Le développement des exportations industrielles du Brésil - article ; n°85 ; vol.22, pg 141-156
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Description

Tiers-Monde - Année 1981 - Volume 22 - Numéro 85 - Pages 141-156
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jacques Brasseul
Le développement des exportations industrielles du Brésil
In: Tiers-Monde. 1981, tome 22 n°85. pp. 141-156.
Citer ce document / Cite this document :
Brasseul Jacques. Le développement des exportations industrielles du Brésil. In: Tiers-Monde. 1981, tome 22 n°85. pp. 141-
156.
doi : 10.3406/tiers.1981.4004
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1981_num_22_85_4004LE DÉVELOPPEMENT
DES EXPORTATIONS INDUSTRIELLES
DU BRÉSIL
par Jacques Brasseul*
Le Brésil appartient à ces nouveaux pays industrialisés exporta
teurs de produits manufacturés qui sont à l'origine d'une certaine modif
ication de la division internationale du travail traditionnelle (voir [5],
[9], [18], [24], [26]). Les réserves qui sont faites habituellement sur la
stratégie d'exportations industrielles dans le Tiers Monde portent sur
les points suivants : ces exportations ne concernent qu'un nombre restreint
de pays (10 pays en représentaient 82 % en 1976), elles ne représentent
qu'un très faible pourcentage, et des exportations industrielles mondiales1
et des importations industrielles des pays développés (8,g % en igjs) et
de leur consommation de produits manufacturés (1,2 % en 19J5), elles
portent surtout sur des peu élaborés, incorporant beaucoup
le facteur travail et bénéficiant ainsi de coûts de production plus faibles,
les produits à haute valeur ajoutée étant le monopole des pays riches,
ce qui fait que l'ancienne DIT est reproduite à un niveau différent, mais que
les pvd sont maintenus dans la production de produits dont le prix ne
peut que baisser à long terme par rapport aux premiers, et qui main
tiennent leur retard technologique.
On peut critiquer ces réserves en disant qu'elles ne tiennent pas
compte de la durée et qu'elles sont tautologiques.
En ce qui concerne la première, en effet, Д semble évident que le
développement d'exportations industrielles ne peut être le fait de tous
les pays en voie de développement en même temps. Il faut bien
commencer par 1, puis 2, puis quelques pays avant que le phénomène
ne prenne plus d'ampleur. Mais pour cela, il faut du temps. Les stati
stiques indiquent d'ailleurs cette tendance : 3 pays du Tiers Monde,
* Maître-assistant à l'Université Lyon III.
i. 6,6 % en 1975, les chiffres cités sont extraits de [18] et [9].
Revue Tiers Monde, t. XXII, n° 85, Janvier-Mars 1981 142 JACQUES BRASSEUL
en 1965, exportaient pour plus de 1 milliard de dollars constants 1975
de produits industriels, mais 6 en 1970, et 12 en 1975 [9].
La deuxième réserve peut être critiquée de la même façon. Il est
clair que ces exportations industrielles sont encore marginales dans le
commerce international. Mais ce qui est important est qu'eHes y occupent
une place croissante, et que nous ne sommes qu'au début du mouvement.
Celui-ci n'a été remarqué et fait l'objet de nombreuses études que depuis
la décennie 70.
Le même argument peut être utilisé contre la troisième réserve :
un pays sous-développé, par le fait même de son sous-développement,
peut diffitilement se mettre à exporter une large gamme de produits
incorporant une technologie avancée : Д doit bien commencer par les
produits peu élaborés. La substitution d'importations en Amérique
latine a débuté par les biens de consommation courante, pour remonter
progressivement la filière. Le Japon ne s'est pas mis à envahir tous les
marchés mondiaux avec des produits sophistiqués, dans la durée d'une
seule décennie.
D'autre part, il semble paradoxal qu'après avoir présenté pendant
des années l'argument ultra-banal suivant : un des obstacles majeurs au
développement est le fait que les exportations des pvd ne sont consti
tuées que par des produits primaires, et souvent même par un petit
nombre d'entre eux; et quand quelques pays arrivent à diversifier leurs
exportations au point que les produits primaires n'en représentent que
moins de la moitié, il semble donc assez paradoxal de dire que cette
politique de diversification est vouée à l'échec.
Il nous apparaît au contraire que la diversification des exportations
de quelques pays du Tiers Monde est un des rares points positifs, avec
la revalorisation du prix de certaines matières premières, qui caracté
risent le développement des dernières décennies.
Nous voudrions également montrer que cette diversification constitue
un succès de la politique économique du régime militaire brésilien
depuis 1964, dans un arsenal de mesures où les échecs ne manquent pas :
le dispositif d'indexation n'a pas permis de corriger les effets néfastes
de l'inflation, ni de la freiner, la politique « d'intégration nationale »
(construction d'infrastructure routière en Amazonie), ne donne pas les
résultats escomptés, la concentration des revenus est croissante avec des
inégalités et une spéculation scandaleuses, les écarts entre les régions
augmentent également.
A côté de ces échecs patents, il reste que la période 1968-1980 de
croissance déséquilibrée a été marquée par une transformation complète
du pays, qui est devenu une des principales puissances industrielles EXPORTATIONS INDUSTRIELLES AU BRESIL 143
mondiales. Ceci est reflété pax les taux de croissance extrêmement élevés
du volume produit, dans la période, même depuis 1973, et aussi par le
développement considérable des exportations de produits manufacturés.
Nous verrons également que certaines réserves portant sur la poli
tique d'exportations industrielles semblent plus fondées que celles que
nous venons de signaler. Notamment : le rôle des multinationales dans les
exportations; le fait qu'elles constituent un substitut au marché interne
et évitent donc une redistribution des revenus qui aurait comme effet
d'orienter la production davantage vers l'intérieur, vers la satisfaction
des besoins fondamentaux de la masse de la population : également leur
effet propre sur les inégalités.
Le développement des exportations industrielles du Brésil est extr
êmement récent, puisqu'il date de la fin des années 60. Le a toujours
été un important pays exportateur de produits primaires, et les débuts
de son industrialisation, dès 1890, ont reposé sur cette base exportatrice
primaire; puis la crise des années 30 et la deuxième guerre mondiale
ont favorisé les industries nationales, qui se sont développées par sub
stitution d'importations.
La période de l'après-guerre a été marquée par la poursuite de
l'industrialisation rapide par substitution d'importations favorisées par
une politique active de l'Etat, et notamment une politique protectionn
iste. Au début des années 60, environ 95 % de l'offre industrielle
totale provenait des industries domestiques, et on pouvait penser que
le processus de substitution aux importations était quasiment achevé.
Seuls les secteurs des biens d'équipement, de l'énergie et de la chimie
dépendaient encore fortement des importations.
Les exportations n'avaient cependant pas suivi l'évolution des
autres grandeurs économiques (le coefficient Exportations/piB était de
5 % en i960, et 11 % en 1948), et surtout elles restaient essentiellement
composées par des produits primaires (97 % des exportations en i960).
L'insuffisance des exportations entraînait un blocage de croissance, le
goulet d'étranglement externe, du fait de l'impossibilité d'importer
tous les équipements et biens intermédiaires nécessaires à l'économie
nationale. C'est la raison pour laquelle les premiers instruments de poli
tique économique favorables aux exportations sont apparus dès la fin
des années 50. Cette politique n'a fait que s'amplifier par la suite, et
notamment après 1964 et la prise du pouvoir par les militaires. On peut
dire que la promotion des exportations industrielles est devenue depuis
un véritable leitmotiv dans les préoccupations gouvernementales du
pays.
Les principaux aspects de cette politique sont les suivants (voir [6], JACQUES BRASSEUL 144
[7], [11], [12], [15], [16], [28], [32], [35], [37], [39]) : exemptions fiscales
diverses, crédits d'impôt, possibilité de déduire du bénéfice imposable
certaines dépenses concernant l'exportatio

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