Le logement à Paris au XVIe et XVIIe siècles - article ; n°3 ; vol.17, pg 488-500
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Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1962 - Volume 17 - Numéro 3 - Pages 488-500
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 59
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre Couperie
Madeleine Jurgens
Le logement à Paris au XVIe et XVIIe siècles
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 17e année, N. 3, 1962. pp. 488-500.
Citer ce document / Cite this document :
Couperie Pierre, Jurgens Madeleine. Le logement à Paris au XVIe et XVIIe siècles. In: Annales. Économies, Sociétés,
Civilisations. 17e année, N. 3, 1962. pp. 488-500.
doi : 10.3406/ahess.1962.420850
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1962_num_17_3_420850ANNALES
Tel se présente pour l'heure ce double dossier : l'archéologie médié
vale a devant elle un immense champ de recherches, indispensables pour
étudier la vie matérielle d'autrefois. Les travaux exécutés Outre Manche
doivent nous permettre d'éviter maints tâtonnements, en tirant parti
de l'expérience acquise par les chercheurs britanniques. D'autre part,
la Provence n'est certainement pas une région privilégiée en ce domaine.
Ce qui a été entrepris ici grâce à l'esprit d'initiative de Georges Duby,
peut être fait également ailleurs en Bourgogne, en Lorraine, en Ile-de-
France. L'ouverture de chantiers septentrionaux est la condition même
du succès provençal.
G. Demians d'Archimbaud,
Faculté des Lettres, Aix-en-Provence.
2. Le logement à Paris aux XVIe et
XVIIe siècles :
Une source, les inventaires après décès.
La maison d'habitation a dû longtemps se parer, pour sembler digne
d'étude, d'une grande antiquité ou d'un charme exotique : les logis des
Indiens Kwakiutl, ceux des indigènes néolithiques du Kurdistan, sont
beaucoup mieux connus que les dix mille maisons parisiennes du
XVIe siècle. Il n'y a guère, en France, qu'une ville dont l'architecture
domestique ancienne ait été complètement étudiée \ Ailleurs, les
obstacles que l'occupation du site et le remaniement perpétuel des di
stributions opposent à ce genre de recherche ont repoussé les érudits
vers l'examen traditionnel de la mouluration des façades 2.
Pourtant, grâce aux archives notariales, il serait possible de remédier
à la défaillance de l'archéologie : au XVIe siècle, les ventes et baux sont
peu explicites, mais les inventaires après décès, d'usage régulier, peuvent
1. Commandant R. Quenedey, L'habitation rouennaise. Etude d'histoire, de géo
graphie et d'archéologie urbaines, Rouen, 1926.
2. Exemples : J. Courtot, « L'évolution de l'architecture à Dôle, du sac de 1479
au début du xvne siècle », Mémoires Soc. émid. Jura, 10e Sér. 5 (1921), p. 155-174 ;
P. Parent, « L'architecture privée à Douai ; du Moyen Аце au xixe siècle », Bévue
du Nord, 2 (1911), p. 265-284.
488 ENQUÊTES
i. MAISON A DEUX CORPS DE LOGIS
ET GALERIE DE L'HOTELIER JEAN ALAIRE
(Arch. Nat. ; Min. Centr. XIX-269. 9 juillet 1540)
Rue
des Chambre peULe deux Grenier Étables ch. portes
Cour Cour
Cuisine ? Chambre
■Salle Chambre
Place Meubert
2. MAISON A DEUX CORPS DE LOGIS DE NICOLAS BRAHIER,
PROCUREUR AU CHATELET
(Arch. Nat.; Min- Centr. LIV-2. 28 mai 1528)
Cour
dépense
Salle
Rue de la comtesse d Artois
3. MAISON A UN SEUL CORPS DE LOGIS DE GEORGES DESQUELOT,
APOTHICAIRE ÉPICIER
(Arch. Nat.; Min. Centr. CXXII-56. 4 août 1541)
Cour Cour
Garde-robe Cuisine
Ouvroir Salle Chambre Petite chambre
Rue Saint - Honoré
Rez-de-chaussée Premier étage
СЛИТЕ Е.Г.Н.Е.
489 ANNALES
permettre de reconstituer le dispositif d'une maison et la manière dont
les occupants y organisaient leur vie.
L'intitulé de l'inventaire indique la situation de la maison dans la
ville, le plus souvent, hélas, de façon imprécise : proximité d'un édifice
connu ou, en général, rue et enseigne. La prisée mentionne successiv
ement les diverses pièces avec, parfois, leur position relative. Mais il s'en
faut que l'on puisse à chaque fois retrouver la distribution du logis :
les locaux où il n'y a rien à inventorier (escaliers, passages, etc.) risquent
d'être passés sous silence ; de même les chambres des serviteurs ayant
des biens personnels. En revanche, la même pièce peut figurer deux fois
sous des noms légèrement différents, dans l'inventaire des meubles puis
dans celui des habits, par exemple. Enfin, l'étage au niveau de la rue
peut aussi bien être appelé rez-de-chaussée que premier étage.
Telles qu'on les observe dans les inventaires, les maisons parisiennes
du XVIe siècle se répartissent entre trois types.
D'abord la maison à deux corps de logis — l'un sur la rue, l'autre au
fond de la cour — réunis par une galerie. Telle, par exemple, la demeure
de l'hôtelier Jean Alaire, place Maubert г dont nous donnons un schéma
descriptif (fig. i). La porte d'entrée donne accès à une « allée » reliant
la rue à la cour ; de cette allée doit partir l'escalier, qui n'est pas ment
ionné. Au rez-de-chaussée, par devant, la salle et deux petites pièces :
une « dispense » et une petite chambre servant peut-être de cuisine
(celle-ci n'est signalée nulle part ailleurs). A chaque étage, deux chambres.
Au fond de la cour, un bâtiment moins élevé avec étable en bas
et chambres à l'étage. La galerie court au premier étage et forme sans
doute préau au rez-de-chaussée.
Un deuxième type comporte deux bâtiments indépendants séparés
par une cour ; parfois, une autre cour ou un jardin se trouve derrière la
construction du fond. Ainsi, la maison de Nicolas Brahier, procureur
au Châtelet 2 (fig. 2). La porte d'entrée est située dans la tourelle qui
contient l'escalier, et donne accès, là aussi, à une allée aboutissant à la
cour ; le plan du rez-de-chaussée — grande salle, cuisine et dépense —
est reflété, mais fractionné, par celui du premier étage : deux études sur
l'allée, deux chambres sur la grande salle, une étude et une garde-robe
sur la dépense, une chambre sur la cuisine. Trois chambres au second
étage. Quant à l'autre corps de bâtiment, son rez-de-chaussée est peut-
être l'écurie, mais on ne nous en dit rien ; une seule chambre occupe
tout le premier étage.
1. Arch. Nat., Min. Centr., XIX, 269, 9 juillet 1540.
2.LIV, 2, 28 mai 1528.
490 ENQUÊTES
Le troisième type, enfin, n'a qu'un seul corps de logis situé entre rue
et cour. Par exemple, la maison de l'apothicaire épicier Georges
Desquelot x (fig. 3). Au rez-de-chaussée régnent la salle, la cuisine et
l'ouvroir. Au premier étage, deux chambres et une garde-robe. Au
deuxième étage, deux chambres et deux pièces d'usage professionnel,
la « chambre aux confitures » et la chambre à distiller « eaues ». Un grand
grenier coiffe la maison. Dans ce logis, Desquelot vit avec sa femme,
deux enfants et pas moins de six serviteurs et une chambrière.
Pour pouvoir étudier la fréquence relative de ces types, il faudrait
opérer sur la totalité des inventaires ; or, seule, une petite partie des
documents a pu être utilisée 2. Ils donnent les résultats suivants : 8 maisons
à deux corps de logis ; 12 maisons à deux corps de logis et galerie ;
21 maisons à un corps de logis.
Il est normal que les maisons les plus nombreuses soient celles qui
permettent de loger le plus grand nombre d'habitants sur le terrain le
plus petit. Parmi ces maisons à un corps de logis devraient se trouver en
grand nombre des bâtisses plus ou moins décrépites héritées des deux
ou trois siècles précédents. On pourrait songer à les reconnaître à la
simplicité de leur dispositif — une ou deux pièces seulement par étage —
d'un type observé à Rouen 3 ou à Paris même (maison de Nicolas Fla-
mel, construite en 1407-1408) i. Mais cette simplicité n'est pas un signe
certain d'ancienneté, du fait de la longue conservation des types de
maisons, du fait, aussi, de la spéculation : on construit au XVIe siècle,
aussi bien à Rouen qu'à Paris (maisons du Pont Notre-Dame en 1507)
des maisons hautes et étroites, à une pièce par étage, accolées par séries
entières et destinées à la location.
Quant à la maison à galerie, elle sent so

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