Le contrôle des naissances dans la stratégie du développement à Singapour - article ; n°42 ; vol.11, pg 593-606
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Tiers-Monde - Année 1970 - Volume 11 - Numéro 42 - Pages 593-606
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre Fistié
Le contrôle des naissances dans la stratégie du développement
à Singapour
In: Tiers-Monde. 1970, tome 11 n°42-43. Le Vietnam entre la guerre et la paix. pp. 593-606.
Citer ce document / Cite this document :
Fistié Pierre. Le contrôle des naissances dans la stratégie du développement à Singapour. In: Tiers-Monde. 1970, tome 11
n°42-43. Le Vietnam entre la guerre et la paix. pp. 593-606.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1970_num_11_42_1720LE CONTROLE DES NAISSANCES
DANS LA STRATÉGIE DU DÉVELOPPEMENT
A SINGAPOUR
par Pierre Fistié*
Bien que les conditions politiques et économiques régnant dans les %ones urbaines
du Sud-Vietnam et dans P 'Etat-cité de Singapour soient bien différentes, plusieurs
éléments communs se retrouvent dans les processus d'urbanisation que Г on peut observer
de part et d'autre. Uun de ces éléments est le rythme presque phénoménal de la crois
sance démographique relevé au cours des dernières années. La population de Singapour
est passée de 938 000 habitants en 1947 à plus de 2 millions aujourd'hui. Ли Sud-
Vietnam, la population urbaine qui n'était que de 20 % du total en 1962 serait de
près de 50 % actuellement, ce qui ferait près de 9 millions de Sud-Vietnamiens « urba
nisés » / Ли Sud-Vietnam et spécialement dans V agglomération de Saigon-Bienhoa,
l'insécurité des campagnes a contribué puissamment à accélérer les mouvements de
migration vers les villes. Mais la création de nouveaux emplois dus à la guerre a été
également déterminante, de même qu'à Singapour (et dans une moindre mesure d'ailleurs)
la présence du personnel des installations militaires britanniques.
Singapour et le Sud-Vietnam auront à s'adapter aux conséquences économiques
du retrait des forces britanniques pour la première, du départ des Лтеггсагпз pour le
second. Dans le cas de Singapour, on a évalué à un chiffre important (environ 25 %)
la proportion du P. N.B. liée aux activités militaires. Pour le Sud-Vietnam, cette part
doit être bien plus considérable et l'on hésite à la chiffrer.
Parmi les mesures à prendre pour éviter que l'ensemble de la population ne souffre
trop de ces transformations, figure, bien entendu, le ralentissement de l'expansion démo
graphique ; un contrôle efficace des naissances fait donc partie des programmes indispen
sables à adopter. Les succès spectaculaires remportés dans ce domaine par le gouverne
ment de Singapour devraient sans doute inciter d'autres pays à suivre son exemple. Ce
sera, en tout cas, l'un des problèmes essentiels du Vietnam « sururbanisé».
Note de la Rédaction.
Depuis le début du siècle, Singapour fournit l'exemple d'une croissance
démographique sans précédent puisque sa population est passée de
227000 habitants en 1901 à 303000 en 1911, 418000 en 1921 et 557 000
* Chargé de Recherche à la Fondation nationale des Sciences politiques.
593
т. m. 42-43 38 TIERS MONDE
en 193 1. Le premier recensement d'après la guerre, celui de 1947, a donné
938 000 habitants et celui de 1957, 1 445 000. Dix ans plus tard, la population
de l'île était évaluée à 1 955 000 (1) et elle a dépassé aujourd'hui le cap des
2 000 000. De 1901 à 1967, la densité de la population est passée ainsi de 1 000 à
8 700 habitants par mille carré, soit, de 386 à 3 362 habitants par kilomètre carré.
Les significations successives de Г accroissement de la population de Singapour
La signification de cet accroissement a beaucoup évolué. Au début du siècle,
l'immigration jouait encore un rôle prépondérant. Elle ne représente plus
aujourd'hui qu'un facteur insignifiant. En 1901, la population de Singapour
avait un caractère largement artificiel puisqu'elle comptait 170 000 hommes
pour 57000 femmes, c'est-à-dire 339 femmes pour 1 000 hommes. Le tour
nant se situe dans la décennie qui va de la crise économique mondiale au
déclenchement de l'attaque japonaise de décembre 1941, période pendant
laquelle l'immigration chinoise totale s'est ralentie, mais qui a vu en même
temps une nette intensification de l'immigration chinoise féminine. Grâce à
cette évolution, le sex ratio qui, en 193 1, était encore de 584 femmes pour
1 000 hommes s'est rapidement rapproché de l'unité puisqu'au recensement
de 1947 il atteignait 822 pour 1 000. Dix ans plus tard, il était de 896 pour 1 000
et en 1967 il était évalué à 93 1 pour 1 000 (2). Si le déséquilibre subsiste (inverse
de celui d'une population ordinaire où se manifeste la surmortalité masculine
qui est masquée ici par l'excédent des hommes sur les femmes dans les couches
d'âge comprises entre 30 et 60 ans), ce déséquilibre n'est plus que très faible.
On a désormais affaire à Singapour à une population véritable comprenant un
nombre comparable d'individus des deux sexes (3) et dont l'accroissement est
dû presque uniquement à l'excédent des naissances sur les décès.
Le problème était que cet excédent, en 1959, au moment où l'île accéda au
(1) Yearbook of statistics, Singapore 1967, Singapore, Department of Statistics, 1969,
179 P-> P- 9-
(2) Ibid.
(3) Ceci n'est vrai toutefois que pour la population chinoise (74,58 % de la population
en 1966) et malaise (14,43 %)> mais non pour la d'origine indienne ou pakista
naise qui conserve aujourd'hui encore le caractère d'une population d'immigrants avec
forte prédominance masculine.
Evolution du sex ratio par groupe racial (195 7-1 966)
(Nombre d'hommes pour 1 000 femmes)
1957 1965 1966
1 022 1 021 Chinois 1 039
Malais 1 101 [ 048 1054
Indiens et Рак г 257 1764 1 [719
Autres 1 094 1 248 [251
Ensemble de la population 1117 1 078 1 [074
Source : Singapore Yearbook, 1966, p. 74.
594 DOCUMENTATION
statut d'autonomie interne, correspondait encore au taux énorme de 33,1 °/00,
ce qui s'expliquait à la fois par un taux de mortalité très bas (6,4 °/Oo) dû à la
fois au bon état sanitaire et à la jeunesse de la population, et par le taux de
natalité très élevé de 39,5 °/Oo, considérable pour une population aux trois
quarts urbaine (1). Encore ce taux d'accroissement indiquait-il un certain
fléchissement par rapport aux années précédentes. L'accroissement annuel
moyen entre les années de recensement 1947 et 1957 avait été de 47 °/Oo sur
lesquels 7 °/Oo étaient dus à l'excédent migratoire et 36 °/Oo à l'accroissement
naturel (2).
Problèmes posés par l'accroissement démographique de Singapour
Si l'on voulait que le niveau des services sociaux soit maintenu et si pos
sible amélioré, l'accroissement naturel exigeait, de ce seul point de vue, des
investissements considérables. Le premier plan quinquennal de développe
ment (1961-1964) estimait qu'au rythme de croissance existant, la seule expan
sion démographique exigeait la construction de 10 000 logements par an
(chiffre qui devait être porté à 14 000 si l'on voulait en outre remédier à la
pénurie existante et remplacer les taudis par des constructions neuves). En
matière d'enseignement, on estimait que de i960 à 1964 la population d'âge
scolaire devait passer de 341 500 à 475 190 élèves (compte tenu de l'accroi
ssement relatif de la fréquentation des établissements d'enseignement
secondaire). En matière d'équipement hospitalier, les besoins étaient à l'ave
nant. Ils étaient évalués en 1953 à 5 000 lits auxquels devaient s'ajouter
250 lits chaque année. Or, en 1961, il n'y avait encore que 2 113 lits répartis
entre cinq hôpitaux (3).
Le besoin le plus urgent, celui dont la satisfaction conditionnait celle de
tous les autres, était cependant la création continue d'emplois nouveaux.
Compte tenu de l'accroissement naturel antérieur (mais non d'un éventuel
bilan migratoire positif) et en supposant que la proportion de femmes recher
chant un emploi restât la même, le plan de développement 1 961-1964 estimait
comme suit l'accroissement probable de la population active au cours de la
décennie à venir :
1957 1962 1967 1972
Illustration non autorisée à la diffusio

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