Le double codage des dessins en fonction du temps de présentation et de l ambiguïté - article ; n°1 ; vol.86, pg 45-61
19 pages
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Le double codage des dessins en fonction du temps de présentation et de l'ambiguïté - article ; n°1 ; vol.86, pg 45-61

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Description

L'année psychologique - Année 1986 - Volume 86 - Numéro 1 - Pages 45-61
Summary : Dual coding of pictures as a function of presentation duration and ambiguity.
The superiority of pictures over words in many memory tasks seems to be best explained by the dual-coding theory (verbal + image) of pictures. Experiment I extends over 5 presentation rates previous studies showing that below threshold level, the recall of pictures is equal to the recall of words, presumably because of the lack of time to label the pictures. In experiment II (verbal recall) and experiment III (recognition), a lexical component (compound words were compared to simple words) and a semantic component (ambiguity of the pictures) were distinguished. These factors are effective in modifying the threshold level of dual-coding, differentially in recall and in recognition. The results support the dual-coding theory and suggest some additional mechanisms iwolved in recall and recognition.
Key words : memory for pictures, dual coding, presentation duration.
Résumé
La supériorité des dessins sur les mots dans de nombreuses situations de mémoire semble le plus généralement explicable par un double codage verbal et imagé, le dessin étant dénommé mentalement lors de sa présentation. Cette hypothèse implique qu'en deçà d'un temps critique de présentation, le dessin n'est plus codé verbalement, ce qui annule sa supériorité. L'expérience I généralise, sur une gamme de 5 durées de présentation, des résultats antérieurs confirmant la théorie du double codage, et les expériences II (rappel verbal) et III (reconnaissance) portent sur le rôle de certains facteurs affectant certaines composantes du code verbal. Le contrôle de la composante lexicale est fait en comparant des mots simples à des mots composés ainsi que les dessins correspondants, et le contrôle de la composante sémantique est fait en comparant des dessins ambigus et non ambigus. La complexité lexicale et l'ambiguïté des dessins affecte le temps critique de double codage avec des variations selon le mode de récupération, rappel verbal ou reconnaissance. La plupart des résultats vont dans le sens de la théorie du double codage et permettent de préciser certains des mécanismes sous-jacents au rappel et à la reconnaissance.
Mots clés : mémoire des dessins, double codage, temps de présentation.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Alain Lieury
Françoise Galvez
Le double codage des dessins en fonction du temps de
présentation et de l'ambiguïté
In: L'année psychologique. 1986 vol. 86, n°1. pp. 45-61.
Citer ce document / Cite this document :
Lieury Alain, Galvez Françoise. Le double codage des dessins en fonction du temps de présentation et de l'ambiguïté. In:
L'année psychologique. 1986 vol. 86, n°1. pp. 45-61.
doi : 10.3406/psy.1986.29122
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1986_num_86_1_29122Abstract
Summary : Dual coding of pictures as a function of presentation duration and ambiguity.
The superiority of pictures over words in many memory tasks seems to be best explained by the dual-
coding theory (verbal + image) of pictures. Experiment I extends over 5 presentation rates previous
studies showing that below threshold level, the recall of pictures is equal to the recall of words,
presumably because of the lack of time to label the pictures. In experiment II (verbal recall) and
experiment III (recognition), a lexical component (compound words were compared to simple words)
and a semantic component (ambiguity of the pictures) were distinguished. These factors are effective in
modifying the threshold level of dual-coding, differentially in recall and in recognition. The results
support the dual-coding theory and suggest some additional mechanisms iwolved in recall and
recognition.
Key words : memory for pictures, dual coding, presentation duration.
Résumé
La supériorité des dessins sur les mots dans de nombreuses situations de mémoire semble le plus
généralement explicable par un double codage verbal et imagé, le dessin étant dénommé mentalement
lors de sa présentation. Cette hypothèse implique qu'en deçà d'un temps critique de présentation, le
dessin n'est plus codé verbalement, ce qui annule sa supériorité. L'expérience I généralise, sur une
gamme de 5 durées de présentation, des résultats antérieurs confirmant la théorie du double codage, et
les expériences II (rappel verbal) et III (reconnaissance) portent sur le rôle de certains facteurs affectant
certaines composantes du code verbal. Le contrôle de la composante lexicale est fait en comparant des
mots simples à des mots composés ainsi que les dessins correspondants, et le contrôle de la
composante sémantique est fait en comparant des ambigus et non ambigus. La complexité
lexicale et l'ambiguïté des dessins affecte le temps critique de double codage avec des variations selon
le mode de récupération, rappel verbal ou reconnaissance. La plupart des résultats vont dans le sens
de la théorie du double codage et permettent de préciser certains des mécanismes sous-jacents au
rappel et à la reconnaissance.
Mots clés : mémoire des dessins, double codage, temps de présentation.L'Année Psychologique, 1986, 86, 45-61
Laboratoire de Psychologie expérimentale
Université Rennes 2 Haute-Bretagne1
LE DOUBLE CODAGE DES DESSINS
EN FONCTION
DU TEMPS DE PRÉSENTATION
ET DE L'AMBIGUÏTÉ
par Alain Lieury et Françoise Calvez2
SUMMARY : Dual coding of pictures as a function of presentation
duration and ambiguity.
The superiority of pictures over words in many memory tasks seems
to be best explained by the dual-coding theory (verbal + image) of pictures.
Experiment I extends over 5 presentation rates previous studies showing
that below threshold level, the recall of pictures is equal to the recall of words,
presumably because of the lack of time to label the pictures. In experiment II
(verbal recall) and experiment III (recognition), a lexical component
(compound words were compared to simple words) and a semantic compon
ent (ambiguity of the pictures) were distinguished. These factors are
effective in modifying the threshold level of dual-coding, differentially in
recall and in recognition. The results support the dual-coding theory and
suggest some additional mechanisms involved in recall and recognition.
Key words : memory for pictures, dual coding, presentation duration.
Dès l'Antiquité, on a observé que la mémoire des images
est généralement meilleure que celle des mots, avec cependant la
restriction de ne pouvoir représenter les mots abstraits (Quinti-
lien, Ier siècle). Ce n'est qu'en fonction des recherches récentes
1. 6, avenue Gaston-Berger, 35043 Rennes Cedex.
2. Cette recherche a été réalisée avec le concours du Centre commun
d'Etudes de Télévision et Télécommunications, département esa (Cesson-
Sévigné) (contrat n° esa 4079) et nous remercions Patrick Salliot et Francis
Kretz pour leurs suggestions. Nous également Jean- Yves Edel-
man, Georges Cerdan et Gabriel Camilla, du service audio-visuel de l'Uni
versité, qui ont réalisé les enregistrements vidéo-Umatic. 46 A. Lieury et F. Calvez
que des mécanismes explicatifs de la supériorité de l'image ont
pu être proposés. Parmi ceux-ci, le double codage est certain
ement le plus général car il permet d'expliquer la meilleure
rétention des images individuelles, ce dont ne rendent pas
compte les mécanismes d'organisation de l'image (Bower, 1970 ;
pour une synthèse cf. Denis, 1979). En fait l'image comprend
différentes formes de figuration imagée, image mentale, dessin,
photographie, etc. (Denis et de Pouqueville, 1976-1977) et nous
nous limiterons dans cette étude aux dessins.
La théorie du double codage (Ducharme et Fraisse, 1965 ;
Paivio et Gsapo, 1969) a pour principe que le dessin est implic
itement dénommé, ce qui produit un stockage à la fois sous la
forme d'un code imagé et d'un code verbal. Dans cette théorie,
les mots sont moins bien rappelés que les dessins car ils sont
moins fréquemment et moins rapidement imagés mentalement.
Paivio et Gsapo (1969) ont apporté une première confirmation
de cette théorie en s'appuyant sur le fait que le temps de dénomi
nation (donner une réponse verbale correspondant à une image)
est plus long (au moins 100 ms dans des expériences de temps
de réaction, Fraisse, 1968 a) que le temps de lecture (donner
une réponse verbale à un mot écrit). Selon l'hypothèse d'un
double codage, il existerait donc un seuil critique dont la durée
de présentation est suffisante pour la lecture (codage verbal des
mots écrits), mais insuffisante la dénomination implicite des
dessins (codage verbal des dessins) ; Paivio et Gsapo trouvent
effectivement que pour une durée de présentation de 500 ms
par item, les dessins sont mieux rappelés (et mieux reconnus)
que les mots, mais que pour une durée de de 187,5 ms
les dessins ne sont plus mieux rappelés (ni mieux reconnus) que
les mots. Un seuil critique de double codage est également trouvé,
quoique plus élevé, pour des dessins dénommables par des
phrases simples (Fraisse, 1974 ; Fraisse et Léveillé, 1975).
Néanmoins, le caractère automatique du double codage de
l'image a été récemment remis en cause (Nelson, Reed et McEvoy,
1977 ; Babbit, 1982). Il semblerait que le codage verbal de
dessins présentés (dénomination mentale) ne soit pas aussi
automatique qu'on l'avait pensé mais qu'il dépendrait des
caractéristiques de la tâche. Ainsi, la similarité phonétique des
mots stimulus (ex. : boot, boat, bone) dans une liste de couples
abaisse le rappel par rapport à une liste contrôle où les mots
stimulus sont phonétiquement différents, mais cet effet interfèrent Le double codage des dessins 47
de la similarité n'intervient pas lorsque les mots stimulus sont
remplacés par les dessins correspondants ; ce résultat paraît
s'expliquer par l'absence de codage verbal dans cette tâche
(Nelson et Brooks, 1973). Cependant, un effet interfèrent de la
similitude phonétique intervient dans la mémorisation de dessins
lorsque la tâche requiert la mémorisation d'items simples, mots
ou dessins (et non de couples d'items associés), avec une reconsti
tution de l'ordre ou un rappel verbal dans l'ordre, résultats qui
indiquent cette fois l'intervention d'un codage verbal implicite
(Nelson et al., 1977). Nelson déduit de ces résultats une théorie
plus nuancée que celle du double codage dans laquelle l'accent
est mis sur l'indépendance fonctionnelle du code verbal et du
code imagé ; lorsque la tâche n'implique pas le codage verbal
des dessins, la mémorisation de ceux-ci reposerait sur le stockage
d'informations sensorielles.
Le but de la

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