Les aides financières entre ménages
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Description

Avec l'allongement de la scolarité, les difficultés liées à l'emploi des jeunes et l'évolution de la pauvreté, la solidarité familiale est mise à contribution. Celle-ci donne lieu à des transferts monétaires entre ménages, qui redistribuent 3 à 4 % du revenu des ménages. Les principaux bénéficiaires sont bien sûr les jeunes, dont le niveau de vie moyen s'améliore grâce à ce soutien, d'où une réduction sensible des écarts entre générations. Certains ménages à faibles ressources échappent à la pauvreté grâce à leur famille ; cependant les ménages assistés par leur entourage sont loin d'être tous défavorisés.

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Langue Français

Extrait

N° 441 AVRIL 1996
PRIX : 14 F
LES AIDES FINANCIÈRES
ENTRE MÉNAGES
Chantal de Barry, Denise Eneau, Jean-Michel Hourriez,
Division conditions de vie des ménages, Insee
d’aides apportées de façon irrégulière ouvec l’allongement de la scolarité,
occasionnelle (graphique 1). Au cours d’un
les difficultés liées à l’emploi des mois, un ménage sur six fait un don qui seA jeunes et l’évolution de la pauvre- situe entre 500 F et 5 000 F. Le versement
régulier d’une somme d’argent ne concerneté, la solidarité familiale est mise à contri-
qu’une population restreinte : un ménage
bution. Celle-ci donne lieu à des sur dix, pour un montant moyen de 14 000 F
transferts monétaires entre ménages, qui par donneur et par an.
Un ménage sur six offre des aides en natureredistribuent 3 à 4 % du revenu des ména-
au cours d’une année, pour un montant
ges. Les principaux bénéficiaires sont moyen de 9 000 F par donneur. Ces aides
bien sûr les jeunes, dont le niveau de vie sont très diverses. Un premier tiers corres
pond à des aides au logement : paiementmoyen s’améliore grâce à ce soutien, d’où
d’un loyer, d’une assurance ou d’autres
une réduction sensible des écarts entre charges d’habitation. Un deuxième tiers
générations. Certains ménages à faibles s’apparente à des cadeaux importants :
achats d’automobiles, de meubles, d’appa ressources échappent à la pauvreté grâce
reils électroménagers, d’équipements au
à leur famille ; cependant les ménages diovisuels, ou de vêtements. Enfin, le
assistés par leur entourage sont loin financement d’autres dépenses telles que
l’alimentation, l’enseignement pour les étu d’être tous défavorisés.
diants, ou les vacances, compose le dernier
tiers.En 1995, les ménages consacrent 3 à 4 % de
Au total, les aides en nature et en espècesleurs revenus à aider financièrement d’autres
représentent environ 135 milliards de francsménages. Il peut s’agir d’aides en espèces ou
par an. Ces transferts spontanés entre mé en nature. Dans le premier cas, le donneur
nages sont suffisamment importants pourverse au receveur une somme d’argent que ce
déformer la distribution des revenus, maisdernier peut dépenser librement. Dans le
ils n’atteignent pas le niveau des transfertssecond cas, le donneur finance directement
obligatoires relevant de la protection so les achats ou les frais courants du receveur,
ciale. A titre de comparaison, les caissespar exemple le paiement d’un loyer. Dans les
deux cas, l’aide s’accompagne d’une dépense
pour le ménage donneur et un transfert moné
L’importance des aides financièrestaire a lieu.
Il existe d’autres formes de solidarité familiale entre ménages
qui n’occasionnent aucune dépense. Par
exemple, 2 à 3 % des ménages de moins de
40 ans habitent un logement appartenant à
leur famille et 7 % disposent d’une automobile
prêtée. Sans prétendre donner une vision
exhaustive de l’entraide familiale, seuls les
transferts monétaires seront présentés ici,
c’est à dire les aides financières en nature ou
en espèces.
Des aides qui représentent
135 m illiards de francs par an
Les trois quarts des aides financières sont
fournies en espèces. Il s’agit avant tout Source : Enquête budget de faillem 1994 1995, Insee
?
INSEE PREMIEREd’allocations familiales ont versé rage familial tant que ses enfants ha croît. Ainsi vers 60 ans, un ménage
209 milliards de prestations directes bitent chez lui, ou bien s’il n’a pas d’en consacre en moyenne 6 % de son re
en 1994 sous forme de prestations fant. Mais dès que les enfants quittentvenu à ses descendants ; après
familiales, d’aides au logement, d’allo le ménage, les aides fournies attei 80 ans, il leur consacre 12 %. Finale
cation aux adultes handicapés et de gnent un niveau élevé. Lors de l’année ment, les octogénaires se montrent les
revenu minimum d’insertion. du départ d’un enfant, les parents dé plus généreux, en montant donné
boursent en moyenne 18 000 F pour comme en taux d’effort, et ce malgré
cet enfant, la moitié en nature et l’autre un niveau de vie plutôt faible. En fait,Une solidarité des parents
moitié en espèces. Au cours des an cette générosité semble davantageenvers les enfants
nées suivant immédiatement le dé liée au patrimoine qu’aux revenus : à
Les trois quarts des flux monétaires part, ces aides ne diminuent que revenu égal, une personne âgée
se dirigent des ascendants vers les légèrement. donne d’autant plus que le montant de
descendants : parents aidant leurs Une fois les enfants devenus autono son patrimoine est élevé.
enfants, grands parents aidant leurs mes, les aides en nature déclinent.
petits enfants. Environ 100 milliards Les aides en espèces fournies par les Les aides améliorent le niveau
de francs sont ainsi transmis chaque parents baissent également, mais de vie relatif des jeunes
année d’une générat ion vers la ou les seulement jusqu’à 65 ans ; aux âges
suivantes (graphique 2). A titre de élevés, elles progressent à nouveau En résumé, plus un ménage avance
comparaison, les héritages et dona- fortement (graphique 3). Après 70 ans, en âge, plus il donne et moins il reçoit.
tions transmettent environ 200 milliards la part du revenu consacrée à la con C’est à partir de 40 ans que le montant
de francs. Les jeunes générations sommation personnelle décroît, tandis moyen des aides fournies dépasse celui
(moins de 40 ans) cumulent l’essentielque celle consacrée aux aides s’ac des aides reçues. Les aides financières
des aides, lesquelles proviennent
d’abord de leurs parents, mais aussi
Les aides aux descendants
de leurs grands parents ; les généra
tions intermédiaires (40 à 59 ans) don
nent à leurs enfants deux à trois fois
plus qu’elles ne reçoivent dleurs pro e
pres parents.
Les aides en sens inverse, c’est à dire
destinées à des ascendants, sont
beaucoup plus faibles. Elles sont esti
mées à 10 milliards de francs. Elles
s’adressent surtout à des personnes
très âgées aidées par leurs enfants
d’âge intermédiaire.
Le reste des aides, soit environ Source : Enquête budget de faillem 1994 1995, Insee
20 milliards de francs, correspond à
des échanges avec d’autres membres
de la parenté (frères et soeurs...), Montant moyen des aides* selon l’âge
avec des ex conjoints après sépara-
tion, ou avec des amis. Il’agit alors s
plus souvent d’aides en nature
(cadeaux, vacances...) et moins sou
vent d’aides en espèces. Les aides
aux ex-conjoints, et aux enfants dont
ils ont la garde, correspondent à des
sommes proposées de plein gré ; elles
viennent donc s’ajouter aux pensions
alimentaires qui, elles, sont obligatoires.
Les ménages âgés
sont les plus généreux
Un ménage fournit un montant d’aides
particulièrement élevé au cours de
deux périodes de son existence : vers
50 ans lorsque les enfants quittent le
ménage, puis durant la vieillesse vers
80 ans ( graphique 3).
Un ménage ayant la cinquantaine ne
* Montant global des aides financières rapporté au nombre total de ménages dans la population.
donne pratiquement rien à son entou Source : Enquête budget de faillem 1994 1995, Insee
`´améliorent donc le niveau de vie les jeunes ménages sont sensible (tableau 1). Mais, cet impact redistri
moyen des moins de 40 ans (+ 7 %), ment moins aisés que leurs parents, butif des aides n’est qu’apparent. En
tandis qu’elles diminuent ( 3 %) celuice qui explique qu’ils soient assistés. effet, les ménages les plus assistés
des plus de 40 ans ( graphique 4). Les aides financières ne comblent ce par leur entourage familial ne sont pas
Les aides financières réduisent ainsi pendant pas l’écart, d’autant plus que les plus défavorisés, même s’ils per
l’écart qui s’est creusé entre jeunes etles plus de 50 ans disposent fréquem çoivent peu de ressources à un instant
moins jeunes depuis une vingtaine ment d’un patrimoine et de revenus is donné.
d’années.

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