Le mécanisme de la synchronisation sensori-motrice. Etude expérimentale - article ; n°1 ; vol.58, pg 7-23
18 pages
Français

Le mécanisme de la synchronisation sensori-motrice. Etude expérimentale - article ; n°1 ; vol.58, pg 7-23

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
18 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1958 - Volume 58 - Numéro 1 - Pages 7-23
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1958
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

S. Ehrlich
Le mécanisme de la synchronisation sensori-motrice. Etude
expérimentale
In: L'année psychologique. 1958 vol. 58, n°1. pp. 7-23.
Citer ce document / Cite this document :
Ehrlich S. Le mécanisme de la synchronisation sensori-motrice. Etude expérimentale. In: L'année psychologique. 1958 vol. 58,
n°1. pp. 7-23.
doi : 10.3406/psy.1958.26655
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1958_num_58_1_26655Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée
de la Sorbonne
LE MÉCANISME DE LA SYNCHRONISATION
SENSORI-MOTRICE
ÉTUDE EXPÉRIMENTALE
par Stéphane Ehrlich
II est assez étrange que la technique de synchronisation
couramment utilisée en psychologie expérimentale, notamment
dans les recherches relatives à la perception du rythme, ait aussi
peu intéressé les psychologues quant à la nature des mécanismes
qui sont à la base de cette activité. Cela tient sans doute à la
prédilection des pour les problèmes perceptifs,
attitude qui se traduit dans le domaine du rythme par exemple,
par des études plus riches et plus poussées en direction des
problèmes de structure des stimuli, que des problèmes de pério
dicité des mouvements. Ajoutons que les études qui portent sur la
motricité ont tendance à déborder très rapidement les limites de
la psychologie ; elles soulèvent des problèmes psycho- ou neuro
physiologiques qui impliquent des hypothèses et des techniques
que le psychologue a de la peine à manipuler.
Et pourtant, la régularité de certains mouvements répétitifs,
la finesse des ajustements moteurs à des stimuli se succédant
selon une périodicité régulière, semblent indiquer que nous
sommes en présence ici, d'un mécanisme particulier, remar
quablement précis.
Lorsqu'on demande à des sujets de synchroniser leurs mou
vements à une série de stimuli auditifs se succédant à des inter
valles isochrones (cadence), la plupart d'entre eux n'ont aucune
peine à exécuter cette tâche. A cet égard, les enfants très jeunes
à partir de 4 ans, et même les oligophrènes (1) n'ont pas plus de
difficultés que les adultes à réussir cette épreuve. L'entraînement
ne semble pas augmenter la précision de la synchronisation qui
s'établit presque instantanément dans les 5 à 10 premiers stimuli
et se maintient ensuite pendant toute la série. 8 MEMOIRES ORIGINAUX
D'autre part, la finesse des ajustements ne dépend pas de
la valeur absolue de l'intervalle qui sépare les stimuli successifs1,
à condition que tous les intervalles de la série soient rigoureu
sement identiques.
D'une manière générale, la synchronisation n'est possible
que dans le cas de séries dont les stimuli se succèdent selon une
périodicité parfaitement régulière ; qu'il s'agisse de la répétition
à intervalles isochrones du même stimulus (cadence) ou de la
répétition à intervalles isochrones du même groupe de stimuli
(rythme).
Dans ces conditions, le fait le plus remarquable qui a été
rapporté par tous les auteurs qui se sont intéressés à ce problème,
c'est : la précision et la régularité de V activité de synchronisation.
Cette est telle que des appareils d'enregistrement qui
permettent des mesures correctes de l'ordre du centième de
seconde, sont encore trop grossiers le plus souvent pour de telles
expériences.
La moyenne des écarts entre les stimuli et les réponses, qui
exprime la précision de l'ajustement des réactions aux stimuli
est généralement voisine de 0 (ajustement parfait) ; certains
sujets ont une tendance systématique à anticiper (leurs réactions
précèdent l'apparition des stimuli). D'autres, au contraire, ont
des réactions régulièrement retardées. Il faut noter cependant que,
quelle que soit son importance, l'anticipation ou le retard des
réactions sont toujours très constants pour un sujet déterminé,
et cette constance s'exprime par une faible dispersion des écarts
autour de la moyenne ; aussi faible dans les cas d'anticipation
ou de retard systématique que dans les cas où l'ajustement est
parfait, c'est-à-dire où la moyenne est égale à 0.
On rencontre donc une certaine difficulté lorsqu'on essaie
d'estimer par un coefficient général la précision de la synchron
isation. Assez systématique pour un sujet donné, mais variable
d'un individu à l'autre, elle est liée en outre, à la finesse quelquef
ois insuffisante de l'appareillage. La clé morse, par exemple,
qui reste toujours l'instrument de la réponse du sujet le plus
souvent utilisé, présente une inertie et une fidélité variables
d'un laboratoire à l'autre.
Ainsi, les auteurs s'accordent bien pour dire que la précision
de la synchronisation peut être très grande dans certains cas,
1. Ceci n'est vrai qu'entre certaines limites. P. Fraisse a montré (2) qu'il
en était ainsi pour des cadences allant de 20 à 120 centièmes de seconde (es).
Au delà de 120 es, la précision de la synchronisation diminue rapidement. EHRLICH. SYNCHRONISATION SI-NSOTU-MOTTUCE 0 S.
mais pour l'estimation même de cette précision, leurs résultats
sont différents et difficilement comparables.
Pour ce qui est de la variabilité des écarts, c'est-à-dire de la
régularité de la synchronisation, les études faites dans ce domaine
sont trop peu nombreuses pour qu'on puisse en tirer des données
définitives : Bonaventura (3) trouve des dispersions, exprimées
en variations moyennes, qui vont de 1,2 à 2,4 es.
Expérience I
Toutes ces observations relatives à la finesse des ajustements
moteurs et à leur grande régularité dans l'activité de synchron
isation, nous ont amenés à supposer l'existence d'un mécanisme
sensori-moteur extrêmement précis et général. Les expériences
que nous allons présenter maintenant ont pour objet de vérifier
l'existence de ce mécanisme, d'en préciser la nature et les limites.
Nous nous sommes tout d'abord demandés si la synchronis
ation était encore possible lorsqu'on demandait aux sujets
d'accompagner des séries accélérées ou ralenties (stimuli auditifs
se succédant à des intervalles régulièrement décroissants ou
croissants) et non plus des séries dont les stimuli se succédaient
selon une périodicité uniforme (cadence). Gottsdanker (4) avait
utilisé, lui aussi, des séries uniformes, accélérées et ralenties,
pour voir ce que devenait une activité répétitive d'abord syn
chronisée à des stimuli puis poursuivie après cessation de ceux-ci.
Son expérience, difficilement comparable à la nôtre parce que
l'auteur ne s'intéressait pas au mécanisme de la synchronisation,
avait montré, entre autre, que la régularité de l'activité dans les
séries uniformes était 10 fois plus grande que dans les épreuves
d'accélération ou de ralentissement, résultats que nous avons
retrouvés également.
Le problème pour nous était de savoir si le mécanisme, dont
nous supposions l'existence, permettait des ajustements aussi
précis dans le cas des séries accélérées ou ralenties ou s'il ne
s'appliquait seulement qu'à la synchronisation à des séries
uniformes. Les résultats pouvaient être de trois sortes :
— la synchronisation à des séries accélérées ou ralenties est
aussi précise que la synchronisation à une cadence
uniforme ;
— la à des séries accélérées ou ralenties est
encore possible, mais elle est moins précise que la synchron
isation à une cadence ; 10 MÉMOIRES ORIGINAUX
— la synchronisation à des séries accélérées ou ralenties est
impossible parce que le sujet ne peut pas prévoir l'appa
rition du stimulus. Ses réactions doivent alors être régu
lièrement retardées par rapport aux stimuli, avec une
latence comparable à celle du temps de réaction simple.
Les épreuves utilisées dans cette expérience furent les
suivantes :
1° 5 séries de stimuli auditifs uniform

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents