Le salaire des ouvriers du bâtiment à Paris, de 1400 à 1726 - article ; n°2 ; vol.26, pg 463-483
24 pages
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Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1971 - Volume 26 - Numéro 2 - Pages 463-483
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Micheline Baulant
Le salaire des ouvriers du bâtiment à Paris, de 1400 à 1726
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 26e année, N. 2, 1971. pp. 463-483.
Citer ce document / Cite this document :
Baulant Micheline. Le salaire des ouvriers du bâtiment à Paris, de 1400 à 1726. In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations.
26e année, N. 2, 1971. pp. 463-483.
doi : 10.3406/ahess.1971.422372
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1971_num_26_2_422372ENQUÊTE EN COURS
Le salaire des ouvriers du bâtiment
à Paris de 1400 à 1726
d'ouvriers aux que s'inscrivent fonciers. Germain (surtout historiques Dieu, Comme Les archives les Quinze-Vingts, le recherches collections et (XVIIe-XVIIIe collège dans sur Saint-Denis, des l'histoire le l'enquête communautés dit cadre entreprises de « de Saint- comptes siècles), très de couvent Beauvais sur divers Jacques-aux- large les sur : (XVe-XVIe à communautés des loyers, de »). types l'exclusion le l'enquête salaire Mais Blancs- de nous Pèlerins, on siècles) revenus des n'a Manteaux), avons menée religieuses ouvriers pu devis Incurables) utiliser ou fait : au loyers les et Centre appel hospitalières du (abbayes pour marchés mémoires bâtiment urbains, x, essentiellement de ces ou Recherches recherches fort de collèges et revenus (Hôtel- à Saint- nombrôles Paris
reux mais où ne figure jamais le salaire payé aux ouvriers 2.
Deux catégories de documents de première main : les rôles, les mémoires.
Les rôles se présentent sous forme de cahiers contenant par semaine ou par
quinzaine un état de tous les ouvriers ayant travaillé sur un chantier donné,
classés par catégories : tailleurs de pierre, maçons, limousins, couvreurs, manœuvres
etc.. 3. En face du nom de chaque ouvrier sont mentionnés son salaire journalier,
le nombre de jours de présence 4 et — presque toujours — son pendant la
période donnée. Le plus ancien rôle retrouvé à Paris date de 1644, mais certains
1 . Le fonds des Incurables a déjà été exploré par les chercheurs, notamment en ce qui concerne
les salaires : pour l'époque de Louis XIV, Jean Meuvret y a fait des dépouillements très détaillés
qu'il a eu l'extrême obligeance de nous communiquer. Par ailleurs, Yves DURAND ayant tiré des
cartons du XVIIIe siècle la matière d'un Diplôme d'Études Supérieures dont il a extrait un article :
« Recherches sur les salaires des maçons à Paris au XVIIIe siècle » paru dans la Revue d'histoire
économique et sociale, 1 966, pp. 468-480, nous avons clos notre enquête en 1 726.
2. Ce qui interdit tout recours aux archives notariales pour combler les lacunes.
3. Éventuellement poseurs, bardeurs, porte-mortiers, carriers, porte-terre, porteurs de hotte.
4. Sous forme de bâtonnets ; les fractions de journées étant figurées par diverses combinaisons
de ronds et de bâtonnets.
4«3
Annales (26* année, mars-avril 1971, n* 2) 14 ENQUETE EN COURS
comptes du XVIe siècle dérivent de « rôles » et en reproduisent assez fidèlement la
teneur. Tel le registre KK 339 des Archives nationales : Compte des travaux
d'agrandissement de la chambre des comptes qui, semaine après semaine,
nous donne pour chaque catégorie : tailleurs de pierre, maçons et aides, le nom
de chaque ouvrier, son salaire journalier et le nombre de jours ouvrés \
Dans les mémoires, un entrepreneur : maître-maçon, charpentier, couvreur
ou autre, récapitule à l'intention de son client ses journées de travail, celles des
compagnons ou des manœuvres qu'il emploie et les fournitures employées.
Les travaux accomplis peuvent avoir duré plusieurs mois : dans bien des cas la
seule date indiquée est celle de rédaction de la facture, parfois même celle de son
règlement. A cette imprécision s'ajoute une autre source d'incertitudes : il n'est
pas sûr que la somme que l'entrepreneur réclame pour ses ouvriers soit exacte
ment celle qu'il leur a versée. Disons encore — c'est une pratique qui semble surtout
courante au XVIIe siècle (qu'on se reporte à la scène I du Malade imaginaire) —
que les mémoires sont susceptibles de « rabais » : c'est-à-dire que le client réduit,
de son propre chef, les sommes demandées par l'entrepreneur dans une pro
portion variable, mais qui atteint facilement 25 à 30 %. Rare dans les mémoires
qui facturent journées et matériaux *, cet usage est presque constant pour les tr
avaux à façon : on ne rencontre à peu près pas de mémoire de menuisiers, par
exemple, qui n'en soit victime.
Les comptabilités que nous avons utilisées sont vérifiées et examinées, pièces
justificatives à l'appui; il y a donc peu d'apparence pour qu'elles contiennent
des indications fantaisistes ou gonflées systématiquement; mais elles ajoutent
aux défauts des mémoires dont elles dérivent le plus souvent, un laconisme qui
s'aggrave avec les années, omettant par exemple d'indiquer le salaire journalier
ou le prix unitaire des matériaux, puis la part des salaires et celle des fourni
tures 3. A la fin du XVIe siècle, l'évolution est accomplie pour presque toutes les
institutions 4 : le compte mentionne simplement le paiement d'un mémoire et
parfois ses références d'archives sans s'intéresser à son contenu.
Aucune de ces sources ne peut nous servir de guide pendant beaucoup plus
d'un siècle. L'Hôtel- Dieu qui, de façon parfois fort intermittente, nous apporte
de nombreux renseignements entre 1 41 6 et 1 540, est à peu près muet après cette
date; le collège de Beauvais et Saint- Jacques-aux- Pèlerins, si précieux pour le
XVe siècle, ne nous livrent plus grand-chose après 1500 et 1520; les Quinze-
Vingts, la meilleure source pour la fin du XVIe siècle, ne contiennent que quelques
indications éparses au début. Mais la multiplicité des séries est plutôt un avantage;
1. Un peu moins précis, le compte des travaux entrepris en 1519 pour la construction d'un
nouvel hôpital adopte le même principe mais ne donne pas le nom de tous les ouvriers, plus de
60 manœuvres certaines semaines. Le registre KK 286 A : Préparatifs de l'entrée du roi et de la
reine à Paris qui dérive, lui aussi, d'une collection de rôles les résume encore un peu plus. Par
exemple : semaine du 1 5 au 20 avril 1 549 à 24 hommes manœuvres qui ont travaillé ainsi que dit
est les uns 5 jours 112. autres 4 jours 1 12. autres 4 jours. 3 jours 1/2, 2 jours 1/2, 1 jour 1 /2r
1 jour à 4 s. par jour : 191. 16s.t.
2. Un exemple pourtant en 1693 (Incurables, carton 50, Mémoire 2022) : des journées de
maçon facturées 35 s. sont payées 30 s. De même en 1 694, un mémoire montant à 225 I. sur la
base de 35 s. !a journée est réduit à 200 I. carton 52).
3. A partir de ce moment on peut encore utiliser certaines mentions très simples, paiement
de quelques journées pour une réparation, par exemple, mais les rubriques plus complexes ne
nous apprennent plus rien.
4. On peut utiliser un peu plus longtemps les journaux (Blancs-Manteaux) ou les semainiers
(Quinze-Vingts) qui restent plus détaillés.
464 SALAIRES DU BATIMENT, 1400-1726 M. BAULANT LES
elle permet des recoupements et des contrôles d'une source par l'autre. Au total,
nous nous trouvons en présence d'une masse considérable de données assez
irrégulièrement réparties laissant subsister plusieurs lacunes de quelques années
consécutives, dont la principale couvre vingt années du règne de Louis XIII.
I
Dans les métiers du bâtiment deux types de rétribution apparaissent : rémun
ération à la tâche (maçonnerie payée à la toise, charpente payée à la pièce),
et salaires journaliers. Dans le premier cas, il ne s'agit pas de salaires purs et il
nous a semblé difficile de traiter ces données composites. Nous avons donc
extrait de nos sources une série de salaires journaliers. Trois problèmes préa
lables 1 se posaient :
1. La journée de travail2. L'édit de 1567, confirmé à diverses reprises, notam
ment en 1667, 1675, 1712, fixait la durée de la journée pour les ouvriers du bât
iment s à 12 heures en hiver (6 heures-18 heures) et 14 heures en été (5 heures-
19 heures) 4, sans préciser à quelle date on passait de l'horaire d'hiver à l'horaire
d'

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