancement désigne tout arrangement en vertu duquel des fonds prêtés par la Banque Mondiale (ou tout autre institution multilatérale) sont associés pour financer un projet de développement à des fonds fournis par d'autres sources extérieures au pays emprunteur.
Le cofinancement peut être le fait d'organismes publics (gouvernements principale­ment) d'institutions de crédits à l'exportation, ou de sources de capitaux privées. C'est dans ce dernier cas que le cofinancement est le plus profitable. Les bailleurs de fonds bénéficient de l'expertise de la Banque Mondiale qui leur apporte, en même temps que des informations, des garanties telles que la clause de défaut croisé. Cela leur permet de consentir des conditions plus favorables aux emprun­teurs. En outre, le cofinancement permet de dégager des flux d'aide additionnels qui n'auraient sans doute pas existé sans les avantages décrits plus haut. Le cofinancement comporte, toutefois, des inconvénients : il risque de faire jouer à la Banque Mondiale un rôle de surveillance pour lequel elle n'est pas faite. Il demeure enfin un sujet de frustration pour des pays qui souhaitent établir leur crédit et accéder directement aux marchés financiers.
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 22
Langue Français

Extrait

Monsieur Jean Carrière
Le cofinancement
In: Revue économique. Volume 29, n°6, 1978. pp. 1043-1050.
Citer ce document / Cite this document :
Carrière Jean. Le cofinancement. In: Revue économique. Volume 29, n°6, 1978. pp. 1043-1050.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1978_num_29_6_408431Abstract
COFINANCING
The word « cofinancing » means any arrangement by which resources lent by the World Bank (or any
other multilateral institution) are associated with resources provided by other foreign sources, in order to
finance a development project. Parties involved in a cofinancing opération may be public institutions
(mainly governments) ; export credit institutions, or private sources. Cofinancing schemes are mostly
significant when private sources are involved. The suppliers of funds take advantage from the Bank's
expertise : information on the project and the host country, and guarantees as the cross-default-clause.
This allows them to grant more favourable condition to the borrower. Moreover, the cofinancing leads to
generating additional flows of aid, which would have not been brought to life in the absence of the
above-mentioned advantages.
The cofinancing scheme, however, is not entirely free from some drawbacks : it may lead the World
Bank to perform a role of surveillance which is not among its basic assigments. On the other hand, the
cofinancing may generate some frustration among the less developed countries which are very keen on
establishing their own creditworthiness and gaining direct access to international financial markets.
Résumé
Le terme cofinancement désigne tout arrangement en vertu duquel des fonds prêtés par la Banque
Mondiale (ou tout autre institution multilatérale) sont associés pour financer un projet de développement
à des fonds fournis par d'autres sources extérieures au pays emprunteur.
Le cofinancement peut être le fait d'organismes publics (gouvernements principale-ment) d'institutions
de crédits à l'exportation, ou de sources de capitaux privées. C'est dans ce dernier cas que le
cofinancement est le plus profitable. Les bailleurs de fonds bénéficient de l'expertise de la Banque
Mondiale qui leur apporte, en même temps que des informations, des garanties telles que la clause de
défaut croisé. Cela leur permet de consentir des conditions plus favorables aux emprun-teurs. En outre,
le cofinancement permet de dégager des flux d'aide additionnels qui n'auraient sans doute pas existé
sans les avantages décrits plus haut. Le cofinancement comporte, toutefois, des inconvénients : il
risque de faire jouer à la Banque Mondiale un rôle de surveillance pour lequel elle n'est pas faite. Il
demeure enfin un sujet de frustration pour des pays qui souhaitent établir leur crédit et accéder
directement aux marchés financiers.LE COFINANCEMENT
En trente-deux ans d'opérations, la Banque Mondiale, et ses
deux filiales, l'Association internationale de développement et
la Société financière internationale, ont accordé aux pays sous-
développés plus de 2320 prêts pour un montant de 56 milliards de
dollars financés dans une très forte proportion, en ce qui concerne les
opérations de la Banque proprement dite, par des émissions d'obliga
tions sur, les marchés financiers internationaux. Mais les besoins des
pays sous-développés sont considérables et depuis 1973, pour encore
accroître les flux de capitaux à destination des pays en développe
ment, la Banque Mondiale finance de plus en plus fréquement des
projets de développement en association avec d'autres organismes de
crédit. C'est ce qui est appelé le cofinancement. Dans la suite du
développement, le terme de cofinancement désignera tout arrange
ment en vertu duquel des fonds prêtés par la Banque Mondiale (ou
par toute autre institution multilatérale jouant le rôle de pivot dans
^opération) sont associés à des fonds fournis par d'autres sources exté
rieures aux pays emprunteurs, pour financer un projet.
Le cofinancement se pratique de deux manières : le financement
conjoint, qui désigne une forme de cofinancement dans le cadre de
laquelle une liste commune de biens et de services a été établie et
dont le financement, pour chaque élément de la liste, est partagé entre
la Banque-pivot et les autres organismes suivant des pourcentages
convenus.
Le financement parallèle désigne un type de cofinancement dans
le cadre duquel la Banque-pivot et l'organisme de crédit associé finan
cent des éléments différents, ou des parties différentes d'un même
projet.
Des participants nombreux et divers se sont associés depuis plu
sieurs années à la Banque Mondiale pour participer à cette nouvelle
forme d'aide au développement, chacune des parties y voyant un
1043
Revue économique — N° 6, novembre 1978. Revue économique
avantage. Les programmes de cofinancement ont donc connu une
rapide expansion.
1. Les participants
Jusqu'ici, les principaux partenaires de la Banque Mondiale
dans les opérations de cofinancement ont été les banques régionales
de développement, les organismes publics d'aide au développement
des pays du CAD (Comité d'Aide au Développement), les organismes
de crédit à l'exportation et les banques commerciales.
a) Le cofinancement avec les organismes publics (gouvernements
membres, leurs agences, et les financiers multilatéraux)
est et restera sans doute le principal type de cofinancement, tant par
le nombre des opérations que par le montant total de l'assistance. La
Banque Mondiale est alors considérée comme un partenaire parmi
d'autres dans l'effort de développement et il n'est pas rare que l'em
prunteur indique d'autres organismes de crédit susceptibles de parti
ciper à une opération et les sollicite de son côté ; dans d'autres cas,
c'est la Banque elle-même qui identifie ces organismes.
b) Les organismes de crédit à l'exportation de la plupart des
pays du CAD ont participé à des opérations de cofinancement, initi
alement dans des cofinancements conjoints, et plus récemment, sous
forme de financement parallèle. Il est rappelé qu'alors, la Banque et
l'emprunteur se partagent les éléments du projet à financer. Une
série d'éléments sera financée par la Banque (il s'agit le plus souvent
des travaux de génie civil) et les autres (généralement les marchés
de matériel) par l'organisme de crédit à l'exportation.
c) Depuis longtemps, la Banque Mondiale encourage le cofina
ncement en coopération avec des sources privées de capitaux. Celles-ci
comprennent des banques commerciales, des compagnies d'assurances
ou d'autres institutions opérant sur les marchés de capitaux privés
situés en dehors du pays emprunteur. A la fin des année 1950 et
pendant les années 1960, le financement de la Banque a parfois été
lié à des émissions publiques effectuées par les pays emprunteurs sur
le marché des Etats-Unis. Il arrive aussi que les prêts de la Banque
soient associés à des placements privés faits par des institutions.
Depuis 1975, la Banque conduit un programme visant à accroître la
participation du secteur privé à ses opérations. Ainsi, en décembre
1044 Jean Carrière
1975, elle a pris part à un accord de cofinancement avec un groupe
de 16 banques privées placées sous l'égide de la Bank of America,
en vue de financer le programme d'expansion de l'industrie sidérur
gique au Brésil. Au titre de ce projet, un prêt à moyen terme en
euro-devises, non lié, équivalant à 55 millions de dollars accordé par
les banques privées a été associé à un prêt de la Banque Mondiale
de 95 millions de dollars au même projet ; en outre, 490 millions de
dollars ont été fournis sous forme de, crédit à l'exportation. Il apparaît
que les conditions auxquelles a été accordé le prêt du groupe Bank
of America étaient nettement plus favorables que celles que le Brésil
aurait pu obtenir en l'absence de la procédure de cofinancement.
Depuis 1975, quinze autres projets de cofinancement du même
type ont été réalisés et ont reçu des prêts complémentaires à ceux de
la Banque pour un montant de 620 millions de dollars environ.
2. Impact du cofinancement
Les opérations de cofinancement comportent de nombreux avan
tages pour les bailleurs de f

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