Le Laboratoire d Anthropologie de l Ecole pratique des hautes études - article ; n°4 ; vol.7, pg 307-318
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1980 - Volume 7 - Numéro 4 - Pages 307-318
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

D. Ferembach
Le Laboratoire d'Anthropologie de l'Ecole pratique des hautes
études
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XIII° Série, tome 7 fascicule 4, 1980. pp. 307-318.
Citer ce document / Cite this document :
Ferembach D. Le Laboratoire d'Anthropologie de l'Ecole pratique des hautes études. In: Bulletins et Mémoires de la Société
d'anthropologie de Paris, XIII° Série, tome 7 fascicule 4, 1980. pp. 307-318.
doi : 10.3406/bmsap.1980.3797
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1980_num_7_4_3797Bull, et Mém. de la Soc. d'Anthrop. de Paris, t. 7, série XIII, 1980, p. 307-318
LE LABORATOIRE D'ANTHROPOLOGIE
DE L'ECOLE PRATIQUE DES HAUTES ETUDES
(Laboratoire BROCA)
par D. Ferembach
« Le laboratoire d'Anthropologie a été fondé en 1867 à l'Ecole Pratique
de la Faculté de Médecine par M. le Professeur Broca, pour ses recherches
personnelles. Il se composait alors de deux petites pièces situées au-dessus du
Musée Dupuytren. M. Broca y réunit les pièces, ouvrages et instruments les plus
indispensables pour l'étude de l'anthropologie anatomique. Il y travailla d'abord
avec le concours d'un seul aide, M. le Dr Hamy ; mais bientôt plusieurs membres
de la Société d'Anthropologie : MM. Daily, Topinard, Hovelacque, Bertillon,
Le Courtois, etc.. vinrent y travailler aussi. En 1868, ce laboratoire fut compris
dans l'Ecole Pratique des Hautes Etudes et M. Hamy en fut nommé préparateur.
A partir de ce jour, le laboratoire fut mis à la disposition de tous les membres
de la Société d'Anthropologie pour leurs recherches, et de toutes les personnes
qui désiraient s'initier aux études anthropologiques. Pour répondre à ce désir,
le Directeur institua dans le laboratoire des conférences d'abord hebdomadaires,
puis bihebdomadaires ; mais, dès la seconde année, le local se trouva beaucoup
trop étroit et le Directeur obtint aisément de M. le Doyen Wurtz l'autorisation
de faire ces conférences dans d'autres locaux plus grands... M. Hamy, préparateur,
donna en outre, dans le laboratoire, des séances de démonstration pour les élèves
divisés en séries. Ce fut ainsi que le laboratoire, tout en conservant le caractère
d'un laboratoire de recherche devint, en outre, un laboratoire d'enseignement » .
C'est par ces phrases que Paul Broca commence son rapport résumant
dix années d'activité du Laboratoire.
Le Laboratoire d'Anthropologie fut la troisième création de P. Broca.
L'Anthropologie lui devait déjà la fondation de la Société d'Anthropologie de
Paris dont la première séance s'était tenue le 19 mai 1859, et celle des Bulletins
de la Société dont le premier numéro paraissait à la fin de cette même année.
La nécessité de disposer d'une Société où l'on pourrait traiter librement de ce
qui touche au genre humain s'était imposée à lui à la suite de la présentation à
la Société de Biologie de ses recherches sur « l'hybridité et la détermination des
espèces animales ». Il osait y affirmer que certains hybrides d'espèces étaient
féconds : il avait pu étudier, entre autres, des léporidés issus d'un crois
ement entre un lièvre et une lapine. Il abordait en même temps la question du
croisement entre les races humaines, de leur fécondité relative. Devant l'inquié
tude de Rayer, Président de la Société, soucieux des retombées d'une telle
discussion, osée pour l'époque, P. Broca n'acheva pas ses communications sur
ce sujet. C'est alors que lui vint l'idée de créer la Société d'Anthropologie
de Paris. 308 SOCIÉTÉ D'ANTHROPOLOGIE DE PARIS
Mais avant de continuer, retraçons brièvement les premières étapes de
sa vie.
Né le 28 juin 1824 à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde), P. Broca fit ses
études de médecine à Paris. Reçu le premier à l'agrégation de chirurgie en
1853, il est nommé, la même année, chirurgien des hôpitaux. En 1866, l'Aca
démie de Médecine l'élit en son sein. Un an plus tard, il devenait professeur
de pathologie externe, poste qui se transformera par la suite en clinique chirur
gicale. Le Préfet de la Seine est indirectement à l'origine de sa vocation anthropol
ogique. A son instigation, en 1847, une Commission avait été désignée pour
étudier les ossements humains exhumés de l'ancienne église des Célestins. Par
la suite, P. Broca continua à rechercher des livres, peu nombreux alors, traitant
de craniologie, de races humaines, etc.. Mais, pour mener ses recherches cranio-
logiques, il lui fallait des crânes. Dès 1861, il se préoccupa de réunir une telle
collection qui trouva asile tout d'abord dans son appartement personnel, avant
d'être donnée au Laboratoire. En 1877, il écrivait : « la collection cranio-
logique comprend environ 4.000 crânes dont 1.200 appartiennent à la Société
d'Anthropologie. La rapidité remarquable avec laquelle elle s'est accrue est due
en grande partie au concours empressé des médecins de la marine de l'Etat et
des docteurs français ou étrangers qui, après avoir suivi nos cours et travaillé
avec nous dans le Laboratoire, ont bien voulu nous faire ensuite de nombreux
et précieux envois ». Ce matériel n'était pas seulement enregistré ; la plus
grande partie, dès son arrivée, était étudiée. Le rapport de 1877 indique : « les
registres craniométriques forment dix volumes où sont inscrites les mensurations
faites suivant des procédés uniformes sur plus de 2.500 crânes de toutes races.
Le nombre des mesures inscrites dépasse 200.000 ; en outre, tous les relevés,
toutes les moyennes générales et les moyennes par sexe, tous les indices indivi
duels au nombre de douze par crâne, et tous les indices moyens ont été calculés
et reportés sur un registre spécial. Ces matériaux immenses fournissent une mine
inépuisable où chacun peut librement puiser et ils ont servi de base à un grand
nombre de travaux publiés soit par nous-mêmes, soit par des personnes étran
gères au Laboratoire. Ils ont tous été recueillis par le directeur, avec le concours
de ses collaborateurs du Laboratoire : MM. Hamy, Topinard, Chudzinski et
Kuhff ».
Outre ces pièces, P. Broca avait reçu des squelettes d'adultes et d'enfants,
des ossements fossiles. A cette importante collection, déposée actuellement au
Laboratoire d'Anthropologie du Musée de l'Homme, il faut ajouter des squelettes
de Primates ou d'autres mammifères et des moulages de membres, d'organes,
de têtes et surtout de cerveaux, réalisés par Chudzinski, alors préparateur au
laboratoire. Très habile et très compétent, ce dernier reprenait chaque pièce et
la remodelait. C'est à partir de cette collection unique et des cerveaux eux-
mêmes, que lui-même et Broca firent progresser considérablement l'étude des
circonvolutions cérébrales, apportant des précisions sur les connexions superf
icielles et profondes. La comparaison de cet organe, entre divers animaux,
permit à Broca de retrouver « les caractères d'un type commun à tous les
mammifères ».
Le laboratoire possède les carnets de Broca sur lesquels, pour chaque
individu mort à l'hôpital et dont il prélevait le cerveau, il consignait le nom, FEREMBACH. — LE LABORATOIRE D* ANTHROPOLOGIE 309 D.
l'âge, la stature, la profession, la cause de la mort, le poids du cerveau et de
ses composants, et diverses remarques. Ces carnets ont été à l'origine d'articles
récents de E. Schreider. On sait aussi que P. Broca est connu par la découverte
du centre du langage articulé dans la circonvolution frontale qui porte son nom.
Mais là ne s'est pas arrêtée son œuvre qui, d'emblée, appréhenda tous les
aspects de l'Anthropologie. S'il n'étudia pas lui-même des populations modernes,
il écrivit un long ouvrage de 300 pages, « Instructions générales pour les
recherches anthropologiques ». A ceci s'ajoutent des instructions anthropologiques
pour divers pays, rédigées soit par lui, soit par P. Topinard ou d'autres coll
aborateurs qui enseignaient aussi les techniques à ceux qui le leu

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