Le GIAC Pays-de-la-Loire ou comment concilier obligations et  convictions
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Le GIAC Pays-de-la-Loire ou comment concilier obligations et convictions 04/01/11 17:51 Le GIAC Pays-de-la-Loire ou comment concilier obligations etconvictionsLes dirigeants des 5 associations lors de l’assemblée constitutive du GIAC à Cholet le 17 décembre. (photo : l’APSCD laTremblaie).Entre s’unir ou mourir, cinq associations* de la région ont choisi. Elles ont créé unestructure commune qu’elles ont appelé Groupement Inter-associatif de coopération(GIAC). Elles partageaient des valeurs éducatives et sociales, et des missions endirection de jeunes et adultes ayant des troubles psychiques et du comportement.Elles ont à présent en commun des méthodes, des projets…et leur avenir.*APSCD la Tremblaie (Cholet), ARRIA (Nantes), Franklin-Esvière (Angers), Félix JeanMarchais (Laval), L’Etape (Nantes)« C’est une prise d’initiative au regard des contraintes du contexte actuel », admet avecpragmatisme Jacky Goupil, directeur de l’association nantaise ARRIA, l’un de ceux qui ontimpulsé l’idée d’un groupement. « Nous avons choisi de prendre les devants plutôt que dedevoir subir. » Ces contraintes, intégrées par les cinq associations qui ont choisi de seregrouper, viennent toutes d’en haut, évidemment.Des obligations…Primo, l’Etat presse explicitement les associations de se regrouper, comme le rapporte Jacky Goupil: « L’Etat nous dit : pour pouvoir continuer à financer le secteur économique etsocial, nous avons besoin de lisibilité, il faudrait moins ...

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Le GIAC Pays-de-la-Loire ou comment concilier obligations et
convictions
Les dirigeants des 5 associations lors de l’assemblée constitutive du GIAC à Cholet le 17 décembre. (photo : l’APSCD la
Tremblaie).
Entre s’unir ou mourir, cinq associations* de la région ont choisi. Elles ont créé une
structure commune qu’elles ont appelé Groupement Inter-associatif de coopération
(GIAC). Elles partageaient des valeurs éducatives et sociales, et des missions en
direction de jeunes et adultes ayant des troubles psychiques et du comportement.
Elles ont à présent en commun des méthodes, des projets…et leur avenir.
*APSCD la Tremblaie (Cholet), ARRIA (Nantes), Franklin-Esvière (Angers), Félix Jean
Marchais (Laval), L’Etape (Nantes)
«
C’est une prise d’initiative au regard des contraintes du contexte actuel
», admet avec
pragmatisme Jacky Goupil, directeur de l’association nantaise ARRIA, l’un de ceux qui ont
impulsé l’idée d’un groupement. «
Nous avons choisi de prendre les devants plutôt que de
devoir subir.
» Ces contraintes, intégrées par les cinq associations qui ont choisi de se
regrouper, viennent toutes d’en haut, évidemment.
Des obligations…
Primo, l’Etat presse explicitement les associations de se regrouper, comme le rapporte
Jacky Goupil: «
L’Etat nous dit : pour pouvoir continuer à financer le secteur économique et
social, nous avons besoin de lisibilité, il faudrait moins d’interlocuteurs donc moins
d’associations gestionnaires ».
En échange, via la nouvelle Agence régionale de Santé
(ARS), l’Etat promet des contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens (CPOM) sur cinq
ans, plus sécurisants. Dans le cadre de la récente Loi Hôpital Patients Santé Territoires
(HPST), un décret est attendu pour préciser les seuils - en terme d’équivalents temps
pleins, de nombre d’établissements et de personnes suivies - pour avoir le droit de
contractualiser.
Secondo, comme l’analyse Jacky Goupil, «
une logique ascendante a fait place à une
logique descendante
». Tout le secteur associatif s’est développé jusqu’à présent sur le
mode : repérage des besoins sur le terrain par les associations, montage d’un projet,
demande de financements et d’agréments à l’Etat. Depuis la mise en place de l’ARS, ça
marche dans l’autre sens : l’Etat fixe les besoins et lancent des appels à projets auxquels
les associations ont quelques mois seulement pour répondre. «
Les grandes associations
ont embauché des gens qui travaillent en permanence sur ces appels à projets. Les petites
assos, si elles veulent se développer, doivent se regrouper pour mettre en place
l’appareillage nécessaire pour être elles aussi capables d’être réactives
».
Tertio, «
l’environnement réglementaire des associations est devenu très complexe
»,
comme l’explique Emmanuel de la Foye, président de l’association Franklin Esvière, à
Angers. On les oblige à aller toujours plus loin dans la démarche qualité, les qualifications,
les évaluations. Pour pouvoir avoir les moyens de faire face à ses exigences croissantes,
les petites associations ont bien compris qu’elles doivent joindre leurs forces, si elles ne
veulent pas disparaître.
…et des convictions .
Or cette nécessité quasi vitale de se regrouper s’est conjuguée à une vraie envie de
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partenariat et d’enrichissement mutuel. «
Quand est sur des problématiques proches, on
voit bien que la coopération apporte une vraie plus-value
», dit défendre depuis de
nombreuses années Emmanuel de la Foye, qui est devenu le président du nouveau GIAC
Paus-de-la-Loire. Paul Rose, directeur de l’association nantaise l’Etape appuie dans le
même sens : «
nous sommes persuadés que l’action limitée au champ des établissements
est obsolète, qu’il faut créer des liens entre des structures complémentaires pour répondre
au mieux aux problématiques des mêmes populations
». En effet, les associations du
GIAC se sont retrouvées autour du public qu’elles prennent en charge: celui des enfants et
des jeunes adultes ayant des troubles psychologiques graves les faisant entrer dans le
cadre du handicap et les excluant socialement.
Quatre d’entre elles gèrent des ITEP
(Instituts thérapeutiques éducatifs et pédagogiques), agréés par l’ARS : APSCD la
Tremblaie (Cholet), ARRIA (Nantes), Franklin-Esvière (Angers), Félix Jean Marchais
(Laval). Elles se réunissaient régulièrement au sein de l’association des ITEP et de leur
Réseau (AIRE). C’est dans ce cadre et autour de leurs métiers communs qu’elles se sont
rapprochées. L’association l’Etape de Nantes, qui est elle liée au CG et à la protection de
l’enfance mais partage les mêmes problématiques, les a rejoint.
Une forme précurseur
Pour franchir le pas, il a fallu dépasser quelques peurs. «
Peur de se faire manger par un
autre, de perdre son autonomie, son identité. Car pour gagner des choses, chacun doit
donner un peu
», énumère Jacky Goupil. Paul Rose, directeur de l’Etape, précise : «
Ça ne
se fait pas sans méthode, sans mettre les éléments sur la table et instaurer une confiance
réciproque. Ce que nous avons appelé la gouvernance partagée
». L’accompagnement par
un tiers, permanent de l’URIOPS, a permis de faire ce travail dans une certaine sérénité.
La forme juridique mise en avant par l’Etat, celle du Groupement de coopération social et
médico-social (GCSMS), les associations n’en voulaient pas : son principe d’administrateur
unique était contraire à celui de la « gouvernance partagée ». La forme retenue a donc été
celle de l’association, ce qui serait encore assez rare en France pour ce genre de
groupement inter associatif. La liste des adhérents est limitée mais reste ouverte, le GIAC
compte bien prendre de l’ampleur. Pour avoir une dimension véritablement régionale
comme l’appelle l’ARS - qui a financé son lancement à hauteur de 30 000 euros – le GIAC
espère intégrer des associations issues des deux départements qu’il lui manque : la Sarthe
et la Vendée.
Objectifs et projets mutualisés
En attendant, après deux ans de gestation, le GIAC Pays de la Loire nouveau né se met
donc en marche. Avec son total de 325 salariés, plus de 24 établissements et services et
des centaines de personnes suivies (pour des budgets globaux cumulés de 19 millions
d’euros), le GIAC n’a plus à craindre les seuils fixés par l’Etat pour pouvoir contractualisé
avec lui et s’assurer ainsi des financements. Un CPOM devrait être signé avec l’ARS au
début de cette nouvelle année. D’un point de vue logistique, les associations s’attèlent à la
mise en place d’un réseau informatique unique et de moyens de visio-conférences, pour
dépasser les distances géographiques. Au delà, des groupes de travail sont organisés pour
entamer un travail de fond. Dès 2011, l’objectif est de commencer à partager les
expériences et les outils (comme par exemple le livret d’accueil de l’usager…), harmoniser
les positionnements (interprétation de la convention collective, charte éthique par rapport
aux droits des usagers…), mutualiser les actions opérationnelles (traitement des paies des
salariés, mise en place de formations…) et enfin participer ensemble à la mise en place
d’actions innovantes pour améliorer la prise en charge. «
Il s’agit avant tout de réfléchir à la
sécurisation des parcours des personnes placées dans nos structures, surtout pour celles
en situation très complexe. Pouvoir Interpeler nos partenaires sur leurs expériences, voire
se relayer entre nous
», résume Claude Morinière, directeur de l’APSCD la Tremblaie à
Cholet, «
Et bien sûr de rechercher des économies
». Le « GIAC Pays de la Loire », dans
l’air du temps, pourrait faire des émules. Mais les structures qui se lanceront elles aussi
dans ce genre de dynamique inter-associative devront trouver un autre nom…
Armandine Penna
Article publié le : 3 janvier 2011
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